ETE RORO

Je ne vous dis pas tout... Cela reste entre nous... Le PMU a réouvert ses portes, et les canassons reprennent du poil de la bête. Ca sent l'avoine, le crottin et les paris foireux. Les parieurs font la queue ( de cheval ! ) devant le guichet... C'est que dame fortune est une pouliche difficile à monter... Les obstacles sont nombreux et, quand Tête de Noeud, passe la ligne dans la cinquième, y'a des Béberts qui croisent les doigts, pendant que d'autres piaffent des sabots, tous crottés, comme dans la chanson du Moustachu...

Je ne vous avouerai pas non plus, que ma boulangère a remis ses mains dans la farine du poête Nougaro que l'on entend plus beaucoup sur les ondes et c'est bien dommage... A voir ses poches sous les yeux et sa nouvelle coupe de douilles, on dirait qu'elle a pris la foudre la coquine... Les chiard aussi ont renfilé leurs couches-culottes. Je les entend brailler comme des gorets que la vie n'est pas la tartine de confiote qu'on leur avait promis, et que papa n'a pas arrêté de gueuler que c'était pas bien de bouffer le sable et de souffler dans le fion du canard gonflé au Monsanto, pendant que lui, le pendard,  tripotait les d'ssous de la Pimpolaise, soit-disant pour retrouver un marin égaré. Maman lui a mis une beigne dans le museau, lui promettant une rentrée chargée d'hommes de loi et d'avocats marrons...

Pour ma part, je vous confierai ( sous la tortore ) que je suis toujours à la recherche d'un nouveau voisin. Une belle tête de piaf sur laquelle je pourrais déverser mes infamies et soulager les rancoeurs... J'aimerais aussi apprendre le Ruskoff dans le texte, devenir première trompette dans la fanfare d'un dictateur sud-américain, apprenti boucher pour danser le Tango à Boris... Et pis tout un tas d'autres trucs qui d'ailleurs ne vous regardent pas !
C'est que je suis un vilain garçon... Un garnement sans coeur, un fripon, coureur de jupons. C'est ce que me répétait ma mère en rentrant de la plage, parce que j'avais bu toute la mer et ses poissons.
Roro.