jeudi 30 avril 2015

AVRIL

New-York.
25 Avril 1961.
On ne sait pas vraiment ce qu'elle est devenue la donzelle... On ne connaît d'ailleurs ni son pédigrée,  ni la marque de la guitare, ni sa destination... Vu la jupette, les bras nus, on suppose que la saison est bonne et qu'elle marche d'un pas décidé. Peut-être se rend-t-elle au Carnegie Chapter Hall où Bob Dylan donne ses premiers concerts ou encore à une réunion pour la défense des droits civiques... On sait pas je vous dis...
Peut-être une folkeuse dans Greenwich Village... Ou simplement une jeune fille de bonne famille, admiratrice de JFK qui s'en va jouer le Concerto pour Guitare d'Aranjuez, ou Suzanne Bobinneau à vingt ans ( pas possible nous dit l'Oteur ! )...
Inventer une histoire autour de cette photo ne serait pas inintéressant, mais voyez comme le temps passe... Déjà plus de cinquante ans... Que faisiez-vous en Avril 1961, c'est une bonne question...

mardi 28 avril 2015

COURAGE !

- Ecoutez qu'il a dit le Bon Dieu à la bande de vieux grognards occupés à s'abreuver copieusement au Panier Fleuri comme les bestioles qu'on voit dans les docs animaliers, vous faites rien avant mon retour...
Ce qui vous le comprendrez aisément, nous laisse du temps pour déshabiller les petites femmes au fond des verres de saké, de mater les brunes gentilles que l'on détrousse... Qui pétillent et font de la mousse...
Quand le Dabe posera ses abattis au bord du comptoir, y'a belle lurette qu'on sera dans les vignes du Saigneur..
Alors courage !

lundi 27 avril 2015

FENETRE SUR COUR

Vous la voyez la pt'ite fille en noir...                           Vous la voyez la pt'ite fille en noir
Elle téléphone à son Gérard                                         Peut-être qu'elle a plus de mémoire
                                                      
Et trouve très bizarre,  qu'il soit en retard                     Qu'elle a oublié son Gérard...
A son rencard...                                                            Son rencard et tout le bazar,
Peut-être qu'il est au bar                                               Qu'elle discute avec un Bernard
A siroter un Dimanche soir...                                       Un autre Julot, un lascard...
Et moi, triste gaillard,                                                   Moi, derrière le miroir,
                                            
Voilà, que sur le tard,                                                   Voilà que sur le tard
J'en fais toute une histoire...                                          J'en fais toute une histoire...
Toute une histoire...                                                      Toute une histoire...

dimanche 26 avril 2015

T.S.F.

- Après la sortie de mon premier livre, j'étais un jeune écrivain naif et présomptueux. J'ai dit à un critique que je voulais que mes mots et ma littérature ressemblent à une chanson de Lou Reed.. 
- Comme je suis sourd de l'oreille gauche, je pense qu'écrire me permet de vivre en stéréophonie...
- Je n'étais pas un bon élève, et mes professeurs s'étonnaient que je connaisse des textes de Verlaine et Beaudelaire. C'est à cause de mon père qui s'obstinait à me faire écouter Léo Ferré...
P. Djian.
La Vie est un Je.
Y Cause comme ça le Philippe, un samedi soir comme une chanson de Cabrel,  pendant que je lappe ma pâtée et siphonne ma boutanche. Il a les poils qui se dressent quand il entend Mr Tambouriman et parle de Brautigan, Bukowski... De la difficulté d'accorder les mots. C'est pas son pote Eicher qui dira le contraire...
Plus tard, j'écoute la voix de cailloux de Marguerite et m'interlope sur la présence de d'Ormesson dans la Pléiade... (Dis donc ! Menteur à deux balles, avoue que tu t'en fous comme des années yé-yé ! De toute façon, aujourd'hui le Jeannot, il est comme Chirac tout le monde l'aime... )*
Il s'en passe des choses à la T.S.F.
Bon Week-end à vous.
*Voix intérieure. Non autorisée par le CSA et par Suzanne Bobinneau.

