lundi 18 octobre 2021

03/09/1939

Au four et au moulin on s'est tourné les pouces / Tous les fainéants du coin se la sont coulé douce / Les mangeurs de bitume les cloches les croques notes / Ont posé sur l'enclume un marteau de fausses notes / Les chats de la voisine grimpés sur la gouttière / On maté la cuisine et puis la cuisinière / Qui s'activait dare dare les mains dans la farine / A rouler des batards des choux des tartes fines / Tant va la cruche à l'eau qu'à la fin elle se casse / Aux comptoirs des bistrots y'avait quelques fracasses / Qui parlaient en loucedé de faire des mauvais coups / De s'en aller braquer des coffiots de bijoux / Y'avait quelques chinois des copains du père Brel / Des voyous des malfrats qui s'étaient fait la belle / Jeux de mains de vilains y'avaient des petites fées / Celles qui rendent bredins les bourgeois enfumés / Par l'odeur des cigares qui regardent trimer / Des milliers de trimards par l'odeur alléchés / Qui remplissent leur panse et gardent bonne mine / Regardent à la dépense jusqu'au fond des usines /
Dans ce triste bestiaire il y avait encore / De très beaux militaires très fiers dans le décor / Au fond des cimetières on avait mis les morts / Qui du fond de la terre criaient Encore encore /
Au four et au moulin tous ces morts de misère / Faisaient pas les malins sous les croix des calvaires / De proverbes pas besoin on n'en avait que faire / On savait que demain il y aurait la guerre /
De proverbes pas besoin on n'en avait que faire / On savait que demain il y aurait la guerre...


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