< J'en connais qui font la nique à la marée-chaussée ! Des qui ne respectent pas les consignes du Ministère, et jouent aux gendarmes et voleurs avec nos chers représentants de l'ordre, qui depuis les gilets jaunes, et les réformes, toussent dans leur coude, mouchent leur tarin, et usent leurs godasses dans des contrôles ino-pinez ( pourquoi pas ? ) mais bien nécessaires au maintien de l'ordre, et à la bonne tenure de nos institutions ! Moi, je suis un citoyen qui lave plus blanc (?), et je n'hésite pas à dénoncer ces malfaisants à la Kommandantur !

C'est ainsi, qu'au neuvième jour de confinement, les institutions se trouvèrent submergées de mails virulents, de coups de bignous rageurs, de lettres transportées à dos d'âne ( la Poste faisait défaut ) jetées en pâture par les z'honnêtes gens, les vicelards, jamais à court d'un mauvais coup, les anciens combattants d'Algérie (?) et les écrivains publics qui ne savaient plus où donner de la plume...

On s'embrouilla dans les zéros zozos, on ressorti les vieilles rancunes... On rendit des comptes pas très nets, des restants de pipi de derrière les toilettes... Même Machin et Machine, pourtant un couple modèle qui mériterait de figurer à la droite du Père (?), se firent la tronche devant les recommandations que serinaient les téloches en boucle... Des émeutes éclatèrent, durement réprimées, des batailles d'Hernani à n'en plus finir... Les Horaces et les Curiaces se mirent la pâtée, et Astérix en profita pour se carapater en faisant un doigt au virus, tandis que le rigolard Manu poussait un dernier soupir, dans l'entonnoir du sinistre machin...

Un appel au calme fut lancé par le Ministère de la Propagande, mais rien n'y fit... Le dixième jour, un farfelu émis l'idée que l'on pourrait changer de vitesses, profiter de cette crise pour regarder dans une autre direction... Le dingo fut cloué au pilori par les trompettes, qui ont le sait, sont bien mal embouchées (?).

Contes à rebours.

J / 9.