vendredi 31 mai 2013

SACRE TONTON !

Restons si vous le voulez bien dans les années 1900. Si vous ça vous chagrine, sautez cette chronique, passez à la suivante... Mais ne venez pas pleurnicher après qu'on vous a rien dit...
Mettons que l'on soit en Décembre. Il fait un beau soleil, mais on se gèle les glaouis dans la capitale. Les rapins dévalent la butte en gueulant leurs insanités habituelles... Pablo l'Espingouin allume son fourneau ( Je sais j'ai vu des photos de Brassaï... La Kulture mes chéris, la Kulture... ) en pensant que des bonnes femmes à gros panards et à têtes carrées ça pourrait rapporter gros... Mieux que les donzelles de Modi,  qui à ct'heure doit cuver sa bibine à la Coupole...
" Bon Dieu... Mais c'est bien sûr... " s'écrie l'Ibérique en marinière, devançant en cela Raymond Souplex qui quelques décennies plus tard ravira nos écrans ( Je suis pas certain qu'il ait dit ça, mais vous comprenez l'Oteur fait ce qu'il veut...) faut laisser tomber les danseuses et les arlequins...
" Voy a dijubar cubos " Ben oui... Y se parle en espagnol l'artiste quand il est seul avec ses pinceaux... S'il avait été teuton ou chinois, je vous l'aurais fait dans la langue, toujours au plus près de la réalité, c'est dans le contrat... Il a quitté Franco et ses corridas, c'est déjà pas si mal... Y se prépare à Guernica sans le savoir... L'histoire est troublante quand même... Bref, pour en revenir à nos pépins, Pablo se dit qu'un peu de beurre c'est pas si mal sur la tartine et que s'il peut révolutionner la peinture, y va pas se gêner...Faut que j'en parle à Paulo, à Dongen et au Douanier ( Voir Compagnie Créole ), ça nous fera une petite engueulade en attendant le casse-croûte..
Un peu plus loin, au 22 de la rue des Saules, le Lapin Agile roupille encore... Avec ses noubas nocturnes où toute la faune se pique la ruche en braillant les chansons d'Aristide, vous admettrez qu'il a droit à une grasse mat...Faut nettoyer les mègotiers, le dégueulis dans la sciure, refaire le plein de " Verte " et penser à interdire l'entrée du cabaret à ce voyou de Jules Lefroy qu'a si mauvais caractère...
Ce même apache qui trouera le ventre de Rose Tournelle, une gigolette toute mignonne qui voulait pas aller aux asperges la nuit prochaine au coin dl'a Basilique... Le coup de surin fatal...
" Quand ils l'ont couché sur la planche, elle était toute blanche..." Le père Bruant en fera une chanson qui traversera le siècle et qu'on réclamait à mon tonton Lucien à la fin des banquets enfumés de cigares et de digos... Le quel entre deux hoquets entamait son air préféré sous les applaudissements de la foule en goguette qui lui prédisait une belle carrière sur les planches de " Trente Six Chandelles "....
Sacré tonton ! Tu l'aimais bien la Rue Saint-Vincent, même si t'as jamais mis les pieds à Montmartre...

jeudi 30 mai 2013

LES NOMS RUSSES

- T'écris plus ?
- Euh ! Non... J'observe le silence...
- Ah ! Bon... Et avec quoi tu l'observes le silence ? Comment on fait.. Y'a t-y des outils pour ça ? Y'a des périscopes, des caméscopes, des endoscopes, des coloscopes, des diascopes, des épiscopes, des scops tout court qui deviennent des scoops qu'on balance sur You Tube pour faire croire que le monde existe ? Et ces mecs qui s'amènent avec des loupes, des lorgnettes, des jumelles et longues-vues pour observer une minute de silence, t'en penses quoi ? C'est que c'est rapide une minute... Faut pas moisir devant le viseur... Tu te loupes et pfutt ! Fini le silence... Le ramdam qui recommence, la fantare, les fifres les tubas et la grosse caisse pour faire bonne mesure... Et là mon Léon, tu te dis qu'on a bien fait de le briser le silence passqu'on commençait à se tartir grave...

Un qui a su le briser le silence, c'est l'Igor avec son Sacre du Printemps... Z'avez pas regardé sur Arte hier au soir... Bon j'avoue au début, tu piges pas tout... Les guignols déguisés en moujiks qui se dandinnent en faisant la ronde, tu te dis que tu vas aller sur la chaîne Public Sénat quand à se faire chier... Surtout que t'as un pinguoin avec la coupe de BHl jeune qui tient son micro comme un Phallus Déi ( Voir Amon Dull ) tellement ça va être bon... Comme il est payé avec nos fonds publics et ceux de nos amis teutons ( Voir Merkel )  il te narre ( Ben oui ! On est sur Arte je vous rapelle ! ) l'histoire, le scandale... Le pourquoi du comment du père Nijinsky qu' a révolutionné le ballet russe ( Voir de Daghilev )...  Finalement c'est plutôt pas mal avec un verre dans le nez et la pluie qui tape aux carreaux... Et puis, moi, j'adore les noms ruskoffs... Karamazov ou Prokofiev ça t'as tout de même une autre gueule que Dugland ou Fenouillard ( Quoique Fenouillard, c'est pas mal non plus... ).

mardi 28 mai 2013

NONO METEO

Je le jure sur mes verrues plantaires et ma peau d'ours, plus jamais on ne me pendra
la main dans le sac de la vieille... Plus jamais, je n'oserai la moindre prévision météo...
Ainsi parlait Nono l'Homme Météo
Accroupi sous son parapluie...

lundi 27 mai 2013

CA CONTINUE...

