lundi 30 avril 2012

RETROUVAILLES

Imaginez... Un matin ordinaire. Calme et volupté dans la chambrée. Ça fait deux heures et douze clops que je m'escrime sur la montée chromatique de "Red House". Je vous explique pas le chantier.... Déjà que sur ma guitare cabossée j'arrive péniblement à enfiler trois accords l'un dans l'autre... S'attaquer à ce blues (version Hendrix en plus, se refuse rien le paltoquet ! ) ça ressemble à un unijambiste qui s'inscrit au marathon, à une histoire de robinets qui coulent, de trains qui se croisent, que j'y ai jamais rien compris. A un député devant un marché truqué ( pour rester dans l'actu ). Pour les comparaisons vaseuses, j'ai aussi la main d'un zouave dans la culotte d'Adriana, des yeux de biche dans le bouillon, des paroles en l'air qui retombent jamais et caetera... Comme dirait ma prof de langue morte en la tournant sept fois dans sa bouche... Faîtes le tri... Vous êtes assez grands...
Corne d'auroch et peau de zébu, ça commence à m'escaguasser sérieux cette petite musique... Je suis au bord du gouffre, de la rupture diplomatique. J'ai la dextre en quenouille et je maudis tous les gratouilleux de l'univers. Mais comme disait l'autre " De la sueur et des larmes ". Ca devait être un joueur de mandoline machin, un amateur de flûte à bec pour dégoiser une telle connerie... Mais je m'égare... Je m'éparpille...
J'en suis là à ramasser les miettes de ma déconvenue ( hé ! Levy tiens toi bien j'arrive ! ) quand coup de tonnerre dans la contrée, on SONNE chez MOI ! Foutre de Dieu et Palsembleu ! D'habitude jamais personne ne se risque à une telle martingale... Les seuls qui osent encore troubler l'eau limpide du lavabo où je trempe mes patounes une fois la semaine ( qu'est-ce que je raconte moi ! ), c'est les pompiers une fois l'an. Même le facteur ne se hasarde plus. Et les Jéovah une fois leur a suffit... Me prennent pour l'Apocalypse maintenant... C'est vous dire l'audace du malotru qui patiente dans le couloir.. Suicidaire il est le gars... Je dis le gars, parce que je n'imagine pas la fée Clochette tambouriner à ma lourde pour me proposer de me changer la devanture (ndl)...
Je range ma gratte, j'arme déjà mon moulin à jactance, on ne sait jamais.. Et j'ouvre...
"Là coco, tu m'fais un fondu enchaîné sur le couloir, et un gros plan sur la tronche de notre héros, plus étonné qu'un lardon qui sort du ventre de sa mère...".
Vous vous attendez à quoi mes chéris ? La voisine qu'a plus de sel ? Un sondeur imprudent ? Un huissier dépressif ? Un militant socialo en quête de bulletin ? Que nenni, mes bons ! Que nenni ! Seulement la carcasse du Grand Michel dans le chambranle... Apparition funeste et annonciatrice de bien des malheurs... Du coup, c'est moi qui recule, qui tombe de l'armoire, qui m'embrouille les pinceaux dans le paillasson...
Il a l'air tout chiffonné l'escogriffe. Les yeux de cocker et la moustache en berne...
"J'peux entrer " qu'il me dit... On dirait qu'il a de la sciure sur la menteuse... Doit pas être à son premier canon...
Demain, je vous raconte rien. C'est le premier mai. Je fais relâche. Je me défile....


dimanche 29 avril 2012

CHANTONS

TOUS CE
JOYEUX REFRAIN :
" GARE AUX MORILLES... ILLES... ILLES... ILLES...
Photo ET récolte J.T.
Musique Georges Brassens.

