jeudi 29 septembre 2016

FEUX D'ARTIFICE

Quand j'ai ouvert la fenêtre, le matin tirait une gueule d'enterrement de Toussaint... Ouais, passque je sais pas toi, mais moi, je constate que quand tu enf-ouis un maccab sous le niveau de la mer, c'est plus gai aux mois de Mai ou Juin... T'a la sève qui monte, les t'ites fleurs qui poussent et les piafs qui rigolent. Pour un peu qu'une t'ite brise soulève la voilette de la veuve éplorée ( y'en a des joyeuses aussi mais c'est pour l'opérette ! ), t'oublies vite les asticots et les parasites déjà aux aguets...  Je te parle même pas des périodes de grosses chaleur où les quatre pelots en vrac autour de la boite n'ont qu'une trouille, que le défunt transpire, fasse de la mousse, et qu'une envie : se mettre à l'ombre et se taper une orangeade bien fraîche ( je sais, çà fait deux envies ! ). " Les gens avaient à coeur d'mourir plus haut qu'leur cul " chantait le fossoyeur débonnaire et le bougre avait raison... Quand t'as les osselets plus froids que ceux du mort, la goutte au nez, les panards en gelée et qu'en plus, t'as oublié tes gants dans la carriole, que t'es même pas sûr qu'elle va redémarrer, vu que sa batterie est à plat et qu'elle a un caractère de cochon ( c'est pas gentil pour la gente porcine ! ) et ben tu tires la tronche... C'est normal. Tu la maudis cette charogne, cette pelure qu'est même pas foutue de " passer sa mort en vacance " renchérit le plagiste cité plus haut.
J'avais la guibolle gauche pleine de picotements ( la droite préparait ses primaires ! ) mais,   franchement, ce matin... Vu l'ambiance, j'avais aucune envie de calancher et de faire chier mon monde... Je me promis d'attendre l'infractus ( ben oui, on dit vomir triples boyaux ou annulaire téléphonique dans le Bas-vilois ) et de disjoncter aux alentours du quatorze juillet, en espérant que l'orage ne vienne pas tremper le corsage à Ninon, qu'avait un coup de foudre pour ce grand corniaud  de croque-mort... En plus, j'aurais la fanfare, le discours du président et les feux d'artifice...
J'ai pas encore choisi l'année, on verra bien...

mercredi 28 septembre 2016

INSOLITES...

- Francois - Notre François - aurait, pour la sortie d'anniversaire de sa Julie - notre Julie - loué un pousse-pousse électrique. Le scoot, çà pollue trop et çà fait gueuler Idalgo - Notre Idalgo -.
- Les tests du bunker son formels. Adolf Hitler n'avait qu'une couille et pas de dents de sagesse. Comme quoi un vilain, même pas fini, peut faire des dégâts.
- Nikita " Peau d'fesses " Kroutchev aurait revendu les bronzes de Lénine à la ferraille pour payer sa datcha. Ceux de Staline ont financé la piscine.
- Le coco Castro serait propriétaire d'une chaîne d'hôtels intitulée " Chez Guevarra ", ce qui fait braire les gars de la CIA qui campent toujours dans la Baie des Cochons.
- Le Grand Charles - notre père à tous - a déclaré l'indépendance de l'Algérie parce que tante Yvonne avait loupé un couscous boulettes.
- " L'écriture, c'est comme se gratter les roustons. D'abord c'est une manie, ensuite ça devient un tic " nous déclare notre envoyé spécial à la Foire du Livre. 
- Le dicton de la semaine : " A force de manger sa mère, on devient orphelin ". Envoyé par Monsieur  Desproges, humoriste moyenâgeux mais toujours d'actualité, il gagne un strapontin à la droite de Dieu et de Michel Audiard.
- Patachon Souchon a écrit dans ses mémoires " J'ai reluqué les seins de Sophie Marceau, finalement, sont pas terribles... Méritaient pas une chanson ".
- On a retrouvé la peau de l'ours qu'un voyou avait vendu avant de l'avoir tué. Celà  termine d'une jolie façon nos " Insolites ".
A bon entendeur salut !
Les internets racontent bien ce qu'ils veulent ronchonne Madame Suzanne en épluchant ses carottes.

mardi 27 septembre 2016

PATIENTEZ...

Dans une vie idéale, le meilleur endroit pour vivre serait :
- Un lit de cent quatre-vingt dix.
Le meilleur plat serait :
- Un tête de veau vinaigrette.
Le meilleur acteur :
-  Olivier Gourmet.
La meilleure actrice :
- Béatrice Dalle ( Bye bye Blondie ).
Le meilleur film :
- Leviathan.
La meilleure musique :
- Eric Satie, le matin.
La meilleure chanson :
" Working Class Héro " John Lennon.
Le meilleur roman :
" La Possibilité d'une Ile  ".
Le meilleur écrivain :
- ?????????
La meilleure philosophie :
Couci-cou-ça, la vie s'en va.
Ces allégations sont bien entendu subjectives et temporaires ( voir éphémères ).
Dans deux minutes, l'Oteur vous donnera une autre liste.
Alors, PATIENTEZ !!!!!!

lundi 26 septembre 2016

PETITES MANIES...