- T'étais à la manif hier ?
- Pas eu le temps. Samedi j'étais à Wembley avec les footeux. Mal remis des demi-finales de l'ovalie  ( la troisième mi-temps que veux-tu ! ). Dimanche, j'ai zoné dans les paddocks du Grand Prix de Monaco, après avoir fait l'ouverture de Roland-Garros et avant d'aller assister au palmarès du Festival de Cannes..
- La vache ! T'es occupé les week-ends toi, en plus t'es sportif...
- Heu ! Non ! J'suis retraité...

dimanche 26 mai 2013

REVEIL

- Hé ! Tu vas pas me saouler tôt le matin ! Chacun son tour mon pt'it pote... Je sais que t'irais bien faire un tour, renifler à droite à gauche... Voir les nouveaux messages comme un gek enragé, mais tu me laisses le temps d'avaler mon brouet, d'allumer ma clop et de finir mes quinze pages de " Laisse-moi tranquille ou je te pile " une sacrée histoire où un Vieux Mec discute avec un Vieux Clebbard qu'est jamais d'accord avec lui...
Viens j'vais te donner tes médocs...

samedi 25 mai 2013

INCONNU

- Alors tu t'en vas ?
- Ouais... Pas définitivement... Mais j'ai besoin d'air.. 
- Les tulipes te manquent...
- Pas plus les tulipes que les moulins à vent... Mais regarde ce pays...  Il a mauvaise haleine, il pue le rance et l'eau bénite... Et depuis cette histoire dans le coin plus qu'ailleurs... Moi qui était venu pour vivre peinard, j'me retrouve comme Mickey à Disneyland...  Sans Blanche Neige évidemment, vu ma tronche... J'ai la maréchaussée sur le râble tous les jours, les bulls qui campent devant ma porte... J'peux plus pisser tranquille... Et les troupeaux de touristes qui m'saccagent le potager... Alors je me tire... J'me recycle dans la culture de la fumette... J'ai un bout de jardin là-haut, ça devrait suffire...
- Et tes bestioles ?
- C'est Maurice Lachambre qui les reprend.. J' me fais pas de souci, s'en occupera bien... C'est un vieux qui a une âme au moins... C'est tellement rare aujourd'hui...
- Et vous ?
- Bof... On est coinces... Faut payer le crédit de la baraque, et Filoche a son boulot... De toute façon ça va finir par se calmer tout ce bazar... Quand y'a plus de foin, les bêtes vont voir ailleurs...
- Ils z'abusent quand même... Tout le monde sait que c'est les Seiminards qui foutent le bordel...  Mais eux... Pas touche... On dirait qu'ils en ont peur les pandores et compagnie...Je vous laisse les clefs de la cambuse, vous les donnerez à Nolan quand y sortira...
- Ah ! Oui ! T'as des nouvelles ?
- Ils l'ont auditionné... Rien pu prouver... Mais tu le connais le zigoto, il a pas pu s'empêcher de leur brailler l'Internationale dans les oreilles... Il s'est même bastonné avec les " Forces de l'Ordre " comme ils disent... Alors, il l'ont enchristé un moment... Avec son casier de ruffian... Tu penses, ils allaient pas le louper..
- Tu veux une goutte dans ton café ?

jeudi 23 mai 2013

DEUX CAILLOUX

Toute sa vie, il regarda les deux pierres. Il n'eut jamais le loisir de les voir s'effriter
ou disparaître... Ces foutus cailloux étaient fait du bois dont on taille les immortels

mardi 21 mai 2013

QUOI DE NEUF ?

- Je trouve que de plus en plus de gens s'attendent à être respectés tout simplement parce qu'ils sont sur terre. Ils n'ont rien fait, ils ne sont rien. Je veux dire que d'un côté comme de l'autre tout ce qu'ils ont fait, c'est se laisser entraîner par le courant. Et si tu ne fais pas preuve d'intérêt pour leurs âmes de papier carbone ils se mettent en colère, font la moue et t'accusent d'être celui qui manque de coeur et d'humanité. C'est usant et ça ne cesse jamais.
Et puis merde ! Quoi de neuf ? -
Correspondance de Charles Bukowski à John Martin
le 27 décembre 1990.

JOURNAL

EN DIRECT.

" Clavieriste ", c'est comme ça qu'ils appellent le blondinet à lunettes, coiffé comme Françoise Sagan, qui jouait du bignou au sein des Doors,  petit groupe ricain dont le chanteur calanché dans l'autre siècle, inventeur du fute en cuir qui vous serre les burnes et de la ceinture en pièces de monnaie,  promène encore son ombre sur nos âmes esseulées, ce " clavieriste " donc, qui officiait au Morrison Hôtel et qui vient de fermer son clavier pour toujours et plus si affinité...
Je me demande ce qu'en pense le Père Sifflard, notre organiste du Dimanche qui nous serine " Plus près de toi mon Dieu " dans la chapelle de Saint-Sulpice... Connaissait certainement pas ce Manzarek ( sûrement un moujik avec un nom comme ça soupire Marine du fonds de sa piscine ! ), qui maton ( voir gardien de ratière ) dit, était quelque peu mécréant...
A par celà, et bien il pleut... Je vois une donzelle qui passe avec un pébroque à tête de Mickey...
Voyez, je blague pas... Vous êtes vraiment en Direct... C'est quand même une drôle d'expression " clavieriste ", on dit pas " pianieriste " non ? J'vais consulter Petit Robert et je vous rappelle...
De notre envoyé spécial à Crachinville.


lundi 20 mai 2013

MONK

J'ai vu les cheveux
D'un Ange.
C'est étrange,
Ca dérange....
Plus légers qu'une plume ( d'Ange )
Du vieux Nougayork
Mais plus lourds
Que les doigts gourds
Du vieux Monk
A New-York...

dimanche 19 mai 2013

INCONNU

- Y'a un type qui grimpe le talus..
- Ouais... C'est pas les bleus... Camarde leur aurait gueulé dessus... Peut-être un journaleux en mal de scoop...Y z'en peuvent plus... Des vrais torche-culs à noircir leurs feuilles de choux pour des conneries...
- J'crois que c'est le Hollandais...
- Ah ! Y revient récupéré sa débroussailleuse ou nous demander de faire partie du Comité...
- Tu crois qu'il a reçu le papier aussi ?
- Tu parles... La-haut, il est aux premières loges... Deux fois qu'il reçoit des convocations à témoigner... La Mobile le lâche plus... En plus, il est comme nous, copain comme cochon avec Nolan... T'imagine pas qu'on n'est pas dans le collimateur aussi... J'l'avais bien prédit, c'était une connerie de démantibuler la Sainte Vierge, ça allait foutre les crocs à tout le monde...
- Qu'est-ce que t'aurais fait toi ?
- Rien... Faire le gros dos... Ce pays est invivable... L'hiver prochain, ils auraient lâché l'affaire.. La neige, c'est comme un coup de gomme, ça efface tout...
- Bon, j'vais lui faire un café quand même....

