mercredi 29 février 2012

JOURNAL D'UN MAL POLI (SUITE)

- Si t'es pas joice, t'as qu'a sucer le pouce à César ! -
Sur le coup,  je suis resté comme la mouche sur le papier collant qu'on mettait dans les cuisines ( C'était avant les petits canards qui sentent le pin des Landes ), pour éviter de retrouver la bestiole dans la soupe : scotché. Comme deux ronds de flan ( ou plusieurs ), plus ballot que mon chien qui course un écureuil... Interlopé, j'étais... Le mystère, mon cher Watson, c'était de comprendre comment une donzelle à portable, le futal au bas du cul et le bustier en éventail pouvait connaître une sculpture de Baldaccini... Ouais, je sais, y'a pas de raison... Comme si que la culture n'était réservée qu'aux vieux qui se fanent les expositions en bus pour oublier leurs bobos... Mais j'insiste... Mon regard afuté et circonspect me poussait plus à voir ( Ben oui un regard, c'est fait pour voir, faut tout vous expliquer bandes d'ânes bâtés) la beurette du côté de NTM que de Jack Lang*... J'ai bien compris aussi, que la phrase n'était pas entourée de violettes. Qu'elle signifiait derechef ( derechef, c'est maintenant, tout de suite bande d'ectoplasmes ! ) " Va te faire mettre ! Te faire voir chez Kodack..." Bref, le truc à me faire dresser les quatre poils qui me restent sur le caillou... Vous me connaissez..  Jamais en reste de compliments, la répartie facile - Arletty devant le tribunal après qu'elle fût accusée de relations coupables avec un bel officier allemand : Messieurs, mon coeur est français, mais mon cul est international ! c'est ça une répartie bien sentie - Revenons à nos brebis. Je regarde la femelle et paf ! ' Et toi, Va te faire réchauffer les miches chez le meunier du coin ! Va te faire dorer la brioche ça te rendra la farine plus douce ! - que je lui balance... J'admets, c'est un peu vulgaire, un peu lourdingue venant d'un bel esprit comme le mien, mais que voulez-vous, d'abord, c'est le "Journal d'un Mal Poli", et puis, la vapeur m'est montée dans la soupape, plus vite qu'un sans-papier qui cavale devant les keufs ( expression qui fait djeune et chébran )... 
- La suite serait délectable.... Réfléchissez, bande de fainénants !. La garce m'a balancé un sourire de vingt ans, m'a fait un doigt. Elle a remis son popotin bien en place, et a rejoint ses poteaux qui rappaient à la terrasse du Balto..
- La jeunesse c'est comme les radars automatiques, ça te flashe la gueule, et c'est toi qui paie l'addition - m'a dit le Père Dupanloup qui passait par là en réajustant son attirail... Il a raison, l'Ancêtre, il a raison...
Demain, je vous raconterai comment tremper vos doigts dans l'absurde, et retrouver la vérité dans le "Journal d'un Menteur".
-NDL : Pas eu le temps de vendre mon âme au Diable. On verra plus tard...
* Eternel balai de chiotte politique au sourire émouvant.


mardi 28 février 2012

JOURNAL D'UN MAL POLI (SUITE)

