" Moi, ça fait cinquante ans que j'ai une punaise dans mon lit, j'en fais pas tout un plat ! " a dit en rigolant le gros Bill... Il croyait faire une vanne ras du comptoir, comme il en a l'habitude, N'avait il pas braillé dernièrement, " Ca se Corse ! " en parlant du Président revenu de l'Ile des mafieux, et autres fromages de bique couverts d'artisous. Suite à cette blague bien de "chez nous", le vilain s'est fait incendié sur les zéros, par tous les spécialistes; les entomologistes, les neurasthéniques wokistes, les féministes, les platistes, les cruciverbistes, les lampistes... Même un chauffagiste s'est mêlé de la partie, lui qui passe son temps à sourire aux ménagères débonnaires... Ainsi vont les choses aujourd'hui... Faut être plats comme des limandes pour éviter la foudre des zozos, et zozotes qui s'énervent derrière leurs écrans, et vous envoient des missiles dans la tronche. On peut montrer sa teube, faire disparaître des mômes, ou génocider des peuples, ça n'a guère d'importance, ça fait grimper l'audience, et les annonceurs se régalent, mais faire une blague d'ivrogne pour faire marrer les poteaux, vous réduit à l'état de vieux réac ronchon...

 Par bonheur, le bouffi s'en bat les oursins, comme moi des alexandrins. Le coquin ne va pas se biler pour autant. Il n'a même pas internet, et les navets qui pleurnichent dans son dos le laissent froid comme la banquise.  "Faudrait voir à pas venir me chauffer trop le réseau, sinon vous allez buguer !". Il a haussé les épaules, et recommandé un demi... La morale est sauve.

Arrêt minute.

Les copains d'abord...

 Souvent, quand la girouette tourne du bon côté, que le vent fripon joue avec les jupons, des mots, des gestes, ou des attitudes vous font dresser les cheveux sur la tête, vous réjouissent les neurones, et hissent  le drapeau noir sur la marmite. Une tirade de Guitry, un bon mot d'Audiard, une réplique d'Arletty devant  un tribunal de jean-foutres (dans tous les bons manuels d'histoire) vous décoincent les maxilaires pire celui qui a avalé un clown... Ainsi quand le vieux Maxime, en passe de devenir notre Ami à tous, détenteur du beau langage, et gardien des moustaches du Temple, raconte qu'invité, au ministère de l'Intérieur par Sarkozy, qui ratissait les artistes pour s'offrir une pelure culturelle, et lorgnait sous les jupes de la République, il s'offrit (Maxime) une petite joie qui lui fit chaud au coeur. Chanter Hécatombe devant l'assemblée des faux-culs, et des gabelous en tutu. Il paraît que les lustres de la place Beauvau en rigolent encore... Le bougre, l'oeil malicieux, en remet une couche... "Pour moi, Sarkozy, n'a jamais été autre chose que le mec de la Chanteuse..." Coquin ! 

 Il arrive que je m'engueule avec moi-même, mais c'est rare... Je suis un gars de bonne composition, un peu faux-cul qui se pardonne vite fait ses petits péchés... J'ai le confessionnal à portée de main, et l'absolution facile... Tout ce temps passé à poliMickey, à défendre des idées n'ayant plus court le lendemain, à vouloir rester dans le vent pour s'assurer un avenir de feuille morte, toutes ces bagatelles finissent pas me lasser. Inutile de gratter là où ça fait mal, les autres s'en chargent, ou de se gonfler comme la grenouille qui veut briller dans la Société du spectacle... Dans mon parti, j'suis seul, et c'est déjà l'merdier*, alors vous pensez, vaut mieux se curer le pif, en attendant le prochain rhume (?).

* H. Tachan.