JACK

Nicholson a refusé deux fois de se rendre au Festival de Cannes.
La première : Les Lakers étaient en finale NBA. Pouvait pas rater ça !
La seconde :  Sur le quai d'embarquement, on l'informe qu'on ne
peu pas fumer dans l'avion, alors il rentre chez lui en bougonnant...
( Enfin j'imagine qu'il a dû râler un chouia... Que shit et fucking machin...)
Sacrée tête de lard !
Mais attention classieux le mec !
Revoyez " Chinatown " vous verrez...


samedi 18 mai 2013

VISITE MEDICALE

Il a fut surpris de constater que les yeux avaient craqué les premiers. Il leur faisait pourtant une confiance aveugle... Il aurait plutôt parié sur les pieds, usés d'avoir si longtemps marché ou peut-être  sur les mains fatiguées d'en avoir serré tellement d'autres dans l'inutile...
Mais non... C'était les quinquets qui le mettaient dans la né-cécité de voir les choses autrement...
Les cheveux bien que " blanchis sous le harnais " aurait dit son Tonton préféré, tenaient bon malgré les nombreuses averses et les coupes en pètard...
Le ventre baudruchait bien un peu, mais c'était les souvenirs de ripailles passées, ce qui ne l'inquiétait guère... Après tout, la rondeur d'une barrique ne promet-telle pas quelques ivresses à venir...
Ne se préoccupant plus depuis longtemps de ses breloques, il fut néanmoins surpris qu'elles ressemblent de plus en plus à celles d'un curé bien connu... Ce qui, paradoxalement le mit en joie, et lui donna envie d'une petite visite à Camaret pour voir si Saint-Eloi était vraiment mort et s'il b...... encore.
Les poils qui lui sortaient des esgourdes en nattes lui firent penser à une salade de museau prise dans un " Routier " de l'Autoroute A6 qui, accompagnée d'un solide Brouilly lui avait mis la tête à l'envers...
Les divers craquements, suintements et autre bruits de déraillements qui bruissaient sous l'arbre à palabre
et perturbaient une oreille qui, on ne sait pourquoi était interne ( Sans doute mise là pour mauvais comportement externe ) lui donnaient un léger tournis le matin au réveil, le midi à l'heure du dîner et le soir au moment du pipi... C'était un peu ennuyeux, tout le monde le sait : Quand le plancher fait des vagues, tu dégobilles dans les plinthes... ( NDL : Le terme " dégobiller " ne vous rappelle-t-il pas le retour de l'école où marmot, nous disions à notre mère : " Maman Marion elle a débobillé tout son quatre heures " moi si ! ).
Il fallait pourtant trouver une solution pour " reposer " ces foutues mirettes. Cesser d'arpenter les impasses littéraires où il se fourvoyait tout le temps ? Abandonner les regards égrillards posés sur les différents étages des filles ? S'organiser une chute de cataractes ( Si vous comprenez pas reportez-vous à la page douze du manuel bande de petzouilles ! )... Surtout qu'il gardait espoir de voir plus loin que le bout de son nez...
C'était bien du souci de découvrir que l'âge avançait comme la marée du côté de St Trop, douillettement, sans se presser, noyant les châteaux de sable et les tongs des derniers privilégiés qu'avaient encore les moyens de s'offrir un lifting et une consultation ( du bois ) chez l'ophtalmo par ces temps de disette...
Dans l'urgence, il opta pour quelques larmichettes sur son pôvre saure ( voir hareng ) qui ne furent par bonheur que des larmes de crocodile et qui, il faut bien l'admettre valent bien mieux que ces larmes à gauche qui passent et qui trépassent...

vendredi 17 mai 2013

INCONNU

Ma chère femme.
Vous le savez comme moi, les promesses sont faîtes pour n'être pas tenues. Il en va ainsi depuis que le monde est monde et, accordez-moi ce trait d'humour, depuis que l'on a mis la charrue avant les boeufs...Onques, il y a peu de chance que je sois parmi vous pour fêter la fin de l'An comme promis à mon départ...
Ce qui devait être une intervention rapide et bien menée dans ce pays du bout du monde, se transforme de jours en jours en une sinistre pataugeoire où nous perdons pied... Cette Contrée ( voir Tolkien ) pleine de creux et de bosses, de chemins rocailleux où les épineux vous mangent les bottes, de pierres qui déboulent sans respecter les lois de la guerre nous tend chaque journée qui passe un nouveau piège... Sans compter des bestioles d'un autre âge qui on croqué plusieurs de nos valeureux compagnons, uniforme compris...
Ce fameux " Inconnu " que tout le monde recherche - d'ailleurs pourquoi un " Inconnu ", pourquoi pas " Une Inconnue, un groupe, une troupe, une armée ? "- nous cause plus de tracas que l'élevage des têtards en vase clos, ce qui, vous en conviendrez met la barre haut dans la difficulté et réfrène l'enthousiasme que nous avons tous à exercer notre si beau métier...
Hier encore après avoir traqué en vain un certain Nolan, une bête qui mettrait en émoi, j'en suis sûr, votre goût pour la chasse à cour et titillerait  votre admiration sans borne pour John Wayne, nous avons mis à jour les restes de la statue de Notre Sainte Mère enfouis dans le site nommé " Trou de l'Abîme " un endroit où jadis, dit-on, on noyait les portées de chatons et d'enfants turbulents... Nos scientifiques ont conclu comme d'habitude hélas, que des clans de " Peau de Bête " étaient responsables de ce sinistre méfait... Nous en fûmes tous bien marris et pour calmer la troupe, le Prévôt en Chef a fait distribuer au repas du soir une soupe de champignons magiques qui a occasionné moult fous rires, et fait pousser la chansonnette à la Compagnie autour du feu de camp... Lorsqu'on monte dans la hiérarchie, il faut savoir colmater les brèches...
Voilà ma chère femme, résumée la triste vie que je mène en ce milieu hostile... Je vous l'avoue j'ai pensé un moment à déserter, voire à rejoindre les insurgés mais le sens du devoir est fort et la crainte de devoir affronter à nouveau les courses du Samedi font que je reste stoique devant l'adversité...
Je sais que mon ami Albert prend soin de vous et des enfants,  que l'absence crée le désir... Mais je vous en conjure Chère Amie, ne succombez pas à la tentation comme le dit si bien un petit délinquant devant un étalage de scoots...
Je vous embrasse ainsi que les rejetons.
Pour me joindre : Mobile Première Classe Anselme Verdepeur. Bataillon " Puces et Morpions ".

