dimanche 29 juin 2014

ENTENDU

CE MATIN.
1) - J'irai conquérir l'intérieur de ton gigantesque corps...
J'ai cru un instant que la Régine était revenue parmi nous. Qu'elle nous refourguait ses vieilles lunes érotico-littéraires sur son vélo... Je l'aimais bien moi la Régine. Elle me faisait rigoler avec ses douilles frisées comme un qu'a mis les doigts dans la prise, ses colifichets, ses tuniques babas   des années soixante-dix. J'suis sûr qu'elle devait fumer des pétards en douce la donzelle... Et puis écrire un manuel sur le Point de Croix, ça tombe vite dans le surréalisme... Dada peut aller se rhabiller...
2) La vie est incertaine comme une séance de tirs au but entre le Brésil et le Chili. Encore un truc qu'a dû faire disjoncter un bon nombre de pelots sur leur canapé. Je suis tombé dessus par hasard en zappant pour éviter de pioncer devant Fort Boyard... Et j'ai pas regretté... La tension... Cent mille volts dans les guitares... Les types à genoux pour que le Bon Dieu enfile le maillot... A se tripoter les gris gris... A lorgner le ciel pour voir si par hasard la foudre ou le sifflet de l'arbitre allaient pas tout foutre en l'air... Comme la petite balle jaune qui accroche le filet à la fin du match... Même la téloche en pouvait plus, elle suintait l'adrénaline, la trouille du vieux baron qu'a tout miser sur le rouge...
Et ce matin, dans la grisaille, la chronique du reporter qui se prend pour Ernest :
- J'irai conquérir l'intérieur de ton gigantesque corps...
Surréaliste le mec non ?
3) Je suis malade. Y'a des mouches qui se baladent devant  mes yeux. La citrouille qui veut pas se transformer en carrosse... Je mate une Carabosse qui traverse la rue sous la pluie ( enfin non sous le parapluie.. ). Ça repose tout ce gris. Ça change du soleil qui vous tape dans la gueule tôt le matin et vous fend l'âme comme le poteau qui renvoie le dernier tir de la Séance de Tirs au but...

samedi 28 juin 2014

DE QUOI J'ME MÊLE...

" Vois-tu Tuco dans ce monde, il y ceux qui tiennent le revolver et ceux qui creusent...
   Et toi, tu creuses... "
Voià que notre gentil truand en a fini de ses arnaques. L'escroc,  le voleur de poules sans foi ni loi est parti rejoindre Doc Holliday et les autres dans les grandes plaines du Néant.
C'est Blondin qui a bien du chagrin...

jeudi 26 juin 2014

mardi 24 juin 2014

INFORTUNE

Voilà que l'Infortuné recevait des visions.
Visions du lac bleu et de la mouvance des corps.
Tueurs d'enfants en liberté, flics pourris, politiciens véreux, femmes fatales et innocents aux mains pleines...
Romans friction et douches froides...
Orages magnétiques. Nuits étoilées et danses macabres autour du grand feu...
Chansons en pelote. Méli-mélo des sons et lumières...
Maillot à pois.
Matrones en sueur et bords de mer....
Corridas et Vaches landaises... Sang. Sang... Cent Ans de Solitude...
Péages et accidents de la route....
Parkings ombragés et soldes d'été...
Restif de la Bretonne dans un fauteuil d'osier...
Cris d'enfants, cours d'école désertées...
Vacance du Pouvoir et glaçons qui s'enrhument...
Appétit de cigale...
Laissez-loi encore quelques heures
Pour savourer le temps qui passe...

lundi 23 juin 2014

MELI MELO...