samedi 25 avril 2015

SAMEDI

Ombre, soleil, clocher et pis c'est tout.
Si vous tendez l'oreille, vous n'entendrez que le bruit de la cisaille qui coupent quelques
broussailles, futailles,  roncailles fauchées dans leur belle jeunesse et quelques vieux os
qui craquent parce que descendre nettoyer le puits n'est pas une mince affaire en chaussures
de ville et pantalon à plis... ( l'Oteur, citadin par essence, ignore l'emploi des bottes en caioutchou qui font puer des patounes et des grains de tabac oubliés sur la salopette de l'autochtone )
Vous aurez à coeur en vous approchant, d'admirer la pancarte < Epicerie Bar > où vous trouverez
tout le nécessaire de survie pour vos prochaines expéditions (polaires ou pas...)  ainsi que les dates des prochains concours
de boules organisé par la PB ( Pétanque Belliqueuse ). Quelques saoulots de bon aloi vous salueront
fort courtoisement bien à l'abri derrière leurs verres de rouquin. Une soubrette forte accorte vous détaillera quelques ballades propres à vous casser les reins et tout le reste s'il vous prend l'envie d'aller
poser votre popotin sur la croix tout en haut qui veille sur ses ouailles et sur les programmes télé qui sont pas fameux ces temps-ci...
Notez que pas un piaf ne viendra vous chercher noise. Sont tous partis migrer vers "Ces pays imbéciles
où jamais il ne pleut" ce qui est une bonne chose pour reposer vos vieux os qui craquent parce que le puits et bla... bla... bla...
Bon je vous laisse. J'ai Marché.
Pourvu que Bernard ait pensé à mettre de côté la volaille de bresse que j'avais commandé avant de partir nettoyer le puits et bla.. bla...bla...
De notre correspondant à Bouchouxville le 24.04. 

mercredi 22 avril 2015

ARMAGNAC

1) Ca va chauffer sous les toits. Fait encore frisquet ce matin, mais une belle lumière vous décrasse les bronches et les gars du BTP discutent autour du brasero de la veille. Les engins toussotent doucement, vieilles machines asthmatiques qui mesurent l'épaisseur du goudron en attendant l'ingénieur ingénieux et sa manie de faire des trous partout...
2) J'allume des cigarettes au coin de la plante verte comme un qu'attend le pt'tit Chaperon qui viendra tapiner sur ses bonnes intentions. Franchement c'est pas bavard un ficus, mais j'ai pas besoin qu'on m'fasse la converse non plus...
3) Pas de répit pour la pizza-rosé sous l'arbre. Tans pis pour la médecine préventive et les vieux os qui partent à vau-l'eau ( ou volo ou veau-l'eau ). Tant pis pour les nouvelles du monde qui vous font tourner bourrique...  Mais l'arbre, il est est comme le monde justement... Complètement cuit, plus une feuille... Plus un kopeck à donner aux bourdons et autres papaillons qui vous emmerdent grave quand vous posez votre verre... Ces saloperies de bestioles qui prétendent que c'est le réchauffement climatique qui les rend si méchantes...  Il ressemble à un Giacometti tout sec et tout tordu...  Plus un bourgeon pour faire chialer les allergiques...  Bon pour la cheminée a dit Raymond qui s'y connaît en botanique et en bois de chauffage...  Et cette brise vicieuse qui vous chatouille les aisselles... La sentence est tombée. On renfile le paletot et on se remet au vin chaud...
4) Il a raison Monsieur Droopy, avec le temps on devient sec comme un pruneau qu'a jamais trempé dans l'Armagnac...

mardi 21 avril 2015

1965

J'ai entendu que c'est à cause de la première femme de Richard J'entends siffler le train,  que Paul aurait écrit Michelle....Bon je suis pas spécialiste et je m'en fous un peu... Faudrait demander au gredin, mais je doute qu'après toutes ces chansons il s'en souvienne... Il en a vu d'autres le dandy de Walton... Le manager du gros Riri est formel donc y'a pas de raisons de douter ou alors le mec veut se faire mousser, qu'on parle un peu de lui... On peut jamais savoir, les fourberies et les cancans qu'alimentent la toile c'est courant...
Y'a bien des types qui prétendent que le WTC c'était bidon ou qu'Auschwitz ou Buchenwald c'étaient des colonies de vacances, c'est vous dire...
Et puis l'inspiration on sait jamais où ça se niche. Pour ma part, c'est grace à Bernard que jai composé ce chef-d'oeuvre inoubliable intitulé Riri La Poisse. Alors vous voyez... Peut-être que la Flûte Enchantée elle vient tout droit des cagouinces et que Bobby avait une angine quand il a pondu Like Rolling... Va savoir...