Dans les temps bénis où l'on voyait l'avenir en tutu et où la gaufrette craquait sous la dent, on triait les lentilles...  J'vous jure, la trouille de laisser une ratiche entre saucisse et bout de lard, faisait qu'on étalait les t'ites légumineuses  sur la toile cirée et vas-y mon gars, ouvre les mirettes... Fais un petit tas de cayoux ( ? ) qu'on mettra de côté pour les canaris, paraît que ça fortifie leurs abattis et leur donne bonne mine... ( J'vous parlerai des mines un peu plus tard, une sacrée histoire aussi... ).
D'ailleurs, le proverbe encore en usage chez les vieux d'avant le Rap et toutes ces saloperies qui salissent notre beau pays d'amateurs de fromage, de messes en latin et de rythmes binaires ( ??? ) signifie bien,  que si y'a un hic dans le potage, c'est qu'il y a un cailloux dans les lentilles... Alors, j'ai pas raison ?
Aujourd'hui que notre avenir se réduit en pot de chambre et couches-culottes, y'a plus de saletés pour venir gâcher la mangeaille. Pouvez mastiquer tranquilles... Y'a même plus de gras autour du jambon ! Si c'est pas malheureux ! Et y'a plus d'espèces de lentilles qu'il n'y a de paroissiens à la messe du Dimanche... Sont toutes bien rangées dans le paquet, bien proprettes sur elles... Des brunes, des vertes , des corails, des que les marmitons du Michelin mélangent avec des denrées qui vous coûtent deux mois de pension... Plus la peine de craindre pour son dentier, les belles sont lavées à grande eau, rincées à l'eau de javel, au Canard WC, comme ma grand-mère brassait les draps plein d'histoires dans le lavoir pendant que grand-père dépiautait le lapin...
Mais il me plaît à penser ( refusé ! ) que quelque part du côté du Puy ( AOC je vous le rappelle ) y'a un Geppeto qui les lorgnons sur le pif, le matou sur les genoux continue de trier les machins en pensant à sa Joséphine qu'est partie trop vite, elle qui préparait si bien la soupe qui tient au ventre et réjouit les boyaux...
Les petites manies, çà se perd pas que voulez-vous...

dimanche 25 septembre 2016

PETIT PLAISIR...

1 ) A l'Origine du Monde, Victoire  enfile sa mothrace pour s'en aller serrer la louche à la Vénus du Milo...  Bien qu'un peu plus âgée, elle copine avec la manchote...
A force de faire le pied de grue devant les troupeaux de bridés kodack, elles taillent bavette, et se feraient volontiers la bise et des mamours héllénistes, mais serrer la pince à une gigolpince qu'a pas fini sa croissance... C'est pas simple. Mona Lisa se fout de leur gueule et la Joconde à Marcel s'en frise les moustaches de plaisir devant leurs simagrées...
Même derrière son sous-verre, cette salope fait carton plein les jours de Pentecôte... Et les autres aussi d'ailleurs... Se prend pour qui cette pètasse ? Le plafond de la Sixtine ? Pis quoi encore...
2 ) Quand le vieux Jim et son arthrite, va au fond de son garage, qu'il retrouve des vieilles bandes velpo qu'entourent les restes de son Zeppelin, l'envie lui prend de remettre à jour tout le fourbi, histoire de faire pâlir et de foutre la honte à tous les métalleux qui rôdent sur la planète... Faut reconnaître que ces t'its gars faisaient pas dans la dentelle. Faisaient fondre le plomb pire que le vieux Paracelse et ses tours de passe-passe... Quel boucan mes z'amis ! Quelles guitares ! Et la rythmique... Comme d'hab, notre Robert en fait un peu trop question vocalises, mais à cette époque, tous les chanteurs braillaient comme des souris et avaient les cheveux en frisottis - Même André Agassi, qui pourtant ne chantait pas - L'histoire se souviendra de " You shook me " je vous le garantis... Toujours à la page l'ancien... ( Celle-là, tu pouvais l'éviter, on n'est pas aux Grosses Têtes ! )
3 ) Je sais pas vous, mais moi, j'écoute plus beaucoup de musique... Un peu de " chansons rigolotes " les matin de gueule de bois... Un zeste de contrebasse, quelques violons... La zique-iphone m'emmerde, les clips me saoulent pire le joufflu de Kardaschian. C'est la bedaine qui veut ça... J'ai encore un pied dans le vingtième et les téléphones à pièces...  A part çà et le reste ( sur commande ),  Nick Cave vient de pondre un machin qui fait froid dans le dos, son " Jésus Alone " vous serine la couenne tard le soir comme une armée de zombies...
4 ) J'y pense... Pendant qu'on est dans les fredaines, dites à la t'ite Mélanie Coulet que son Ankou ne fait peur à personne et que ses guitares, c'est du pipi de chat face à l'artillerie du Jimmy... C'est dommage, les textes sont toujours bien...
5 ) - C'était mon père criant debout ! Vingt dieux ! Tu vas rater la messe ! - On va pas se priver un Dimanche matin, de se faire un petit plaisir non ?




samedi 24 septembre 2016

ABSTINENCE

IL EST FAUX DE PENSER QUE L'ÂGE ET LES ANNEES QUI PASSENT
PRODUISENT DES                                                                               SAGES.
ILS NE PRODUISENT QUE DES                                              VIEILLARDS.
Quand nous serons tout vieux,
Que nous irons danser
Tous,  autour du feu
Un tango déjanté
Une valse à deux temps
Parce que nos pauvres
Os
Ramollis et cassants
Plieront tels, roseaux.
Hum... Hum... soupire Madame Suzanne. Fallait bien se douter que sa période d'abstinence
ferait dérailler l'escogriffe...
Mon nom est Personne.


vendredi 23 septembre 2016

FABLIETTE **


MATOUVU. Résident du Haut-vilois, dents blanches et pattes de velours, le Greffier des remparts,  le joujou des rombières, le cha-chat de ces dames,  prend la pose
et se repose... Les rats des villes et ceux des champs, les piafs, mulots et musaraignes, les t'ites souris sur les boulevards retroussent leurs manches...
Tous ont carte blanche.
C'est une fabliette
Très bête,
Car le matou,
Au fond s'en fout...
Il n'aime que les croquettes...
**Fabliette : Petite fable. 
Syn : Rigolette.
Irma Larousse.

jeudi 22 septembre 2016

8 : 44


COMME TOUS LES 22 SEPTEMBRE...
AUJOURD'HUI, JE M'EN FOUS...

L'HORIZONTALE GASTRO...