Il n'y  a aucune raison de penser qu'un homme à poil ne se taille pas un beau costard pour l'hiver. On peut penser que quand vient l'été, il se des-poile, mais à la mauvaise saison, il se re-poile vite fait... Surtout que, coquin comme tu es, tu lui racontes pour la seconde fois une vanne dont tu as le secret. Après s'être poilé comme un bossu, le bougre se repoile c'est logique..
On notera également que notre homme à poil a eu un ancêtre poilu, lequel plongé dans la grande poêle  ( poile ) à frire ne se poila pas tant que ça...
Pour ma part, je connais des types à poil... C'est des barbus tout simplement.
Et ça tombe pile poil...

dimanche 22 juin 2014

LIKE A ROLLING STONE

Je me suis habillé en Samedi Soir... J'avais un peu la fièvre ( Ha ! Ha ! Qu'est-ce qu'il est marrant ce type ! ) et les patounes bien en place, le maillot repassé et la perruque en équilibre sur le cranibus, suis descendu écouter le fourbi pisque c'était la Faites de la Musique...
A St Frusquin tu penses, faut pas s'attendre à rencontrer les sommités de la Musique. Des ceusses qu'auraient " enregistré un disque ", des intermitents en grève ou des danseuses de french cancan.. Y sont ailleurs dans les Kapitales, les villes de plus de dix mille habitants comme ils disent dans les sondages... Même les footeux sont au Brésil à danser la samba, c'est vous dire...
Mais c'est la seule occase de l'année ou les Sainfrusquiniens  tout genre confondu, sortent de leurs tannières pour taper la cotelette-frite et dézinguer des fûts de bière comme pendant une rencontre Manchester/Arsenal... Je peux vous dire que la musique n'est pas que dans les tambours et autres machins à faire craquer nos oreilles... Elle se fait des valses dans les tronches... Du Sol au plafond ( Qu'est-ce qu'il est rigolo ce mec ! ) ça déboulonne sous les casquettes et les pipis fleurissent dans les coins sombres. Il n'est pas rare que tu croises des braguettes mal boutonnées et des rondeurs qui prennent l'air... Ca se bouscule, ça se marche sur les pinceaux, ça se renverse les gobelets sur le paletot et bien entendu y'a toujours un embouteillage de poussettes avec des chiards qui braillent et des mousmées qui gueulent passqu'elles avaient la priorité et que si t'es pas joisse t'as qu'a d'aller voir sur le trottoir d'en face... 
Et la zique dans tout celà... J'y viens, j'y viens... Faut bien que je vous place de décor... Que je vous tartine l'ambiance... Les gars en marcel et les pt'tites robes qui fredonnent la Pimpolaise, sinon vous allez crier à l'imposture... Pour terminer l'étape disons qu'on est plus prêt de la Kermesse que de France Culture et c'est tant mieux... Je revendique la connerie du peuple tant qu'elle n'est pas bleu marine...
J'ai donc " prété l'oreille " ( On me l'a rendu depuis rassurez-vous ) à un groupe de hardeux qu'avaient avalé Deep Purple tout cru sans s'imaginer combien c'était difficle à digérer cette bête là. Du coup, y transformaient tout en bouillie pour faire passer le couscous... Ritchie Blakmore qui passait par là a levé les yeux au ciel, qui par bonheur était clément et juré qu'on ne l'y reprendrait plus...
Dans la guitoune d'en face y'avait reggae à tous les étages mitonné avec du folklore breton et de la chanson à test garantie de gôche... Trois clampins de l'Armée du Salut qu'avaient confondu avec Noël, la Mère Michèle qu'a toujours pas retrouvé son matou et un clone de Michel Sardou qu'avait un chat dans la gorge ( peut-être celui de la mère sus-dite ). Y'avait aussi du Jazz Manouche sans les roulottes, l'intégrale de Michèle Torr en karaokai, la Légion Etrangère qui répétait pour le défilé du Quatorze Juillet, les Cloches de Corneville et quand même un groupe *** bien huilé qui balançait du Ska avec les cuivres et tout et tout... Ces salopiots menaient un train d'enfer et on s'est mis à transgoutter comme dans un sauna suédois... Vous savez comme c'est quand la musique est bonne... On se prend à s'élever un peu du sol, à patauger dans la ouate et à taper des menottes comme une otarie qu'attend la sardine...
Je vous jure c'était bien... Z'ont terminé le " set " par une version de Like a Rolling Stone et je peux vous assurer que ça c'est mis à fumer dans les vieilles locomotives... Tous les maillots étaient trempés et la voisine du dessus a remis son dentier pour venir guincher sur la grand'plaee. Si c'était pas une belle fête ça, je suis prêt à échanger tous mes Marcel Amont...
Je vous embrasse.
*** Mad In Ska ( Un album sur I'Tunes ).