vendredi 27 avril 2012

27 AVRIL 7H30

J'ai fait un rêve.
D'abord, il pleut.
J'ai loué une bagnole qui ne veut pas démarrer. Faute d'essence. Et bien sûr pas une pompe en vue. Faut dire que bizarrement je conduis sans lunettes. Tout est brouillé,flou et la nuit qui tombe n'arrange rien. Je fais toujours des rêves de nuit.... Et voilà que Carlanouille se pointe avec sa guitare en chuinant que l'on va être en retard pour le concert, tandis que mon fils agite l'écharpe jaune et noire d'un club amateur de foot qui va jouer la Coupe de France. Il parle d'un Petit Poucet et m'engueule parce que j'ai oublié le petit carnet vert sur lequel je note les adresses de pompes à essence... Me vient une forte envie de chialer, une angoisse... Je cours sous la flotte. Je croise la Belle Hortense qui agite un couteau de boucher sous la gorge de Carla au milieu d'une foule qui agite des drapeaux... Comme souvent dans mes pollutions nocturnes, je suis perdu, incapable de retrouver ma route... Je me retrouve devant une gare où un type me demande mon avis sur l'élection présidentielle... Je crois voir au loin une fille que j'ai bien connu, mais impossible de me rappeler son nom... Je sais seulement que son museau de belette ne m'est pas inconnu...
J'ai froid soudain... Une envie de pisser. C'est le café dit mon père dans son imperméable. Il ressemble à l'inspecteur Colombo. Il est planté au fonds d'un long couloir que je crois reconnaître... Enfant, je lançais des voitures Dinky toys qui se cognaient aux murs... J'ai encore la vision des chiottes au bout de ce couloir. De la chaîne avec sa poignée en bois qu'on tirait et qui faisait un bruit d'enfer...
Et cette carriole qui ne démarre toujours pas.... Un sentiment d'urgence s'installe. Impossible de découvrir ce que je dois faire... La tête me tourne, normalement à ce stade, la collique me prend...
J'ai ouvert un oeil. Le jour pointait à travers les volets. Tout était calme. J'ai cligné les paupières en cadence avec le giro du camion poubelle qui passait. J'avais envie d'un clop et d'un café. La journée commençait...

mercredi 25 avril 2012

BEAU TEMPS

Bon on va pas se tirer une bourre, se bouffer la couenne avant le résultat... Mais, franchement on dirait qu'on s'approche du bout du tunnel.. D'après les gazettes, y'aurait comme un souffle nouveau qui embraserait les chaumières... Un feu de broussaille qui réchaufferait nos patounes. C'est pas encore fait, vous me direz, mais on a déjà mouillé l'éponge qui effacera du tableau toutes les vilainies passées... Ça sent bon la bière qui mousse, le jaja qui pétille. On va ressortir nos liquettes et gambader comme des sous neufs...
Faut dire qu'on en a soupé de de ce gros temps. Ce salopiaud qui nous tenait coincés au fonds de nos terriers, apeurés comme des garennes devant les clebbards... On a assez gambergé sur la suite à venir... Supposons que la conjoncture soit favorable, que le changement arrive... Viva la Dolce Vita ( ou Zappata pour les cinéphiles ) Viva la Muerte ( pour les cinétocs ) du vieux monde... On ouvre les fenêtres, on change les draps et Basta !
Même moi, qui d'habitude ne fait pas trop attention aux "choses" voilà que me remonte du tréfonds comme une chansonnette...
Une petite guillerette qui s'entête a faire la fête
Une ritournette un peu mauviette, un peu bébête
Un pt'it air de pouet pouet
Qui réjouit Huguette et nous
Promet bien des pâquerettes...

Quoi les élections ? La campagne ? Le trône et le château... 
Les promesses en peau de fesse... On va pas jacter toute l'année des nouvelles aventures des Pieds Nickelés ! Ça c'est fait !
Non... Moi je parle du beau temps qui pointe son museau... Encore un peu frisquet certes... A pas se découvrir d'un fil comme on dit... Mais déjà il ne tombe plus rien, l'a rangé ses seaux le Dab... Mais je vois bien du balcon les strato-cumolo-nimbus qui rigolent, le mohamed qui fait l'effort comme Poulidor au Ventoux... Tu vas voir que dans la dernière épingle le soleil va briller et venir réchauffer les osselets des petits retraités qui sont fatigués de tant d'avanies...
Pour le reste on verra....

