Chère

                                                                  Jeannette,

Si je me permets de vous appelez par votre prénom, qui entre nous et je ne sais qui, semble tout droit sortir des années d'avant guerre, du temps béni où des dieux rigolards mettaient la zizanie aux noces de Jeannette, justement, sans se soucier du climat, des bonnes manières, et de la meilleure façon de mettre sa fiole en valeur (?), c'est qu'un facteur farceur, ou amoureux, sait-on jamais - depuis que les technos imbéciles de la Poste ont supprimé notre bon vieux timbre, les préposés au courrier sont tout tristes, tout déconfits sans leur Marianne - a ( le facteur) glissé dans ma boite un journal qui ne m'était pas destiné. Perfidie de ce temps où les enveloppes plastoc se collent entre elles pire des ados en chaleur... Bref, étant moi-même abonné à ce canard, et considérant que le double emploi n'est valable qu'en cas d'adultère, j'ai traversé la ville sur mes guibolles de flanelle pour glisser la gazette dans la fente de votre boite. N'y voyez là aucune allusion éroticoporno, bien que mon petit diable toujours en alerte, rigole encore d'une telle facétie, toujours prêt le coquin a en appeler aux propos égrillards, et de mauvais goût, qui font frissonner les pimbêches de la paroisse...

Vous habitez chère Jeannette, une bien jolie résidence, pelouse de golfeur, et entrée sécurisée. Le genre d'endroit où personne n'aurait l'idée de rentrer bourré, et de pisser sur les bégonias, en gueulant Mort aux vaches, et vive l'anarchie. J'étais bien content que l'humour bête, et méchant de nos amis persifle jusque dans les beaux quartiers. J'ai même envoyé aux fleurs une vilaine qui gueulait parce que j'avais marché sur son caniche, vous dire... J'ai souri quand elle a menacé d'appeler les pandores à la rescousse, en pensant qu'il y a cent ans, Dieu créait Cavanna. Nous ne pouvions pas occulter un pareil anniversaire. Je ne vous embrasse pas, chère amie, mais vous souhaite bonne lecture....

Journal Confus.

22/02/2023.

Au-dessous de zéro...

 Le Crêt Pourri nargue son monde. Les cailloux du sentier sont gelés, et les tourbillons de ce foutu vent froissent le voile de la Madone. On sent bien que la donzelle se les gèle, et se verrait bien dans un petit sauna, ou à  loilpé dans le hammam de Mahomet...  Si le Bon Dieu ne prend plus soin de ses ouailles, que reste-t-il au Diable ? Pas grand chose... Le Cornu aussi, semble avoir quitté les lieux engoncé sous la doudoune, et l'écharpe de rigueur... Peut-être en route vers ces pays imbéciles...

 Quelquefois, on s'obstine a déranger les choses du monde. On se rebelle. Et "se rebeller, c'est penser" disait un foutriquet au chaud dans ses pantoufles. Les deux bourricots à l'abri dans la cabane, ont enfilé leur bonnet. Ils ne sont pas plus bêtes qu'un autre, mais ils se caillent les esgourdes... Et les matous qui d'habitude viennent te renifler les arpions, restent en boule dans leur coquille (?) en râlant contre les restrictions de chauffage du gouvernement. C'est un grand silence sibérien qui enveloppe les deux mulots impudents qui se croient plus malins qu'un pronostiqueur des courtines. Terrain sec, et vent d'est, c'est du tout cuit pour Belle de jour.

 Me revient dans la tête une phrase de Leprest. "Y'a rien qui s'passe". Il vaut mieux rentrer...

Journal Confus.

Actu...