J'ai laissé tomber dans la corbeille, au pied du bureau, des mots incongrus, des mouchoirs en papier à lettres, des locutions latrines, des bafouilles amoureuses, des qua-trains (?), alexandrins, et autres tagada tsoin, tsoin, plus un morceau de syntaxe qu'un vieil instituteur gris utilisait pour me tirer les oreilles, quand ma plume Sergent Major faisait des taches sur la première rédac de la rentrée. Comme je ne passais pas les vacances au bord de la mer, pas plus que je ne traînais autour des souvenirs d'une grand- mère à tricot, tartes aux pommes, baisers bavouilleux, et que mes vieux géniteurs ne faisaient pas de camping, je n'avais rien à raconter... J'improvisais des balades en Simca, des visites de château, où déjà des belles en tutu finissaient au fond des oubliettes... Plus tard, entre deux bourrages de crâne, et trois branlettes qui ne devaient rien à la géométrie, je braillerais (i can't get no) Satisfaction dans les chiottes du lycée en fumant des gauloises bleues fauchées dans le pardessus du censeur... 

Aujourd'hui, froisser l'angoisse de la page blanche autour de la photocopieuse, me laisse le goût amer des pt'its noirs pris sur le pouce, des baisers volés au café Lyonnais, quand le juke-box jouait Like a rolling stone; et que je plus vieux de la bande nous recopiait des mots d'excuse. Il faudrait tout mettre dans la broyeuse à papier...  Brûler les derniers négatifs... Au fond, qu'on le veuille, ou non, chacun écrit sa propre histoire...

                                                               On ne négocie pas avec

                                                               un tigre quand on a la tête

                                                               dans sa gueule.

Proverbe Indien.

Blue Eyes.

 

 Rien de bien grave, m'a dit le doc... Vous souffrez sans doute d'un léger syndrome de la Tourette...Conjugué avec votre début d'Alzheimer, et un vieillissement qui ne date pas d'hier, c'est normal que vous ne vous souveniez que de gros mots, de locutions cochonnes, et de chansons gaillardes...

  Méchamment, j'ai rétorqué au carabin, qu'in petto, il pouvait se carrer son diagnostic à la con bien profond dans le fion... Bâtard ! Connard, Pendard, et Trafalgar (?) ! lui ais-je asséné jusqu'aux fond des trompes du père Eustache...Vous êtes mûr pour faire du rap, m'a-il répondu...  Z"avez le sens de la formule... Corne au cul qui s'en dédie...

 Ah ! Ah ! Fait moins le malin le Merle moqueur ! Le voilà le bec cloué, les pattes dans la glue, et les ailes coupées. Finies les trilles à deux balles qui ravissaient (?) la basse-cour ! La réalité dépasse la fiction ! Le voilà plus penaud que le vieux Keith quand il perdait ses seringues... Penaud, et rancunier de n'avoir pas été invité au gueuleton Versaillais, de n'avoir pu deviser gaiement des malheurs du monde avec les rois de la finance, les princes du lingot, les dauphins du magot, en lorgnant les donzelles à tutus que tous les crevards de la planète rêvent de faire monter au ciel. L'aile ou la cuisse aurait demandé le mammouth du Sénat au beau Mick qui reluquait en douce la cheffe des agapes, plus très fraîche, mais bon... It's only Rock'n'Roll (but I like It) soupire le voyou qui n'en n'est pas à sa première conquète... Les toasts, et les discours sont du meilleur goût dans le meilleur des mondes, et l'on ferme les yeux sur ce vieux ministre qui a encore fait sous lui... Soyons juste. Un tel évènement ravissait la piétaille ébahie devant les écrans, saoulée de faste, et fanfreluches, qui se disait que finalement, ces gens-là étaient " comme nous ", restaient simples, avenants, et bien polis entre deux courbettes. Les grouillots de la presse people, et les zéros zozos faisaient leurs choux gras, et la Marquise, persuadée que tout va très bien Madame, se léchait les babines devant son tiroir-caisse. Les mauvais coucheurs en étaient pour leurs frais, et le Merle chicaneur pouvait bien aller se faire voir ailleurs, avec sa Carmagnole en bandoulière. Non mais ! Finalement, tout se terminait dans la bonne humeur, restait plus qu'à courir à la messe...