lundi 23 avril 2012

PREMIER TOUR

J'ai rencontré le Grand Michel et la Belle Hortense bras dessus bras dessous devant le bureau de vote.
Je vous raconterai un jour, si je suis décidé, comment j'ai échappé à ces deux prédateurs... - Voir les archives, cinquième casier à gauche en partant de la droite -   Voulaient me noyer rapport à des divergences d'opinion qu'on avait tous les trois, ces Thénardiers...  Mais moi, vous me connaissez... Malin comme un enquêteur de la sécu,  j'ai déjoué leurs vilainies... Du coup, bien obligé d'aller mettre mon hostie dans la fente démocrate... Participer au grand élan national... La conscience républicaine au fonds du slip, fier comme un bar-tabac d'accomplir mon devoir de citoyen... D'habitude, je suis pas friand de ce genre de démarche, mais bon... Tous les cinq ans... C'est moins fréquent qu'un toucher rectal   quand tu prends de l'âge...
On a papoté un peu. Le minimum... Faut pas déconner non plus... Je m'en méfie de ces enflures... Z'ont le vice chevillé au corps les deux corbeaux, et puis, comme on dit, j'ai pas fini mes investigations... J'enquête, je fouine... Discret comme un enfant de choeur, mais accroché comme un ténia pour venger ce bon Cornélius... 
Le Grand Michel qu'avait déjà bien mordu sur la bande jaune vu l'heure, m'a dit tout de go qu'ils allaient voter pour Pine d'Ours avec sa sorcière, et que tous les honnêtes gens devraient faire pareil... Qui fallait secouer un bon coup le cocotier... Flytoxer une bonne fois la vermine... Un coup de balai dans l'hémicycle...Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées... J'avais pas beaucoup d'illusions sur le gugus, mais de là à ce qu'il harangue les foules comme une lingère avec sa blondasse et sa préférence nationale, ça m'a pas rabiboché avec le guignol...
Le pire c'est qu'il n'est pas le seul ce con... 
Faut faire gaffe, la pollution nous gagne...

dimanche 22 avril 2012

VU

la couleur du ciel ce matin, on va pas sortir des pantoufles. Pas risquer de se mouiller la callotte dans des sorties intempestives...
Pourtant j'avais un truc important à faire... 
Un RDV avec l'histoire comme ils disent...
Mais je sais plus quoi... C'est con...

jeudi 19 avril 2012

ET PATATI ET PATATA...

Vous comprenez je n'aime plus ce pays d'ailleurs je n'aime plus la ville non plus je déteste les trottoirs et les employés municipaux deux mois qu'ils retournent le gazon qu'ils binent et rebinent c'est nous qui paye vous allez me dire pour la naissance on choisit pas c'est les parents qui sont installés là ils savent même pas eux -même pourquoi ils sont nés dans ce coin leurs parents pareil tenez mes enfants des enfants de l'amour je précise sauf la dernière qui nous est arrivée sur le tard la faute à Jeannot un soir d'abus et puis j'ai toujours froid les frais de chauffage vous savez ce que ça coûte faudrait descendre plus au sud mais Jeannot son boulot il peut pas changer si facilement déjà bien heureux qu'il bosse le voisin deux ans qu'il chôme faut voir les gosses épais comme des passe-lacets c'est qu'nous on a pas les moyens d'faire comme les autres on va pas à la plage tous les ans moi ma cadette cette année colo avec le comité de la boîte à Jeannot c'est moins cher vous devriez essayer les patchs amincissants faut pas croire à tous leurs régimes ça vous bousille l'estomac comme de rien et puis au prix que c'est on se passe de foie gras ha ! ha ! faut seulement éviter les graisses comme dit mon mari faut s'donner un peu de bonheur on va pas se plaindre ceux d'en bas de la rue ils sont douze parait qu'ils dorment quatre par chambre on se demande où on va vous allez me dire c'est pas des gens comme nous dans leur pays c'est que des grandes familles je l'ai vu à la télé déjà que chez nous on était cinq et bien on s'entendaient pas si bien dîtes j'ai appris pour votre belle-mère c'est bien du malheur elle est partie vite quand même cette maladie ça fait du mal j'ai le frère à Jeannot qui l'a eu il a souffert le pauvre six mois et hop plus personne non je sais pas ce qu'ils font peut-être qu'ils plantent des fleurs ils s'en foutent c'est notre pognon c'est sûrement les riverains qu'ont gueulé à cause du bruit c'est comme ça les vieux ça aime être tranquille c'est qu'les gamins faut qu'ça bouge mon aîné il adore le foot Jeannot lui c'est le rugby ils dit que les footeux c'est que des pousse-cailloux millionnaires ils se chamaillent tous les deux faut voir quand même ce temps mais on va vers le beau...
Et patati et patata...
Ndl : L'absence de ponctuation est due à une éruption aussi soudaine que cutanée. 
En cas d'aggravation arrêter le traitement et consulter un dermamotslogue.