 Guiguitte a fait la trogne en sirotant son jus de navet quand Manu est parti au Salon. Tu vas encore faire ton Chirac* ! Caresser des Blondes d'Aquitaine, voler dans les plumes des Gâtinaises, tâter le croupion des poulettes de Bresse ! Je suis pas jalouse remarque, mais tu vas encore sentir la bique en rentrant, mettre des crottes partout sur les tapis, et ça fait braire les radasses du ménage qu'ont pas tous leurs points de retraite. Et toutes ces bergères bio qui vont te tourner autour, bel homme que tu es dans tes bottes caoutchouc, le plus beau coq de la basse-cour assurément ! Vont te proposer des cochonneries, ces boudins ! Tu sais que les culs terreux, et les abeilles t'aiment pas beaucoup, fait gaffe quand même, et s'il te plaît, ramène moi cette crème anti-âge du Poitou que m'avait conseillé la Ministre de la Culture... Mais, ma mie, c'est le Salon de l'Agriculture, pas les César ! 

*Escroc, amateur de tête de veau, et de Despé.

 Gros Bill n'a jamais lu les "grands auteurs". Parfois, il le regrette. Pas longtemps. Il n'aurait jamais la patience d'arriver jusqu'au bout des tartines qui font l'orgueil des bibliothèques en peau de zébu. Que du relié au fil d'or, la fine fleur des lecteurs nécrophiles (?), des  des gars qui se grattent l'occiput, à méditer sur les malheurs de Lulu de Rubempré, sur Fabrice de la Chartreuse, ou sur la prose ampoulée de l'autre Tréamont... Même les sextapes du Marquis l'emmerdent, bien que les malheurs de Justine valent bien ceux des footeux millionnaires, ou des humoriste déjantés. Déjà qu'il a du mal avec les bouquins de supermarchés, les succès de librairie, les prix littéraires, et les romans de gare, il ne va pas s'embrouiller avec la syntaxe de tous ces furax... Marie Marie la pisseuse délurée, sortie tout droit des pages du Fredo salace, et rigolo,  lui a dit que les philosophes grecs, les penseurs chinois, les ruskoffs à rallonge, les chapeaux pointus mandchous (?) et J.P Sartre qu'elle peut pas piffer, c'est pas d'la tarte.  Qu'ils aillent se faire voir ! qu'elle a rajouté avec toute sa malice. Aux joyeuses années de l'enfance, avant d'être gros, Bill feuilletait volontiers les catalogues. La Redoute, Les Trois Suisses, la Bergère de France, et ses moutons, que sa mère lui prêtait pour qu'il lui foute la paix. C'est dans ces pages, entre deux vélos, et cinquante cartouches de chevrotine qu'il parcourait le monde Manufrance, découvrait des rondeurs inconnues entre deux réclames de lingeries fines, faisait ses premières armes dans les romans photos à l'eau de rose, qui promettaient un avenir ravageur. On était loin de Montaigne et la Boétie, de l'autre dans son tonneau, de la légitime d'Ulysse qui faisait tapisserie pire Marinette au bal des pompiers, des poètes ronchons et des pinailleurs de mots. Quand le gigolo chirurgien épousait la donzelle infirmière, y'avait rien à ajouter. C'était dans l'ordre des choses, et le Petit Billou se voyait déjà en haut de l'affiche.

Gros Bill.

 Février de

 cette année-là...

                                                                 L'incontinent a vite fait

                                                                 de délimiter son territoire.

                                                                 Sous lui.

Rendons à Eric ce qui est à Chevillard. Le bonhomme a le sens de la formule qui vous émoustille les neurones. Juste assez d'ironie pour voiler nos angoisses. Et la lecture de son blog L'Autofictif vous donnerait presque envie de tenir un.

Marque pages.

 Remous à l'Académie...

 Les gâteux en habits,

 soucieux de se mettre à la page,

 ont décidé que le Mongol fier

 deviendrait au féminin

 la Mongolfière (sans t).

 Le Dico en perd son

 latin... Et sans le latin, sans le latin,

 vous connaissez la suite...

 Voyez la Tendue, comme elle se faufile entre les mamelons de la géante. Si vous montiez sur le téton ouest, si haut que le vertige vous prend, vous la verriez petite couleuvre agile aux écailles qui brillent, ou aux poiscailles qui frétillent, comme vous voulez. Vous seriez étonnés de sa vigueur à forcer les barrages de ragondins, à suivre au plus près le foutu gps que bousculent les cascades... Si la géante bouge un peu, s'éclaircit sur le flan sud, ou baille méchamment au nord, elle suit le mouvement, arrondit les angles aigus des cailloux millénaires. Un géologue parlerait d'érosion, d'anti ou de synclinale pour faire le malin, et étonner la foule...

