Si vous vous rappelez bande d'amnésiques, hier j'avais un piaf posé sur le rebord de la fenêtre. Celle qui donne direct sur la voisine d'en face qui tous les matins traînaille en pilou pilou, à raconter je ne sais quoi dans son téléfon portable... Une vraie mateuse que j'ose même plus me balader les miches à l'air quand je prépare mon café du matin. ( Tu fantasmes garçon qu'elle me dit Suzanne en beurrant sa tartine )...
Et bien, ce matin, il est revenu se poster derrière le carreau, le moineau... Immobile comme quand tu poirautes à la Sécu avec ton pt'it numéro dans la pogne et qu'une méchante envie de pisser te prends ( Tu mélanges tout qu'elle me dit Suzanne en touillant son choco... ). C'est peut-être son frère vous me direz... Question pedigree, les piafs ça se ressemblent comme deux gouttes d'huile ( Pourquoi pas ? ). Ou un cousin de province venu faire les soldes, un mec des renseignements qui commence sa surveillance ( On n'y comprends plus rien qu'elle me dit Suzanne en ramassant les miettes... ). J'en sais trop rien à vrai dire... Je sais jamais grand-chose en vérité...
Moi, je pense plutôt qu'il cherche si par hasard y'aurait quelque chose à croûter dans la cambuse... Qu'il a une famille de " sans papiers " à nourrir, des clandestins qu'ont quitté des cieux moins cléments. Qu'il envisage un braquage de pot-auf, un kidnapping de rosbif, une razzia sur la bouffe du chat... Faudrait pas non plus qu'il prenne des mesures histoire d'envahir mon espace, qu'il investisse mon territoire avec une communauté de sans-abris, qu'il organise une rave avec des hippies de l'an quarante ou une manif avec les nouveaux adhérents de Charlie... ( T'es vraiment débile qu'elle me dit Suzanne en passant le balai... ).
S'il revient demain, j'ouvre le carreau et le soumet à la question... Non mais...
On n'est jamais trop prudent avec les piafs...
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