mercredi 18 avril 2012

Comme disait Saint Coluche "On a pas le choix... Rien que l'embarras "
Photo : Marianne.

mardi 17 avril 2012

DU VRAC DANS LE SAC

Qu'est-ce que vous voulez que j'y fasse ? Je sais bien que c'est chiant de patauger dans le passé, de se prendre les pinceaux dans des souvenirs qui filoutent entre fantasmes et " Je ne sais plus très bien... ", les " Qui c'était déjà ? Ah ! oui ! ça y est je le remets !" Les " Tu te souviens pas, on était à la mer... " Toutes ces embrouilles de l'esprit qui te gâchent le teint pire qu'un foie cirrothique... Enfin, je parle pour ceux qui comme moi, ont les neurones à la retourne, des fuites de moelle dans le carburateur... Ceux qui n'ont jamais fait très attention à la cloche qui sonne dans la cour de récré...  Faudrait pouvoir tout noter, mais t'as jamais le bon stylo sous la main... Avoir tous ces tiroirs, séparer les pt'its clous des plus grands, les visses des boulons comme les bricolos du dimanche... Je l'ai déjà écrit dans ce machin et je persiste. Pour ma pomme le futur est illisible. Je fais pas d'économies sur les jours à venir. J'assure pas mes arrières comme dit la baronne grattant son eczéma. Pour autant, je ferme pas ma lourde au présent, aux rencontres, aux bousculades dans le métro... J'aime bien sauter dans les flaques et me tremper les arpions... Me déguster à la sauce vinaigrette avec quelques compères bienveillants... Me faire encore des tours de magie...
Et puis les pensées qui fusent, confuses.
Les choses qui rusent, qui t'usent, que tu refuses
Dans la cambuse...
1933.
Mon père a douze ans. Ma mère cinq. J'aimerais les visionner quand ils sont gamins. L'école communale, les sabots, la soupe des pauvres gens... Peut-être la messse, la robe du dimanche, les boches et leurs casques à pointe... Faudrait vérifier, j'suis pas historien... Savent sûrement rien des choses qui se préparent. Du salopard qui astique son balai-brosse, sa vilaine tambouille qui va faire frire le monde.. Des bûchers où l'on crame joyeusement Zweig Freund ou Brecht. Et ce n'est qu'un commencement... Mais le sauront-ils un jour occupés qu'il vont être à ramasser les patates et les tickets de rationnement... J'imagine ces trucs du fonds de mon fauteuil, mais j'étais pas là pour voir bien entendu... Qu'est-ce qu'on sifflotait dans les chaumières à cette époque ? Maurice et son cannotier ? Maréchal nous voilà ? La brillantine à Tino entre deux topinambours... Monsieur Bonhoure coiffeur à Tarascon ( ca ne s'invente pas ! ) faisait des envieux. Premier gagnant à la Loterie Nationale. Cinq millions de francs. Précieux en temps de crise...*
Janvier 1933.
Léautaud met en route son "Journal Particulier".
2012.
Fait soleil ce matin. Je lis quelques pages de ce journal. Ça fait un bail... C'est de la fesse triste. Ça sent le vieux, la poussière et le pipi de matou - Z'allez me dire chez Paulo, c'est normal - Je veux bien qu'il ait posé sa prose sur du papier à chiotte ou sur les pages de la "Nouvelle Revue Française", mais " Ça ne casse pas trois pattes à un canard" comme on disait dans le temps...
Tournons-nous vers l'avenir s'il vous plaît..
* Archives journal Le Progrès.