lundi 20 avril 2015

dimanche 19 avril 2015

FICTION &CIE ( 5 )

Elle a rappelé les chiens quand elle a vu l'homme emprunter le chemin. Les trois molosses surpris d'un ordre aussi vif - elle vivait en parfaite harmonie avec les bestiaux et jamais ni les uns ni les autres ne se permettaient d'aboyer inutilement - ont rengainé  les  canines et remis leurs poils à l'horizontale, histoire de pas fâcher la patronne. Il y avait eu assez de batailles comme ça..
Elle s'étonne. Voilà quelques décennies que personne n'a osé affronter les monstres,  prendre le chemin... Depuis que le village est recouvert de poussière en fait. Elle entend quelquefois sonner le glas, aperçoit des rumeurs furtives, des fumeroles qui s'échappent, se dispersent dans la grisaille... Comme si quelque chose vivait encore au-delà des grands marécages...  C'est étrange ce type qui pousse le silence. Est-ce qu'il saura lui parler, lui donner des nouvelles du monde d'ailleurs. Elle empoigne le vieux fusil qu'elle garde avec elle comme un ami de la dernière chance.. La prudence s'impose devant l'étranger. Ce ne serait pas la première fois qu'elle dézinguerait des silhouettes flageolantes...
L'homme s'approche. Caresse les museaux de ceux qui bavent et dit que tout est fini. Qu'il est revenu de la guerre et que sur sa tête le gazon repousse *. Qu'il a ramené les frelons, les shrapnels  avec lui, que le mauvais temps est passé et qu'il ne sert à rien de tuer l'ours si l'on ne peut vendre sa peau...
Pendant toutes les années qu'ils passèrent ensemble,  l'Un, l'Autre, ne surent jamais vraiment qui ils étaient.
* B. Fontaine.

samedi 18 avril 2015

SAMEDI

Excusez-moi mais quand je rince la bourrique, et que ZZTop balance des riffs à décoiffer les grand-mères - Lesquelles, fidèles au poste, papotent chez " Ginette Coiffure " en feuilletant des magazines sous le casque et en disant du mal de moi - je peux guère entendre ce machin qui sonne... J'ai pas cinq ( ou six ) oreilles... Et pis rien que de frotter la couenne, ça fait un boucan comme quand t'écailles un poiscaille ou que tu fais un câlin à un rinho... C'est pas courant j'admets... Rares sont les exploratrices qui osent prendre à rebrousse-poil la bestiole, et c'est tant mieux...Dois-je vous l'avouer, il m'arrive également quand le bigophone tinte, de feindre l'absence, fatigué à l'avance des Ca Va ? Oui et Toi... Ben Moi Ca Va... Ben Si Toi Ca Va, Moi Ca Va...  Un vieux machin rêve de correspondance épistolaire, d'échanges laborieux mais fructueux ( ? ). Encore faut-il avoir quelque chose à dire, je vous l'accorde...
C'est comme quand je dors, je n'entends pas les oiseaux du malheur qui font leur nid au-dessus etc... Etc, vous connaissez la suite...
Qu'ésse tu fous, j'ai téléphoné trois fois hier. Bordel tu réponds jamais ! qu'il me dit Bernard tôt ce matin.
Le gredin sait bien qu'à cette heure, je suis encore un peu éveillé..
Tu voulais quoi ?
Rien... Savoir comment " CA ALLAIT " et te dire que je pourrais pas te téléphoner aujourd'hui passe que je pars à Malouin-les-Furets...
- C'est kafkaien ton histoire ! Me dit le petit Franz en pleine Métamorphose...

vendredi 17 avril 2015

BADABOUM !!!