  La géante a des arbres sous les bras, un ventre moussu, un sexe soigneusement caché par une armée de feuillus centenaires, et sûrement, pour faire bonne mesure, du poil aux pattes... Une pilosité de ronces, racines, et mulots affamés qui gênent les hommes/fourmis dans leur travail de sape. Il faut déboiser à tout va pour l'industrie du papier, la fabrication des mouchoirs de poche, la meilleure façon de se torcher. Creuser la roche pour faire passer la route qui rejoindra l'autre vallée. Et ça tronçonne, ça gueule, ça transpire sous les liquettes... Ca pue l'huile chaude des moteurs, ça débroussaille jusque sous le museau du goupil qui s'imagine une nouvelle battue. Ce sont des hommes en marche, souffle un vieux sanglier, foutons le camp d'ici vite fait !

 La géante se fout du bazar occasionné par le lilliputiens. Si elle saigne un peu, elle cicatrise très vite. Elle gagne sur l'échelle du temps. Tout repoussera plus fort. Les hommes eux sont fébriles, hargneux, durs au bucheronnage qui leur chauffe la couenne. L'homoncule voudrait grandir, mais le temps lui manque. Et la géante rigole.

Lilliput.

  

 Rock 

 n

 Roll 

 Animal.

                                                               Quand les chèvres se sentent 

                                                               particulièrement bien,

                                                               on sait qu'elles se mettent

                                                               à danser.

Geronimo.

Actu...

Elisa bête
( comme ses pieds ).

 Dessin : Micaël.

 

Les choses les

plus horribles

n'arrivent

jamais 

de notre 

vivant.

 Gros Bill se dit que compter les jours est une occupation comme une autre. Certains comptent leurs sous pour s'enorgueillir auprès des autres, d'autres comptent les moutons pour s'endormir. Enfin c'est ce que prétend la rumeur populaire, Gros Bill pense que seuls les bergers, et leurs patous connaissent vraiment le nombre de gigots dans le troupeau. Pour additionner (ou soustraire) il faut bien une base de calcul non ? Et puis, on doit se lasser très vite d'attendre l'ours ou le loup qui viendraient boulotter en loucedé quelques biques, histoire d'assumer leur rôle de prédateurs, et d'encourir les foudres de la préfecture, et des éleveurs. Avec les jours, on ne craint rien. Pas un gugus ne viendra te mettre en procès parce qu'un matin, tu chipotes sur quelques heures passées trop vite, impossibles à comptabiliser sur l'ardoise du temps; Tout le monde s'en fout du temps qui passe... L'idéal serait d'inscrire sur un petit carnet de moleskine (noire) la teneur d'un jour. De congeler la moelle d'une journée, bonne ou pas, sur un cahier d'écolier.  Gros Bill ne note jamais rien. Ca lui évite les souvenirs... Faut bien reconnaître que quelques notes ne seraient pourtant pas superflues. Gros Bill oublie tout. Les noms des rues, des musiciens, des acteurs, des cousins de province... Les films qu'il a vu, les livres, et les concerts aux oreilles fracassées (?) ne font pas exception à la règle. Même ses anciennes amoureuses passent à la trappe, ceci n'étant pas le moindre des désagréments. Dans les salons où l'on cause, là où les discussions fusent entre deux coupettes, au comptoir du bistrot qui sert d'accoudoir (le comptoir) aux bonimenteurs, il reste sans voix.

 Par chance, Gros Bill ne fréquente pas les salons, ne participe pas aux causeries, aux débats (ébats), et ne fréquente plus guère les bistrots. Ca l'arrange plutôt.

Gros Bill.

 Bonscitoyensquenoussommesetconscientsdelagravitédelasituationécologiquedontonnousrebatslesoreillessanspourautantfairelemoindreeffortnousavonsdécidédefairedeséconomiesd'énergied'oùlasuppressiondesespacesetdelaponctuationcequineposepasdeproblèmesparticuliersuneprosedebonaloipouvantseliredetouslescôtéscommeleCoranoulesmarcsdecafédemadameIrma.