Même bourré, mon grand corniaud de Michel, il a bien vu que je lui avais soufflé le restant de sa fortune. Du coup, il a voulu m'empoigner, me faire perdre le goût de la cambriole... Une méthode bien à lui qu'il avait mis au point dans les bastons des bals populaires (encore des réjouissances qui ont disparues, quand tu en parles à tes petits enfants ils pensent que c'est des Légendes Urbaines...).  Mais vous me connaissez, faux-cul comme je suis, j'ai tout nié en bloc. Je ne tenais pas à gâcher le restant de mes abbatis... J'ai crié au scandale, à l'injustice, au complot et aux suppots de Satan, avant de gueuler "Au secours" parce qu'il me serrait un peu fort le kiki. C'est qu'il a des pognes comme des enclumes l'animal, et moi, en plus d'être menteur, je suis un peu lâche... Faut toujours chouiner avant d'être battu.. Ca facilite les choses, ou alors avoir de bonnes jambes, être le Zatopek de la fuite... Moi, j'ai un principe. Le doigt dans le pot de confiture, je nie, je tirebouchonne, je tourne casaque, je saute la barrière puisque selon l'adage - Toute vérité n'est pas bonne à dire - Et ça, c'est pas moi qui le dit... L'honneur, la fierté, le courage, c'est des trucs qui te font te retrouver sur un champs de bataille à te prendre des obus de 25O dans la fiole... Alors très peu pour ma pomme, si vous voyez ce que je veux dire... Bref, quand il m'a vu tourner violet, il s'est calmé. Il allait pas perdre son seul pote pour une dizaine de malheureux pesos... Surtout que je propose in petto de payer une dernière tournée avec SON PROPRE POGNON ! Ah ! Machiavel chéri ! Si le diable me regardait, il devait être fier de moi le cornu ! Je mériterais le premier prix de l'embrouille, l'oscar de l'enfumage... Sans parler de l'interprétation : Les yeux à la retourne, la lippe baveuse et les bras qui font des moulinets, le number one du kinos...
Après s'être rabibochés comme un vieux couple, on est allé écouter le meeting du "Doigt en campagne" dans son QG au Balto. Il y avait une dizaine de pékins qu'étaient plus venus pour profiter de l'aligot que pour entendre les sornettes du boudinné. Pour info, le doigt a un cousin qu'est annulaire dans le Cantal. Le candidat n'avait pas le moral. Les signures n'arrivaient pas. Les dernières en date, - La Confrèrie des Buveurs de Pastis et Les Défenseurs de la Potée Auvergnate - ça faisait pas derche pour prétendre au trône... D'autant que son gouvernement partait en quenouille. St Eloi se défilait, Clara Morgane se rhabillait et la Boutin se maquait avec le nabot. Sa principale proposition de campagne -   mettre du pinard dans les fontaines publiques - tombait à l'eau (Ah ! Ah ! subtil !) et le temps d'antenne qu'on lui accordait se réduisait comme le futur d'un centenaire. 
- Je jette l'éponge et retourne me le mettre dans l'oeil, a dit l'extrèmité. Du coup, on a fini les patates et le fromage. En dessert, il y avait des tartines de Vache qui Rit... En voilà une bonne candidate pour la France a dit la grande Hortense. Et Honni soit qui mal y pense...
Demain, je vous raconterai comment j'ai sucé le pouce à César et vendu mon âme au Diable.


lundi 27 février 2012

JOURNAL D'UN MAL POLI (SUITE)

Je suis allé voir Paulo pour récupérer mon dû. J'avais préparé une réserve de taloches et de mots grossiers. Et croyez-moi, j'en ai une pleine besace d'invectives en tout genre. Y'en a pour tous les goûts, toutes les situations... Des trucs à faire rougir la maîtresse dans la cour de récré... A faire pâlir les grenouilles de bénitier qui n'ont déjà pas beaucoup de couleurs les pôvres... A rendre foutraque un politicard en campagne.. Mais bon, c'est pas le sujet... Je vous ferai une liste plus tard... Fallait récupérer l'artiche comme le soldat machin dans un film que j'ai pas vu mais dont on a beaucoup parlé...
En route, je croise Dujardin avec son oscar sous le bras. Sympa le gars, mais muet comme une carpe - Permettez j'ouvre la parenthèse ( pourquoi dit-on muet comme une carpe, têtu comme un âne, con comme un balai, méchant comme une teigne, malin comme un renard, sale comme un cochon, cocu comme un chef de gare - ça je pige - j'ai moi même connu une gigi qu'avait des tendances... - Mystère et boule de pus. Peut-être que la carpe elle tchatche avec le balai qui se plaint de la teigne... Allez savoir... - Je ferme la parenthèse ). Bref, the Artist me balance le sourire niais de celui qui a vu naître le petit jésus. Je me retiens de lui en mettre une. C'est vrai qu'on jalouse toujours un peu ceux à qui tout réussi, et paf, je tombe sur le grand Michel arnaché comme un démineur en Irak venu réclamer les cinq euros que l'olibrius lui aurait taxé un soir de beuverie... Avouez que l'avenir de notre Paulo devient très aléatoire. D'autant que le Michel à la main leste et le coup de pied au derche facile... Attendez-vous chers lecteurs, à une boucherie, une avalanche de tripaille au 4bis de la rue des Coups en Douce, là où réside d'habitude le vilain pingouin. De concert (expression très peu employée de nos jours qui veut dire ensemble, bande d'ignares !) nous décidons de démonter la lourde (expression inusitée qui désigne une porte, bande de derniers de la classe !) avant de frapper comme font les flics dans les séries américaines...
Mais bernique ! La dondon du quatrième nous dit que l'oiseau s'est envolé. Il aurait emporté son matou et sa plante verte, laissé sa ginette "Chez ma Tante" en espérant en tirer quelques revenus non déclarés au fisc... Et serait parti dépenser notre pactole dans des îles paradisiaques où des mousmées en pagne (expression qui suppose une vieil esprit néo-colonial de la part de l'auteur, ce qui n'est pas joli joli...) lui tripoteraient l'occiput dans un hamac en secouant des feuilles de palmier...
- Nous voilà refaits comme des rats, et raides comme des passe-lacets, il a dit le Michel, sa tête de Fernandel triste s'allongeant comme la dette du commerce extérieur. On ne va tout de même pas prendre un aéroplane ( C'est un grand nostalgique notre baudet) pour récupérer ce sagouince. Il reviendra bien un jour au nid quand les nègros (expression encore utilisée dans les bars à sciure par les culs-terreux, mais bannie par les instances du politiquement correct : ndl ) auront obtenu l'indépendance. Et puis, je touche ma pension demain... Allez viens, on va boire un coup. Ca donne soif les émotions... Après trois litres et sa bonne humeur revenue, j'en ai profité pour lui secouer un petit biffeton de dix qu'il avait dans sa fouille gauche au grand michel...
Toujours ça de gagné...
Demain, je vous raconterai pourquoi le doigt en campagne a décidé de jeter l'éponge au profit d'une candidature inopinée, mais oh combien méritée. Tous nos espoirs reposent désormais sur l'élection prochaine de  la Vache qui Rit...