samedi 14 avril 2012

vendredi 13 avril 2012

QUAND

on dort, on est vieux.                                                                  
Pour moi ça gazera mieux                
Quand j's'rai devenu du gaz
Quand j's'rai devenu du jazz
Dans le sax du Bon Dieu.
C'ETAIT LA MINUTE NECESSAIRE DE MONSIEUR LEPREST.

mercredi 11 avril 2012

ESCALIER

Bon, je t'explique...
C'est le matin.. Ça c'est pour situer l'histoire, sinon tu vas rien comprendre....
Tu sautes du pieu  poussé par une envie de gouli-gouli courante en ces temps de prostate délicate. Bien sûr, il fait encore nuit dans la cambuse, et le temps d'attraper les lunettes ( courantes en ces temps de presbytie délicate ) tu fous en l'air la lampe de chevet... L'ampoule ne résiste pas et clignote une dernière fois, histoire de te faire comprendre que tu vas encore raquer une fortune pour racheter sa petite soeur, mais qu'est plus la même pasqu'il faut sauver la planète, et qu'elle s'allume moins vite mais dure plus longtemps... Et qu's'y ca te coûte la peau des genoux ( ou du cul, ou des couilles...  J'ai jamais su ce qui valait le plus cher... ) t'en seras mille fois récompensé, comme quand t'écoutes un Joly discours d'Eva S'planter ou que tu gobes les promesses de Pinocchio ou Polichinelle...
Bref, te voilà les quatre pattes en l'air, sans parler du reste... Tu fonces vers les "toilettes" en te caillant pasqu'évidemment t'as coupé le chauffage ( courant en ces temps de pénurie ) et comme de bien entendu - Jean Boyer pour les paroles, Van Parys pour la musique : Chef-d'oeuvre absolu - tu loupes la cuvette....
Le broyeur fait son boulot, c'est à dire qu'il te fait sursauter par son boucan digne d'un jet qui décolle, et tu t'arraches la moitié d'une oreille au porte-manteau qu'est derrière la lourde ( Et qui sert à rien, vu que tu n'as pas la moindre pelure digne de ce nom : Ndl )
Si c'est pas un début de merde, je veux bien m'inscrire à l'Ump !
Et je n'exagère rien ! Sinon, je vous raconterais comment un jour j'ai avalé mon bulletin de naissance, passé l'arme à gauche et mentit comme un arracheur de dent !
Dehors, je vous dis pas... Il pleut comme même la Barbara elle aurait pas osé le chanter, pourtant elle s'y connaissait en pleurnicheries diverses... C'est humide, brouillasseux, ca sent la grenouille pas fraîche, et l'ouvrier municipal prend des airs de Jack l'Eventreur dans la clarté nauséeuse des réverbères.. ( Ça c'est torché ! )
D'un coup, tu réalises que ta journée va être triste comme une échéance d'impôt. Faudrait se recoucher avec une bouteille de Chateauneuf... A nous les anti-dépresseurs... Se faire une overdose de Derrick, relire Marc Levy dans le texte... Ecouter l'intégrale de Nicoletta...
Et soudain, mes lapins... Le giro qui s'allume. Un tour sur le balcon a suffit pour que l'idée à Nimbus surgisse comme une bombe sexuelle dans une assemblée de mormons !
Tu vas te visionner TOUS les escaliers de la ville ! Faire un album de TOUTES les marches qui existent dans le landerneau. Un boulot de bagnard ! Faudra établir un plan de campagne, faire des repérages, partir en expédition. Lorgner le moindre colimaçon, la plus petite rampe... Pire que les Pyramides, je te dis....
Un truc à t'occuper jusqu'à tes vieux jours...
PS : A propos de "bombe sexuelle" j'aime bien celle là :
Attentat à la Pudeur : Une bombe sexuelle a été découverte à l'entrée du sexe-chope de la rue Mon Plaisir... Allez c'est pour rigoler...


mardi 10 avril 2012

MATIN CONFUS

Quand mon père chantait Mimi Peau d'Chien, il ne connaissait pas Aristide Bruant.
Quand mon grand-père fredonnait le Temps des Cerises, connaissait pas plus J. B. Clément.
Et moi qui sifflote le Beau Danube Bleu, incapable de me rappeler si c'est Richard ou Levis Strauss.
Y'a des matins... Je vous jure...

dimanche 8 avril 2012

Ha ! Fallait bien que quelqu'un le fasse !