Après une bonne et longue nuit suivie d'une grasse matinée, il prenait un petit déjeuner copieux qui, de gargouillis en cafouillages intimes, le forçait à s'allonger sur le canapé, attendant patiemment l'heure du dîner. Bien calé dans les oreillers, il concoctait pendant une petite heure le repas de midi salivant à l'avance le civet de lapin au chablis ou la brandade de morue ( recette exclusive d'Amalia et de Fatima ) préparés la veille. Il somnolait un peu, coincé entre les pages d'un livre de cuisine ou d'un roman de quat'sous. R.S. Jazz ( la radio suisse qui dévisse ! ) l'emmenait doucement jusqu'au repas de midi, qu'il commençait précisément au douzième coup de l'église qui comptait ses ouailles,  quand la cuisine sentait le pain chaud et la table bien mise.
Composée souvent de deux entrées ( des Artistes ! ), d'un plat de résistance, d'un ou deux desserts, salade fromage et tutti quanti.  Accompagnée de solides demoiselles bourguignonnes bien charpentées, la mangeaille une fois avalée, vous promettait une sieste réparatrice et bien méritée ! Un petit digestif pour clôturer les débats, et le roupillon salvateur vous menait tout droit au goûter de quatre heures. Pour rien au monde, il n'aurait voulu louper ces relents d'enfance où comme un chaton,  il lapait le lait chaud, les doigts pleins de confiture, quand sa mère avec le sourire enjôleur et le regard de mante religieuse qu'ont toutes les mamans du monde,  lui disait " essuie tes moustaches ! ".
- Que désirer de plus ? pensait le vieux gandin en trempant la madeleine de J. Brel ( un gars qui connaissait le Marcel du XVIe arrondissement de Paris ! ) dans un bol de chocolat chaud. Et de s'affaler tel un Gouda pansu dans le fauteuil pour prendre les nouvelles du monde qui s'avéraient souvent soporifiques et n'arrangeaient pas l'embrumage ( ? ) dans sa tête de linotte...
Restaient quelques heures à tuer avant le souper. Il s'employait ardemment - croquant quelques chips ou bâtons de nougat - à se crêper le chignon, à se couper les ongles de pieds ou plus simplement faisait la limace dans le couloir pour chercher un peu de frais à peu de frais....
A l'heure des vêpres et de l'angélus, soucieux de sa ligne et de sa santé, il prenait un consommé de Millet, une Verlaine menthe et le traditionnel bonnet de nuit sur la tête, ses ablutions faites et son âme en paix partait se coucher pour une bonne et longue nuit dans le lit qui avait conservé la douce chaleur du matin, quand il avait étirté ses mandibules après une bonne et longue nuit avant de prendre un petit déjeuner copieux etc... etc...
L'Horizontale. Gastro.
Editions Dodo.

mercredi 21 septembre 2016

LE GOURBI....

Lorsqu'il descendit de son perchoir, Ignace Perfide se promit de ramener un peu de tabac, quelques victuailles et boutanches qui lui avaient tant manqué pendant son absence. Ses voyages l'avaient conduit dans diverses pièces du gourbi, mais il n'avait pas maîtrisé pleinement l'itinéraire, et avait buté plusieurs fois sur les vieilles souches qui encombraient le cagibi....  Restait plus qu'a retourner vers la Bonne Ville...
Filet à papillons sous le bras, épuisette à litrons sur l'épaule, le drôle s'aperçut que la Cité n'avait guère changé. Les rue conservaient l'aspect terne et l'air contrit des artères de province où des violettes cheminent tirées par des caniches à frisettes et croisent des vieillards engoncés dans les journaux de la veille. Ici, on faisait quelques travaux d'assainissement, là on repeignait une façade. Le rideau d'un garage qu'on fermait faisait tomber le panneau " A Vendre " de la vitrine de la vieille pharmacie...  Le théatre et sa figure d'opérette fripée gardait la trace des tournées à deux sous, des costumes râpés et des magiciens sans illusions. Sur la grand'place, il chercha en vain une plaque rappelant la vie de Jan Bargagnole, l'estancot d'Augustine Braillard,  que les chroniques du passé portaient aux nues tant ces deux personnages avaient fait briller les lustres de la Cité. Mais seuls le monuments des morts par bêtise,  la statue de François Marie Arouet, le turlupin de la Main Morte,  et sa mise en plis ondulée, semblaient tenir  la corde des souvenirs.
Complètement désorienté ( un vent violent venu du Nord n'arrangeait pas son affaire ), Ignace ne savait plus s'il se trouvait dans le Haut-vilois ou le Bas-vilois. La frontière où jadis des gabelous scrupuleux examinaient vos coordonnées à la loupe ( ou à la lampe d'Aladin les Milles et Une Nuits ) existait-elle encore.... Le bourdonnement de la Centrale avait disparu remplacé par les piaillements de corbeaux en rut et quand il demanda à une rombière de qualité la direction du quartier de Belles-Touffes, la réponse fut négative. A part le faubourg Belle-vue, l'impasse Bel Ami ( Voir Maupassant pour les premiers de la classe ! Note du traducteur. ), la fieffée n'avait jamais eu connaissance de touffes quelconques.... L'Office de la Tourista n'était ouvert au public que les jours en Z,  ce qui perturba notre baudet qui avait perdu la notion du temps et des bonnes manières. Que reste-t-il de nos amours ? pensa le vilain parce qu'il fallait bien penser à quelque chose et qu'une petite pluie vacharde glaçait le col de sa gabardine... Il n'était pas exclu d'ailleurs que cette bourrasque fasse prendre l'eau à ses Amours d'antan et lui redonne avec ses boutons et sa grosse ceinture,  des envies de Faucon Maltais....
L'heure matinale et le temps de chiotte n'engageaient pas les rares passants à tailler bavette, même sous un Coin de parapluie.
- Y'a vraiment des chansons à la gomme ! soupira l'intrus planté comme mât de cocagne devant la Mairie qui pionçait dans son écharpe tricolore. Où étaient passées les cohortes de dinguos qui montaient vers les " Culs Bénis " pour prier la Madone et son papa ? Et les Bourgeois à qui l'on montrait notre cul... Pourquoi le fameux Scalapandre Organi ne figurait-il pas sur les cartes des estaminets qui s'alignaient le long de l'avenue de la République ? Le zébu n'avait même pas souvenir qu'une pareille avenue eût existé dans son imaginaire de moineau. Déjà qu'avec l'âge, il acquérait ( refusé ! ) une mémoire de " poisson rouge " comme disait les gamins d'aujourd'hui...  " République " quel mot bizarre... On aurait dit une station de métro chez les Parisiens têtes de chiens, pensa-t-il, se grattant l'occiput qu'il avait protubérant... Il aperçut bien derrière le nez triste des gargottes quelques âmes grises qui s'empiffraient de snack-burgers, de frites-nouilles et morteaux- cancoillote ( dont la couleur spermatique lui coupa la chique ) mais pas un seul joyeux convive installé devant un ragoût de Tireblotte Cornue, sirotant une fiole de Sang du Pape en braillant que Non... Non... ce bon St Eloi.... < Tristesse et désolation ! Mensonges et forfaiture ! Dolce et Gabbana ! > pleurnicha le médusé qui s'y connaissait en défilés et manteaux de bison...
Il faut le dire. Ignace n'est pas courageux et une sainte trouille le saisit ( vite endiguée par un chapelet de pets sonores ) quand prenant son élan pour sauter dans une flaque, il constata que Suzon Pataflore ( la Suze dans le déduit... ) avait elle aussi disparue de son répertoire téléphonique...
< Y'a vraiment quelque chose de pourri au Royaume de Truanderie > marmonna Suzanne Bobinneau qui connaissait ses classiques en regagnant son gourbi... L'histoire fit deux petits rotous et s'endormit comme un bébé. Ignace, quant à lui, décida de garder un oeil ouvert sur l'évolution de cette Bonne Ville... On naît jamais trop prudent....
Ma vie est un rêve.
Editions Flip Flap Flop.