MELLOW YELLOW

- Bon vous me mettrez un pack de " Street Fighing ", un peu de " Jumpin'Jack "... Cà réveille bien le matin, et ça fait gronder les voisins qui non contents de se coltiner le boulot, de se faire rincer la couenne, doivent supporter cette musique de fous...
- Et avec ça ?
- J'sais pas... Vous avez quoi en premier prix ?
- J'ai du Lou Reed en barquette... Cà date un peu, mais bien mitonné, accompagné d'une bouillie d'amphètes,  c'est garanti sur facture... Et pis comme on dit, c'est dans les vieilles casseroles...
- Ah Y m'reste un peu de Vieux Bob, période Nashville... Ca surprend au début, mais on s'y fait... Faut seulement faire gaffe aux arêtes du crin crin...
- Bon mettez m'en une tranche... Mais bien fine, j'ai du mal a le digérer...
- Vous m'rajouterez une demi bouteille de Vieux Hooker, un pot de Vieux Bruce liquide et pis tiens, une demi livre de Vieux Lester... C'est un peu cher,  mais c'est tellement bon les soirs de broussaille...
- Pas d'franchouillards  aujourd'hui ?
- Non... Y'a trop de déchets...
- Tiens ! Comme c'est l'anniv de ma dernière aujourd'hui, j'vous mets un " Mellow Yellow " en plus... C'est cadeau ! Un peu de soleil dans votre tambouille... Vous l'consommez bien frais sur la terrasse entre deux averses... Vous verrez...
- Ben... Merci... Je l'avais oublié celui-là...
- Cà m'fais plaisir... Comme on dit chez moi " Client content, évite la rage de dents et fait sourire le bilan "...


jeudi 16 mai 2013

LA PROIE

Dupontel cachetonne dans des films pour pouvoir réaliser les siens. C'est pas con quand t'y penses... Moi, ma femme de ménage lessive mon plancher pour carreler sa salle de bain... Chacun son truc...
Bref. Le voilà en pt'it gars entôlé pour un braquage, victime d'une machination orchestrée par un vilain killer en série ( Ah ! le plaisir d'être bilingue ! )... Faut bien qu'il s'évade de la ratière pour remettre un peu d'ordre dans la pétaudière non ?
Et bien ! T'as gagné le bouquet... C'est ce qu'il fait... Mais c'est pas simple... L'autre est  malin comme une tique dans les poils de mon clèbard... Y zigouille sa moitié, enlève sa gosse, fait plein de trucs interdits par la loi et par notre Sainte Mère l'Eglise... Faut vraiment faire quelque chose pour coincer une telle engeance... Alors, il se donne le garçon, se prend des beignes, il cavale, pique des fringues, sort son flingue, s'inscrit à Paul Emploi comme Ennemi Number One ( bilingue je vous dis ! ), tout ça pour finir presque mort après un valdingue que même toi si tu t'avises de faire une pirouette dix fois moins foldingue t'es bon pour la caisse en bois... Et encore, faudrait recoller les morceaux...
Bon tu vas me dire... Et là tu vas gagner le cocotier... Il est innocent... Bien sûr vieille roulure... Et je rajouterai pour ta gouverne comme dirait ce pôvre François, que la jolie inspectrice qu'est toute mignonne ( Je sais c'est un pléonasme, mais je m'en fous ! ), elle non plus elle croit pas qu'il soit vraiment coupable... Les indices... Tu vois... Remisée au placard par le chef moustachu, elle va quand même découvrir le pot aux roses... ( Ou poteau rose, je sais pas !). L'adn au dos du timbre poste ou dans la culotte du zouave, c'est pas une trouvaille ça... 
Tout ça finit bien rassure-toi tête de bois... Le Petit Chaperon Rouge rapporte le pot de beurre nickel à sa Mère-Grand pendant que le méchant Lupus prend perpète... Comme dit le proverbe connu uniquement de mézigue ; Il est de bon aloi que la loi fasse la loi...

TETE

Impossible ce matin de me souvenir ce que j'ai fait de ma tête...
Pourtant hier au soir, elle était là puisqu'elle me faisait mal...
Comme disait Feu Raymond, y'avait un trafic dans les circonvolutions,
Pire qu'un jour de pointe sur le périph...
Et ce matin, plus rien.... Pas moyen d'enfiler mes perles habituelles...
C'est con... J'en ai besoin... Même si c'est une tête de noeud, une tête à claques
Ou une tête en l'air...
Faudrait pas qu'elle soit partie faire des têtes à queues avec une tête de pioche..
Ce serait ballot...

mercredi 15 mai 2013

NOLAN

Raconter Nolan... C'est comme poser le pied dans la braise... Rouler une pelle à un croco... Quand il déboule avec ses abattis de troisième ligne - division pro - forcément, tu te pousses... Un quintal de bidoche qui transperce les lignes adverses quand les " gros " sont fatigués de pousser... Toujours énervé, instable, voire vicelard... Naviguant dans les méandres de révolutions qu'il invente chaque jour que le Bon Dieu fait, même s'il se prend les patounes dans le tapis des idéologies... Revendiquant en vrac les Kamarades, les Communards, l'Anarchie ( qui est l'Ordre SANS le Pouvoir dixit vieux Bakounine ), abruti par le sang du peuple qui coule pour les grandes causes, et les chants de liberté qui roulent du fonds des maquis...
Résumer Nolan... C'est une pensée qui serait coiffée du keffieh d'Arafat surmontée du béret du Che, le tout enroulé dans la cartouchière d'Emiliano Zapata... C'est pour cela qu'il ne fut pas le dernier à déboulonner la statue de la Vierge quand la Commmanderie, ignorant les avertissements de la Grande Curie qui craignait des débordements intégristes, décida d'une grande procession nationale le quatorze Juin, date anniversaire de la mutinerie du cuirassier Potemkine.. Ce qui bien entendu renforça la détermination du gaillard pour le Grand Soir à venir...

mardi 14 mai 2013

L'EMPREINTE

J'emprunte
L'empreinte
Quelques instants.
Je griffe une trace
Et
Je l'efface.
Mais c'est promis
Dans quelque temps,
Je vous la rends.





lundi 13 mai 2013

NEWS

Coronavirus... Cherchez pas c'est la faute à Vieux Chirac
qui l'avait lui, le virus de la Corona...