                                                                                Demainnousréduironslatailledeslettresqu'ilensoitainsi.

Bisounours...

💓💓💓💓💓💓💓 Hier, tous les Roméo de bistrot, les Abélard de comptoir, et les Tristan sans dents, ont levé le coude pour trinquer à toutes les Juliette, Héloïse, et compagnie, qui faisaient le marché, et réchauffaient tous les beaux parleurs de jargon, les pochtrons à Ninon, et les poètes à Ninette.

Chacun y alla de sa tournée, et ce fut un joyeux chambard quand Robert le patron mit Parlez moi d'amour de la grande Joséphine sur le phono. Un grand moment de tendresse qui moucha Nénesse et ses sempiternelles histoires de fesses. Un grand frisson qui rendit amoureux tous les loquedus comme à la belle époque, tous à regretter les beaux serments, et les Baisers volés. L'histoire était trop belle quand, Un mauvais sujet repenti rigolard qui passait par là brailla Elle était l'corps naturellement, et moi la tête histoire de remettre les choses en place, et les Amoureux des bancs publics de soupirer, que vraiment ce gredin y allait un peu fort avec la gente féminine... Pour se faire pardonner, le bougre fit révérence devant Bécassine, et Margot en dégrafa son corsage. La morale était sauve...

... / ...

 C'est bien ainsi qu'il faut l'entendre... Il faut se faire une raison. Le temps flétrit tout, même le grand chêne si souvent visité, se couvre de vilaine mousse, blanchit sous le harnais, et craint les bourrasques. Reste que l'on peut, impudence extrême du vieillard si près du naufrage, renvoyer la bignole dans l'escalier ( les concierges sont souvent dans l'escalier, c'est bien connu ). Se mettre à l'abri des ragots, des bruits de chiottes, des bruits de bottes, des cancans indolores, ressassés sans cesse par cette grognasse qui se régale du moindre souci de santé, vous conseille de sa voix de crécelle, carabins, et régimes. Faire la nique à Saturne, le dieu morne, et taciturne. Gros Bill se décide pour une plage de Chopin. Le petit polonais souffreteux  possède juste ce qu'il faut de mélancolie quand le jour se lève, et que le rhumatisme vous prend. Demain est un autre jour...

Gros Bill.  

                                                                         

 

 " Je n'ai plus caressé personne depuis la mort des chiens". Les pensées giclent comme les geysers énervés du parc de Yellowstone, et seraient bien capables (les pensées) de polluer une journée qui s'annonce pleine de soleil, et d'embonpoint (?). Gros Bill qui n'en n'est pas à sa première bévue, entame son rituel du matin. Café serré, très sucré, le tout allumé par une lampée de snaps qui défrise les amygdales. Ca vous fouette un homme ! disait son grand-père, un type qui croyait dur comme fer aux bienfaits de la distillation artisanale. Gros Bill se souvient de l'alambic près du lavoir, de la transparence des gouttes qui tombaient sur le sucre, vous laissaient un goût de métal au fond de la bouche à la première passe. On recommençait l'opération plusieurs fois, surveillant le foyer pour ne pas "brûler" l'odeur des fruits qui montait soudain, et réchauffait les oreilles des hommes en maillot, qui se tapaient dans la main pour fêter cette cuvée du diable. Gros Bill réchauffe un morceau de tarte à la viande, ouvre les fenêtres pour chasser les effluves de la veille, et d'un oeil distrait regarde le jour qui se lève. Il écoute les écrans qui ronronnent, ces faux amis qui ouvrent les yeux sur le monde, se roule un clop en maudissant cette arthrite qui met au pilori ses doigts jaunis. 

  La vieillesse est une saleté de bignole planquée derrière sa fenêtre qui rabâche sans cesse les mêmes conneries. C'est bien ainsi qu'il faut l'entendre.

Gros Bill.

                                                                               ... / ...

 A force de souffler la 

 bougie, il se pourrait 

 qu'un jour, on manque

 de suif.