mardi 20 septembre 2016

AMEN ETC...

Notre bonne ville jouit d'un grand laxisme en ce qui concerne les pratiques religieuses. Notre bourgmestre qui cumule aussi les fonctions de Grand Instigateur de Miracles,  Mahometan de Première Classe, Rabbi Jacob, Grand Con-tempteur du Rien et de l'Inutile mais qui possède  " la foi du charbonnier " a promulgué des arrêtés qui font passer Vatican II et le Pèlerinage à la Mecque pour de joyeuses bigoteries... Les croyants, pélerins, pénitants et autres Chaussée aux moines sont priés de se faire connaître à l'entrée de notre Cité munis d'un certificat de bonne conscience et d'une ardoise vierge de tous péchés ou calomnies sur son con de voisin. Les brebis galeuses et moutons noirs seront illico remis au Conseil de l'Inquisition qui en fera du petit bois et des  feux de broussaille comme au bon vieux temps... Installés dans l'enceinte " Culs bénis et Cie " qui borde la frontière nord du Ratichon Oriental,  les cénobites de tous poils pourront se livrer à leurs pirouettes en toute tranquillité. Les robes de bure, couronnes d'épines, burkas et papillottes sont fournies gratuitemente par le Club des Mécréants qui oeuvre pour la canonisation de la rigolade et du poil à gratter....
Rappelons pour les distraits que le Corpus Dei, l'Opium du Peuple, le club de supporters de Mère Téréza et la Pipe à Pépé sont proscrits.
La municipalité vous rappelle quelques règles pour une croisade réussie et un séjour sans crucifixion.
Art 1. Le fait de marcher sur l'eau sans gilet de sauvetage est amendable.
Art 2. Toute pucelle d'Orléans ( ou d'ailleurs ) surprise dans les cabinets du manoir sera renvoyée chez elle sans sommation et mise au feu avec des pieds de Cauchon.
Art 3. Le premier martyr qui arrive au Paradis est prié de laisser quelques vierges à disposition pour les suivants.
Art 4. Ne balancer pas vos mègots dans les bénitiers, ça fait tousser les grenouilles.
 Art 4 ( Bis ). Le Mur des Lamentations est réservé aux pêcheurs ayant la larme facile et le portefeuille à droite.
Art 5. Remettre dans le droit chemin une brebis égarée ne fait pas partie des attributions du pékin ordinaire. Tout contrevenant à cette règle se verra plongé dans le stupre et la fornication jusqu'à la fin de sa vie terrestre, laquelle promet d'être une sacrée bamboula condamnée ( évidemment ! ) par nos pieuses institutions.
Art 6. Se référer aux articles précédents en cas de Déluge ou d'Apocalypse.
Amen...
Ma Ville est un mystère.
Editions Flyp.

lundi 19 septembre 2016

CHERS COUSINS ( 5 )