samedi 21 juin 2014

LOGIQUE NOCTURNE

Il dit :
Moi j'prendrais bien un pt'it rhum pour faire passer...
J'ai cherché ce que j'avais bien pu foutre de cette satanée bouteille tandis que Mario essayait pour la vingdeuxmillième fois l'intro d'Honky Tonk Women.
- J'y arrive pas bordel !
- Normal...
- Quoi normal... Y'a trois accords...
- Faut t'accorder en open tuning sinon t'es cuit... Tous les bluesmans savent ça... Essaye Satisfaction...
- ?????

vendredi 20 juin 2014

ZUT !

Nick Cave and the Bad Seeds : We No Who U.R.
Ca collait pile poil avec les rideaux de flotte qui tambourinaient sur la vitre comme les tambours du Bronx ou les poussées d'adrénaline de Ginger Baker... Le Nick c'est un peu Léonard Cohen sous acide avec un sac de pierre sous la kippa... Enfin sur cet album...
J'étais a vache i avec le pavé de Moix sur la protubérance ventrale à voyager dans mes vieilles lunes.  Le pt'it saligaud s'habillait en Céline comme d'autres en Prada, mais le costard était trop étriqué ou baillait aux emmanchures... Alors il vous pondait quinze pages sur un Monsieur Péguy - que pour ma part, je sais pas dans quelle équipe il joue - inventait la torture  officielle pour les mioches ou naissait circonsis... Ca changeait du " ronronnement littéraire " habituel et franchement pour une fois q'un écrivaillon te mettait une planche à clous sous le fion c'était plutôt jouissif... J'étais joyeux comme un magret de canard qui aperçoit un chutney aux prunes,  quand la bécane se mit en " mode aléatoire " et balança :
Johnny Thunders : As Tears Go By. Je connaissait la chanson pire qu'Alain Resnais et l'ombre de Keith le Forban plana un instant sur la cambuse, prêt à dézinguer ce sax qui me faisait mal aux ratiches...
Il y a deux choses auxquelles je crois : C'est que les objets ont une âme et que JFK s'est fait trucider par la CIA... Vous me direz que c'est peu... Mais ça suffit à occuper mes journées...
Je vous fais la play liste de ce Mercredi pour vous montrer à quel point cette machine est tordue. Je sais que vous vous en battez les grelots. Si ça vous emmerde regardez le foot avant le Tour, ça vous occupera... Et puis, ZUT ! Je suis chez moi, je fais ce que je veux...
Jack White. Three Women / Lana Del Rey. Ultraviolence / Mickey 3 D. C'est pas grave / Diana Krall. Live in Paris / Kasabian. Stevie / John Coltrane. Résolution / Juliette. Aller sans retour / Bob Dylan. All along the... / The Rolling Stones. Trois fois / The National. I Should Live... /Anthony and the Johnston. Knockin ' on Heaven... ( Tiens ! Bobby ! )... Et Caetera...
Après, le soleil s'est pointé. Le jour s'est levé. La boulange est passée.
J'ai enfilé le maillot du Brésil et j'ai pensé qu'un peu de samba ne nuirait pas...
Bien a vous.

lundi 16 juin 2014

L'ORAGE.

Pas besoin d'être Benjamin Franklin pour comprendre que l'électricité n'est pas que dans les fils....
Les gorges du Flumen le 13 Juin à 16H00.
Peinards qu'on était... La tête dans un coin de soleil et les pieds dans l'ombre bienfaisante ( l'ombre
est toujours " bienfaisante " je sais pas pourquoi ) Le cabot trempouillait ses batons dans la flotte... On ne venait à oublier les pouilleries au Moyen-Orient, et la prochaine grêve des cheminots. Les réformes pas en forme et la bouille de François... C'est vous dire...
Et voilà que d'un coup Zeus ou un proche nous balance un coup de trafalgar sur le coin de la musette...
En remisant les cannes à pêche, j'ai pensé " In Extenso " ( En latin dans le texte ) à ce type Vendeur de
Paratonnerres qu'avait emmené sa Belle dans " Ces pays imbéciles où jamais il ne pleut,
                                                                          Où l'on ne sait rien du tonnerre... ".

samedi 14 juin 2014

DE QUOI J'ME MÊLE...