 Vous allez me dire que

l'essentiel c'est de ne jamais

manquer de souffle,                                                                                          Je suis d'accord...

 Quand un type te dit " Bon, on ne va pas y aller par quatre chemins" tu es en droit de te demander s'il ne fait pas fausse route (le type). Comme celui qui "brule la vie par les deux bouts"? Si vous êtes un peu attentif aux choses du bel esprit, vous savez, comme le regretté Raymond, qu'il y a toujours un bout au bout du bout, voir deux bouts à chaque bout... C'est imparable...

 Lorgnant sur l'épaule du vieux Jim*, je pourrais vous raconter comment nous sommes descendus au fond du ravin, là où coule la petite rivière à truites qui glougloute doucement dans les marmites creusées par le temps, un jour où le soleil cognait fort, que l'ombre des arbres clignait des yeux dans la fournaise, et que les pékins du centre ville subissaient le supplice de Tantale, ce bourricot chassé par les Dieux pour une sombre histoire de bibine, trop longue à raconter ici. Comment une vilaine journée de février, nous dûmes rebrousser chemin, chassés par un blizzard sibérien sous le regard du Dieu Findus qui règne sans partage dans les congélateurs des super markets, saleté de divinité à la noix, qui rigolait de nos arpions gelés. Le croiriez vous, si je vous disais, qu'un autre jour, assis sur de vieux pneus, occupés à rouler des mégots interdits par la bienséance, nous avons craint pour nos tonsures. La faute à un rapace Pat Ibulaire sans humour qui tournait au-dessus de nos têtes de piaf, ce qui en faisait malgré un pédigrée de premier de la classe ( Milan royal ) un drôle d'oiseau... Il volait si bas, les yeux fin énervés, à se tordre le cou, pire un voyeur malhonnête, qu'on s'est demandé s'il n'allait pas nous chier dessus tout simplement... Peut-être que ce pauvre volatile avait la courante, qu'il avait abusé de mulots pas frais... On ne saura jamais, puisqu'on s'est mis à l'abri sous le hangar, et qu'il ne faut pas compter sur une bestiole pour nous donner des nouvelles du monde, encore moins de sa santé. C'est pour ça que les vétérinaires nous plument allègrement...

 Vieux Jim, écrivain, ornithologue à ses heures, amateur de femmes, et de grands espaces, vous aurait raconté ces petites aventures mieux que moi... C'est un gars qui sait y faire pour vous emmener ailleurs, quand vous vous barbez dans la queue du super, ou que vous attendez la bourgeoise qui papote... Rien qu'avec des mots, le bougre vous fait frétiller du goujon, vous fait rêver d'un steak d'élan dans un restau de routiers au milieu du boucan que font les gros culs qui passent sur l'autoroute... Et ça ce n'est pas rien...

* Jim Harrison

Marque page.

  

 Si l'homme n'avait pas inventé la roue, les coureurs cyclistes feraient le Tour de France leurs vélos sur le dos... Si P. Dac, et tous les gentilhommes de la blague n'avaient pas existé, on s'emmerderait grave... Faut toujours avoir une gamelle sur le feu, une chopine bien fraîche, et une blagounette sous le coude, pour assaisonner le brouet. C'est un avis parmi tant d'autres...

Brouillons.

 

                                                                 

                                                   Dans l'état actuel de ma vie intérieure,

                                                   je ne peux pas décider de me trouver

                                                   un dogme et de le suivre au pied de la lettre.

G.B.

Entretiens

Louis Nucera.

 Tous les opérateurs lui sont tombé sur le poil... Au prétexte futile, qu'il avait refusé les offres alléchantes, les moitié prix sur votre prochain achat, des remises inédites sur vos abonnements à venir, les cadeaux que l'on vous offre pour votre prochaine saignée payable en trois fois, sans frais. Et pourquoi pas une blonde en or, châssis grand sport promise par l'Henri Salvador, un gars qui serait aujourd'hui mis à l'index, comme bien d'autres dont je ne citerai pas les noms... On ne chante plus des choses pareilles, on garde les yeux baissés, les mains dans les poches, et les paillards de l'ancien temps sont vite crucifiés par des furies, qui souvent, ne connaissent ni d'Eve, ni des dents, les fioritures gaillardes des poètes de la braguette... Ne vous indignez pas chers sacristains ! Nous aussi avons aimé nos femmes, sans nous soucier d'éléments de langage à la noix, et croyez nous, elle nous le rendaient bien... Fermer la ( ).