dimanche 26 février 2012

JOURNAL D'UN MAL POLI

"Un journal comme un travail de prise de conscience. Tenter de noter, non seulement le monde extérieur, non seulement les "pensées" vagabondes, fugitives, éphémères, qui nous frôlent comme des  moucherons, mais l'authenticité réfractaire et inviolable de la vie quotidienne (quotidienneté, journalité, normalité, banalité). Le défi : noter, sans falsifier, minimiser ni "dramatiser" les processus extraordinairement subtils par lesquels le réel est rendu plus intensément réel par l'entremise du langage. C'est à dire par l'entremise de l'art."      Joyce Carol Oates.
Ah ! Ben, çà c'est torché ! Une donzelle qui te raconte ses blablas littéraires entre deux envies de pipi, ses discussions entre intellos et ses angoisses qu'il n'y ait plus de margarine au super-market c'est du tout cuit pour la reconnaissance scribouillarde... 
Du coup, mézigue, il décide de s'y coller aussi au "Journal". Bon, il ne va pas vous raconter ses envies de pissou intenpestives, ça prendrait trop de temps, et une paire de balloches qui pendouillent au dessus d'une cuvette de chiotte,  ça n'a rien d'affriolant... 
Donc, chers lecteurs (vous devez être actuellement quelque milliers - mon talent d'écrivaillon se répandant plus vite qu'une traînée de foutre sur le djin d'un ado pré-pubère- ), mézigue ne vous montrera ni ses fesses, ni ses parties intimes. Tonton Georges dans les "Trompettes de la Renommée" nous explique que l'étalage de nos turpitudes sont néfastes à la tranquillité du gratteur de guitare, alors, no sexe... Tonton, c'est mon noël, c'est mon Amérique à moi, comme disait la Madeleine de notre bon Jacquot... Un sacré zigotto aussi, celui-là. Mériterait qu'on s'y arrête un peu, mais ce salopard s'est tiré dans les îles, alors no Brel...
Bande de vautours,  je vous vois déjà vous détourner de ma prose en soupirant que oui... mais... Ca ne vaut pas Zahia à poil ou le calendrier des rugbymans, mais que je vous rassure, ça va saigner. Du sang et des larmes, de la viande crue que je vais vous servir sur facture. Ca va être Bagdad... Des missiles que je vais vous envoyer, qui vont vous exploser à la gueule et resteront coincés dans votre gorge de canard gras comme les boules de naphtaline dans la poche gauche de mon veston...
Vous voulez un aperçu ?
D'abord, je ne fais plus le tri sélectif. Tout dans le même sac sauf les bouteilles qui prennent trop de place. Un vieille chaussette, des tranches de saucisson et une souris morte. Un avis d'huissier et une ancienne lettre d'amour. Une serviette en papier tachée de mayonnaise et un tube de rouge à lèvre, qu'on se demande comment il est arrivé là... Ca vous fait pas frémir tous ces petits rien... Vous le sentez pas venir le tsunami... 
Franchement si ce n'est pas de l'insurrection dans le gourbi, de ne plus faire de tri sélectif, si ça ne vous fait pas dressser les poils, c'est à ne rien comprendre du genre humain...
Demain, je vous raconterai comment je vais aller récupérer les deux euros que Paulo me doit depuis six mois. Ca va chier...