Le matin, je me poudre souvent les narines avec Jean-Sébastien... Ça me permet d'ouvrir tranquillement les fenêtres, de pas m'esquinter les esgourdes trop vite... Faut savourer le premier café, la première clop le nez encore dans les jeux de la nuit... Remettre en place tout l'attirail nocturne... Faire le tour du proprio au cas où il manquerait une pièce, un boulon qu'aurait foutu le camp profitant de l'inattention du sommeil, un coude ou une rotule qu'auraient décidé de se mettre au vert... 
Ça me permet aussi de mettre au point le jour qui vient... Noter sur le petit carnet les " choses " à faire ( A cheval ! ). C'est qu'il ne s'agit pas de perdre son  temps à égrener un chapelet de conneries avec le voisin d'en face sous prétexte qu'il a un arrivage de chipolatas et de salade de riz... Faut faire gaffe aux dérapages de bistoquet, aux regards qui se perdent qu'on sait jamais où on les a rangé ces regards... Aux tiroirs qui s'ouvrent à chaque coins de rue et à l'autobus qui cherche à t'écrabouiller passque Pedro le chauffeur espinguoin se remet pas de la pâte que se sont pris les hispaniques face aux mangeurs de mimolette... 
En fait,  je voulais surtout noter ce matin une petite douceur que j'ai entrevu dernièrement entre deux pénaltys et une tronche de barbu enturbanné ( commencent vraiment à nous faire chier ces abrutis à foutre la pagaillel dans le poulailler avec leurs vierges et tout le tintouin ). Je repensais entre deux Madeleines ( le gâteau, pas celle qui ne viendra pas... ) à ce petit film de Gus Van Truc... " Promised Land "... Deux méchants ( excellents ) représentants d'une multinationale qui tentent d'arnaquer des bouseux du Middle-west pour faire des grands trous dans leur bonne terre ancestrale pour trouver du gaz de schiste...Je suis d'accord, ça sent un peu la pataugas, les idées nobles, le militantisme et la moustache de José Bauvé... Tu te doutes illico que le Matt ( Damon ) va retourner sa chemise et que si y se tape pas la jolie instit,  je m'inscris chez les Verts...
Mais bon, le Gus y sait filmer ( rappelez-vous Last Days ou Elephant ),  faire monter la sauce dans le silence... Au bout d'une heure t'as envie d'enfiler les bottes et d'aller torcher le cul des vaches...
Tu sautes sur le premier bourrin qui passe en braillant comme un apache à Little Big Horn, chapeau de paille, salopette et mandoline sur le dos,  te vl'a parti vers les grandes plaines....
Juste quand t'arrives à l' orée des sapins, tu te dis que ça pue dans la cabane...
Bon Dieu ! J'avais pas fermé le gaz...
On n'échappe pas à son destin...