C'est avec une grande tristesse que je vous annonce la fin de l'été, des moustiques, coups de soleil, ballades en pédalo sur le lac qui fait des cygnes sans le savoir ( comme un certain Mr Jourdain faisait de la prose dit-on en quatrième de rattrapage ), des glaces à deux boules sur le trottoir et des chiens qui aboient quand la caravane est coincée dans les embouteillages et les contrôles en urgence dans un drôle d'état... ,Les frimas seront bientôt revenus et je vous souhaite des thermomètres en hausse et des grogs bien tassés...  Que vous dire d'autre ? Qu'une troupe de vélocipèdes dévale actuellement la rue à toute blinde cherchant des performances qui font mal aux genoux et font grincer les omoplates... Ces fifrelins à deux roues vont grimper sur la montagne, pédaler dans la semoule, se goinfrer de barres chocolatées et finir de la boue jusqu'aux oreilles, contents tout de même de terminer dans les cent derniers de la Forestière, charmante descente aux enfers dont sont friands nos concitoyens... Alors que fumer tranquillement le calumet de la paix en écoutant Salvatore Adamo serait plus approprié en ce Dimanche de pluie... Chacun est maître de sa destinée et de ses poignées d'amour, c'est comme ça...
Dans le ventre mou de cette inter-saison, rien de bien nouveau. Si ce n'est que papa ( que l'on a finit par libérer de sa chaîne à gaz ) continue de nous faire bien rire avec ses élucubrations diverses et variées. Il prétend, le zozo ( après un flirt avoué avec notre Méluche national, il faut le rappeler aux plus distraits ! ) avoir aujourd'hui des penchants érectiles, les poils qui se dressent, les mains qui moitent ( ? ) à l'écoute des discours de Marine La Peine et de ses sbires à galoches. Il semblerait  d'après les sondages et les prévisions météos, ces deux lavements qui tous les jours, polluent nos écrans, qu'une bonne partie du pays partage ces mêmes émotions, ce qui est fort dommageable pour nous qui rêvions d'un avenir en tutu et papier-toilette... Il ne faudrait pas que ces gratouillis à se faire peur, se transforment un jour en vilaine plaie démocratique ( ? ) qui mettrait notre joie de vivre au garde-à-vous sur la couture de nos pantalons... 
De son côté maman, a rompu avec le gazier. Elle a estimé un matin, que la cuve était pleine et décidé derechef, d'entamer l'études des oeuvres de jeunesse de messieurs Staline, Lénine, Bakounine, Céline, Courteline, enfin tous les écrivaillons dont le nom finit en " Ine " ce qui  laisse le temps, à votre serviteur et à Philomène notre cadette, de faire la grasse mat, de sècher les cours et d'étudier une nouvelle filière d'importation de sucre en poudre ( tonton pourquoi tu tousses ? ). Nous somme en effet devenus, ma consoeur et moi-même déliquants en chef d'un réseau qui fait passer les cartels mexicains pour des joyeux drilles...
Juste quelques mots, pour vous parler de notre Jean-Daniel dont l'avenir s'annonce bien sombre. Il a terminé ses pirouettes au Jardin d'enfants. Accusé d'avoir voulu soulever le niqab d'une gigolette pour lui offrir des friandises, il est sorti du parc entouré de deux pandores bourrus. Le pandore est bourru et grognon. C'est sa nature... Sinon il serait dresseur de phoques à l'Aqualand... Nous attendons le procès avec confiance. Les gars de la Marine et Maître Colletard assurant sa défense... L'opi-gnons publique reste partagée, mais " Fille du Vent " dans la cinquième nous promet un joli bénèf. N'est-ce pas là l'essentiel...
Avons reçu également la visite d'un prétendu Oteur qui dit travailler pour les éditions Flip Flap Flop et Flup ( une maison plutôt louche à en croire les dires de Maman qui s'y connaît en littérature ! ) et qui assure avoir disparu dans des conditions si mystérieuses que même l'agent Krapouillot et Tintin sur son étoile appelé en renfort, n'ont pu éclaircir. Le vilain tiendrait la kronique barbante d'une Ville dont le nom m'échappe, et nous a promis une suite pour tantôt.
Il faut chers cousins, que je vous quitte. J'entends papa qui braille qu'il " faut flytoxer le gourbi  et karchériser le roumi ! ". Drôle d'époque, je vous le répète... Je vous embrasse et vous refile le premier rhume de l'année...
Snif snif, votre dévoué parent.






dimanche 18 septembre 2016

CONCURRENCE DELOYALE

Notre Municipalité soucieuse du bien-être des amateurs de sesse ( ou fesses c'est selon ) et de cuisses légères,  propose des visites guidées dans nos quartiers de plaisir et nos lieux de prières ( Ces lieux de foi feront l'objet d'un prochain article ). Notre sessologue en chef, première adjointe du bourgmestre,  Suzon Pataflore, se fera une joie d'initier le chaland aux charmes des poignées d'amour, du jacuzzi à bretelles et de la chicane espagnole. Les clubs échangistes, transgenristes et mélanchonistes ( après adhésion au Parti ) sont légion dans notre cité et ne reculent devant aucune dépravation pour satisfaire notre clientèle ( fermeture le vendredi, jour de masturbation ). Notre vieux barde Patachon Souchon donne deux fois l'an une représentation au club sado-mazo Méli-Mélo. Pensez à réserver vos places.
- J'veux du cuir
  Pas du peep show, du vécu
  J'veux des gros seins
  Des gros culs...
(Extraits : J'veux du cuir ).
Suzon Pataflore ( la Suze... comme on l'appelle dans le déduit... ) dirige d'une main de fer une armada de jouvencelles venues des pays de l'Est et une escouade de jeunes éphèbes venus d'on ne sait où,  qui réjouiront les sens interdits du voyageur en quête d'aventure. Les conditions d'hygiène, la discrétion et l'anonymat garantis, il n'est pas rare de croiser des hommes d'église, des politiques, des artistes de variété ( Jan Bartagnole habitué des lieux, fut l'instigateur de bon nombre de parties fines avant sa mort entre les bras d'une grosse... ) ou des maquignons du Haut-vilois qui ont fait fortune avec la culture intensive de l'Oxatrice Spongieuse dans les avenues de ce quartier qui répond au joli sobriquet de " Belles-Touffes ". Soyez discrets en toute circonstance, nos peoples n'aiment pas trop la publicité et notre Brigade des Moeurs est chatouilleuse sur les affaires de délation. < Chacun dans son pucier, et les putes sont bien gardées > a dit Proxo 1er dans son encyclique du premier de l'an... Gloire lui soit rendue  ! Et que son commerce prospère à travers les siècles ! ( Histoire des Filles de joie : G.B. ) Pour tout autre renseignement, utiliser l'itinéraire Bis.
" Ajoutez à ça qu'aujourd'hui / La manie de l'acte gratuit / Se développe / Que des créatures se font cul / buter à l'oeil et sans calcul... "
Et vous comprendrez que notre joyeuse bande de malandrins soit toujours sur la brèche...
Ces récréations libertines n'étant pas gratuites, prévoir un budget au moins égal au PIB du Zimbaba.
Toutes les devises sont acceptées. Parking payant sauf les jours de Gay Pride.  Les pots-de-vin, les pastilles de menthe et protections intimes sont en suce.
Joyeuses agapes et radada la lère...
Ma ville est un mystère.
Editions Flup.