samedi 25 février 2012

LE CHOIX DES ARMES

- Avec une tronche pareille, vous pouvez poser votre fondement dans l'herbe pleine de rosée sans craindre de mouiller votre pantalon... C'est un avantage. Bien sûr, vous avez quelques ampoules qui ont grillé et l'exploration des synapses se fait à la lampe-torche... D'un autre côté, cà évite les encombrements cérébraux, ce qui n'est pas plus mal... Et puis grosso-modo, la carcasse tient le coup... A noter aussi, qu'avec un choix pareil, vous en prenez pour quinze ans pour quasiment rien... Pensez le côté vieil ours solitaire amoureux des marmottes, plus personne n'en veut... Même les plus anciens aujourd'hui, veulent naviguer sur des tablettes au risque de se prendre les nougats dans la toile... Veulent tremper leurs arpions dans la mare jusqu'à des cent ans révolus... Pas de quoi être fier de l'évolution... Enfin, où j'en étais moi... Ah oui ! je disais, une affaire en or ! Tenez, si vous êtes preneur, je vous mets un peu de poésie en prime... Si, si j'insiste..
- Sinon, j'ai un profil "Papa gâteau". Propre sur lui. Sent bon l'eau de cologne. Retraité de l'administration. C'est un peu plus onéreux, mais livré avec une violette semi dépressive parce qu'elle ne voit pas assez ses petits enfants... C'est cossu et sans surprise... Vous vous emmerdez aux repas de famille, et le sudoku force 4 ne vous fait plus bander. Vous avez la repentance en boucle (Ah ! Marinette et ses gambettes! ) mais vous possédez un portefeuille d'actions... Ah ! J'oubliais, il y a une clause non fumeur...
- J'ai aussi un ex banquier, trois fois divorcé, vieux beau coureur de minettes - mais là rien que le costard et les pompes c'est pas dans vos moyens - Et le jogging du matin est obligatoire.
- Autre chose ? Un vieux débris cirrothique - Tous les excès sont permis mais la durée est limitée -
- Un célibataire schizophrène qui vit avec sa vieille mère - faut aimer l'odeur du choux cuit dans la maison -
- Un anarcho-troskyste qui fait chier tout le monde avec son "grand soir" - les banderoles ne sont pas fournies -
- Pour vous je verrais bien l'idée d'un vieux salopiaud blagueur qui lorgne sous les jupes des filles. Un farceur qui balance des neurones de gamin dans les idées toutes faites... Mais c'est pas de tout repos et il faut un certain talent... Avoir des dons d'équilibriste...
- Bon, vous choisissez ? Il y a la queue au guichet, et j'ai pas toute la vie moi...
- Ben je vais prendre le type avec la clope... On verra bien...
- Très bon choix, je vous l'avais dit. C'est pas pour offrir au moins !
- Non, non... C'est pour ma pomme.

vendredi 24 février 2012

C'EST POUR RIRE (1 SALAUD DE VIEUX)

- Allo ! Quoi, tu veux venir en vacance chez Papy ! Bien sûr qu'il est content Papy ! On va bien s'amuser tous les deux ! Tellement content qu'il te fera plein de poutous avec sa moustache qui pique et sent le tabac.
Pis, il te préparera de bons petits plats : Une choucroute aux tripes, un lapin à la menthe poivrée et pour dessert ces fameuses crêpes flambées à la gnole qui t'avaient fait vomir la dernière fois... Tu te souviens ?
Ensuite, on regardera le sport à la télé. Non pas le foot ! Les championnats du monde de curling... C'est reposant... Et les débats politiques faudra pas oublier !
Et pis, papy te racontera son Cher Passé... Ben oui, c'est toujours la même chose, mais c'est bien quand même...
On rendra visite aussi à la voisine. Mais si, tu sais bien, le jus de chaussette, les pt'its beurres d'avant-guerre qui sentent la poussière et le chien qui pue et qui mord les mollets !
Et si tu t'ennuies, on fera de grandes ballades dans les ronces et les épines. Faudra faire attention de ne pas tomber dans les orties comme la dernière fois, sinon tu le sais c'est badigonnage à l'alcool et ça pique les gambettes !
- Ah ! tu hésites ? Tu préfères la pêche avec tes cousins ! 
C'est dommage, Papy est très déçu, c'est vraiment dommage...