OUBLI

- C'est quand même ballot qu'on ait pas retrouvé la vieille après l'effondrement de la tour...
- Bof.. Y'a eu un blème dans les plans d'évacuation.. Regarde les listings...
- Dis donc c'est vrai, elle n'apparaît nulle part...
- Je te le disais... Les vieux c'est transparent...

VOYAGE

- Vous êtes nouveau ici ?
- Ben ouais.... J'arrive...
- Et le voyage s'est bien passé ?
- Moyen.. D'abord j'ai pas vu de grande lumière blanche, et pis
  c'est vachement douloureux votre machin.. Ca tangue, ça vous
  secoue de partout... A peine parti, j'avais déjà des regrets...
- Ouais Je sais... On ne parle pas des désagréments... Sinon
  on ferait fuir la clientèle...
- Et je fais quoi maintenant ?
- Ben... Y'a plus qu' a attendre...  L'éternité c'est comme la vie,
  mais en plus long...

dimanche 12 mai 2013

LA COMMANDERIE

- Alors ou en est-on de notre affaire ?
- Ça progresse Monsieur le Président.. Ça progresse... Depuis l'annonce d'une récompense à qui résoudra le mystère, le pays est sans dessus dessous... Comme prévu, les chemins sont encombrés... La populace vit les yeux au ciel et le nez dans les fougères... Les Tours Opérators organisent des circuits " Découverte et Récompense".. " Chasse au Trésor et Vie de Roy "... Les balivernes habituelles... On fait le buzz sur les réseaux sociaux, et dans les médias... On a créé des villages de toile pour héberger tout ce petit monde...
- Le Far West quoi...
- Exact, Monsieur le Président... Des clans se forment... Les Pour, les Contres... La Grande Curie prévoit des processions à la Vierge et les clubs Philosopheux tambourinent sur la table...
- Ah ! Si le Bon Dieu et les penseurs s'en mêlent, notre projet est assuré de réussir... Créer le Mystère... Générer la légende et, pourquoi pas instaurer une belle croyance dans les années à venir... Lieux de pèlerinage, repentance et flagellants, pourquoi pas un petit miracle ? Vous y pensez Cher Ami... Plutôt que de raser cette foutue montagne qui fait de l'ombre à nos plans initiaux, que pensez-vous d'un grand parc d'attractions pour les bénis ouioui ?
- Je doute que nos commanditaires du Golfe apprécient...
- Ah ! C'est vrai qu'il faut compter avec ces mécréants... C'est eux qu'ont le pognon... Pourraient faire un effort quand même... Ils se goinfrent suffisamment... A chaque nouveau projet, y'a leurs dromadaires garés en double file... On les caresse assez dans le sens du turban non ? Comment a-t-on pu en arriver là, je vous l'demande...
- Et on fait quoi avec les autochtones, Monsieur le Président... Pour l'instant, ils se tiennent tranquilles, mais on signale quelques voitures brûlées, des puits empoisonnés, des faux panneaux indicateurs qui égarent nos joyeux chercheurs... Aucune revendication... Nos infiltrés sont formels des mouvements se forment....
- Pfuitt ! On met le coin sous séquestre et on lance des avis d'expulsion... La loi et l'ordre Cher Ami... Nous ne sommes pas en haut de l'échelle par hasard... Et les culs-terreux qui s'aviseraient à en scier les barreaux relèvent du terrorisme pur et simple... Faudra sévir...
- L'opposition demande une enquête parlementaire et une commission devant la chambre...
- Vous bilez pas pour ça... Depuis que je suis dans le marigot, les crocos j'en fais mon casse-croûte... Je les connais par coeur ces foutriquets... Une enveloppe par-ci, une recommandation par-là, quelques nominations au Mérite... Et hop ! Z'attendent même pas la communion pour dire amen ces zozos...
- Un peu de thé Monsieur le Président ?
- Sans sucre s'il vous plaît...

samedi 11 mai 2013

PLUME ET GOUDRON

Il a fait le grand ménage, la lessive plus blanc que blanc... Chassé les importuns... Les parasites qui encombraient sa vieille radio, les empêcheurs de tourner en rond, les coupeurs de cheveux en quatre et les joueurs de cartes pagnolesques qu'en pouvaient plus de mettre les sardines en boîte, les cousins qui cousinaient et les voisins qui voisinaient... Un gros tas dans le tambour à mille tours minute...
Il a essoré grave les nouvelles du monde, les " J'te parie que demain y gagnent ", les bimbos enchâssées dans les mirettes des vieux sodomites, les guerres qui n'en finissent pas, les enfants à gros bides et les charlatans qui promettent régime et bonne santé...
Il a ouvert un compte " pertes et profits" aux amours lustrés par le temps. Ces gabardines oubliées dans l'armoire qui ne sèchent jamais pour avoir été trop mouillées... Pas d'adoucissant possible pour ces petites culottes affectives, ces " Je t'aime moi non Plus " aperçus sur un écran de ciné où un vieux corbeau promenait sa noirceur, secoué par le va et vient des essuie-glaces... Il a dézingué les bilans intimes, comptable désopilant perdu dans la valse des chiffres...
Il a empilé ses vieux livres, ceux qui lui avaient tenu chaud au plus fort des tempêtes, craqué une allumette dans une bourrasque d'essence... Véritable autodafé de sa vie de grignoteur de mots... Passé dans la broyeuse les musiques des vertes années, résilié ses abonnements à La Ronde des Vins, au Club Mickey et à la Borgniole Company...
Il est allé s'asseoir au fonds de la cour, dans le fauteuil JFK spécialement conçu pour compter ses abattis... Les yeux hors la tête, prêt à flétrir quelque nouvelle étoile...
Au bout d'un moment, vieux sage déplumé, il a vite compris qu'il s'emmerdait comme une souris de laboratoire soulagé de scories et de cendres... VALAIT ENCORE MIEUX VIVRE COUVERT DE PLUME ET DE GOUDRON....