GODILLOTS

- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
- Bien sûr que j'étais debout à cette heure ! Je m'arrange toujours pour être prêt quand le jour se pointe. Histoire de faire la nique au temps ! J'emmagasine les heures... Pour plus tard... A mon âge, j'ai guère le temps de me payer des grasses matinées, des langoureuses au fonds des draps ! Déjà que la nuit me serine pour que je ferme les quinquets... Couche couche panier, papattes en rond ! Tu parles Charles !  Je m'emmerde dans mes rêves... C'est vous dire... Je  trouve le temps long... Alors vous pensez bien que je ne vais traînailler dans le pucier... Faire des ronds de jambe à la pendule...
- Quoi, qu'est-ce que j'ai fait ?
- Ben.. Comme d'hab... 
- J'ai déplié les nougats, bu un litre de café... Bizarrement j'ai pensé à cet album de J. Geils Band Live qu'il faudrait que je réécoute... Mais ça, j'ai pas d'explications... 
- J'ai torché une chanson que j'avais sur le feu. J'ai mangé quelques infos. Vu le guignol en soutane qui bénissait à tout va... Comme Noël est passé depuis un moment, j'ai supposé qu'on était à Pâques... Gigot, chocolat et haricots péteux comme on disait quand j'étais gosse... Ca m'a éclairé la lanterne. Y'avait aussi les premières asperges, la mayo qu'on torchait avec du pain et les tontons qui faisaient pleuvoir les bonnes boutanches... Aprés, c'était la partie de cartes et l'engueulade avec la goutte pour des histoires de politique.. On se marrait avec les cousins à les regarder s'arsouiller.. On s'y voyait déjà, plus tard, quand on seraient grands, qu'on auraient du poil au menton... Mais ça n'a rien à voir...
- Bon j'admets... Je suis sorti chercher des clops... Il commençait à pleuvoir, et l'autre abruti balayait son trottoir... Tous les matins, ce con,  joue du balai... Doit avoir un toc aussi celui-là. Ou il s'embête.. Allez savoir... Mais je vous jure, rien de passionnant... Une journée qui allait se ratatiner dans le mur du temps. C'est tout....
- Si je vous dis que je l'ai pas vue... Ça aurait pu remarquez ! Qu'on se croise dans le parc ou qu'on attende tous les deux pour traverser... J'en sais rien... Ça tient à pas grand-chose les rencontres... A un poil de cul, un battement de cil, comme vous voulez... Le souffle de l'ange qui te frôle les oreilles... Et tu ne sais plus sur quel fil tu marches.
- Et puis, vous me dîtes... Une jeunette de vingt ans... Belle comme une pièce de cent sous... Qui fleure bon la violette et l'aventure ! Vous avez la berlue, les gars... De la bouse dans les yeux ! Même pas en rêve, elle m'aurait vu... On n'est plus sur le même barreau de l'échelle... Ou alors, le Bon Dieu m'aurait fait une fleur, mais, je suis pas sûr que le Dabe se pose des questions à mon sujet... Passé la ligne jaune, t'as le coup de foudre rarissime... Je vous le dis....
- Et puis, franchement, la Belle et la Bête... Ça foutrait une pagaille dans le jeu de quilles... Que chacun reste dans son coin. Que chacun astique ses pompes. Elle ses escarpins, moi mes godillots...
Un matin, il s'aperçut qu'il pouvait tripatouiller les mots.
Les poser sur deux accords de guitare, sur quelques notes de piano.
Faire rimer Bise avec Denise.
Mélasse et Gigondasse.
Tordu et Bardamu.
Raconter les grenouilles
Qui s'embrouillent
Dans la mare aux canards.
Faire une ratatouille
De cornegidouille.
Chapeau pointu
Et Père Ubu.
Un matin, il s'aperçut qu'il était bien trop tôt
Pour plier son chagrin et manger son chapeau...

