Ce matin, je me dis " tiens, j'irais bien lorgner par-dessus l'épaule de l'Empreinte " voir ce que le baudet a pondu ces derniers temps, bien que je ne me fasse pas beaucoup d'illusions sur la qualité des oeufs... Voilà un maraud qui ne mérite guère la considération du lecteur assidu que je suis. Toujours à nous rabâcher ses montagnes, cascades, et autres virées dans des bleds perdus, comme s'il était le seul à gambiller dans les sentiers, à s'esquinter les rotules dans les ronces, et autres saloperies que dame nature se plaît à nous glisser sous le tapis... Sans cesse à nous tanner avec le Vénéré Moustachu, nous vanter les qualités du bonhomme, à croire qu'il serait le seul à apprécier les fredaines de l'Artiste. Le vilain, parce qu'il connaît quelques rimes, s'imagine sans doute en osmose avec l'oeuvre ! Faquin va !

Je passerai sous silence ses histoires salaces, ses phrases graveleuses, son obsession pour les jeux de mots à deux balles, qui glissent comme des pets sur la toile cirée de l'humour... N'est-pas humoriste qui veut, et ses blagues de potache confirment mes dires. Et toujours à critiquer nos belles institutions ! Notre République qui tient bon sous les coups de boutoir de ce vieillard libidineux ! Qui est-t-il pour remettre en question notre avenir glorieux, et nos pt'its airs d'accordéon... Tiens, la musique, parlon-en ! Il nous assène des vieilleries d'avant the Voice, des litanies de chanteurs à cheveux gras, qui n'intéressent plus personne ! Si ce type existait vraiment, il faudrait s'en débarrasser ! disait Bakounine à propos de Qui vous savez...

Je n'air rien vu de bien nouveau dans son charabia, rien qui épice l'ordinaire de sa cantine...

Une chose que je lui concède. Le gredin s'accroche aux branches, et si sa cuisine est fade, tant mieux ! la digestion n'en sera que plus facile !

Réveil matin.