                                                                 Comme tous les ans

                                                                 à pareille époque,

                                                                 le 22 septembre, aujourd'hui

                                                                 je m'en fous. Et c'est triste

                                                                 de n'être plus triste

                                                                 sans vous...

 Les dernières journées du patrimoine m'ont bien déçu... Personne n'est venu me visiter. Pourtant, j'avais tout organisé aux petits oignons. Poussé la poussière sous le lit, rangé les draps au cas où Mathilde pointerait son nez, ouvert grand les fenêtres pour chasser les odeurs suspectes de rugbymans dans le vestiaire, et pour couronner l'affaire repêché d'urgence un migrant au bar du Panier fleuri qui ferait le pet en cas de manif des vilains qui luttent contre le réchauffement autour d'un barbecue (?), l'Aï fone collé aux naseaux... Un menu était prévu encas de visite inopinée (refusé) de Charly III, qui accompagné de Manu Ier, s'esbaudirait devant le poster de Mick Jagger tout nu, collé dans les lieux d'aisance, qui réjouit les sens, et aide au transit (le poster, pas Mick...).

 Une déclinaison de bâtonnets Findus au botulisme en entrée (le homard bleu froissant mes opinions républicaines), burger à la Mélanchonite en plat principal, rototos assurés jusqu'à la prochaine présidentielle,   fromage Emmaus, et crème fouettée Morano sur lit de cancrelats, raviraient sans doute les papilles de ces grands personnages. Même le papounet François je ne sais plus combien en mules, et en abaya était annoncé, le goupillon en alerte, prêt à bénir les Paris on t'...... du stade Vélodrome...

 Hélas, je n'ai vu que cette conne de pluie qui cognait contre la fenêtre, et la Mère Michelle qui cherchait son chat en gueulant que tout cela nous coûtait un pognon de dingue... Une bien triste journée, vraiment...

Le Merle moqueur.

  

                                                                On peut rire

                                                                de la mort

                                                                ou mourir

                                                                de rire...

                                                                Ca ne porte guère

                                                                a conséquence...

Sur le feu...

 Il y a quand même dans ce monde bancroche des nouvelles qui quelquefois vous ravissent, vous tordent le ventre, et pisser dans votre froc, enfin si comme moi, vous êtes bon public... Des infos kafkaïennes, surréalistes, qui vous enjoignent (refusé) de continuer à trimer comme un baudet, rien que pour le plaisir de s'en payer une bonne tranche... L'ôte matin, ma petite radio, malicieuse comme une blague du regretté Desproges, m'apprend que les Ricains, les As des as, de la technologie, les inventeurs du tout, et rien, ont, tenez-vous bien pour pas vous louper dans l'escalier, perdu un F35 quelque part entre la Caroline du Sud, et le reste du monde... Un engin capable de dézinguer un camp de gitans, sans moufter... Deux clics et pouf, s'en est fini des vilains qui brûlent la bannière étoilée ! Envolé le furtif ! Perdu corps, et biens, dans la nature... On lance un avis de recherche, on placarde des Wanted aux portes des saloons ! C'est qu'un machin pareil doit coûter plus cher que les dernières facturse d'électricité qui laissent sur le flan la moitié du pays ! Avec le Joe moitié sénile, et le voyou Donald qui pose dans les commissariats, les yankees font pas les fiers... Z'allez voir qu'ils vont rappeler la cavalerie à la rescousse... Le Diable en rit encore, écrivait jadis la reine du tricot. Ca doit être vrai encore aujourd'hui... 

