lundi 31 août 2015

L'INTEGRALE ( 7 )

LA MORT
Que jamais la mort ne m'emporte / De l'autre côté du rasoir
Que jamais elle n'ouvre la porte /  Et me balance dans le couloir.
Qu'elle fasse de moi en quelque sorte / Un éternel promeneur
Un découvreur, une âme forte / La fine fleur que l'on déporte.
Je laisse volontiers mes amours / Qui ne m'auront servi à rien
Qu'a faire des tours et des contours / Autour des miettes du festin.
Je laisse volontiers tous les jours / Les joies, les peurs et les chagrins
Pour dire à la mort sans détour /
Qu'elle m'oublie, qu'elle ne sert à rien...
Que jamais la mort ne s'avise / A venir me tirer les pattes
Me faire enfiler sa chemise / Me jouer un coup de Jarnac.
Qu'elle fasse de moi un bateau ivre / Un piaf, un oiseau migrateur
Un animal qui pense qu'a vivre / Sans jamais se soucier des heures.
Je laisse volontiers mes amours / Qui ne m'auront servi à rien
Et rangées au fond de la cour / Mes vieilles illusions de marin.
Je laisse volontiers ces balourds / Qui furent tous mes frères humains
Pour dire à la mort sans détour /
Qu'elle m'oublie, qu'elle ne sert à rien...

dimanche 30 août 2015

L'INTEGRALE ( 6 )

URGENCES ( 2 )
Le gars du bar * a posé un verre gratis et quelques applaudissements discrets offerts par le groupe de menhirs qui stationnait au bout du comptoir pendant que le petzouille ramassait ses abattis et que  des infirmiers poilus et débonnaires ( z'avez remarqué tous les médecins sont poilus et débonnaires ! ) essuyaient le raisinné sur son skaï façon Vince Taylor après un concert à l'Elysée-Montmartre... J'ai remercié d'un coup de menton et avalé le godet cul-sec histoire de faire retomber l'adré qui me sirotait la cervelle... Je ne comprenais toujours pas pourquoi chacune de mes sorties se soldaient par une partie de baston. Que j'échoue dans un bouge de la basse-ville ou que je prenne le soleil peinard sur un transat du Grand Hôtel où j'avais mes entrées, y'avait toujours un teigneux pour me chercher des noises... En prison, Milo, un ancien de la castagne, un dur qu'avait trempé ses paluches dans la poudre avant de finir condamné bêtement, comme un mari jaloux, pour une histoire de cul... Ironie du sort pour un type qui avait son portrait dans tous les commissariats du pays - m'avait parlé d'une espèce de malédiction que je traînais par-devers moi, comme si un vilain korbac picorait sur mon épaule et attirait sur moi la vindicte populaire et les emmerdements en tout genre...  Rien que mon pedigree,  Ignace Perfide,  suffisait à mettre le feu aux fesses des alouettes du coin, me compliquait la vie et coloriait de bleus et de bosses les imprudents du kartier...
Un vieux de Mathusalem s'est approché doucement de moi les bras levés, comme pour éviter la prochaine taloche. Devait penser que j'étais inflammable l'ancêtre ! Il avait mauvaise mine. La tête d'un haricot vert en fin de saison recouverte d'une barbe façon Billy Gibbons et une patte qui dansait la gigue à chaque pas... Il bancrochait, branquillait le long du comptoir, tout proche de la désintégration... Un vieux quoi...
- Mon gars, on m'appelle " Le Verdoyant " rapport à mon galure vert bouteille qu'il m'a dit... J'ai mes entrées dans tous les culs de basse-fosse de cette satanée ville et je te prédis un avenir en forme de confettis si tu changes pas vite fait de crèmerie... Ces gars vont revenir et te la jouer Sergio Léone... C'est pas des tendres...
Moi la tendresse.... Ça faisait un moment que je lui avais pas serré la paluche... Alors...
* En français dans le texte.

samedi 29 août 2015

L'INTEGRALE ( 5 )