samedi 17 septembre 2016

BOMBANCE

Le voyageur fatigué et assoiffé d'amour après tant de péripéties ( la vie n'est-elle pas une suite de hasards mon vieux Baltazar ! D'avanies et coups de la panne ma bonne Jeanne ! ) trouvera de quoi satisfaire son appétit et sa libido exacerbée dans notre Bonne Ville. Muni de ses tickets de rationnement ou de bombance selon les moyens qu'il consacre aux joies du corps et de l'esprit, le touriste affamé aura le choix.
- Les bocaux de Madame Suzanne - notamment ses Campelotes d'hiver aux pignons de Cardamouche - sont très appréciés de la population. Ils sont en vente dans toutes les pisseries fines à un prix défiant toute concurrence ( fût-elle déloyale ! ) et apaisent la fringuale du pélerin... Notons que consommées sans modération, ces douceurs ont des effets dévastateurs sur l'équilibre mental du pékin non averti. Alors prudence et circonspection comme on le dit à l'Evêché... La Campelote d'hiver étant connue pour ses vertus hallucinogènes et laxatives qui posent problème aux services de la voirie. En cas d'abus irraisonné, absorber d'une seule traite un consommé d'Amphrième Luxuriant, un vomitif à forte teneur en plomb qui ravigotera la tuyauterie et fera le ménage chez les petites bêtes du bocal...
- La réputation d'Augustine Braillard n'est plus à faire. Connu jusqu'aux frontières de la Septentrie Continentale ( des gens pas faciles à convaincre pourtant ! ) son pâté de Pernacle a fait école. Située dans l'ancienne Maison du Syndicat, près de la Centrale, sa gargotte a fière allure et le taux de radioactivité ambiant n'altère nullement sa prestence. Présenté sur son lit d'Oxatrice Spongieuse, le ragoût de Tireblotte Cornue, spécialité locale,  traité avec les doigts de fée et les petites mains d'Augustine régale journellement les convives. Cette recette qui demeure confidentielle a valu à notre Maître-Queue les étoiles et les trente-six chandelles qui figurent sur son livre d'or. Le filet de Scalapandre Organi rôti sur les braises de Feuilletou ( uniquement sur commande et selon arrivage ) vous coûtera le salaire d'un honnête homme mais vaut le détour (Guide du Bouffard : Edition 2012 ). Le personnel jeune et stylé, issu des meilleures écoles hostellières du Haut-vilois comblera vos désirs les plus saugrenus, sachant, comme le dit le Proverbe Helvète que " Si la faim justifie les classes moyennes, la carte Prémium Platine justifie les les hauts revenus " (La Gazette de Lausanne : Edition 1928 ). Rappelons que l'Etablissement est interdit d'accès aux fainéants, chômeurs de longue durée, traine-lattes et pousse-mègots et qu'il est ouvert deux jours par mois. La réservation d'une table s'étale sur plusieurs générations. Si votre grand'mère a retenu une tablée pendant l' entre deux guerres, dites-vous que votre petit-fils profitera du gueuleton... Ce qui n'est pas si mal en ces temps de disette...
Bon Appétit à tous.
P.S : Les Maisons de Plaisirs et autre lieux de perdition vous sont présentés en page huit de notre catalogue. Les vieillards libidineux et les jeunes gens pubères n'ont pas accès à ce chapître.
Ma ville est un mystère.
Edition Flup.

vendredi 16 septembre 2016

POURBOIRE

Si vous séjournez plus de deux heures dans notre bonne ville ( temps estimé par nos services du Chiffre pour une visite complète du Bas-vilois ) vous pourrez profiter de notre Musée de l'Entourloupe et des Bavures Policières. Ouvert tous les jours de 23 heures au petit matin ( l'horaire nocturne étant propice à toutes les mauvaises actions ! ) vous admirerez tout un panel de balles perdues, tabassages en règle, faux et usage de faux, erreurs judiciaires... Des marchés truqués, trafics d'influence, dessous d'tables, détournements de fonds, électeurs bidons et promesses non tenues sont également en exposition en salle quatre consacrée aux édiles de la République qui sont friands de ces pirouettes douteuses. La section " Margoulins et Cie " comporte dans ses archives tous les croche-pattes et magouilles de nos dirigeants depuis Louis VI le Gros jusqu'à nos jours. A consulter.
Moyennant un petit supplément, vous pourrez vous-aussi, piquer dans la caisse, tromper votre femme visiter un paradis fiscal ( sur catalogue seulement ! ) et prendre la place d'un handicapé moteur dans l'autobus. Pensez à restituer ces menus instants de plaisir à la dame du vestiaire en sortant de l'édifice. L'exportation de nos malversations et enfumages divers étant formellement interdite et punie par la loi - Décret 380 Alinéa 32409 Tél. 0384763889 -.
En salle 2, pour les curieux de nature et amateurs de bons mots, des vidéos de nos grands hommes sont disponibles. Vous découvrirez la vie de Jan Bartagnole musicien émérite, spécialiste de la Flutiole et du Bacabec, dont les mélodies enchantent encore aujourd'hui nos oreilles attentives. Les grabouillis de Monsieur Ferdinand, notre grand écrivain, titulaire d'une chaire de collaboration dans les années grises, grand pourfendeur de bons sentiments et de bisous dans le cou sont consultables sur demande auprès du service de la Censure. Si vous ne rechignez pas à quelques sacrifices ( cinq minutes d'entretien avec Marion La Peine, notre suborneuse régionale par exemple... ) et reconnaissez l'existence de mondes parallèles, quelques vers de Maître François et un poil de moustache dédicacé par le grand Georges, Oteur facécieux et prolifique, vous seront offerts après la visite, accompagnés d'une cabrette en peau de zouave qui agrémentera vos soirées télévisées et pimentera soyons-en sûrs, vos ébats nocturnes ( Mode d'emploi fourni avec l'emballage ).
N'oubliez pas le pourboire.
Et votre prière du soir.
Ma ville est un mystère.
Editions Flip.