Music box.

piqure de rappel

 

 Encore faudrait-il que cette foutue machine à voyager dans le temps fonctionne. Qu'avec l'âge, il ne faille pas remonter les ressorts, encore, et encore, jusqu'à faire exploser la fragile mécanique... Et là, tout se brouille, tout se mélange. Les lointains cousins de province disparaissent peu à peu, oubliés dans ces repas de famille trop longs, où minots, on avait envie de quitter la table au risque d'être privé de dessert, pour aller faire les cons devant les cages à lapins. On s'embrouille avec les dates, les lieux, et l'on passe pour un foutu butor à ne pas savoir reconnaîtres les trois frères en tricot de corps posant devant la balustrade d'une cambuse aujourd'hui disparue, perdue corps et biens, la faute à cette zone industrielle pleine de caddies du dimanche, et de punks à chiens... Il arrive que les rouages fassent des noeuds, qu'une odeur d'essence vous vienne aux narines, ou que la pluie vous mouille lors d'un concert mémorable, qui tourne en gadouille... Sans doute, un célèbre groupe pop anglais dont le nom nous échappe... Le passé n'est qu'un piaf en équilibre sur le fil, un vilaine moineau qui ricane de notre impudence... Et que pense notre "sachant penser" de tous ces morts qui défilent au pas cadensé, jouent la valse insomniaque, la java des petits macchabées, qu'un Poucet de bazar sème derrière lui, pour ne pas se perdre complètement ? Un fantôme viendra le persécuter chante au autre philosophe à la verve bienfaisante, et la petite gigolette en pleurs devant le pare-chocs cabossé...  Elle s'appelait Francine... Tu parles d'un blaze... A oublier vite fait...

Journal Confus.

 Nous ne sommes pas une machine à remonter le temps. Sinon, y'a belle lurette que je serais retourné pioncer dans ma vieille Dauphine des années 70... J'aurais redressé l'antenne sur le toit, pour entendre grésiller sur la radio, le hit parade de ces années bénies, et serait reparti pour de nouvelles aventures... J'aurais consolé la mignonne en pleurs, qui avait cabossé la carriole, prêtée contre un batifolage amoureux prévu après le ciné, et le garagiste tout heureux de dépanner les tourtereaux, nous aurait béni à grands coups de clef à molette... Charles Pépin, le nimbus-penseur, un garçon au demeurant fort sympathique, prétend que si nous gardons le meilleur du passé, il nous aidera à "aller de l'avant"... C'est pas faux, on peut toujours s'arranger... Mais, si je rembobine... Si je remonte la machine à l'envers, je me demande : Qui de la donzelle, de la voiture, ou du garagiste, me laisse les meilleurs souvenirs ? Je n'en sais plus rien.... C'est ballot...

Journal Confus.

 Le vieux Phil ne devait pas peser bien lourd, quand le 16/01/2021, les matons de l'Hôpital pénitentiaire de Stockton ont refermé la boite, et que le bonhomme a franchi le mur de son, sans fleurs, ni couronnes...  Bien sûr que les plus jeunes ignorent tout du bonhomme. On ne peut leur en vouloir... Déjà que Mozart, Bob, Paulo, et les autres sont de parfaits inconnus (que je déteste cette jeunesse frivole !) on ne va pas bourrer leur petit crâne de piaf avec un gugus moitié timbré qui fut pourtant un influenceur de première dans les années de braise...  Nos jeunes pousses ont déjà bien du souci avec le climat, la rentrée scolaire, et le censeur qui comprend rien à rien, inutile de les accabler... Y'a plus guère que les zombies des années cinquante, pour des faire des bonds quand Da doo ron ron passe à la radio... Demain, nous parlerons de John, un copain de chambrée et de biture, avec qui Phil faisait du barouf, quand ils jouaient ensemble le rock and roll cher aux vieilles badernes...

Arrêt minute.