PROCHAIN ARRÊT ( SO WHAT )
... /...  .../...  .../...  Je bouge...  Léger froissement des extrémités au fond des draps... D'abord les orteils tordus puis la remontée vers les genoux, la traversée de l'aine, les ronds-points, les sens giratoires qui conduisent jusqu'au bout des doigts qui tapotent l'intro de So What sur les bords de ma boite à musique... Je pousse un pan de montagne qui m'obstruait la vue, ouvre les volets et aère l'intérieur de la cambuse... J'imagine qu'un matou viendra se bouler au pied du lit et que la blondasse entr'aperçue hier sur le quai étirera ses longs tentacules aux ongles carmin, se demandant pourquoi sa tignasse d'Ophélie repose sur l'oreiller d'un inconnu... Je pointe ma longue-vue et regarde ma blonde qui prend un café à la résidence Bel Air... Le mascara bovin du réveil posé sur les draps de soie, regrettant déjà ce long voyage puisque Bob était absent... Elle allume la tsf-musique et Miles souffle So What dans son bignou... Elle sourit en pensant que dans son cas, la B.O " d'Ascenceur pour l'Echafaud " eut été plus appropriée... Et ce vieux bonhomme qui la matait depuis l'autre quai...
Un jour ma mère est partie vers des pavillons de retraite n'emportant avec elle qu'une douleur silencieuse et une petite valise brune qu'une grosse dame en blanc me restituerait à sa mort avec une montagne de reproches pour ma désinvolture filiale, ma dégaine de Marlowe et mon haleine de vigneron... C'est elle qui désormais m'accompagne dans tous mes voyages ( Précisons : Pas la grosse dame, la valise... ). J'y entasse pêle-mêle le nécessaire vital pour des séjours très courts, des sauts de puce qui me font toujours regretter le pays d'où je viens... Pas besoin de ces valises à roulettes qui emmerdent tout le monde à l'entrée des wagons ou des sacs à dos qui vous font vivre entouré de bossus qui ne maintiennent leur équilibre qu'en vous poussant du coude ou en s'appuyant sur vous en vous prenant pour un porte-manteaux...
Quelques slips, chaussettes, frous-frous bon marché... Des carnets, des pages de livres dépareillés, et bien sûr pour corser l'aventure, le colt quarante-cinq et le kilo de cocaïne planqués dans le double-fond de la valoche... Les Civils qui rôdent, des femmes fatales qui bousculent le portillon, jacassent dans leur portable ( je sais qu'elles me dénoncent aux chaussures à clous ! ), des sinistres qui bavent un peu en lisant les cours de bourse et ma pomme toujours inquiète de la prochaine destination - Surtout descendre au prochain arrêt -.
- Dis donc ! Tu peux bouger un peu ton prose ! C'est qu'j'ai du repassage en r'tard avec tes bêtises ! a gueulé Madame Bobinneau... Le jour faisait la nique à l'obscur... Me suis promis d'écouter le Grand Nègre avant les informations et la fin du monde...  J'étais bien de nouveau chez moi...

lundi 24 août 2015

L'INTEGRALE ( 4 )

INTERRUPTION MOMENTANÉE DE L'INTÉGRALE.
- Vous descendez au prochain arrêt. La prochaine destination vous sera communiquée par voie électronique, la mer étant encombrée de trop de messages-bouteilles laissés sans réponse.
- Nous rappelons aux voyageurs que tout bagage oublié sur le quai sera détruit. Les restes du défunt sont à réclamer à l'accueil muni d'une carte d'identité valide ( Je l'ai pas soupire Suzanne, elle est restée dans la valise... ).
- Les vieillards sont priés de se diriger vers la consigne où les service sanitaires prendront en charge les trous de mémoire et les poches-pipi.
- Aucune réclamation ne sera admise quant au confort des passagers en transhumance... Ils causent déjà assez de soucis à la Direction et aux Services de la Protection de l'Errance...

L'INTEGRALE ( 3 )