AVEUX

Graig est un cinquantenaire qui pète la forme. Il habite un ranch dans le Wyoming, élève des bisons dans les "prairies grasses", les terres sacrées des indient Lakota, Sioux et Cheyenne. Pas loin de Little Big Horn où ces maudits "peaux rouges" bottèrent le cul au 7e de cavalerie de Custer et signèrent par cette "victoire" leur destruction à venir. Graig connaît et fréquente nombre des descendants de "Crasy horse"et pense que les réserves sont le microscome de l'Amérique. Il raconte celà dans des livres.
Graig est écrivain.
Jim est un vieux bonhomme de soixante-quinze ans. Déplumé et bougon comme un vautour, il zone dans le Montana, promène sa brioche, ses clops, sa tronche de Bukowski et ses idées noires dans la culotte d'une Amérique en perdition. Jim fait le jardin, caresse ses chiens, hurle comme un coyote et s'envoie des lampées de Jack Daniels qui lui donnent cet air de sharpey acnéen. Il parle des cow-boys, de la solitude qui régénère l'homme, des amours difficiles. C'est une vieille loco dans un champs de coton.
Jim est écrivain.
James Lee est un peu plus vieux. Sec comme un plan d'austérité, il travaille dur. Tôt le matin et tard dans la nuit, ne s'accordant que quelques heures dans la journée pour aller à la salle de sport, flatter l'échine de ses bourrins et panser les plaies de son privé préféré qui patauge sans cesse dans le bayou et les bordels de la Nouvelle-Orléans. Il habite Missoula, lieu historique de la guerre de sécession, parle des Nez-Percés et prétend que l'on peut se passer du gouvernement fédéral si l'on prend le temps de tremper ses petons dans la rivière et de jeter un oeil sur les Rocheuses.
James Lee est écrivain.
-,Ecoutez Monsieur le Juge. Franchement ce n'est pas si grave. Je suis moi aussi un vieux débris coincé dans ce pays étriqué par la crise et les braillements des spountz qui veulent le fauteuil. Tous ces cafards qui tournent autour de mon évier en me promettant de laisser un peu de bouffe sur les épluchures... Si bien sûr je mets mon bidule dans leur escarcelle. Si je m'électeurise dans le bon sens. 
Alors, Monsieur le Juge, quand dans ma lucarne un  type me parle de Calamity Jane et de ces zigotos qui scribouillent dans les grandes herbes, je ne peux que me réjouir. Ca me remet du baume dans la colonne comme un petit Côte de Provence devant une Margarita...
Je fais de mal à personne. Bien sûr, j'avoue, il y a longtemps que je les fréquente ces zozos. Mais pas plus que ceux qui soufflent dans le bignou, ceux qui tapent sur les tambours du jaaazz... Pas plus que les nègros qui en trois accords de mandoline vous mettent le blues à l'envers.
Moi aussi, j'aimerais être patriote plutôt que con (compatriote hi hi !), mais s'il vous plaît, laissez-moi ranger mes petites affaires comme je veux...
D'ailleurs, je ne suis même pas écrivain, c'est vous dire...



jeudi 23 février 2012

PAUSE

C'est là-bas.
Là où le silence donne le vertige. Là où les traces ne mènent nulle part.
Si tu clignes des yeux, tu verras quelques indiens Lakota qui zonent à la lisière des sapins comme des soubresauts dans ton imaginaire. 
Peut-être verras-tu aussi les montbéliardes et les frisonnes machouiller l'herbe à fromage dans une autre saison. 
Il faut garder le silence. Se contenter des chiens qui jappent. Sceller la boîte de Pandore dans laquelle bruissent toutes les affaires du monde.
Pour un instant seulement... Pour un instant... Se mettre sur "Pause".

mercredi 22 février 2012

ATTENTION

CHIEN GENTIL.