samedi 7 avril 2012

BLONDIN

Tu vois, le monde se divise en deux
catégories. Ceux qui ont un pistolet chargé,
et ceux qui creusent...
Toi, tu creuses...

vendredi 6 avril 2012

ROBERT

Maman ! Maman !
Grand-Père m'embête encore avec ses histoires de l'ancien temps !
Déjà qu'il nous tanne avec ses trucs d'indiens...

mercredi 4 avril 2012

CHRONIQUE LE TEMPS

Corne d'Auroch !*
Ils auraient pu le dire...
" Je n'aurais jamais cru qu'une femme de cinquante huit ans, mariée depuis trente huit années, puisse se mettre à faire des galipettes avec le premier venu. Alors, j'ai vendu la ferme et le bétail et je suis parti dans mon vieux ford Taunus. J'ai traversé tout le pays, donnant le nom d'un chef indien à chaque état que je traversais ".
Jim Harrison. Une odyssée américaine.
" Cliff était un bon garçon avant de partir... Depuis, ce n'est plus le même homme... "
Rosalie Thornton. Après la tuerie de West Mountain perpétrée par son fils Cliff, vétéran du Viet-Nam.
" En 1969, t'avais beau être dans les charts, donner des concerts devant des milliers de personnes, vendre des millions d'albums dans le monde, tu n'étais rien qu'un PUTAIN DE CALIFORNIEN BLANC ! "
John Fogerty.
* J'avais prévenu !



mardi 3 avril 2012

THERAPIE DE VIEUX

- Alors ? Vous l'avez trouvé comment
- Ben... Pas trop mal.. Physiquement, il a l'air en forme. J'ai trouvé qu'il avait un peu maigri...
- Il vous a parlé un peu?
- Non pas trop... Il faisait du découpage...

lundi 2 avril 2012

PREMIER AVRIL

Ah ! mes loupiaux ! Cette capacité qui habite nos amis bipèdes à sauter de flaques en flaques, à se remettre droit dans les bottes de la saison dernière avec la même banane posée sur la tronche, me sidère chaque fois. Bien sûr, ils brûlent facile ce qu'ils adoraient hier. Ils sont hypocrites, vachards, emberlificotés dans leurs cervelles de moineaux, amateurs de bidoche saignante et friands de bourricots qu'on tanne à loisir... Se gênent pas pour se foutre sur la margoulette entre eux. Se cherchent des poux dans la tête ou se caressent dans le sens du poil... " Selon que tu seras puissant ou misérable... " c'est leur adage préféré... La meilleure place de parking au plus costaud, le rab à la cantine au plus baleize... C'est dans l'ordre des choses... Faut toujours un meneur qu'ils disent à National Géomachin... " D'un Château l'Autre " qu'il nous serinait le vieux misanthrope...
Mais alors, mes aïeux... Dés que la mauvaise saison tourne casaque, dés qu'une primevère de rien du tout pointe le nez, ils oublient d'un coup les godasses crottées, la caillante et les engelures... T'as pas le temps de rallumer un clop, qu'ils ont déjà fait péter le short, les sandales et le marcel... Les pyromanes du dimanche s'activent autour du foyer et le ciel se voile de douces nuées côtelettes-merguez... Gilbert et Raymond s'arsouillent au pt'it rosé tandis que les filles papotent le balcon à l'air autour de la salade de riz... Ils s'oublient les bougres, font risette aux fourmis et à la vie qui tournicote et ripoline leur quotidien... Y'a bien encore de vieux rinocéros qui ronchonnent dans leur coin, comme quoi que... c'est pas si simple... et que... Mais qu'ils aillent se faire voir ailleurs ces empêcheurs de becqueter en rond, qu'ils restent dans leur donjon et qu'on en parle plus... 
Bon, faut bien avouer que ces temps-ci, y'a comme qui dirait péril en la demeure... Entre la quriiiise qui nous tracasse, Méluche qui nous agace, François, Nicolas et l'ami Bidasse, on se prend des suées sous le maillot. T'as beau desserré la cravate... Quand tu vois le prix de la brochette, ça te fout des angoisses pires que le résultat du premier tour...
Je suis pas sûr qu'on en reste aux accolades fraternelles... Paraît qu'on irait vers des enc.....s douloureuses, ( pour les amateurs de mots flèchés, compléter les petits points ! ). Qu'on perdrait un peu de grèce et qu'on se la jouerait asticot sous le bec des vilaines poules du cot cot 4O... Saloperie de gallinacés... C'est vous qu'on va plumer, bande de volailles comme il dit le Poutou... Un de ces soirs, vous allez voir...
N'empêche, vu ce que coûte le kilo de saucisses, le barbuc devient un luxe. A la moindre fumée qui fleure bon la graisse d'oie, toute la populace sort sur le balcon et bave à l'unisson. On signale des braquages de côtes de boeuf, des enlèvements d'ailes de poulet... On hypothèque sur la moindre merguez et le rapt de chipolatas est devenu un sport national. Le charbon de bois se négocie au noir. Des comités de défense de la grillade se forment pour protéger par avance le gigot pascal qui s'annonce bientôt... Ça risque de bastonner dans les super-markets le week-end prochain... Nous voilà revenus au quadrille des gueux... Même moi, vous me connaissez, depuis que vous lisez ma correspondance qui vous fait chavirer à chaque phrase.... A cheval sur les grands principes... Stalinien dans l'âme, ferveur défenseur de la remise en circulation de la Traban et du vin de messe, quand je pense que j'ai connu les apèros dînatoires, les plateaux de fruits de mer, le muscadet frais, le mouton grillé et le cochon de lait, ça me fait mal à une partie de mon anatomie que je ne vous citerai pas, bande d'obsédés...
On danse devant le buffet, on guette la croûte et il y a peu de chance que Mickey la partage avec Minnie... Aujourd'hui elle fait des passes pour arrondir ses faims de mois. Donald claque du bec devant Monsieur Paul Emploi qui lui demande ses papiers... Le pôvre ne sait plus comment nourrir ses neveux. Et tonton Picsou qui s'éclate dans un paradis fiscal... Je vous jure... On n'est loin des tartines de confitures... Heureusement que Fifi a une enfile avec un grossiste marocain... 