vendredi 10 mai 2013

SOURD

Il pensait que c'était ennuyeux d'habiter un quartier plein d'arbres... Lesquels servaient d'abris à une multitude de piafs qui cacophonaient à s'en faire pèter la glotte des trilles, farandoles et autres sarabandes qui finissaient par vous aiguiser les nerfs...
Il rêvait de fumer ses cigarettes dans les graves, s'accordant le luxe de quelques médiums par gros temps,... Quand l'orage tambourinait dans ses esgourdes et se donnait des airs de percussionnistes berbères...Tous ces volatiles qui craignaient la fureur céleste fermaient alors leur clapet ou s'envolaient vers des cieux où ils pouvaient reprendre leur tintouin... Comme disait ma grand-mère ( qui n'apparaîtra qu'un fois dans cette histoire ), on entendait alors " voler une mouche " ce qui était aussi agaçant que des piailleries de moineaux...
La meilleure solution consistait à couper à la base tous ces feuillus, ces baliveaux à grandes tiges... Ratiboiser la chlorophylle, pourfendre la broussaille ( elle-même réservoir de bestioles en tout genre ),
installer le silence du désert, en évitant le chameau qui blatère et le bédouin qui vocifère... Faudrait alors se coltiner les foudres de tous les environnentalistes, les jardiniers en herbe, les plantigrades en goguette qui pétitionneraient plus fort qu'une armée de locataires en colère contre un syndic herbeux pour revendiquer le charme de l'herbe tendre, des pistes cyclables, des enfants blonds et accessoirement l'augmentation annuelle du loyer... 
Il faudrait aussi mettre à l'index ( ou au majeur ) contes et histoires que se racontent le soir tous les jolis bancs ver-pomme qui, privés de l'ombre salvatrice des vénérables deviendraient de vilains barbucs prêts à griller les baisers pré pubères, les journaux oubliés et les cuissots des vieillards insouciants... C'était pas gagné...
Restait plus qu'a se goinfrer les oreilles de boules de coton, de double vitrage jusqu'au fonds du tympan et de méditer le sinistre adage de Saturnin Dejardin " C'est pas parce que tu n'entends plus rien que t'es devenu sourd ".

jeudi 9 mai 2013

NEWS

Le père François se demande si oui ou non, il l'accroche la breloque au veston
du Vieux Bob... Manquerait plus que l'autre lui susurre " Like a Rolling Stone "...

REBUS

DES
............
SUR LES
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii
ET DES
????????????????
MISES ENTRE
)))))))))))))))))))))

mercredi 8 mai 2013

INCONNU

- J'ai rencontré Nicéphore et Brindille sur le marché. Paraît que la Grande Commanderie a lancé un avis de recherche assorti d'une récompense à qui retrouverait sa trace...
-  Ben.. On n'a pas fini... Déjà qu'on avait les marcheurs et les chercheurs de champ... Ça va embouteiller là-haut s'ils promettent du pognon... Tu vas voir que ça va bastonner avec les Peaux de Bêtes... Je te le dis... Z'aiment pas trop qu'on vienne fourrer le nez dans leurs combines les vilains... Et franchement, faut être plus con que le nez à Pinocchio pour s'imaginer qu'il est encore dans le coin.. Depuis le temps... On a tout ratissé, en long, en large et en travers... Depuis la Borne aux Loups aux sources de la Ventille... Même les clebards du Hollandais z'ont rien reniflé... Pourtant y sont plutôt bons... Alors si nous, on trouve rien, c'est pas des crétins en pataugas et gps qui vont  solutionner le problème... N'oublie pas que la Mobile s'y est cassé les dents... Et y z'ont les moyens... Z'avaient même quadrillé le périmètre avec leurs drones, et leurs robcleps qui nous ont gavés tout un week-end... Tu te souviens...
- En tout cas, ça occupe bien la populace cette histoire..
- C'est pt'ête fait pour ça d'ailleurs... Va savoir... Nous faire oublier ce qu'ils préparent les argousins de la Commanderie...
- Y te reste du café ?

RIEN A DECLARER

Qu'est-ce que tu vas nous fourguer ce matin ?
Pas grand-chose...
Le silence des jours fériés...
Quelques lignes de " Jayne Mansfield 1967 " de Libérati...
L'intro d' Hôtel California...
Le bougnat du ciel qui nous mitonne une journée de gala...
Une vanne de G. Proust : " Je suis un cartésien désabusé,
Explication : Je pense donc je suis, mais je m'en fous "...
Un bol de caf, des clops roulés et la certitude de n'avoir
Rien à Déclarer.


mardi 7 mai 2013

INCONNU

- La vache, y'avait longtemps que la vierge n'avait pas eu une tronche pareille.. Elle a le julot du ciel en pleine poire... Va pt'être faire un peu beau, depuis le temps...
- Tu vas remonter ?
- Non... Pas aujourd'hui... J'ai entendu les engins... Vont dégager les pistes... Ca sert à rien de risquer un coup de grisou... Un bâton de dynamite sur le coin de la fiole... J'ai pas envie de me retrouver en vrac,  Faudra surveiller Camarde, elle a une sainte trouille des coups de pétard... Et puis, je te l'ai déjà dit, j'ai plus guère envie... Me coltiner tous les jours cette montagne à chercher je ne sais qui...Tiens, au fait,  j'ai lu dans la gazette que le René était revenu sur ses déclarations... Je l'avais prévu... C'est un bouffon ce mec...
- Qu'est-ce que tu vas faire alors ?
- Faut que je démonte les mobiles que Nolan a laissé traîné partout quand il est parti... Quelle idée  il avait aussi celui-là... Assembler des bouts de ferraille qui bringueballent toute la sainte journée comme des girouettes enrhumées... Tu parles d'un artiste... Tous les jours à jouer du chalumeau.. " Les Assemblages Fructueux " qu'il appelait çà... Y'a belle lurette que Calder, Brancusi et les autres étaient passés par-là...
- Sans compter qu'il nous doit encore du pognon... Il est devenu quoi ?
- Je sais pas trop... Paraît qu'il est en ville... Il fait des pt'its boulots..
- Ben... On a beau dire... Les potes, ça change vite...
- Ouais, c'est comme le béton armé... On sait pas comment ça vieillit...
- Tu veux des tartines avec ton café...