vendredi 13 juin 2014

JOUR DE CHANCE

Voilà comment aurait dû se passer la journée d'hier. Levé avec le Brûlant qui chauffait tôt la couenne du Mt Bayard,  j'aurais avalé vite fait un café accompagné d'un bout de fromage. Pêché quelques couleuvres informatives en me grattant les boules et en pensant que le sur-poids était vraiment un problème... Sans compter la perruque en peau de fesse qui se profilait inez-xorablement. De quoi se tordre le tarin jusqu'à faire monter les larmes du puits.
Un pt'it coup de muscadet pour rincer les gencives - J'ai laissé tomber le dentifrice, paraît qu'y y'a que des saloperies dedans... Tandis que le muscadet... - Une petite pensée pour Brian Jones et Michel Simon ( l'un pour sa blondeur, l'autre pour sa tronche en accident d'autobus ),  un regard sur la pendule ( Un seul par jour, çà suffit à foutre la trouille ). J'aurais guetté le passage de l'omnibus de Sept Heure et maté la Super Nana du Michel qu'attendait le tram...
J'aurais poussé la porte du premier bouquin venu ( Je suis comme le Passe-muraille de Marcel, je me glisse facile entre deux pages ) et constaté une nouvelle fois que Bardamu tenait la route et que les trouducs qui noircissaient des pages comme on ouvre un robinet pouvaient toujours s'accrocher aux branches... Le gaillard ne lâchait rien...
Astiqué sous les aisselles, le nez de clebbard trempé dans le bol d'Eau de Cologne, j'aurais profité d'une panne de secteur et la grève des cheminots pour pousser un coup de gueule dans le fossé de cette journée du 12 juin 2014...
Le gars de la radio annonçait " Demain, c'est Vendredi 13 ! Pensez à vous faire escroquer par la FDJ, raclez vos tiroirs et vos fonds de culotte.... Et n'oubliez pas que si Dieu existait, il faudrait s'en débarrasser ".
Ce matin, je me demande si c'est vraiment la peine de tenter sa chance...
Je vais plutôt aller faire le matou dans la Rue de la Soif, écrire quelques conneries, posé un pt'it DOM sur le râtelier de la boite à musique... Pour la Chance on verra plus tard...
Demain cher public, je vous raconterai comment un 22 Novembre 1974, ( c'était un mardi ) j'ai chopé une angine...
Bien à vous.


mercredi 11 juin 2014

AGUIRRE

Avec un peu d'imagination - Mais si... Mais si.... Y'en faut de l'imaginaire ! - Ça fait prendre la mayonnaise... Ça virgule les sentiments... Ça ponctue le texte... Ça pimente la rouille de la bouillabaisse...
Et ben avec tout ça, tu mets quelques con-quistadors en armure, quelques singes grimaçants, une belle brunette et son prince syphillitique... Un cureton atteint de paludisme et le regard fou de Klaus, t'as vite fait de te retrouver à Amazone City... Dans la tronche d'Aguirre...
Bon, y manque les barques qui chavirent, les chutes, les cannibales, les bestioles qui piquent et la Colère de Dieu....  Mais on peut pas rêver tout le temps non plus...

mardi 10 juin 2014

BUNKER

CHALEUR/BUNKER
ODEUR/SUEUR
COULEURS/BUNKER
COEUR D'ARPENTEUR
LUEUR/BUNKER
TERREUR/MALHEUR
LES HEURES/BUNKER.

lundi 9 juin 2014

AU PIQUET...

J'écris dans la cuisine. Dans la fraîcheur du matin. Dans l'ombre du début...  La fenêtre donne sur un pan de charmille verdoyant parsemé ici et là de quelques canettes oubliées par les mômes du quartier. Y'a peut-être aussi quelque baisers volés, quelques mains balladeuses qui fleurissent dans la nuit, mais j'en sais rien... La nuit je rêve que je dors *** J'ai perdu la main et mon écriture est tout de traviole comme ces lettres que j'écrivais jadis quand j'étais saoul. Le cendrier et le café copinent sur la table grise et l'évier goutte doucement pour montrer qu'il existe. Des histoires de robinet, de joints.. Ça me ramène à ces problèmes de tableau noir... Les trains qui partent, qui se croisent... Les piquets de clôture et le nombre de mètres cubes qui s'écoulent dans la baignoire pendant que la Belle prend son bain... J'étais obtus, fermé. Comme tourner la vis dans le sens inverse des aiguille d'une montre... Ça me paraissait impossible... D'ailleurs j'avais pas de montre... Alors le nombre de moutons qui restait après que madame Pimbèche en eut supprimé cinq et rajouté huit... Vous imaginez...
Ça s'appelait l'arithmétique dans ce temps-là. Et j'ai passé quelques heures à transpirer dans l'odeur de craie à essayer de comprendre à quoi tout cela servait vraiment... 
Plus tard, ILS  essayeraient de m'inculquer le latin et les langues étrangères... Ça tournerait vite à la confrontation armée et au bras d'honneur aux calendes grecques...
Encore aujourd'hui je capte rien à ces choses... Je sais lire et compter ça suffit.. Et puis, si un problème se pose, ON me fout plus au piquet, c'est déjà ça..
*** Philippe Léotard.