G. A. V.

Quand je vois la garde à vue de DSK,  je ne peux m'empêcher de penser à ce film de Claude Miller et d'imaginer Lino Ventura tournant autour du vieux bourreau des coeurs (?) tandis que Guy Marchand fait des cafés et lui met des beignes.

mardi 21 février 2012

EN CAMPAGNE

L'histoire commençait mal. Le candidat du Doigt n'avait obtenu que quatre signatures pour l'investiture.
Deux provenant de ses enfants illégitimes. Les deux autres obtenues sous la menace et le chantage - la découverte de morceaux de pneus bouillis dans le kebab de l'Attaturk avait facilité son parrainage -, et la menace de divulguer au monde entier que sa moustache n'était qu'une prothèse avait poussé monsieur Mamère à donner son assentiment.
Mais la confiance est mère de toutes les vertus et notre baudet se voyait déjà à la terrasse du Balto - le bar tabac au coin de la rue du Fou Chantant - énoncer d'une voix aussi collante qu'un poil de cul sur une savonnette son prochain gouvernement.
- Premier sinistre : Sain-Eloi. Parce qu'il n'est pas mort et qu'il....
- Super ministère du Couscous-boulette : Djamel. Parce qu'il est rigolo.
- Ministère de la recherche anatomique et des soins intimes : Clara Morgane parce qu'elle est trop... Hum...
- Ministère de l'Argent Facile : Mouloud. Parce qu'il vous fait les poches que vous avez sous les yeux.
- Ministère du Sans Foi ni Loi : Le curé de Camaret parce qu'il....
- Ministère des Vierges Effarouchées : Carla Sarkozy. Parce qu'elle le mérite bien. 
- Ministère des Sodomites Réunis : Christine Boutin. Parce qu'elle le mérite bien.
- Ministère des Affaires Etrangères ; L'Arabe du coin. Parce qu'il est étranger et qu'il fait des affaires.
- Ministère des Vieilles qui Emmerdent tout le Monde : Roberte. Pensionnaire du 3 Bis de la Maison de Retraite " Cafuitdanslescouches ". Parce qu'elle est a placé zoophilie au scrabble.
Et tous les autres... Les Miss Météo qui seraient au temps ce que les boulettes de viande sont pour mon chien.. Un vrai régal...
Les pronostiqueurs hippiques qu'on verrait galoper a Vincennes pendant que les canassons feraient des paris. - Moi, je vois bien le mec de Paris-Turf dans la troisième -
Les chroniqueurs politiques qu'on niquerait en buvant de la Kro.
Les arracheurs de dents forcés de dire la vérité.

(A suivre. Sauf intervention des forces de l'ordre)


CANDIDAT

Ouh... Le Candidat du Doigt est en campagne. Ca fait un bien fou !
Veautez pour Lui....

dimanche 19 février 2012

FEUX DE BROUSSAILLES

Ils ont failli mettre le feu à ma moustache. M'ont mis les nerfs en pelote, fait prendre des vessies pour des lanternes. Ils m'ont mis dans des trains et m'ont perdu dans la grande ville. M'ont expliqué le pourquoi du comment et marché sur mes plates-bandes. Ils m'ont privé de musique, de caillou et de vin. Fait fumer des cigarettes blondes dans des gares désertes. M'ont fait attendre mon tour. Mis la tête à l'envers. M'ont pris à rebrousse-poil et fait entendre des bruits que je ne connaissais pas. Ils m'ont envoyé à l'hôpital dans des taxis surchauffés. M'ont présenté à l'homme-médecine. L'homme en noir à la voix douce, aux longues mains de pianiste qui se croisent et se décroisent autour d'un stylo imaginaire sur le bureau d'acajou. Yeux vifs, cheveux neigeux. Long et sec. Visage marqué, plus proche de Laurent Terzieff que du docteur Freund. Un univers "schizanoïaque"*. Une image de camisole légère inscrite sur mon disque dur...
Mais je n'ai rien lâché.
Rien expliqué du froid des montagnes. Du chien qui s'allonge sur le lit en soupirant que la vie est trop dure.
Rien dit non plus de la Vouivre, des Gorges d'Orvaz. Du silence, de l'odeur du café et du piano qui s'étire quand le matin se lève.
Pas dévoilé cette tête de vieux bonhomme aux cheveux trop longs, aux joues gonflées par une rage dedans.
Les violettes qui couinent du fonds de leur cabas, les livres qui s'effeuillent et le tic-tac de l'horloge, il n'en sera pas fait mention non plus. 
Je ne me suis pas invité à leurs Noces Barbares* et suis rentré chez moi la broussaille intacte.
* Patrick Dewaere dans Série Noire.
* Yan Queffelec.

samedi 18 février 2012

vendredi 17 février 2012

lundi 13 février 2012

DIABLERIES

Le Diable qui s'attable
Et raconte ses fables
L'innommable
Insondable
Qui conte les grains
De sable
Aux Anges ingénus
Qui dérangent
L'Ange déchu.
Etre Ange
C'est Etrange.