 Les plates formes l'ont inscrit sur leur liste noire, l'ont inondé de fausses nouvelles (en français dans le texte), de mises en demeure, de coupures intempestives d'images, et de son, l'ont menacé d'une pandémie de virus jusqu'au fond de son plumard... Des malversations douteuses sur son aïe phone, rendu aphone par des puces inclusives, l'ont dénoncé à la force publique, aux gabelous de la finance, et aux culs bénis de la paroisse, toujours sur la brèche quand on parle d'inquisition...

 Du coup, le pauvre est devenu complètement parano. Il s'est remis à fumer, à tousser, à ronchonner... Mais là encore les carabins lui ont fait les gros yeux... On est tombés bien....

 Vous en pensez ce que vous voulez, mais le t'it colibri de P. Rabhi, il se fait croquer vite fait par les greffiers du Cac40 quand il veut faire sa part de boulot... Se fait voler dans les plumes par les militants de tous poils, arnaqué par les voleurs qui ont pignon sur rue, mangé tout cru par les loups de la bergerie... Vous ne pensez tout de même pas que les korbaks de la finance, de l'ordre, et du Pater Noster vont laisser un ouistiti pareil leur faire la morale !  C'est triste, mais c'est comme ça.

 

 

Actu...*

 * Rigolote.

    Foolz.

A part ça, les Yankees ont envoyé la cavalerie crever le ballon des Chinetoques qui lorgnait dans le sous-tif de Minnie.

Du coup, les bridés par contents. Vont choper le sac de bille des Ricains à la récré, inonder la cour d'école d'un tas de saloperies qui ne servent à rien, pendant que la bande à Vladi fait des misères à tout le monde, et que le grand Vizir turc prépare un mauvais coup dans les pissotières. Si vous rajoutez que le maître d'école s'est mis en grève pour protester contre l'écriture inclusive, et la cancel culture, que les gaziers sont au piquet, vous comprendrez que l'on attende les vacances avec impatience...

Tout le monde sur les pistes !

J'insiste,

 Persiste, et signe. Sous le règne de Manu 1er (saison II), ce gandin qui tic toc sur les zozos, olibrius en bras de chemise qui fait le beau, qui fait les gros yeux, ou des grimaces sur tweet, pendant que le peuple tire la langue, et rêve d'une partouze géante (qui n'aura jamais lieu, rassurez vous, gens de peu de foi ), cette Renaissance qui s'applique surtout à branloter les petits marquis du grand Kapital, bref, dans ce bordel ambiant, je veux, et j'exige, que la Tontonphilie, appelée aussi Maladie des Trompettes ou de l'Auvergnat soit in petto déclarée d'utilité publique, remboursée par la Sécu, inoculée de force s'il le faut à tous les nouveaux nez, bénie par le vieux Pape, et Le Père Duval, la Calotte chantante. Comment vous dire ? Cette pandémie réjouirait les esprits, mettrait du baume au coeur des Filles de joie, et calmerait les ardeurs de ce Roi des cons, qui depuis des années nous emmerde avec ses vaccins à la noix, ses guerres tribales, ses conflits à n'en plus finir, Taratata et Hanouna qui sont, nous dit-on, la fine fleur de la culture française...