Hé ! Hé ! Ça ricane dans les chaumières... Ça jacasse dans les pissotières, et la ruche est en émoi. Le lecteur incrédule se dit que les souvenirs enorgueillissent ceux qui n'ont plus d'avenir... Qu'il va devoir encore supporter les raconteries, les souvenances dun Oteur qui va le tanner avec une saga familiale, l'ombre immense du père, les locomotives à vapeur et l'odeur du foin dans les greniers de son enfance... Le lecteur dubitatif se fiche du relent des vespasiennes du faubourg et du cinéma Rex qui passait des péplums avant d'être transformé en bonbonnière pour films classés X...  Ces lieux un peu louches où des hommes fébriles se donnaient des rendez-vous énigmatiques... Aujourd'hui, il joue à touche pipi avec ses écrans, empile des likes, des tweets, voyage gratis dans les ruelles de Singapour, s'inscrit sur des forums qui n'ont plus rien de romain et se demande ce qu'il est advenu d'Ignace Perfide le juilletiste engagé qui avait fracassé un mastard à la terrasse de la Paillotte de la Plage...
J'ai dix ans. J'aligne des soldats de plomb sur le carreaux de la nappe plastoc en faisant des bruits avec ma bouche quand le canon tonne et que la cavalerie lance une offensive contre la boite d'allumettes format familiale... Je crois encore que les enfants naissent par hasard et j'ai très peur de Nénesse le copain de papa qui a une tête d'ogre et des mains qu'il promène dans mes cheveux en brosse...
Nous apprendrons plus tard que le sinistre est tombé sous les coups de surin d'un compagnon d'infortune, rendu jaloux par sa fréquentation assidue des latrines publiques...
Mais c'est déjà une autre istoire...

samedi 22 août 2015

L'INTEGRALE... ( 2 )

La belle avait raison. Ce matin, ayant regagné le port sans encombres si ce n'est quelques moucherons qui volettent sur le gaillard d'avant, je prends conscience du désastre qui s'annonce... Les rodomontades de Suzanne - Elle est dans mes petits papiers, je vous en parlerai un jour -, les bouteilles de sueur, de larmes minérales... La transgoutation ( transmutation ! ) infernale, les râles et les nervouzes toutes  gazéifiées à la Source qu'il me faudra verser... Le vol noir des corbeaux des partisans ou le crin crin du zigoto qui joue dans le kiosque les jours où tous les chats sont gris... La salope, la vilaine, la camarde, la faucheuse, la méduse...  La dernière à venir poser son haleine de serpent sur mes petits matins blêmes... Celle qui va traire mon jus de vie, ma soif  de cinoche,  mon goût pour le Paris-Brest et les danseuses à Degas... Me faire un croche-patte d'autobus, une panne de secteur, un coup de trafalgar, une chute de cheval et m'envoyer aux pâquerettes réjouir les veaux là où l'herbe est plus verte... Je sais tout ça. Ca me vient comme une bouffée d'air con, une envie de barbe à papa, une barbiche de centenaire, un pompon de marin... C'est foutrement tentant de mêler le sucré à l'amère, le sang et l'élixir de jouvence, l'été indien et la morte-saison...  Comme sucer un sorbet de dynamite... Dans le fond des abysses brillent de drôles de lumières disait un poète anonyme durant sa vie et inconnu après sa mort... Mais il faut bien un jour l'autre, tirer le fil, défaire la pelote...
Ce matin, je trempe ma tartine. Je tire des plans, fait des comptes, des géométries barbares...  Inventorie les instruments... Le piolet pour la glace, la scie musicale, indispensable pour la romance, le flingot pour l'action... Le café et les amphés dans le sac de voyage, la bignole dans l'escalier, le fauteuil de Monsieur Pierre... Un peu de poivre des îles qui relèvera le patacaisse... Le grand saut par-dessus la Madone qui prie dans un monde sans piété ( sans pitié... ) et mon bouillon d'onze heures qui refroidit sur la toile cirée de la cuisine... Tout pourrait commencer dans ce gourbi vert pisseux qui sent la mauvaise graisse et les années cinquante...
A suivre.




vendredi 21 août 2015

L'INTEGRALE...