lundi 6 mai 2013

INCONNU

- Alors tu l'as vu ?
- Ben... Non... J'ai pas pu passer. Le sentier Pourri était obstrué..Y'a des rochers qu'ont déboulé, z'ont emporté deux sapins et un tas de merdier... Finalement, c'est Nolan qu'avait raison. Un jour, cette montagne va s'écrouler et nous engloutir tous...
- T'aurais pu faire le tour par la ferme du Hollandais..
- Ouais... T'as pas vu la vierge là-haut, elle était toute noire... C'est du gros temps qui s'approche... J'allais pas me faire rincer pour rien... Et puis ça fait une trotte sans bonnes chaussures..
- Quand même c'est bizarre qu'il disparaisse comme çà... C'était quand la dernière fois que tu l'as rencontré ?
- Hé ! Pas rencontré.. Aperçu seulement. C'était l'été dernier, en relevant les collets près de l'étang des Fiottes... J'ai cru que c'était lui.. J'ai appelé, mais j't'en fous... Il s'est tiré plus vite qu'une biche aux abois... Y'a que René la Bancroche qui l'aurait vraiment vu... Il lui aurait demandé un clop... Mais j'me méfie... L'René c'est une grande gueule...
- Bref... On saura jamais ce qui c'est vraiment passé...
- Après tout ce temps... J'y crois plus guère...
- Bon... Tant pis... Tu veux un café ?


dimanche 5 mai 2013

samedi 4 mai 2013

LETTRE OUVERTE

Cher Monsieur Fassbouque.
Je me permets de vous bafouiller en ce matin pluvieux - plus vieux - pour solliciter auprès de votre Illustrissime une requête qui je l'espère (fouettard)  sera prise en compte (a dormir debout) au plus vite par votre Grandeur.
Chaque jour que le Bon Dieu fait, et les autres aussi, vous me proposez de nouveaux amis... 
Syfrelin Malboroughe, Cornélius Vicaire, Abdelharam Morcif, Jean-Bernard Courtepatte, Michelette Grobillard et tant d'autres qui m'échappent, seraient prêts à venir me serrer la paluche, tailler le bout de gras et pouquoi pas, entamer des casses-croûtes virtuels pour peu que Mézigue se mette à jouer de l'Azertyuiop comme un bossu en mal de neuvaines...
Chante joli moineau, t'auras une belle cage... Franchement vous qui me connaissez jusqu'au tréfonds (communs de placements), qui avez répertorié mes abbatis et mon adresse IP ( A part peut-être le petit grain de beauté malicieusement placé sur ma roubignolle droite... C'est un secret que je vous livre gratos...) vous devez bien vous douter que pour ma pomme, discutailler avec tous ces gens, fussent-ils gentils, agréables et abonnés à l'annuaire des P.T.T. serait aussi incongru que d'enlever la graisse sur un magret de canard sous prétexte qu'on est au régime...
Bien sûr l'idée frondeuse d'employer des noms de guerre comme KlicBarbouze, ShitKebbab, JunkerBlues ou plus simplement René PatteFolle pour aller lancer un bouchon sur la " toile " et attendre de voir ce qu'on sort comme poiscaille est parfois tant tante (Cherchez pas c'est la soeur de ma mère...) mais se lancer dans un papotage inconsidéré c'est pire que d'attaquer le Mon-Blanc en tongues...
Pour tailler la bavette, faudrait aussi que ces zigotos sachent à qui ils ont affaire... On va pas s'embrocher avec le premier pékin venu sous prétexte qu'on est tous deux sous le même abri bus quand même...Vous connaissez l'argousin, il fait pas dans la dentelle....
Faudrait d'abord ( et tribord ) qu'ils soient un peu vieux, un peu réacs... Qu'ils aiment les vieilles rengaines du siècle dernier, qu'ils connaissent le noms des six Rolling Stones et celui des sept Nains... Qu'ils soient fumeurs, inconditionnels du poulet à l'ail et au gingembre et de la Costière de Nimes... Qu'ils fricotent avec la littérature de gare et les souvenirs de Marcel Brechet, poilu de la Grande Pouillerie, aujourd'hui dcd (ça va plus vite !) qui, par un concours de circonstances (a un cambrioleur) se retrouva maqué avec l'héritière des Brasseries Krokenbourg, et dont la vie ne fut qu'une beuverie sans fin... Sans parler du Sar Rabindranaduval qui nous a tant fait boyauter quand la téloche était en noir et blanc (de sardines) et de tant d'autres frivolités dont l'histoire serait plus longue à raconter qu'un défilé du Quatorze Juillet sous la flotte...
Vous voyez Grandissime Cancanneur, c'est pas gagné...



HAIKUS

JE NE PENSE PLUS                           J'AI MAL AU COUDE
JE DEPENSE                                       DE TROP L'AVOIR LEVE



LA PLUIE SUR NOS                          MORTELLE RANDONNEE                      
VESTES MOUILLEES                       DANS LE PASSAGE
LA VIE                                                 SECRET
SUR NOS OS
ROUILLES                      

vendredi 3 mai 2013

CHRONIQUE LE TAON ( FIN )

Le dernier larron de cette bande de croquants, lui, avait tourné carrément troglodyte en furie au fonds de sa masure. Il vivait dans le noir, tapi dans sa cheminée, vieille tarentule cabossée, le fusil de chasse à portée de main au cas où ces sales boches reviendraient...
C'était le chaînon manquant entre le néandertal et bibi ( qu'est pourtant pas une lumière ), le moyen-âge et les spoutniks qui commençaient à saloper le ciel. Fallait faire gaffe... Pas trop l'asticoter et, s'il te tendait une pomme, valait mieux éviter d'en croquer un morceau, rapport à un putain de conte qui fait peur aux loupiots et endort les princesses pire qu'un discours à l'académie... Un vrai cas pour une thèse de carabin je vous dis... Tout près de la bête... La rumeur voulait qu'il ait laissé mourir son frère sous des piqûres d'abeilles et que, la voie étant libre, il ait couché avec sa soeur... Les Borgia à côté, c'est du pipi de chat... Il me foutait encore plus les boules que les jars cités plus haut...
Heureusement, il recevait peu de bafouilles l'ignoble...
Un jour, y'a bien fallu que je me lance... Une signature à récupérer... Comme d'hab, l'Aministration ne se doutait pas de ce qu'un simple pli pouvait causer comme tourment.. Les ronds de cuir derrière leur lustrine venaient de déclarer la troisième guerre mondiale dans le crâne du pt'it facteur...
J'ai frappé, d'abord prudemment, puis plus fort... Finalement, transpirant de trouille comme la prochaine victime de Norman Bates je suis rentré dans la cambuse... Et là... Faut lever le voile devant tant de sucepense... Le vilain était en train de croustiller dans la cheminée... Il avait rippé dans les braises, et ça commençait à sentir fort le cochon grillé ( Voir plus haut )...  Déjà à l'époque, je me mêlais pas des affaires des autres mais là fallait agir...J'ai gueulé si fort que les vaches ont failli faire le veau avant l'heure  et que la fermière s'est ramenée dare dare pensant que le salopard était en train de m'estourbir...
On l'a sorti du barbuc, téléphoné à l'homme de science, aux pompiers, à l'ambulance et à la météo puisqu'on avait le bignou sous la main...
On l'a plus jamais revu... Il a finit tout propre sur lui dans un plumard d'hôpital, tout seul, tout usé et tout petit dans les draps blancs d'un lit à barreaux... Longtemps chaque fois que je passais devant la baraque, j'avais comme un frisson qui me secouait l'échine..
Ca aurait fait un beau sujet pour Depardon....