dimanche 8 juin 2014

MOUCHE

La radio en sourdine. Des espèces de chants liturgiques genre cantates de Bach ou Je Ne Sais Qui... Musiques baroques pas rock du tout... Ça scie un peu les nerfs le matin, mais c'est aussi bien... Little Richard au pt'it dèj, c'est pas possible.. Faut un peu de temps pour monter en puissance...
Y'a une mouche qui fait des travaux sur ma tartine et j'ai beau lui dire qu'elle va se prendre un coup de torchon derrière les naseaux si elle s'obstine à lorgner mon saucisson de campagne elle s'en bat les ailerons la vilaine... Elle vibrionne, carillonne, claironne et klaxonne... C'est con une mouche... Ça risque sa vie pour pas grand-chose, un peu comme nous finalement... Je veux bien que Darwin ait raison, mais les mouches quand même... Un asticot c'est aussi dégueu, mais ça fait pas chier... Sauf sur le calendos bien sûr...
J'ai rêvé cette nuit que je carburais au rouquin comme Duras et que j'avais l'élocution de Sagan dans un interview de Desproges... Genre cauchemar vous voyez...
Au réveil j'étais tout serpillière... C'est pas bien grave... J'ai mis la mouche dehors et j'ai pensé que j'avais toute la journée pour me remettre sur les rails... 

vendredi 6 juin 2014

LES JUPES DES FILLES

J'ai ouvert une boite de petits pois ( cuits vapeur ) et une bouteille de  vin de bourgogne. Trituré les aiguilles de l'horloge qui s'obstinent à reculer d'un quart d'heure  à chaque tour de cadran. Comme si elles n'étaient pas d'accord avec le temps qui passe...  Peut-être qu'elles s'économisent pour durer plus longtemps ou qu'elles s'ennuient sur leur cadran de chiffres. C'est long une vie d'aiguille. La petite qui croise la grande toujours sur le même chemin, qui rêve de devenir lumineuse comme les leds du réveil-matin... Et puis, à la même place depuis que Grand-Père s'apprêtait pour la guerre... Ca fait un sacré bail... Des heures et des heures de tournis, des journées et des nuits empilées dans le sempiternel tic-tac...
Faut rendre à l'évidence. Je ne suis pas compatible avec grand-chose... Pour être franc, dans le con-patible, je frôle souvent le rien... L'absence... J'ai l'obsolescence d'un l'ave-linge, d'un l'ave-maria sur le banc de l'église qui a perdu ses chaisières...
Ca m'inquiète pas plus que ça d'ailleurs... Mais la question se pose tôt le matin ou tard le soir. Est-ce qu'on est déjà compatible avec les choses dans le ventre de sa mère qui grossit et vergeture qui ventripote - Il faut mettre en procès toutes nos mères pour non assistance à personne en danger - Quand elles nous secouent en descendant l'escalier... ( Ce jugement n'engageant que l'Oteur bien entendu ).  Est-ce qu'on connaît déjà l'odeur de la bière, le bruit des trains... Est-ce qu'on a déjà l'envie de tirer la queue de la souris verte... Est-ce qu'on goûte déjà la sève des arbres, le bleu des ciels de Vincent ou les noirs de Soulages... Est-ce que l'Aéroport Roissy Charles-de Gaulle nous intrigue dans l'aquatique besace... Il nous faudra d'ailleurs beaucoup de temps et d'abnégation pour savoir QUI était ce Charles De Gaulle... Des années de godillots et de blouses grises avant se savoir ce qui se passe sous les Jupes des Filles...