 Et ne jetez pas la pierre au vieux ronchon atrabilaire (c'est pour la rime). Constatez par vous-mêmes qu'infecté par le virus, au temps où vous portiez des couches culottes, et déjà les bonnets d'ânes qu'on vous mettrait sur la tête, après bien des cabrioles chantantes, vous me voyez ici en parfaite santé. Raoult qui s'en dédie. Je sais pour avoir testé grand nombre de mes congénères, généralement des vieux barbons qui ne craignent plus rien, des gars rigolos, un peu pornographes, mais toujours Modestes, que je ne suis pas seul à espérer une bonne épidémie qui fasse le ménage dans le gourbi. Pour paraphraser le grand homme, et prévenir tous les ceusses qui rêvent de nous fourrer dans une boite (à dominos), je me contenterai de quelques vers de Maître François, entre deux tasses de caoua très fort...  A vous de jouer !

 Au moment où nous écrivons ces mots, nous n'avons guère d'informations concrètes sur le Méphistopithèque.  Les éléments dont nous disposons, après moultes recherches, études, et poudre de perlimpinpin, balancées sans retenue dans les magazines spécialisés, les ouvrages savants, et les nombreuses thèses des Nimbus, laissent à penser que nous faisons fausse route depuis le début. Quoi qu'on en pense El Diablopithèque découvert dans ces pays de j'en foutres, où la samba fait danser le Démon, ou Belzébuth Animus recensé dans les parchemins d'avant l'Homo Erectus, ne se niche pas dans les détails. Il ricane, quand, levé du mauvais pied, vous mangez le pied du lit, et braillez quand votre orteil, celui que vous aimez tant, qui troue vos chaussettes, et use vos semelles (?) se retrouve en enfer... 

Journal Confus. 

                                                                  Dans la course

                                                                  à l'échalotte,

                                                                  c'est toujours l'échalotte

                                                                  qui gagne. Toi tu l'as

                                                                  dans l'oignon.

Pensées du

marché..

 

Planqués dans un fourré à Central Park, pour éviter les travelos, dealers, et autres sanguinaires de la Grosse Pomme, avec Bobby, on taillait la bavette. Il (Bobby) avait gardé ses bouclettes de Blonde on Blonde, et semblait se planquer sous un blouson de cuir, un gros badge au revers qui disait Elvis is alive. Le Boss, fan de la première heure, afficherait quelques années plus tard, ce même badge sur la pochette de Born to run, l'album mythique qui ferait de lui le gardien du temple érigé par le gars du Mississipi, et les autres blanc becs qui mettraient une pagaille sans nom chez les culs bénis de l'Oncle Sam. Le rock tournait bourrique comme un derviche, prenait du muscle, et s'affichait partout pire une fille de mauvaise vie, et Bobby n'en faisait qu'à sa tête. C'est vrai que depuis Rosa Parks, et les reprises de Woody, le coquin avait mis cul par-dessus tête toute la planète. Elevé au rang d'icone folk, chantre d'une génération protest-song, il avait vite retourné sa veste à franges, pour flirter avec de nouveaux horizons, qui feraient de lui le grain de sable qui empêchait de tourner rond la grosse meule du prévisible. Les spécialistes savent mieux que moi, je n'insisterai pas...

Le bougre entre deux lampées d'un scotch douteux, sortait d'un concert de Patti Smth au Max's avec comme invité surprise le Boss, justement, venu pousser une gueulante sur Gloria, entre deux incantations de la donzelle hystérique. Tom Verlaine était aussi de la partie faisant ses grimaces habituelles, Lenny Kaye, le coquin de toujours assurant l'essentiel.  Il me raconta en rigolant, comment Patti avait failli faire dans son froc quand elle l'avait aperçu dans le public. Il était resté discret, discutant avec Lou, complètement barré, et le vieux Burroughs au bout du rouleau. Tous ces cons me vénèrent, tu verras qu'un jour, ils me fileront le Nobel qu'il m'a dit en soupirant, pendant que je matais ces bottines qui m'avaient fait tant flipper quand j'étais minot. J'aurais  pu lui dire qu'il faudrait un peu de temps, mais que cela arriverait. Il deviendrait un foutu monument, momifié dans le respectable des bouffons suédois, mais je n'étais pas certain que cela lui plaise. J'allais pas gâcher une si belle soirée... Au réveil, j'étais moins sûr de moi... Quel drôle de rêve. Faudrait que j'évite les tripes au repas du soir. C'est hallucinogène, les tripes...

Uncle Rock.