C'était un jour plus triste qu'une chanson de Cabrel... Dans ce bled paumé, au bord de la mer, je sentais l'ombre du Grand Jacques planer pire les mouettes qui lorgnaient nos tonsures, volatiles imbéciles qui pialaient en cadence autour des poiscailles qui n'en menaient pas large...On a cherché un bistrot ouvert ( pas facile vu les circonstances, les trocsons en panne sèche... ) histoire de se rincer les gencives, de se réchauffer les arpions... Un t'it Viandox aurait fait l'affaire... Mais qui aujourd'hui servait encore ce jus plein de glutamate de sodium, et d'autres saloperies qui feraient frémir un épidémiologiste chasseur de virus... C'est vrai qu'aujourd'hui, le luxe, c'est de mourir en bonne santé. On isolera les fumeurs/buveurs, les obsédés textuels, et les diseuses de bonne aventure ! Tout le monde marchera au pas de l'oie, entre deux radis, et trois carottes... Terminé le gras de jambon, et la queue de boeuf marinée aux vignes du Seigneur ! Finies les mains baladeuses, les bisous dans le cou... Un défilé d'endives hystéros faisait chier les joyeux coquins. M'est revenue cette comptine du vieux Raymond " ha quel été, quel été, quel été... On se baignait les deux mains dans les poches... " et ça m'a fait rigoler... Les rigolos ça tient chaud aux tripes, c'est bien connu. 

On s'est échoué vers une baraque à frites, le nez dans un café serré, qui aurait fait sauter au plafond tous les kangourous du monde (?). Installé sous un parasol, un type jouait du violoncelle... Une cantate de Bach, m'a semblé... Mais je suis pas sûr, avec le vent qui nous frisait les oreilles, Jean Sébastien ( ou Sé Bastion pour les amoureux de Vauban ), le bonhomme ne pesait lourd...

Quand je me suis retourné dans le lit pour lui demander ce qu'on allait foutre de cette journée, elle avait disparu. 

Je me suis levé. J'avais envie d'un clop, et d'un autre caoua.