Un soir que j'étais saoul, coincé entre deux cigarettes, la moitié enseveli sous un monceau de vieilles idées des années soixante-dix, essayant malgré tout de faire bonne figure et de garder le cap, les yeux sur la ligne bleue des Vosges et sur les Golfes Clairs du Poète, je me suis promis de porter à l'écran une istoire sans H ( pour faire chier l'éducation nationale ), une longue litanie ( qui ne serait sûrement qu'un blabla du pleunichard patenté que je suis ), un conte sans bergère et sans particule...  Juré aussi de faire le tour de pâté de maison au petit trot ( pour faire fondre les graisses impies ), d'acheminer la galette et le pt'it pot de beurre dans les meilleurs délais ( qui amusent tant les mouflets ) et de porter par méchanceté pure l'estocade fatale à la botte du Chevalier de Lagardère ( Riton de son prénom ) manière de lui remettre sa bosse à l'endroit...
Suzanne mon altière ego m'a souhaité " Bon vent ! La paille au cul et le feu devant ! "une façon comme une autre de me signifier qu'écrire n'était pas un boulot pour un malfaisant comme moi, que la seule lubie que j'avais menée à bien avait été de me faire passer pour un enfant de choeur et siroter le vin de messe dont, je tiens à le dire, la qualité est bien surfaite...
Bourrique ! a blasphémé la marâtre en me secouant comme une tapette à mouches... Tu ne vois pas que ta chaloupe dérive, que ton âne recule et que ton percepteur te guette !!!!! N'est pas histrion qui veut ! Trois phrases d'affiler... Ça se mérite... Promesses d'ivrogne ! Cacophonie de baltringue ! Turlututu... Tu nous escaguasse le spountz... J'en ai l'intimité qui tremble dans ma culotte fendue devant tant de veuleries.... La crête qui pousse et mes tétons de vingt ans qui me reviennent...
J'avais à peine trouvé l'intro que déjà le jour se levait avec son nez plein de pluie d'automne, son air louche au coin de la bouche et l'idée qu'il me faudrait un jour mettre de l'eau dans mon vin...
A suivre.

lundi 17 août 2015

AUTOPSIE DU ZOO ( 31 )
T'aurais pu enlever le balai à chiotte !
Suzanne Bobinneau.

dimanche 16 août 2015

MISE AU POING

DANS LA GUEULE.
" S'pèce de connard ! Enfant de poivrot ! Restant de pipi ! Remueur de bouse ! "
Ben oui... Ça devait arriver... C'est le maire du bled, furibard comme ma pomme quand pour la dix millième fois on diffuse les " Visiteurs " et que Suzanne aura des Okayyyyy dans la tronche toute la journée.. Me coince au sortir de l'épicerie que mes croissants tout chauds en sont tout refroidis... Il a la bave mauvaise le bougre...
" Dis l'enflure ! T'étais même pas à la kermesse ! On l'a pas vu ta sale tronche de bidet au chamboul tout et à la pèche aux petits canards qu'ont bien plus aux enfants de migrants et aux voleurs de poule du coin... On t'as pas vu guincher à la fête à Noeunoeud... Et raconter partout que je mouille la chaloupe en fin de journée et que je bouffe des tartines de nivéa pour ménopausée... T'es louf ou quoi... Mes ratiches elles sont impec, d'ailleurs je les lave jamais..."
Derrière lui, Marie Sol bougonne qu'elle va montrer ma " Lettre Ouverte " au Président et que les services compétents sont à mes trousses... Même mes klebbards adorés rouspètent et montrent des crocs qu'on avait pas vu depuis la dernière chasse aux romanos...
J'ai beau leur expliquer que tout ça c'est faussetées et compagnie... Qu'y faut bien que je m'amuse un peu tout seul dans le clocher,  que j'use le tapis jusqu'à la trame avant de passer... Et que quand je pense à Fernande...* Rien à faire, les enragés veulent un rectificatif, un amendement devant le Conseil rajoute 
St Marie... Une double ration de krokettes gueule Patapouf qu'en profite pour zapper son régime... Même les poulettes d'habitude si guillerettes autour de leurs frites dorées me promettent de me voler dans les plumes...
" Tu fais une mise au poing, sinon je te le mets dans la gueule mon poing... Te fais bouffer mon écharpe tricolore et toutes les archives de la Mairie depuis les années quarante ( années fastes puisqu'elles virent la naissance du pt'it Lennon ! ).
Là-dessus, il m'envoie une mandale qui claque comme un porte au théâtre de Monsieur Feydeau ( Je sais faut oser ! ) et fait rigoler mon dentiste...
Promis, demain, j'arrête...
AU REVOIR AUSSI !
Anne-Aymone. 1981.
* Qui vous savez...