jeudi 15 septembre 2016

BAIN DE SANG

Vous serez certainement surpris et quelque peu désorientés au cours de vos pérégrinations par le bruit incessant des turbines et des ventilos ainsi que par les cris stridents de nos sopranos en herbe. N'ayez pas d'inquiétude.... La centrale située à deux encablures du Bas-Vilois ronronne depuis des siècles et vous vous habituerez très vite à ce léger inconvénient. Quand aux chanteurs et autre aboyeurs, il vous suffira de leur jeter quelques pièces pour qu'ils se taisent... Nous rappelons aux personnes malentendantes qu'elles doivent s'acquitter d'une taxe qui correspond au dixième du confort que leur confère leur handicap. Ce n'est que justice, elles ne souffrent pas des nuisances sonores et ne supportent pas le tintamarre des nombreuses fanfares qui défilent dans nos rues pleines de tagada et de joie de vivre... Pour profiter pleinement de votre tranquillité, évitez le lundi, jour des traîne-patins et le samedi consacré aux voleurs à la tire et à leurs mauvais coups.  Nous vous informons que des triques, poings américains et tasers sont en vente libre dans nos boutiques de prêt à latter. Ces babioles bien utilisées calmeront les ardeurs de tous les malfaisants et vous procureront une joie supplémentaire dans vos visites : Casse-bobines et Brise-tronches sont des traditions qui font partie de notre patrimoine et n'occasionnent aucunes poursuites particulières. Des vigiles musclée accompagnés de leurs molosses sont à la disposition des personnes fluettes, malingres, des pacifistes bêlants et des chicaneurs vicieux. Contre un peu de chair fraîche, ils sauront se rendre utiles... Les exécutions capitales, mutilations et pendaisons se font uniquement sur réservation. Les séances de décapitation et démenbrements sont disponibles sseulement par abonnements réservés aux seuls resssortissants de la Cité. Des tours opérateurs organisent néanmoins des simulations sur des animaux de boucherie. Se renseigner au guichet de la Prison Centrale... Pour un séjour réussi, n'hésitez pas à contacter la famille Couptout, exécuteurs des basses-oeuvres depuis cinq générations...
Joyeuse charpie
et Bon Séjour.
Ma ville est un mystère.
Editions Flap.

mercredi 14 septembre 2016

TOURISTA

Il faut savoir que si vous entrez dans notre Bonne Ville, il vous faudra montrer patte blanche au premier check point, accompagnée d'un visa en bonne et dûe forme, d'une photo sépia et d'une lettre de motivation que vous aurez pris soin de rédiger manuellement sans trop de fautres d'othographe ( Deux erreurs grammaticales sont permises, la faute de St-Axe étant rédhibitoire ). Vous aurez pris soin de vous munir d'un panier garni ( pour alimenter la rumeur publique ), d'un carnet de vaccination et d'un code de confidentialité toujours utiles par gros temps. Les ratonnades et autres rafles sont monnaie courante dans le Bas-Vilois. Notez que le chasse-mouches est fortement recommandé en cas de grosse canicule ou de visite des abattoirs municipaux.
Munis du badge traditionnel et d'une nouvelle identité ( a retirer au Bureau des pleurs et des mains baladeuses ) vous traverserez les divers sas de décontamination en suivant les bandes jaunes installées par nos services de règlementation. Quelques petits détails seront encore à règler ( tenir les enfants en laisse, les vieillards en fauteuil, les maniaques en camisole etc... ) avant que vous ne profitiez pleinement des joies et des agréments que vous propose notre Office de la Tourista.
Une participation obligatoire est également prévue pour le débouchage des sanisettes municipales et l'utilisation intempestive du papier-toilette est sanctionnée par les services de l'hygiène. La miction sur la voie publique vous envoie tout droit devant les tribunaux d'exception qui se moquent pas mal de votre prostate défaillante au sortir du bus. Il est bon de le savoir.
Visites des monuments tous les jeudis.
Cimetière et Messes noires tous les vendredis.
Tarifs de groupe pour les bossus qui portent bonheur.
Monnaie de singe acceptée.
Nous vous souhaitons un agréable séjour....
Ma ville est un mystère.
Editions Flop.

mardi 13 septembre 2016

KRAPOUILLOT

- Alors Krapouillot, vous en pensez quoi ?
- Franchement Kommissaire, on patauge... Pas de cadavre, pas d'ADN, pas de traces de lutte, aucune sécrétions... Pas d'sang, pas de sperme, pas de poils à gratter,  pas de cheveux à couper en quatre...
- Hum... Hum... C'est un mystère... Rien sur le stylo ?
- Peau de balle ! Peut-être qu'il écrivait quelque chose avec des gants de mamouth, ceux qui ne laissent pas de traces et dégraissent l'Education Nationale une Ode à Marie ou une chanson de quate sous... Mais y'a pas une empreinte, pas une crotte de nez, même pas un papelard qui traînent... Pas le moindre carnet... Même pas un bout de PQ... Un mouchoir en dentelle... J'vous jure, c'est ça sent la canaille cette affaire....
- On a fait le tour du voisinage ?
- Inconnu au bataillon ! Y'a pas une bignole qui se souvienne de sa tronche... Pourtant sont toujours à l'affût ces bestioles...
- La balistique et les écoutes ?
- Que dalle ! On a juste repéré un ministre qui foutait de l'oseille de côté, mais ça n'a rien à voir...
- Zut ! et Flute ! Motus et bouche cousue ! On touche pas aux gros bonnets de la République...
- Moi, j'ai bien une idée... La pointe du stylo étant orientée Sud Sud-Ouest, direction le bac à vaisselle, on peut supposer qu'entre deux assiettes, il a disparu dans le siphon...  C'est arrivé à mon beau-frère, un jour qu'il rinçait un plat de lentilles... C'était pas beau à voir...
- Tut Tut... Krapouillot, vos histoires de famille n'intéressent personne...
- En parlant de famille... On a des contacts ?
- Une vraie smala ! Tuyau de poêle garantie pur jus ! Paraît qu'une lettre prévoyant la disparition du gonze circule dans les hautes spères du pouvoir...  Mais c'est pas une preuve... Et pis le gazier n'était pas un cadeau pour la Communauté Européenne qu'a bien assez de soucis...
- Et la gomme à macher....
- Oh ! Ça c'est tout simple... L'avait sûrement mauvaise haleine, refoulait du goulot... J'm'y connais en nauséabond.... J'ai comme voisin un phoque qui, quand il vous souffle dans le nez.... Sans compter que le gars n'est pas franc du collier question sessualité...  Enfin, vous voyez c'que je veux dire....
- Ca va Krapouillot... Ça va... Pensez à fermer la porte quand vous partirez...
- D'ac Kommissaire ! L' bonjour à vo'te dame !