 Quand je me réveille au milieu de la nuit, que j'entends le hibou dans ma tête qui râle sur sa branche (ouais, j'ai des branches, et des rapaces dans la caboche, ne vous déplaise !) parce que cette saleté de hiboute (?) lui a encore posé un lapin, je m'inquiète du silence seulement ponctué par le ronron (ou le tic-tac) de mon petit réveil, qui, petit grognard du temps, ne fait jamais de pause, joue des aiguilles, pire ma grand-mère jadis qui me tricotait des pulls que je ne mettrais jamais, vu qu'ils étaient trop moches... Du coup, je repense à mon aïeule, et le hibou s'envole, dégouté par mes histoires de famille... Pauvre mère-grand qui n'avait comme chaperon qu'un garnement qui mettait du sucre dans sa soupe, cachait ses lorgnons, tapait dans son larfeuille, et lui brisait les esgourdes avec une musique de barbares chevelus, qui au fil du temps deviendraient des mamouths, que les jeunes générations suivantes s'empresseraient de mettre au fond des bacs, ou pire, dans la poubelle... Ainsi va le temps, dit la pendule pleine de sagesse...

 Par bonheur, il est rare qu'une telle chose arrive... Si j'ouvre un oeil, au milieu du néant, ce n'est souvent qu'une délicatesse de prostate impatiente, ou que soudain, je me rappelle où j'ai mis ma liste de courses... J'ai le sommeil du juste, le roupillon du croco qui s'est tapé un gnou au déjeuner, et il y a belle lurette que je n'écoute plus de musique... Ma grand-mère est morte, partie depuis longtemps, faire le ménage dans le cagibi du bon dieu, trop occupé par ces bon dieu d'humains qui ne croient plus à rien, s'affichent en icônes sur des machins que ma morale réprouve... Ce qui arrange bien mes affaires, et clôt le bec du hibou....

                                                                  Je suis un vieux punk

                                                                  qui croit au futur,

                                                                  et ne craint pas

                                                                  l'avenir.

                                                                  C'est inédit.

                                                                  C'est à n'y rien

                                                                  comprendre.

                                                                     La magie des mots

                                                                     ou l'image des maux,

                                                                     il faut choisir...

Fin de saison.

 

Ronchon...

 On se souvient qu'en 2002, le voyou Chirac avait quitté le stade outragé par les sifflets pendant l'hymne national. Quelques années plus tôt, le beau Serge avait mis le feu aux poudres, foutu un bazar sans nom dans la tête de piaf des parachutistes, et autres va t'en guerre... Aujourd'hui, je m'interlope d'entendre la Marseillaise, braillée à tout bout de chant (Ha ! Ha!) au moindre coup d'éclat de sportifs survoltés, servie sur un plateau dans tous les meetings politiques, remplacer les chansons à boire dans les raouts du Prince... Z'allez voir que bientôt, elle va supplanter les évangiles dans le prétoire du bon dieu, et les chansons de Monsieur Georges, que l'on aime tant... Je parle ici des chansons, des mignardises du Grand Homme qui fondent sous la langue, bien sûr, et tant pis pour les évangiles ! D'où nous revient ce sang impur entre les babines des supporters?  L'inconséquence du peuple ? La montée d'adrénaline d'un nationalisme exacerbé ? Les plus enragés vous parleront d'union sacrée autour du drapeau, de l'âme de la Nation/Bastille qui chasserait le Maure, et le pas comme nous, loin de nos frontières... C'est moi qui ne comprend rien, ou quoi ? Vous la voyez venir l'embrouille ? L'uniforme à l'école, le goupillon dans la manche, tous bien rangés derrière le grand timonier de l'ordre, de la finance, et de la pensée unique... Bon, je sais bien que par chez nous, on trinque volontiers autour d'une Rouget de Lisle bien fraîche, et que ça n'empêche pas le monde de tourner, mais dans ce pays où nous dit-on, tout finit par des chansons, je trouve que les chansonniers ont une drôle de gueule...

 Un matin, le baudet décida que tout était consommé. Il était fatigué de suer comme un boeuf à tirer la charrette, chagriné par les cornes que lui faisaient porter des mégères gendarmicides, et le pire de tout, d'avoir sur la tronche ce bonnet d'âne si lourd à porter, depuis si longtemps, au prétexte futile, que comme son pote Buridan, il n'arrivait jamais à décider de rien...