DADILA

" C'EST BIZARRE J'AI PLEURE À LA MORT DE BRASSENS, ET J'AI
REPRIS DEUX FOIS DES NOUILLES À CELLE DE DALIDA "
C'était pas gentil de dire ça mon Pierrot... Rigolo mais pas gentil... 
Vingt six ans que la blondasse a tourné de l'oeil dans son moulin..
" Le Palmarès de la Chanson ", Maritie et Gilbert Carpentier... Autant que je me souvienne, c'était un foutu machin à fantasmes pour les béberts à goldo, la fille qand elle passait à la télé...Faisait monter l'adrénaline dans les chaumières et pas qu'a ( voir région ) cause de ses chansons...J'suis prêt à parier qu'ya eu des mômes de fait ( divers ) après chaque passage téloche... Même la Mite l'invitait à gueuletonner le vieux coquin...
Je me souviens aussi ( Qu'est-ce que j'en ai MARRE de toujours me souvenir...) de la mama Leta qu'avait des photos d'elle partout dans la turne, des lettres... Des autographes... Invitée à chaque Olympia etc... Elles avaient été copines dans leur jeunesse... Comme le temps passe ( Qu'est-ce que j'en ai MARRE du temps qui passe... Pas vous ?).

jeudi 2 mai 2013

BIJOU

CHOU GENOU ET CAILLOUX...
C'EST DECIDE A LA RENTREE, JE M'INSCRIS EN PRIMAIRE.
J'VAIS ESSAYER DE PASSER LE CERTOF OU LE BREVET
DES ECOLES, SI J'ARRIVE À SUIVRE...

mercredi 1 mai 2013

CHRONIQUE LE TAON

Ils s'appelaient tous Boivert à Audouze... Enfin les trois baraques qu'étaient habitées... Deux vieilles cambuses à moitié en ruine au toit en tôle. Pas forcément la carte postale pour parigots en mal  de nature... Et puis la " ferme ", " l'exploitation " comme ils disaient... Un neveu qu'avait repris le cheptel de limousines et qui en chiait des barreaux de chaise à joindre les deux bouts...
Moi, je portais le courrier. " La Montagne " tous les jours et " La France Agricole " les jeudis qu'il pleuve ou qu'il vente comme on dit... J'étais jamais bien rassuré quand je mettais les pieds dans la cour. Fallait éviter les bouses, les flaques de mazout que le tracteur avait laissé derrière lui, les clebbards qui t'auraient bien chopé le gigot et surtout ces deux foutus jars qui te volaient dans les plumes comme un DSK en manque ( désolé pas trouvé mieux ! ).  La belle-fille m'avait laissé une trique pour chasser les intrus, mais tu vois bien, avec la sacoche, la mobylette et les dérapages dans la gadoue, c'était pas du gâteau... Y'avait jamais personne dans la grande cuisine. Z'étaient déjà au taf depuis belle lurette quand j'arrivais.. C'est que les bestiaux, c'est du boulot. Sitôt les pieds dans les bottes, le caoua tiède avalé sur le pouce, les moineaux partaient au cul des vaches... Je balançais le canard, les relances du C.A. sur la toile cirée entre les bols vides, les verres pyralex oubliés, les restants de fromages qui régalaient les mouches qu'avaient évité le ruban collant qui tirebouchonnait accroché au lustre que t'en voudrais même pas au puces de St Frusquin... Je vous raconte ça... C'est quand les chemins étaient praticables... Quand l'hiver, la poudreuse faisait des congères, que le blizzard te scotchait aux carreaux,  ils attendaient les nouvelles plusieurs jours... Ils loupaient les avis de décès, les délibérations du " conseil " et les pubs du super-market... S'en offusquaient pas plus que ça.. Comme de toute façon, l'électricité et le téléfon étaient nazes, ils allaient pas se tirer la couenne pour si peu... T'imagines aujourd'hui, deux centimètres de flocons et nous voilà gueulant, paraplégiques de l'interpet... Tournant comme des poiscailles dans le bocal...
Dans l'autre turne du bled, y'avait le frère et la soeur. Là, il fallait boire le canon... Casanov ah... Le velours de l'estomac. Faire le casse-croûte les mercredis, jour où le boucher passait... Manger le boudin quand ils tuaient le cochon entre les matous et les poules qui venaient te becquetter dans la main... Au début, j'avais un peu de mal... On a beau dire, la tripe à dix heures du mat, faut être du cru, faut avoir pratiqué... J'avais les boyaux qui renaclaient, et puis avec le temps...  Deux vieux de la vieille " noueux comme des pieds de vigne " aurait dit le Jeannot. C'était vraiment ça... Eté comme hiver, y'avait un bout de braise dans le cantou qui se bagarrait pour donner un peu de chaleur, qui faisait semblant d'exister... Je les aimais bien ces deux-là... On prenait le temps d'allumer un clop en papotant entre deux longs silences... Parce que le cul-terreux l'est pas causant... C'est pas lui qui va te casser les burnes avec le foutraque du monde... Je prenais des nouvelles des deux boeufs qu'étaient dans l'étable. Ca suffisait...
Je rembobinais tout celà devant ma téloche ces jours-ci en regardant Raymond, Marcel Privat et les autres... Ces portraits de cévenols qu'avait filmé Raymond Depardon dans les années 2000... Même tabac que ce que j'avais vécu... Sauf que moi, je passais mon temps, l'été, à éviter les taons qui venaient batifoler dans ma chemisette, le folklore de la cambrousse ça me passait au-dessus des naseaux... 
Faudrait qu'un de ces jours, je retourne voir les dégats que le temps a pu faire ( et non que le taon a pu faire comme l'aurait écrit un oteur de gare... ).


 H                                                                                                           U                              ...