samedi 15 août 2015

COPINAGE **

DU MATIN.
" Do not go gentle into that good night, " * a dit le poête. Révolte-toi contre ton destin et proteste jusqu'aux portes de la mort. Et ne crois pas non plus au mensonge selon lequel les gens biens meurent dans leur lit. Un lit de mort est souillé de phlegmon, d'urine, de fèces, et du pus qui coule des plaies. Doc Holliday crachait ses poumons entre les mains d'une nonne, ses armes suspendues dans un placard. La dernière chose qu'il vit, ce fut un plateau du Colorado balayé par le vent, tel un paysage lunaire. Je doute qu'il ait recommandé son destin à quiconque.
*  " N'entre pas sans résistance dans cette douce nuit "
Dylan Thomas, 1951.
** James Lee Burke
     Swan Peak.
    1) J'ai donc laissé l'aspi de côté, les poulettes attendront... Remis mes bonnes résolutions aux bons soins de la Madone dont paraît-il c'est la fête aujourd'hui pour reprendre quelques pages des vieux durs à cuire... Voilà une des choses qui m'intéressent, m'interlopent jusqu'au croupion et me font oublier la tarte dans le four...
      2) Ici du bled où je vous parle ( d'où je vous écris ! ) la fête à Mémère c'est avant-tout deux trucs importants. La kermesse du village autour de la baraque à frites, les côtelettes kramées et monsieur le maire qui trinque avec tous les ramasse-miettes du coin, qu'il en oublie de faire sa prière et rentre le soir tout chamboulé,  confond la crème de nuit de madame avec son dentifrice, ce qui, vous en conviendrez vous donne une haleine de phoque. La seconde préoccupation qui fait oublier la procession, c'est qu'on sait que demain faudra ramasser les derniers fayots passeque les petites gelées sont pas loin et comme on donne plus de cochon aux chiards de la cantine faudra assurer la bouffe...
        3) Plus de tabac. Les caravanes cul  à cul sur la totoroute de la rentrée. Massacre en Syrie. Aznavour et Bob Dylan chantent toujours ( Cherchez l'erreur !) ). Faut que je pense à vous raconter l'histoire du paquet de Gitanes posé à côté de Montand quand il écrit une lettre à sa belle. ( Garçon. Claude Sautet. ). Je sais ça n'intéresse personne...
              4) Le Bon Dieu et son équipe ont payé un pot à la Sainte Marie Vierge de tout soupçon... Ce fut une franche rigolade dans le paddock...
AU REVOIR ! Vge. 1981.



vendredi 14 août 2015

EN ATTENDANT

QUE ÇA SÈCHE..
Comme elle dit Suzanne " Tu peux pas vivre comme un goupil qui mate les poulettes et qui voit même pas le con, que le portique est grand ouvert... Que s'il était moins distrait, moins trouillu, moins bêta, il se ferait une overdose de cuissots, un salmis d'ailes, une partie de manivelle pire que nos députés quand ils s'engueulent dans le poulailler... Que si tu t'intéresses à personne, personne ne s'intéressera à toi... Logique non... Tu fais le malin avec tes conneries comme un employé de la DDE appuyé sur le camion, mais je vais te dire mon pt'it pote ( hé oui, la gredine m'appelle comme ça ! ), même mon garagiste a plus de trucs à raconter que toi... "
Ella ( Fitzgerald )* raison la bougresse... Donc, ce matin, pétri de bonnes résolutions, chaud comme une miche, j'ai mis le klavier et les guitares au clou, rangé mon Alexandre-Benoît et mon Jean dans le placard, jeté quand même un oeil à la météo et aux pronostics hippiques ( on n'est jamais trop prudent ! ) et d'un coup, d'un seul... Comme l'autre qui lui fendit la gueule... J'ai attrapé balai, serpi et produit magique qui donne un coup de jeune à la pelouse que je piétine journellement... Arrivé sous la table, j'avais déjà mal au dos et envie d'un clop, mais j'ai insisté... Je te jure... T'aurais dit cette bonne Suzanne quand on reçoit " du monde " ou les " cousins de Paris " et qu'elle astique le lavabo ( ou personne ne va jamais ! ) et le pt'tit coin ( Ou après deux bouchées de chili tout le monde se précipite ! ). Vous dire que j'ai trouvé de la bave d'escargot sous l'armoire serait exagéré, mais n'empêche... La montre de ma première comm, les manuscrits de la mer morte, les camélias de la dame et les félicitations du jury et ben... Mes aïeux, au premier coup de torchon, j'ai tout retrouvé... J'ai mis le bazar dans ma pelle à chenil en me disant qu'a la prochaine campagne, je rangerais tout ça... Comme quoi, un coup de brillantine ça vous requinque les douilles à Tino... ( Voir Rossi ).
Demain promis, j'empoigne l'aspi, rentre dans la poulaille et me fait une orgie de plumes...
Gallinacé prend garde à toi ! que je me dis EN ATTENTANT QUE ÇA SÈCHE...
* C'est pas bien ça ! NDLR.

mercredi 12 août 2015

AUJOURD'HUI

R..............A...............D...............