Histoire courte.

Cold Case...

 

 Bon, on n'y va pas de gaieté de coeur, mais quand faut y aller, faut y aller, disait mézigue en sortant la poubelle... C'est le çasertd'os du plumitif... L'obligation du chroniqueur moyen de relater les évènements qui marquent une décennie... Le foin qui régale tous les amateurs de luzerne... Pensez un bazar qui mobilise des milliers de personnes, voire des millions dans le monde... Les génocides, les famines, les restos du coeur, et autres tsunamis peuvent bien attendre... La ruche s'emballe, et les abeilles s'impatientent... Les journaleux se pressent aux conférences, on aiguise les paris, les bookmakers sont affûtés,  et la météo ne sert plus à rien... On peut être certain que Manu 1er, celui qui est partout, et qui n'en rate pas une, sera de la partie... On va s'éclater !

 Les baudets avertis, et quelque peu blasés, dressent les oreilles, s'ébrouent, et mettent un coup de sabot dans l'étable. Si certains piaffent devant le ballon ovale, et les mêlées à venir, d'autres hennissent en cadence devant nos Vieux Cailloux qui s'offrent un nouvel opus, histoire de renflouer la caisse, et de marquer un essai qui, on l'espère, nous fera monter au ciel. Les vieux singes ont la banane, et tant pis pour les autres ! Faudrait que Bobby s'y mette, mais avec lui, tête de mule, comme il est, on ne sait jamais sur quel pied danser...

Arrêt minute.

 

 

                                                             Si tu avances

                                                             tu meurs.

                                                             Si tu recules

                                                             tu meurs.

                                                             Pourquoi reculer ?

Proverbe tibétain.

 

 Quand le coiffeur

 ne sait coiffaire

 (quoi faire)

 il coupe les cheveux

 en quatre

 et n'en fait pas toute

 une affaire...

                                                                                               

Desespérément optimiste...

 Je me demande ce matin, combien de fois encore, je vais me fader la rentrée scolaire, les interviews des charmants bambins tous très fiers de leur nouveau sac, et de leur nouvelle maitresse, toute émue de prendre son "premier poste", du vieux prof bougon qui prévoit déjà la prochaine grève, et du chauffeur de bus qui boucle sa dernière année avant la retraite à 70 ans... On ne coupera pas à la visite du ministre de l'éduc venu essuyer les premiers plâtres, et du proviseur suspendu de ses fonctions pour avoir passé la main aux fesses de la cantinière... Sûr que les moyens vont manquer, mais la réforme va bon train...

 Comme je suis chafouin, en mode gueule de bois, je vois déjà l'arrivée des champignons, le salon des vaches, la finale de la coupe, les chrysanthèmes de la toussaint, et ces foutues fêtes de fin d'année qui ne réjouissent que les gredins qui brûlent des bagnoles... Au milieu de ce bazar, y'a la saint Glinglin, et le pire de tout, un anniversaire qui revient chaque année, vous tirer par les pieds, et la peau du cou... Bon, les anniv, je compte bien les fêter encore longtemps, histoire de me demander à chaque nouvelle année : Comment se passe la rentrée ?

*Mister Mat.

