Music box.

 C'est peut-être à cause de lui, qu'un jour, j'ai mis quelques mots sur du papier. Me suis ruiné les doigts sur une guitare à deux balles qui déraillait et soufflait dans le vent... A cause des chemises à pois, des costumes pieds de poule, des frisettes, des ray bans, et autres bottines pointues. Un air renfrogné, et une voix de canard sous amphétes, voilà le gars qu'il nous fallait pour faire péter nos boutons d'acnée. Minots, nous avalions bouche ouverte, et liquette à fleurs, les Hommes orchestre qui tambourinaient dans les petites tsf, qu'on appelait "transistors", comparions les méfaits des uns, des autres, et voilà que l'olibrius d'un coup de crincrin à pot, marquait au fer nos couennes de clebards affamés. 

  C'est sûrement à cause de lui, qu'un jour, à l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus, j'ai eu l'idée saugrenue de faire rimer amour, avec balourd... A cause de ce regard rigolard, de ce demi-sourire de tonton charmeur, des bons mots qui mettaient cul par-dessus tête les croquants, et les croquantes. Le gaillard en moustaches marcha sur mes plates bandes, me retourna comme une crêpe, et, comme le pt'it ch'val dans le mauvais temps, je sus qu'à tout jamais, ces deux-là seraient les lampes de chevet posées autour de ma paillasse, les loupiotes qui me rendraient les nuits meilleures. Qu'ils en soient remerciés, et tant pis pour les autres...

Amen...