Je vous l'accorde,
C'est pas les bouzines de de cinq cent milles tonnes qui déboisent la forêt amazonienne, mais ça suffit pour perturber la Sieste et faire trembler le pigeonnier, que même les mouches qui logent d'habitude dans le toit se cassent la gueule partout, tellement que votre serviteur n'a plus une minute à lui, occupé à se boucher les feuilles avec le papier tue-mouches justement...

jeudi 16 avril 2015

FEVRIER

Pôve pt'ite rue qui demande rien. Tous les ans les ingénieurs ingénieux ont des démangeaisons de pelleteuse, des envies d'alignement de kraftwerk... Faut qu'ils tripouillent les boyaux de la pôve pt'ite rue qui demande rien, que simplement les tacots roulent dessus, que les moutards tapent du pied sur ses trottoirs et que les cleps la fleurissent d'étrons qui portent pas bonheur et qui te font haïr la race canine quand tu poses ta pantoufle dedans... 
Mais les ingénieurs ingénieux, y s'en foutent... Ils ramènent le matos ( demain je vous parlerai pelles et camions ) y installent des bonhommes avec gilets jaunes ( ou rouges, ça doit dépendre du grade ) des panneaux, des barrières comme pour un con-cert de Patrick et vas-y que je te creuse pire qu'un dentiste dans une dent cariée.. Si vous rajoutez à tout ce bazar que les engins en question font un boucan de tous les diables, vous repensez à ce mois béni de Février où sous la neige tout n'était que silence....
Piqure de rappel : Il est interdit de râler pendant les travaux et nos amis cabots ne sont pas responsables des déjections. Pendez-moi haut et court les gugus qui sortent sans Toutounettes...

mercredi 15 avril 2015

WHEN A MAN...

Hein ! Hein ! Vous avez vu Percy est parti voir si le Bon Dieu frottait dans les bals populaires des années dont je me souviens même plus si elles ont existé... Sous la boule à paillettes et deux projos  glauques qui te tiraient les yeux, enfumé que t'étais par les gitanes maïs ( les oinjs viendraient bien plus tard )  t'avais toujours l'orchestre du coin qu'entamait cet hymne au frotti-frotta... Bien sûr que le gars n'avait pas la voice et qu'il s'égosillait comme un chat de gouttière, mais comme dirait Kevin aujourd'hui " cà l'faisait " bien assez pour que tu chopes la gaule...   Combien de transpirations on s'est tapé avec cette musak... Jules le pt'it con d'en face me demande qui c'est ce guignol...
Demande à ta grand-mère  que je lui dis... C'est pt'ête à cause de lui que t'es là bouffon !
PS : Ecoutez la version de Bette Midler  dans The Rose ça fout les poils et c'est pas Suzanne qui me dira le contraire. Coquine va !
Paru dans " l'Echo des Chanteurs morts " du 14 Avril 1015.

mardi 14 avril 2015

BELLE DES CHAMPS

Hé ! Hé ! C'est le "Pt'it Franc-Comtois " du matin... Ça fleure bon la province, le Crédit Avicole et la Pelle des Champs... Produits Régionaux, Volailles ( Sur commande ), saucisses,  jambons du coin et par là-dessus si tu t'approches tu verras la Fermière avec son petit panier, son sourire niais et son air de te dire qu'ici on aime le caca où on habite...
Le goût du terroir, qu'est-ce qu'on en bouffe ces temps-ci ! Entre les " Français de souche " du gros con et de sa bande, les maîtres-queues qui reniflent le cul des vaches, la meilleure façon de boulotter, le jambon-beurre de l'année, et les imbéciles heureux qui sont nés quelque part, on nous bourre un peu le mou, moi je trouve...
J'imagine Nasser sur le marché avec sa camionnette " Gâteaux magiques, miel de roses,  barrettes et oinjs à toute heure  en provenance du bled " Bosse de dromadaire, lait de chamelle... Te vl'a direct transporté sur la place Jemaa El Fna... Ca ferait un sacré buzze sur la toile de la DCRI et autres Grandes Oreilles...
Une bonne santé à vous surtout.