jeudi 5 juin 2014

CABREL

Tiens tiens... Un autre bout de cailloux ( choux, genoux etc... ).
Quelques cambuses endormies dans la brume. Vous me croirez bande de Gillot-Petré en herbe
si je vous dis que peut-être il va faire " beau "... Ça se sent dans l'air, dans l'ambiance que les piafs
mettent dans la ruelle. Un vraie rave qu'ils se font les moineaux entre les matous qui rêvent d'un
casse-croûte du matin et le bus qui ramasse la piétaille qui va se manger des équations...
C'est un matin sur la terre léger comme
Une Chanson de Cabrel...
Bonne Journée à vous.

mercredi 4 juin 2014

ANNIVERSAIRE

Se lève du fauteuil. Difficilement. Douleurs dorsales et jambes de flanelle. Gestes saccadés. Robot mou recouvert de mousse grise. Sac en papier. Fragilité des osselets privés de moelle. Grandes oreilles qui tendent vers le sol et barbe de trois jours. Sur l'écran de la grande télévision, l'image est floue, fugitive comme une apparition sur l'étang qui
chatouille les narines de la vieille maison. Dame du Lac de la Légende. Sirène ou truite argentée. Carpe bossue aux yeux globuleux. Remous qui promènent des bateaux de papier.
Quelque part la pluie tombe. Froide. Ecossaise. Le ciel descend d'un étage. Fait parking sur le gazon.
La journée sera grise.
C'est presque dommage. Il aurait mérité un peu de soleil.
Pousse ses vieilles dents pour laisser passer un sourire.
IL A CENT ANS AUJOURD'HUI.

lundi 2 juin 2014

NOUVELLE ADRESSE

Ouais je sais... Vous allez dire " Encore une montagne ! " Mais quesseque j'y peux si ce foutu patelin
est coincé dans les bosses et les creux... Et pis là, vous z'avez pas le soleil qui se pointe... Juste derrière
le sapin de droite ( sur la photo ). Ce saligaud qui quand il est décidé vous balance ses feux d'artifice dans la tronche... Le café du matin prend vite une autre dimension...
Demain, je vous afficherai la face Est, les rails de ch'min d'fer, les passantes et Papy qu'attend le boulanger...

dimanche 1 juin 2014

LA CHAISE

Un pt'it noir à la terrasse. Fait encore frisquet, et manifestement la bougnate aurait préféré rester au
fond de son pageot plutôt que d'abreuver les premiers malandrins du pt'it blanc... Elle ricane en m'apportant un cendar mal lavé de la veille, se massacre un orteil contre une chaise qui passait par là - C'est pas mon jour -  qu'elle maugrée...
- Ouais... Y'a des jours comme ça...
Les premiers cyclistes en cuissard fluo admirent leurs chaînes multi-fonctions ( comme mon nouveau four ) et s'apprêtent à se faire pèter les durites dans la côte de Valfin qui en rigole d'avance...
C'est incroyable ces gugus qui s'échinent dans les gravillons, qui marchent, qui courent, qui grimpent les sommets et plongent au fond du trou... Et ceux qui sautent des roches avec seulement un bout de drap et quatre bouts de ficelle en guise de parachute, c'est pas émouvant ça... Y croient qu'ils volent les cuculs... Moi perso, je tenterais jamais... Les patounes sur la terre... Les mains dans les poches et la tête dans les nuages, je trouve que ça suffit amplement... Aller me cramer les ailerons comme l'Otre très peu pour moi... Enfin chacun fait fait fait... Vous connaissez la chanson...
Chacun son histoire vous allez me dire... Regardez ma bistrotière ronchon... Voilà qu'elle boite comme le Talleyrand de la belle époque rapport à cette foutue chaise qui traînait là... Ca fait des matins durailles quelquefois... Et ces motards qu'arrivent en grappes... Ces guignols qui vroum vroum, qu'en finissent pas de nous casser les esgourdes, à tourner comme des chiens fous sur la grand'place... Qu'y va falloir les abreuver de cafés au lait et de croissants de la veille passe que le boulanger est parti voir la finale du Top Quatorze et que les affaires sont les affaires...
Tiens... Pour un peu, elle laisserait tout  tomber la tôlière... Foutrait bien le feu à cette satanée chaise en prime...

 H                                                                                                           U                              ...