" Il est bon d'avoir l'esprit ouvert, mais pas au point que le cerveau tombe par terre " *

   Aujourd'hui que nos cerveaux ne sont guère plus qu'une application stockée dans la petite boite qui dépasse de la poche arrière du futal, comme ultime preuve d'indépendance, ou qu'on serre fort dans sa menotte de peur de perdre le peu qui nous reste ( de cervelle ), on pourrait regretter les moustaches du Bon Maître, et de ses chats, le galure cradingue de Léautaud ( et ses matous aussi ), les saillies de l'Emil, les conneries d'Alexandre Benoît, les gueulantes du Grand Jacques, ces anxios de la connerie ambiante... Un peu d'insolence ne nuit pas ! Heureusement, il reste encore des niches sous lesquelles s'abriter, des chauds plumards qui vous envoient aux fleurs (?), des idées à la noix qui fleurent bon le coco... Des coups de sirocco qu'on aperçoit furtivement sous les jupes des filles... Les amis sont numérisés, devenus des "contacts", les familles, des emails watchaps ( que je sais même pas comme ça s'écrit ! ) des machins qui s'éteignent quand la batterie est à plat... On se fatigue de l'époque tic toc. De la bienséance, de la résilience, voire de la repentance... LGBT Queer, Wokisme, Islamo gauchisme, sophismes, tous les trucs qui finissent pas isme, on s'en bat les grelots... On rêve d'une partie de pêche avec Juju, de la chopine qui prend le frais au bout d'une ficelle dans les nénuphars, d'un Ca va vieille branche ? quand on se pose en terrasse, d'une symphonie qui crève un coeur d'orage...

Je vous vois venir... Gamineries, et compagnie...  Radotage de vieille baderne... Va te faire voir à l'Ephad vieux machin ! J'ai vingt sept ans mon vieux Corneille !

Peu-être que vous avez raison... Depuis le temps que je fais de l'équilibre sur les années, j'ai de plus en plus peur de me casser la margoulette... C'est tout pour aujourd'hui.

Bien à vous.

* L. Ferlinghetti.