Comme disent les marmotes du coin, j'vous tiens au jus... Un moment, le grand Robert a disparu derrière la machine à café. Enseveli sous une montagne de cuirs, de perfectos, de casques, de visières, et tout le toutim qui habille d'habitude la famille Motard. Ca promettait une sacrée fiesta sur nos t'ites routes, un régal pour les pandores qui se tenaient à l'affût. Y'avait de tout... Des faux James Dean, des Brando tatoués du sol au plafond, des nénettes à tee shirts mouillés, des chefs d'entreprise qui se la pétait sur des bécanes en or massif, de pâles imitations d'Hells, mais gentils, bien polis, le bandana bien repassé, élevés au road trip ricain, mais pas belliqueux pour un sou. De toute façon z'étaient trop jeunes pour avoir connu Altamont. Même des papys en mobylette qui carburent au petit blanc, le pétrole des prolos... Y'avait des italiennes pimpantes, des anglaises bougonnes, des Harley en veux-tu, en voilà, des japonaises courtes sur pattes, qui pétaradaient pire le feu d'artifice du quatorze...  J'vous dis, un tel chambard que les pipelettes du marché en perdaient leur blabla, noyées (les pipelettes) dans des flots de benzine,  des vroums vroums d'enfer qui décoiffaient la mise en plis du samedi. Des si belles froissées par les décibels, rajoute Madame Bobinneau, jamais avare d'un bon mot ! J'ai croisé le fantôme de Lemmy qui proposait des substances illicites, et j'ai repensé à la trouille qui nous avait pris, quand encore minots, on avait appris l'accident de moto de Bob... 

 Chez nous, d'habitude, les seuls attroupements qui vaillent, ce sont les vieux qui descendent fissa du bus pour faire la queue devant les sanisettes, ou les derniers mohicans qui manifestent contre le vaccin, et le gouvernement. Rien de bien méchant... Mais là, on frôlait l'apoplexie sur le boulevard, une montée de Co2 à faire pâlir les écolos qui pourtant, affichent souvent un teint de navet.  Bref, si vous aviez été présents, vous en auriez pris plein les oreilles, vous auriez craché vos poumons, et comme moi, vous auriez eu l'air benêts sur vos petites pattes de dindon (?)...

Arrêt minute.

02/09/2023.

 Vous le voyez le beau gosse ? Le vieux loup de mer au galure cabossé ? Il a des yeux d'océan, et une barbiche de grand vent... Le filet qui pèse sur son épaule, le fait pécheur de morue en mer du Nord, rétiaire du début de l'autre siècle,  chassant Moby Dick aux ordres du funeste unijambiste cher à Melville. On sent un peu de tristesse aussi... Du Vague à l'âme... Vous allez me dire, pour un marin, c'est normal...

Ronchon...

 Mettons les choses au poing. Et ceci n'est pas une homonymie ! Je l'avais au fond de la poche (le poing), prêt à le sortir pour le mettre dans la mouille de l'apothicaire ! Vous me connaissez toujours en bisbille avec les choses. A râler dans le vide sidéral que nous proposent les politicards, la droite, la gauche, Sardine Rousseau, et consoeurs, les écolos, les fachos, les zozos des zéros, les rappeurs qui dérapent,  le temps qu'il fait, les gars qui râlent pour rien, la main de ma soeur (parce qu'il y avait longtemps...) et cette faim de moi qui m'embrouille les sens (?), enfin tous les trucs qui vous font sauter au plafond, vous accrocher au lustre les soirs de pleine lune. Bref, je vous narre les faits, z'allez m'en dire des nouvelles ! Parce qu'autant j'admets que le grand Robert du haut de son double mètre qui lui donne l'air d'un héron basketteur, me serre la louche, et me dise "A la prochaine" en essuyant le comptoir, autant me vient des envies de meurtre quand c'est le pharmacien qui tient pareils propos... "A la prochaine" pourquoi pas "portez-vous bien !". Qu'est-ce qu'il croit le vilain ? Que je vais prendre pension chez lui ? Que je vais me soumettre aux recommandations du monde des carabins charlatans ? Ordonnances, vaccins, carabistouilles, et compagnie ! Déjà que ça me coûte de lui filer une blinde pour un tube de dentifrice, un rince dents, et des couches culottes, faut pas qu'il me cherche le garçon ! Parlez-moi de la pluie, parlez-moi du beau temps, mais pas de cette foutue profession qui fait son beurre sur le dos des vieux qu'ont le lait qui caille, qui fricote avec les mafieux guérisseurs, et les grands sorciers qui nous mettent au régime... Non, je' m'insurge, et je ronchonne ! Point.