lundi 13 avril 2015

ESTRAGON

Ce matin pas G.C.*. Je tourne. Huit cent tours minute, dans un blues de Muddy quelque part vers Chigaco. Je pense à Mickey Cohen, à une partie de poker où il ne fait pas bon traîner. J'ai ouvert grand les fenêtres et bien sûr le piaf s'est invité au café... Le vilain moineau rigole en me voyant faire la toupie autour des tartines beurrées, à essayer de mettre de l'ordre dans les draps de Mathilde. Faut bien un peu d'hygiène quelquefois... Un peu de frais qui évite les champignons et les ratures... Me demande où j'en suis dans l'écriture de la chanson du siècle. No Comment. Je réponds, parce que je suis bilingue et que les matinées sont pas propices aux choses de l'esprit...
J'ai une journée chargée ce matin et ne sais pas où brancher les fils pour que ça glisse. C'est le privilège des gens qu'ont rien à foutre tu vas me dire... Du coup, je m'embrouille, me prend les pantoufles dans le tapis volant qu'un malvenu a garé n'importe comment et me retrouve, Estragon, sur le canapé à attendre qui vous savez...
* Grand-chose.


dimanche 12 avril 2015

FICTION & CIE (4)

Il avait traversé la vie sans connaître la foudre et pouvait se vanter d'avoir survécu aux Grandes Guerres  qui avaient occupé l'Occident au siècle dernier. Il était comme un morceau de bois oublié devant l'appentis du monde, comme la cendre d'un feu séculaire. Il avait changé souvent de nom, d'aspect voire de forme quand les évènements l'exigeaient. Toujours sur le fil des oiseaux migrateurs..
Aujourd'hui devant l'Assemblée des Derniers Hérétiques, il gardait le souvenir des voleurs mis en croix, des grandes épidémies et des flocons d'atomes saupoudrés par les korbacs malveillants. Il racontait des pans entiers d'histoire qui laissaient indifférents les vieillards décrépis et frileux,  tous occupés à remuer la braise d'un feu qui couvait  depuis le temps des premières grottes... A psalmodier des liturgies qui lui étaient inconnues...
Au fond, rien n'avait d'importance...

samedi 11 avril 2015

SAMEDI

Bon faut se rendre à l'évidence. Ici, c'est pas les quartiers chics... Tu risques pas,  quand tu mets le museau dehors de croiser une donzelle en jogging fluo accrochée à son bazar-je twette-et-j'existe, en train de cavaler pour avoir la cuisse ferme et les nichons bien plantés où y faut... Les gars en loden et chaussures à semelles de crêpe, les hipsters poilus et les écolos branchés riz complet ( et veston ) pardon ! y'en a pas beaucoup non plus...
Mais si tu traverses la rue de la Soif - on sait jamais - et que t'as le tarin soudain envahi par des effluves de chameau et de bouses de zébu, tu peux en être sûr... T'as franchi un cap... Tu peux ranger le bonhomme de neige qui sommeille dans chacun de nous (vous, ils... ) et filer à la Halle aux Chaussures ( avant que ça ferme ! ) pour te payer les tongs qui sentent bon le sable et les mycoses aux panards...
Si tu croises un lama déplumé à la boulange, c'est que le Petit Cirque est arrivé... Le vrai Petit Cirque de l'ami Fred avec ses roulottes, son chapiteau, ses serpents géants et sa femme a deux têtes, ses acrobates, ses clowns et le dompteur à moustaches dans sa redingote à boutons dorés...
Ca donne envie et ça fait briller les yeux des moutards qui tannent les parents pour aller voir les lions bigleux et la girafe qu'a une otite à force de voyager tête nue...
Au trocson, c'est la grande discute... Qui'ssé qu'a deux bosses... Le chameau ou le dromadaire... On argumente, on s'engueule presque, on prend le pari... On va consulter Germain l'ancien prof d'histoire-géo qu'a tourné pochtron par ennui et ivrogne par vocation... 
Bernard entonne la chanson bien connue des grivetons en retraite " Le chameau est un animal à poil laineux... A poil laineux ! A poil laineux ! A poil... ( Tous en choeur ! ) et je me dis qu'avec des zigotos pareils on n'est pas sorti de la crise... C'est un samedi ordinaire finalement...

vendredi 10 avril 2015

FICTION & CIE (3)