R.................................A.....................D.............

R...............A...............D....................

RIEN...........................A......................DIRE.........

mardi 11 août 2015

PEDIBUS-JAMBUS

Je sais... C'est le genre de vision outrageante, dérangeante pour les cinq sens ( voir Camille )... Limite pornographique... Pas digne de figurer dans cet opus où la bienséance cotoie journellement une moralité à toute épreuve... Mais que voulez-vous ce matin votre Oteur favori ( Prix d'Honneur au concours de fumeur de pipe de St-Frusquin, adhérent à la Con-frèrerie des bouffeurs de Saucisses du Pays, rappelons-le aux lecteurs immatures ) n'avait pas le pied marin... Il a bien essayé de propulser le peton dans diverses parties anatomiques de cuculs qui le méritaient bien, d'entamer une partie de jambe en l'air, mais les effets secondaires d'un tilleul-menthe pris tard dans la soirée, à l'heure où la télé est cryptée et les amants fatigués, ont eu raison de ses bonnes résolutions...
Alors, fainéant comme un morceau de lard dans une soupe de pois cassés ( Je sais, la métafaure ( voir Félix ) est osée, ( les parenthèses nombreuses ), mais j'avais pas de velouté sous la main ! ) l'Oteur vous offre donc ce matin : Deux pieds pour le prix d'un... Vous noterez passeque vous n'êtes pas benêts que celui de la table reste dans l'ombre... C'est tout... Et c'est cadeau...
P.S. On m'annonce que Monsieur Bolloré n'a pas apprécié cette chronique. Il compte la censurer comme nos Guignols bien aimés...

lundi 10 août 2015

LETTRE OUVERTE

Tiens ! Je vais te dire... Le tabac c'est comme le PQ ou les sacs poubelle... Faut toujours avoir un peu d'avance... Sinon, tu te torches avec les doigts et tu sais plus quoi faire des couennes de jambon ou des restes de chipos que t'as pas pu finir tellement c'est dégueu... Pourquoi je te dis ça ? Peut-être passeque mon dealer fait le beau dans sa bouée-caneton sur la grande bleue et qu'il faut que je cavale dans toute la contrée pour trouver les clous de cercueil qui donnent du baume aux éponges... Tu parles d'une expédition... Déjà que j'ai le soufflet qui s'enraye à chaque pas, qu'il me faudrait un sherpa pour monter les courses et qu'une drôle de symphonie me sort des bronches quand le corps s'égare au fond des draps..
Je vois bien Sainte Marie Sol ( Doré ricane le pt'it Julien derrière sa banane et ses chansons en plastoc ) que tu fronces les sourcils pire que Suzanne quand je découvre où elle a planqué le pinard, mais que veux-tu... Je suis toxico, addict et, ce qui n'arrange pas mes affaires,  sexuellement transmissible... J'y peux rien...  Toi, t'es bien accro aux jupes ( ou robes ! ) en forme de parachute, qu'on dirait que t'as des guibolles de héron et le derche en montgolfière... Je viens pas te taper sur la cafetière en te disant que c'est pas raisonnable pour ta santé et que tu coûtes un bras aux tailleurs et autres petites mains qui turbinent pour deux pesos dans les arrières-cours de Bombay... Alors !
Et pis... C'est pas clair ton histoire... Tu sais bien que c'est les pauvres, les sans-taf, les parias comme ils disent à Valeurs Actuelles qui clopent, qui bibinent et font des enfants moches... Quant t'as plus d'alternative que la Roue de la Fortune, moi je dis, que c'est normal que t'aies des tendances suicidaires...  Alors faudrait pt'être balayer devant les écuries des loobies plutôt que taper dans le larfeuille des junkies...( Ca sert à rien on le sait ! )... Je sais bien aussi que face à Ronald Malboro t'as aucune chance... Que tu dois pas être une mauvaise femme au fond ( sauf pour les sapes ! ) et que l'hydratation des pt'its vieux est plus importante  que Mézigue quand il ronchonne...
Je finirais bien aussi par te dire que depuis le temps que je cotise pour peau de balle - Ceux qui me connaisse savent que je vais moins chez le toubib que chez le merlan c'est tout dire... - j'espère bien que dans quelques siècles, quand je fredonnerai les chansons de Michel Fugain, on me chouchoutera... On me cachetonera des machins qui font voir la vie en rose et les nibards de Lisette comme y'a vingt ans, que j'aurai un déambulateur électrique aux frais de la princesse ( qu'est d'ailleurs plus si fraîche que ça vu les grosses chaleurs ) et qu'on mettra du RDP* dans ma perf...
Promis, demain je te branche sur les pt'ites pilules bleues qui sont pas en vente libre dans les monoprix et sur les costards St-Laurent qui sont quand même plus seyants que tes froufrous....
* Rosé de Provence.
PS : Si tu pars en vacance, viens pas chez moi... C'est un vrai nid de pouille...