dimanche 1 avril 2012

CHRONIQUE LE TEMPS

" Corne d'Auroch*. Quand tu sors de l'enveloppe sociale, le temps n'est plus un ennemi. La cigarette dure plus longtemps, et si l'aspiration vers le vide demeure la même, tu plonges moins vite. Tu reviens de la guerre et le gazon repousse sur ta tête. Les bestioles de l'été carmagnolent autour de toi quand tu poses ton cul dans l'herbe, toujours prêtes à te pomper le sang bien sûr... C'est leur boulot.. Mais tu t'en fous, tu gesticules, moulines les bras et les gambettes. Les minutes s'échappent, et toi, tu restes dans le peloton, histoire de garder un peu de jus pour demain..Tu sers fort le guidon en grimpant la côte,  évitant de regarder en arrière... Pour un peu, tu laisserais pousser la barbe sur ta couenne. Tu reprendrais ta vieille guitare de poussière et tu irais t'asseoir autour du feu avec les autres...
Mais faut pas déconner. Pas s'imaginer que ça va durer longtemps. C'est une "offre soumise à conditions", une parenthèse, un feu d'artifice annulé pour cause de tempête prochaine. Je ne vois que la retraite pour continuer à faire le guignol dans la boule de verre en la retournant pour faire tomber la neige...Et c'est bientôt mon Léo... De l'autre côté de la rue... Je ne sais pas comment je poinçonnerai mon ticket... Comment j'arpenterai le quai... Faut sûrement faire gaffe. Tu traverses les voies, et il y a toujours une vieille loco qui traîne... Qu'est-ce que je serai devenu dans deux ans ? Dans quelle grotte j'habiterai ? En attendant, demain, fini les vacances... Je retourne au bunker... "*
* Désormais, toutes les " Chronique le Temps " commenceront par Corne d'Auroch parce que j'aime bien le nom d'Emile Miramont.
* Journal non daté.

 H                                                                                                           U                              ...