Il arrive à seize heures pile. On peut le voir bricoler la tireuse à bière, remplir le frigidaire et compter les consignes des bouteilles vides. Il ramasse les cartes oubliées la veille - Ils étaient tous sortis en bloc dés le début de l'alerte - et pense à sa mère qui passait son temps en réussites avant qu'elle ne rejoigne le grand théâtre d'ombres.. C'est une virgule dans son histoire... Il y a belle lurette que la  poussière a recouvert les souvenirs de toute chose vivante ici-bas. Il laisse la porte entre ouverte pour qu'un peu de chaleur pénètre dans l'habitat et installe un semblant de vie, comme une respiration...
Les autres arriveront plus tard. Ils s'installeront sans un mot autour des tables entachées de silence. Feront tourner les cartes jusqu'au prochain orage, jusqu'à la prochaine sirène qui les fera fuir au fond de leurs terriers.
Posé sur l'échelle du poulailler, il les regarde.
Ils ont la transparence des êtres sans soucis. L'indolence des buffles d'il y a très longtemps. Personne ne les remarque plus. Il voudrait leur adresser un signe, un langage qui les ferait se tordre un peu, mais il est trop tard, alors il retourne s'allonger sur sa paillasse en pensant que le roi de pique est une bien vilaine carte.

mercredi 8 avril 2015

PROF..

- Professeur Nimbus. De quelle question allons-nous débattre aujourd'hui ?
- Hé bien chers paroissiens après ce week-end de fainéants, la question est :
Et si Jésus n'avait pas eu envie d'être Jésus...
Avouez qu'il y a lieu de se gratter le crânibus... Que toutes les saintes écritures en aurait mangé leur 
misssel. Sans compter les Ha-pôtres... Sûr qu'on les retrouvait grèvistes à Radio-France...

mardi 7 avril 2015

FICTION & CIE (2)

Le fait qu'il revienne au monde dans un corps de femme ne lui posait pas de problèmes particuliers. Il avait dans une autre vie beaucoup fréquenté les femmes, les avait apprécié quelquefois, avait même compris leur langage le soir à la veillée quand elles parlaient (chuchotaient) des contines aux enfants disparus trop tôt.
Une seule question lui taraudait l'esprit. Muni de nouveaux attributs féminins, il serait un jour, l'autre, obligé - selon les lois ancestrales encore en vigueur - de forniquer pour assurer une descendance " Princière et Millénaire* " à cette humanité qui déclinait inexorablement depuis quelques siècles.
Et de cela, il ne voulait pas.
* G. Manset. La Mort d'Orion.

lundi 6 avril 2015

ANIMAL

1) Y'a des matins, je tape la discute avec la plante verte ou le piaf qu'est revenu de ses voyages avec quelques plumes en moins. Un accident de matou qu'il me dit. Autrement tout baigne. Ses enfants volent de leurs propres ailes et il a trouvé un nid douillet en face du Panier Fleuri. C'est un peu bruyant mais vachement pratique pour les courses qu'il me serine et quand je m'emmerde, je compte les ivrognes qui rentrent, qui sortent, qui gesticulent des serments d'amour et bafouillent des promesses qu'ils ne tiendront jamais... Tu comprends, je suis un piaf curieux. Je surveille, je note... Je vole au-dessus du troupeau, attentif aux soubresauts des pochtrons qui salissent le caniveau... Pire qu'un drone amerloque au-dessus d'un convoi de talibans... Je fais des fiches, tient des listes, monte des dossiers comme un ancien de la Stasi. Faut les surveiller de près ces guignols sinon y font des conneries... Ils rêvent de jours meilleurs entre pinard et saucisson, de mettre de l'ordre dans le gourbi... Quitte à se foutre dans les pattes de la vilaine corbotte et de ses sbires... C'est bavard un piaf, ça vous occupe vos journées..
2) Y'a des matins, je répare la chasse d'eau en sifflotant comme un plombier en fin de carrière. Je me promets de ne pas fumer dans l'heure qui suit et de m'inscrire à un voyage en autobus pour voir le monde. J'adore aussi perdre un peu de temps.. Je me cure les oreilles, renifle dans les coins. Je pisserais bien sur le palier pour marquer mon territoire mais j'ose pas... Je suis pas un Animal tout de même...