dimanche 9 août 2015

PARANO

Tiens.. Mais ne serait-ce pas cette bonne vieille trouille que j'aperçois là-bas ? Cette kamarade qu'en finit pas de défiler et vous prend par surprise quand vous touillez votre café à la terrasse du Panier Fleuri et QUE VOUS DEVRIEZ ÊTRE PEINARD comme un morceau de sucre dans un verre de kirsch... Sans prévenir, cette malotrue vous tord les tripes, vous invite dans les chiottes publiques parce que l'avenir vous apparaît dans toute sa splendeur... Et le passé qui vous prend par derrière... Vieux sodomite qui avoine votre calendrier... Et le présent qui soudain s'affole, valse à l'envers... Un tourbillon de feuilles mortes, un vol de piafs que les chapeaux à plumes mettent en joue...  Ça gratte et ça démange comme un tricot de vieille...  L'impression d'avoir une fourmilière dans le fion... Plus une minute à perdre... Le temps de finir ta bière et tu te retrouves dedans ( J'en suis pas très fier de celle-là ! )... Ah ! L'épouvante... Les chocottes... La bloblotte qui vous prend que vous en perdez votre bon sens et le goût des rillettes du Mans...
Pam ! Pam ! Pam ! C'est quoi çà bordel !
Rien du tout gros bêta... Rien qu'une mopette qui pétarade...
Journal Confus le 26 Mars 2013. 16H30.


vendredi 7 août 2015

BANDE-ANNONCE

Le voilà... Il revient... L'Abominable Homme des Beiges... Des couleurs floues et des manèges... Qui tournent... Qui tournent... 
Le voilà... Il revient... Pire que vous l'avez connu...
L'horrible... L'Abomiffreux....
Il remet sa carcasse en route... Vous entendez ses osselets qui roulent, et déjà vos cheveux se dressent...
BIENTÔT SUR VOS ECRANS...

lundi 3 août 2015

URGENCES...

J'ai toujours pensé qu'ouvrir sa bouche n'importe comment était le moyen le plus sûr et le plus efficace pour s'attirer des emmerdes... Y'a guère plus qu'à la boulange ou chez le boucher que je joue du clapet sinon je me gaffe... J'ai même enseigné le " bonjour-bonsoir " à ma bignole qu'avait toujours tendance à me déballer son panier de navets quand je sortais ma poubelle... Pas plus que ça... Sinon tu restes planté sur ton bout de trottoir pire que Nina la Gagneuse à écouter les nouvelles-potins-ragots débités en tranches qui sont même pas Napolitaines et tu perds un temps précieux... Pas comme le gros lard, en face de moi qui lui, ne devait pas le compter son temps... Ça faisait un moment qu'il balançait des vannes sur mon catogan, qu'il rameutait tout le bistrot, prenant à témoin les gonzes café-calva alignés comme des allumettes le long du zingue que si mon coiffeur était en prison, il pouvait me faire une coupe razibus qui me vaudrait de valoir deux sous de plus... Je comprenais pas trop " l'objet de son courroux " ( expression employée couramment dans les couloirs de l'Assemblée ! ) pour ma pomme vu que j'avais pas rayé sa bagnole ni baisé sa soeur...
Du coup, tous les regards étaient plantés sur moi, comme si j'avais maquillé ma déclaration d'impôts... J'aime pas trop qu'on me dissèque... Je laisse çà au temps qui passe ou au légiste en cas de mort violente, mais je sentais la bouillabaisse tourner à l'aigre, j'en avais des bouts de rascasse qui me montaient à la gorge... J'ai fini une vieille chronique de Bernard Maris d'avant les évènements en cherchant pourquoi ce gugus me cherchait des poux dans la paille... Devait penser que lever de la fonte et avoir des biceps comme des pneus de tracteur lui conférait l'immunité totale ce con...
J'ai pensé à Raymond... A la salle de boxe quand le vieux coach me serinait avec ses coups au plexus avant d'entamer la danse du scalp et Machin s'est retroussé comme une chaussette quand il a pris un tgv dans la sous-ventrière... Il a fait l'étonné un moment avant de partir aux pâquerettes, même pas eu le réflexe d'éviter le coup de saton dans les gencives... C'était bien la peine de rouler des mécas pour finir aux urgences recousu par une infirmière hargneuse qui se plaignait du manque de personnel et d'autres trucs qui lui pourrissaient la vie..
P.S Faut que j'arrête de bouquiner avant de m'endormir... Ca me fout des rêves bizarres... NDLO.