samedi 11 février 2012

REPRISE DES HOSTILITES

Il arrive toujours ce fameux jour, où le grain de sable fait déborder le vase, où la goutte fait dérailler la machine - c'est comme vous voulez - Un vilain coup de vent qui secoue la maison pourtant bien rangée, ordonnée pour les années à venir. Lucky la Main Froide vous tord le coeur gentillement comme un huissier venu réclamer sa dette. Rien de bien méchant... Seulement une petite goutte acide qui vous taraude et vous met l'estomac au bord de la bouche.
Alors, il ne reste plus qu'a réouvrir la boite à soufflet. On voudrait écrire un texte doux et soyeux comme du poil de chat, traverser le chemin d'un pas débonnaire sans se soucier des ronces et des épines. On voudrait devenir une table en chêne qui sent bon la cire. Un silence monacal. Un poisson sans arêtes - mais n'est-ce pas les arêtes qui font tenir la chair -
Il nous faudra pourtant reprendre ces TER silencieux, ces bocaux chauds et humides qui serpentent au travers de paysages enneigés et vous emmènent vers la ville-hôpital noyé dans des fragrances incertaines - odeurs mêlées de shampoing, de plastique et de parfums bon marché - Emprunter des escaliers et des tapis roulants, plonger dans des cabas de bruit et de fureur où rien ne semble jamais s'arrêter. Eviter la machine à décerveler. Etre attentif au sens de la marche...
"Il ne se passe rien en Terre Adélie". Voilà que la machine s'emballe.
Voilà qu'il nous faudra être LA nous qui sommes de NULLE PART.


jeudi 9 février 2012

INTERLUDE

INTERRUPTION MOMENTANÉE DU BLOG.
DANS QUELQUES INSTANTS LA SUITE DE
NOTRE INTERRUPTION...

mercredi 8 février 2012

LES PT'ITS METIERS

Sont tous venus. Michel le cheminot, le Géant - deux mètre treize sous la toise, cent vingt kilos sur la bascule. Tino l'ancien merlan - le roi de la coupe au bol - qui a cédé sa boutique à un vendeur de jeux vidéos. Monsieur Jouvet, artiste de variété et la Jeanne de l'Impasse Florimont. Les Le Quesnoy et les Groseilles, l'ami Bidasse, la fée Clochette, les Vieux de la Vieille, les Copains d'abord. 
Sont tous venus. Fernand et la Femme du Boulanger, la Vache et le Prisonnier, les Pierres qui roulent et la Mama. La Fille du Père Noël et celle du Puisatier. Mimi Peau d'Chien et ses arsouilles, le Déserteur, Chéri Bibi et Rouletabille, les Visiteurs du Soir et les Orgues de Barbarie. On attend encore Julie Belles Pognes et le Soulier de Satin, la Mère Michelle, son matou, et le Père Lustucru. La Dame aux Camélias, les Quatre-vingt Chasseurs et la Grande Blonde qui s'ennuie toujours un peu. Rossinante piaffe dans un coin pendant que son Quichotte se bastonne avec les moulins. Bande de Bachi Bouzouks ! Vous m'avez compris, il est là aussi. Et tous les autres... Les vendeurs à la sauvette, les effeuilleuses à dix sous, les diseuses de bonne aventure et les louchebems des Halles. James-Harley nous a fait signe depuis l'Autre Monde où il soigne ses maladies chroniques... Monsieur Pantecruche a promis de passer entre deux mises en bière.
Aujourd'hui, c'est la Fête à Neu Neu. Lisette la Crevette est à la boucherie Marteau. Elle marchande une plâtrée de tripes - faites maison - pendant que Slimane prépare le couscous boulettes dans l'arrière boutique. Sont tous venus. Heureux comme des Qu'auraient avalé un clown, qui comme Ulysse auraient fait un beau voyage. Tous les "T'as mal ou ?" descendus de l'autobus. Casse-croute et pause pipi. On soulage les prostates, on se redresse la colonne en parlant du prochain voyage...
Ils prennent leur temps les sapajous. Comptent pas les heures de présence. Jamais plus, ils ne pointeront nulle part. Z'ont l'avenir devant eux ces vauriens. Z'ont les balloches en partance, des perruques en peau de fesse, la couenne qui s'effiloche et des analyses de nouveau-nés. Vous dire comment ils ignorent les soubresauts du grand huit. La queue du Mickey qu'il faut tirer sans cesse, c'est plus leur truc...
Faut dire qu'ils ont un sacré bon métier. Retraités.

mardi 7 février 2012

lundi 6 février 2012

dimanche 5 février 2012

ENGELURES

- La voix glacée de Nico ou celle grincante de Mademoiselle Moreau. Insupportable.
- La tronche de fesse de Marine ( pardon pour les fesses qu'au demeurant j'adore filouter dans le métro encombré de ma vie). Intenable.
- La gueule en biais de Bachar et les "révolutions arabes" qui s'enturbannent. Insoutenable.
- Les faces de cake dans les débats télévisés et leurs yeux moisis par tant de promesses. Intélochable.
- Mon rosé oublié sur le balcon qui a gelé. Depuis, je mets des glaçons au pinard dans mon pastis. Imbuvable.