dimanche 5 avril 2015

DIMANCHE

Samedi. Vous connaissez... J'en ai parlé ailleurs. Toujours la même musique, les mêmes petits pas de petits vieux. Journaux, bistrot. Vilain cocos... On embrasse les habitudes posées devant les marchands de nippes sur la place. On tape la discute avec Nasser qui vend des couscoussiers et du henné qu'il rapporte du bled... Doit bien ramener quelques barrettes aussi... C'est un malin le larbi. Y me fait rigoler en plus, ressemble à un Joe Starr qu'aurait oublié de grandir... Dans la béème t'y vois que le bonnet... La petite Rosetta déménage et demande s'y par hasard y'aurait pas quelques gros bras pour porter les meubles. Question bras, on est limite.. Pas manchots mais presque...  A part faire les moulins à vent quand on parle politique ou balanciers quand ça tangue dans la coursive, nous servent plus à grand-chose les tentacules... Alors c'est la grande débandade chez les piafs... Voilà que d'un seul coup, tous les marioles du coin ont quelque chose sur le feu. Des petits-enfants à torcher, un voyage d'affaires, garder le cabot à Suzanne qui rentre à l'hosto... Y'a que Bernard qui se propose. Il ira chercher son cousin. Avec la camionnette et la remorque au cul, en une matinée c'est torché... Et puis ce long week-end faudra bien s'occuper entre le gigot, les fayots et les beaux-parents qui débarquent...
Il me jette un oeil. Demande mon avis... 
Toi qu'a rien à foutre...
Okay... Mais cool... Il est content Bernard. Qu'on se rabiboche. L'autre semaine, il était tout penaud. Je l'ai traité de con. De vieille savate. Il avait voté Marine.

samedi 4 avril 2015

DE QUOI J'ME MÊLE

- Avant on écrivait des journaux intimes qu'on planquait sous l'oreiller, derrière la commode voire entre deux lattes de plancher disjointes pour les plus suspicieux.. On lui racontait tout à son " pt'it journal " puis on refermait le cadenas doré qui protégeait l'ouvrage des yeux indiscrets. Quelque années plus tard bien sûr, devenu crocodile, on rigolerait de ces convictions intimes... Quelques uns (ou unes c'est selon ) verseraient même une larmichette devant la mèche de cheveux de Corinne la gentille Lapine ou de cette envie de partir en Amérique avec le gentil Eric...
Aujourd'hui, avec les Internets, on est tout fier de se tirer les poils du nez et que tout le monde puisse en profiter. Les bloggeurs se prennent pour Chespire , se refilent des recettes de cuisine ou la meilleure façon de nettoyer un carburateur Motobécane en sifflotant le grand air de la Traviata un matin de printemps... Ils surfent sur la mare, batifolent dans les flaques pour s'apercevoir que finalement ils n'ont rien à dire et qu'ils ont une vie de merde.. 

vendredi 3 avril 2015

VENDREDI

Il fallait bien se décider à quitter l'île. A faire le tri des bouteilles de verre, des vieux journaux, de touffes de cheveux et poils de barbe, des osselets rongés jusqu'à la moelle...  Les provisions manquaient. Ne restaient au fond des placards qu'une boite d'ananas au sirop, un coulis de tomates et douze grains de riz  ce qui convenons-en, constituaient une drôle de Cène. Il avait bien pensé un moment bouffer Vendredi, mais le baudet était coriace et pouvait être utile  pour porter les cabas en cas d'achats intempestifs... Et puis ça avait été un bon compagnon de galère, un fier pilier de bar même s'il trichait aux dames. Personne n'est parfait...
La mer était calme. Flottaient ça et là quelques tacots qui patientaient au feux tricolores et qui ne lui voulaient aucun mal. Il remarqua un autobus plein de mômes aux mines renfrognés - hors sujets - a qui on promettait un monde meilleur  si les réformes entreprises par l'institution aboutissaient dans les délais autorisés par etc..etc... Bref, les moutards boiraient la tasse comme tout le monde y'a pas de raison...C'est pour ça qu'ils font la gueule décréta Vendredi, se doutent bien qu'il y'a maldonne quelque part ! Le gugus a des éclaboussures pertinentes, c'est pour cela qu'on lui pardonne ses incartades aux dames et à la belote...
Le vent qui soufflait sud sud-ouest le porterait sans problèmes vers le distributeur de pt'its billets qui pointent leur nez quand on leur cause gentillement. Le monde est quand même bien fait n'est-il pas ? sifflotait un agent du fisc entre deux injonctions.. Un simple clic et vous voilà Crésus jusqu'à demain...
Il enfila ses bottes, son ciré, prit quelques fusées de détresse en cas d'intempéries. Se tartina la tronche de crème protectrice en cas de grosses chaleurs, prit sa carte d'électeur, de groupe sanguin, une photo de face et de profil et la courbe de température de la veille au cas où... On n'est jamais trop prudent ! minaudait un urgentiste en quête de personnel..
Vendredi grimpa sur le radeau, heureux comme l'Oncle Bens sur son paquet de riz de quitter la cambuse,  pendant qu'il cherchait vainement une chute qui clôture dignement ces âneries...
Par bonheur, il ne pleuvait plus.