dimanche 2 août 2015

PATAPOUF...

Après une telle journée, on avait bien droit à un peu de repos... Rastaquouère le vieux matou avait décidé que le canapé du salon ferait l'affaire pour le bivouac... Endroit insalubre s'il en est, mais en campagne tu choisis pas... Et puis, ça nous changeait des paillasses pleines de vermine, des ronces, des cailloux et des parkings où l'on cherchait toujours à nous abandonner en cette période estivale...  Le greffier s'est mis en boule en disant qu'il garderait un oeil bien ouvert sur le prochain représentant de commerce qui passerait... Qu'il sonnerait l'alerte à la moindre colonie de fourmis, de mouches et autres suppôts de Boutin qui venaient chaque jour faire chier les patrons parce qu'ils vivaient dans le péché...
On avait cavalé toute la sainte journée après une armada de mulots des champs, un facteur porteur de mauvaises nouvelles et un voisin hargneux qui nous avait jeté des cailloux même que Gros Sac avait prédit qu'un jour on prendrait un coup de chevrotine derrière les oreilles et que là, il serait temps de sonner la retraite... 
Louloute, ronchonne comme l'Adjudant-trompette du 12e Dragon* avait rétorqué qu'il était pas né celui qui l'empêcherait de pisser où elle voulait et que courser les moutons faisait partie de son ADN... Fallait pas lui chercher des noises en fin de journée à la cabote sinon elle jouait facile des ratiches...
Finalement, Madame Bobinneau, la cantinière en chef nous a filé double ration pour bons et loyaux services rendus à la nation sauf pour Emie qu'était au régime tellement qu'entre nous, on l'avait surnommé Patapouf...
* Casse-pipe.

samedi 1 août 2015

SAMEDI & CIE

Y'a quelque chose dans l'air ce matin... Un avant-goût de champi, un parfum de morilles qui vous saute aux narines... ( A quand une fragrance de chanterelles-vin jaune à se foutre sous les bras... Un ris de veau-pommes dauphines, un rosbiff-beaujolpif... Ca nous changerait des Dior et autres trafiquants de plasma... ). Y te prend l'envie d'enfiler tes vieilles docks, ta parka et un slibar propre pour t'en aller marcher sur le chemin du haut, de pousser jusqu'à la Vouivre voir si les romanos ont posé leur caravane, si les scouts ont monté la tente et si la tante à Bébert n'a pas changé d'adresse... D'aller Singin'in the rain sur ses vieux genoux cagneux en sifflotant Singin'in the rain justement...
Les mouches et autres bestioles ont mystérieusement disparues, sans doute retournées à la base recharger leurs accus pour le prochain coup de zoom.
Kaput le klebard de Bernard ne gueule plus que la vie est injuste, because qu'il est parti lui aussi renifler le joufflu des chiennes de luxe qui se pavanent autour des pissotières où fleurissent les Marion Maréchal-le-Pen ce qui est bien triste pour les prochaines érections et la région Paca...
Si je vous dis que la ville est déserte, que le Panier Fleuri est fermé et que la téloche repasse l'inspecteur D. vous l'aurez compris... C'est la grande estive comme ils disent à la TSF et ce matin...
Il pleut...
Bonnes Vacances.
Buvez et mangez sain.

 H                                                                                                           U                              ...