MAIS

- Gram Parsons qui couine avec Emmylou dans l'électrophone.
- Une moustache en tablier de sapeur et une petite phrase "On ne meurt jamais, on s'éloigne un tout petit peu".
- Un minus clebbard qui se les gèle dans le parc.
- Le portos du coin qui s'essaye à Verchuren.
- Les risettes des moutards dans la boite à soufflet ( Malin le harcèlement ! ).
- Mon vieux pote de là-bas qui m'envoie une pensée.

CA SENT LE PRINTEMPS ! JE VOUS LE DIS !
CA SENT LE PRINTEMPS !




samedi 4 février 2012

THE SHOW GOES ON

Il peut arriver que des individus isolés, inadaptés, solitaires, morbidement accrochés à leur enfance et repliés sur eux-mêmes, cultivant un goût plus ou moins conscient pour une certaine forme d'échec, parviennent, en s'abandonnant à une obsession en apparence inutile, à arracher et à mettre au jour une parcelle de réalité encore inconnue.
NATHALIE SARRAUTE.

- Moi, je n'aime pas trop le chantage au réel.
Mon frigidaire vide se remplit d'absolu. 
Si mon coeur battait, quelles guerres gagnerait-il...

vendredi 3 février 2012

jeudi 2 février 2012

LES PT'ITS METIERS

- Bon, votre dossier est complet, c'est déjà ça. Mais je vois à la rubrique "emploi souhaité"- Ecriveur de chanson - C'est quoi ce truc ? Un nouveau job ? Passque moi, je suis fatigué de tous ces nouveaux pt'its métiers. Hier, j'avais un "Dégouteur de moule", pas gagné comme spécialité ! J'me suis renseigné, c'est dans la branche des Tripailleurs d'huitres et des Encorneurs de bulots... J'étais déjà bien content d'avoir placé un Coupeur de cheveux en quatre chez Collect"if, un Z'avez l'heure siouplait chez ChroNo'Future, mais vous... Faut comprendre, moi, j'ai des listes... Je rentre tout dans la bécane et banco, c'est parti pour la grande foire d'empoigne, la course aux sacs, le pressage de citron. Vous m'auriez demandé un secteur porteur comme celui des Tontons Flingueurs, des Semeurs d'embrouilles, Fouteurs de merde et Croqueurs d'éconocroques, j'aurais pas hésité... Mais Ecriveur de chansons... C'est artisanal comme machin... Out Mode complet. J'pourrais vous mettre dans la catégorie des Coureurs après le temps qui passe, mais, j'ai des doutes sur vos capacités... Z'êtes pas Porteur de virus ou Facteur à risque par hasard ? Ah ! Crouneur ça vous branche... Mais c'est bouché de ce côté-là aussi. Pas de bol Anatole. Oteur-Composeur à la rigueur... Sinon j'ai un bon deal pour vous. Un CDD peinard. Une mémeurt pas tout de suite qui cherche un Sacerd'os à moelle. Bien rémunéré le temps de la mise en bouche et la certitude de finir en Pot-au-Feu...
Chouette non ?
NDL : Si on peut plus rigoler, autant de taper tout Jean Dutour en braille.

mercredi 1 février 2012

SIX ANS POUR TE REPONDRE

Maman, faut se remettre en route
Oublier les tourments, les doutes
Maman, j'ai vu de la lumière
Dans la maison de la sorcière.
Maman, je sais pas comment dire
Moi, tu vois je n'ai qu'un sourire
Pour faire sortir le loup du bois
Et repartir d'un bon pas.
Maman, j'ai semé des cailloux
Des ailes d'ange et des froufrous
Des lapins blancs jamais à l'heure
Dame de pique et roi de coeur.
Maman, je cours sur les chemins
Avec mon épée à la main
Je cours dans le vent et je ris
Parce que j'ai six ans aujourd'hui.

 H                                                                                                           U                              ...