jeudi 2 avril 2015

MES FESSES

Si john était encore de ce monde, je me demande s'il aurait eu une pensée pour Cynthia qui vient de calancher à l'heure où je vous parle.
La question se pose. Est-ce que l'on garde tout le temps par-devers soi une petite douleur comme le manchot souffre de son bras amputé...
" Tu f'rais mieux de t'occuper de tes fesses " qu'elle marmonne Suzanne.
Elle a pas tort la bougresse...

mercredi 1 avril 2015

GRENOUILLES

1) Tu sais quoi... L'a plu tellement par ici,  que même les grenouilles demandaient un parapluie.. Un vrai temps de batracien... Faut voir comment les pt'ites souris  à gros yeux et à deux pattes pataugeaient dans les flaques pour emmener les moutards à la crèche...  Rien que pour traverser la place ( celle où y'a le monument vous savez... ) t'avais intérêt  à savoir barboter... On a même vu un transat plein de touristes javanais venir s'échouer devant le Balto... Il aurait été harponné  par un sous-marin russe qui faisait la navette entre la frontière sino-japonaise et les doubles vécés (en français dans le texte) qui sont près du parc, là où viennent chier tous les cabots du coin.. Moi, je suis pas sorti du pigeonnier et je pense que c'est que des racontars tout ça... Comme une farce de premier avril... Comme si on racontait qu'un foldingue irait fracasser un zingue sur une montagne rien que pour voir si les airbags fonctionnent...
2) A part çà, les rainettes c'est leur fête en ce moment... Y'en a plein nos assiettes, plein les affiches des resto que les pauvres reniflent tellement ça coûte un bras la douzaine en persillade... Y nous prennent pour des boites à chaussures les cuistots... Comme si que mettre quatre cuisses de bestioles dans une poêle, un peu de beurre, ail-persil,  c'était aussi difficile que de gagner top chef... Voleurs va ! Suceurs de sang !
3) En parlant de sang, j'ai regardé Dallas Buyers Club, l'histoire de ce type (un sacré noceur le gars...) qui chope le sida et va foutre le boxon dans les sous-tifs des pharmaciennes et autres laborantines... C'est pas triste... Les acteurs et actrices ( parité oblige ! ) sont impecs. D'une maigreur de mannequins anorexiques (plénoasme) que tu verrais presque au travers si tu regardais pas toujours ailleurs... Tu vas me dire que c'est normal... La maladie et tout ça... Moi, j'ai pensé aux pt'ites cuisses de grenouilles qu'on nous vend à prix d'or, pire que le poil de chameau d'Asie Mineur qu'est une espèce en voie de disparition que même que si t'en a une pleine bourriche t'es plus riche que Guéant, un gars qui vend des croûtes plus cher que la portion de grenouilles...
5) Jean-Paul Bonnefoi, le sacristain de la cambuse des SeinsAdorésetVapeursDivines me signale sur son blog qu'on trouve quelques spécimens des grenouilles sus-dites dans le bénitier situé à droite de la petite porte qui donne sur la rue des Mécréants, mais que celles-ci ne sont hélas plus guère consommables... C'est vraiment dommage !
4) La rédaction s'excuse auprès des éventuels lecteurs pour la syntaxe défaillante de l'Oteur qui persiste à causer comme Chez Nous... Que même que si que le FN arriverait au pouvoir, on aurait des crapauds à la place des roussettes et que ce s'rait pas plus mal...

PS : Le bon Bernard Blier me susurre depuis l'O-delà où il fait des blagues au brave Serrault que
" C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule ". Donc Acte.
Bonjour chez vous.

 H                                                                                                           U                              ...