Je finirai au coin d'la rue, à pioncer dans un vieux carton, un peu sale, mal rasé, ventru,
à quémander quelques biffetons.
Je finirai fier, et cocu, une chaire à l'université, brassant de l'air, matant le cul
d'étudiantes mal fagotées.
Je finirai en crucifix, entouré d'imbéciles heureux, de pleureuses, et d'enfants d'Marie
ou de mémères pot au feu.
Je finirai sous un taxi écrasé comme un ver de terre, ou bien comme un con dans mon lit
comme oublié dans le désert.
Je finirai jeune, et Gavroche, gueulant après tous les passants, les soudoyant, faisant leurs poches
poussant des cris de goéland.
Je finirai en vieux pendard, entouré de femmes diablesses, ou comme un con sur le trottoir
tombé en sortant de la messe.
Je finirai en gros balourd, comme on donne un os à ronger, au plus beau coq de la basse-cour
qui chante les pieds dans le fumier.
Je finirai au fond d'un trou, ou je partirai en fumée, dépenaillé à moitié fou
Génie à l'oreille coupée.
Je finirai en barricade, en slogan révolutionnaire, on m'enterrera Camarade, Louise Michel
ou Robespierre.
Je finirai calme, et repu, entouré de quelques sultanes, sous le dais, l'édredon soufflu
dans le giron d'une gitane.
Ou je finirai dans tes bras, et l'on reparlera lngtemps, du plus beau de tous les trépas
qu'on vit depuis la nuit des temps.
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