lundi 12 septembre 2016

CHERS COUSINS ( 4 )

C'est la plume aux abois, la rate au court-bouillon et l'oeil rivé sur l'oeuvre de Ray Bradbury, que je vous envoie quelques nouvelles. Hier, les drones sont encore passés au-dessus du hangar où nous avons trouvé domicile après nos aventures bourguignonnes et nous avons dû enchaîner papa à la cuve de gaz. Il avait sorti mousquets et arquebuses et s'apprêtait à partir en campagne avec le clone sinistre d'un certain Gilles de Rais, dont pour ma part j'ignorais l'existence avant que maman, toujours au fait des potins ne m'apprennne qu'il était,  dit-on, le premier Emile Louis de l'histoire... Le père nous inquiète sérieusement. Il étudie St François d'Assise, Bossuet, San-Antonio dans le texte et déclare voter " Front de gauche " aux prochaines présidentielles... Vous dire l'angoisse... Réunis en conseil de famille, nous avons décidé de le faire disparaître dans des conditions que seule une enquête approndie des gabelous municipaux pourrait révéler aux yeux du grand public toujours friand de Grand Guignol. Bien entendu, chers Cousins, cette déclaration ne consitue pas une preuve au cas où le pater viendrait à calancher d'une mort prématurée par décapitation... Je vous fais confiance...
Autrement, la vie suit son bonhomme de sentier. Jean Daniel a une nouvelle prothèse en titane. et un coeur de pierre ( posé par un boucher distrait ). Après avoir échoué aux marathons à l'huile,  Il a trouvé du travail. Auguste au jardin d'enfants. Ses pirouettes sur une patte enchantent les bambins mais, hélas, attirent également les amateurs de chairs fraîches du quartier. Les vendeurs de friandises et sucettes font fortune autour du Parc, tandis que les mères de famille coursent leurs mignons entre les bacs à sable....
Philomène notre cadette a décidé de quitter les ordres. Supplantée auprès du Père Aumonier par une diseuse de bonne aventure qui prétend avoir vu la Vierge et ses copines, elle est retournée à ses anciennes amours ( si l'on considère qu'un proxénète albanais soit un amoureux de premier choix, ce dont je doute ! ). Mais comme le dit un proverbe bien connu des cruciverbistes, " Quand le vent se lève, c'est les galériens qui sont contents ! ". Maman vit des aventures adultérines avec le type qui vient remplir la cuve de gaz où papa est toujours enchaîné ( finalement c'était la solution pour avoir la paix. On le nourrit de croquettes et d'eau fraîche. Le reste du temps, il dort ou il bouquine ses conneries ! ) Soyons justes, celà alimente les cancans du voisinage qui profite de l'occasion pour demander à ce que les drones fassent des incursions dans notre ciel sans nuage.
Quand à moi, toujours inquiet de mon avenir et de votre santé, je blablatte sans arrêt en attendant le bus ( arrêt de bus... Ha ! Ha ! ) et souhaite ardemment connaître l'histoire de cette pucelle qui était pote avec le vilain Gillou... Faut que je demande à maman...
P.S. Si vous rencontrez l'Oncle Archibald, dites-lui que je pense bien à lui.
Je vous embrasse. Votre dévoué Cousin.

dimanche 11 septembre 2016

8:52

Lui qui mélange les jours et les dates, lui semble bien que ce matin-là,  la Suzon Pataflore avait préparé les bêtes à cornes en persaillade et qu'ils pissaient en cadence contre le tacteur ( et non pas tracteur ! ) rouillé qui jouait à l'Epave dans la cour,  prétendant, ces faux-jetons, que jamais plus ils ne toucheraient à ce t'it blanc qu'était bien urbain mais qui déboitait les calebasses en moins de temps qu'il n'en fallait  au Pornographe broussailleux pour trousser une Margot de passage... C'est vrai que tôt le matin, le soleil dans les manches et le saucisson en brioche, quelques lampées du machin vous titillaient les papilles, mais quelques litres plus tard, votre ciel s'obscurcissait diantrement et les fossés de Corgnalou-le-Vieux prenaient des allures de chantier que même le Georges du Cimetière en perdait son latin...
L'air sentait le moût de raisin, les abeilles en folie. Les sécateurs jouaient la rumba dans les rangs de vigne entre les cuisses des vendangeuses, accroupies comme au défilé devant les ceps rugueux qui se redressaient pire qu'une paillarde au moindre attouchement... La Suzon n'avait pas son pareil pour cuisiner les gastéropodes et la fraise de veau. C'était là son moindre défaut... 
- C'est prêt ! qu'elle a dit en houspillant gentiment les deux bossus qui lorgnaient sur un Brouilly de fagot en sifflotant une rengaine du vieil Aristide ( L'Dimanche au lieu d'travailler, y nous montent au poulaillier, voir jouer l'drame ou l'vaud'ville à Belleville... ) les serviettes sous le cou et les couteaux en campagne...
Lui semble bien se souvenir avoir dit à son voisin de tablée que l'avenir sentait le pâté, et que l'Oncle Sam avalerait son hamburger de travers... On avait encore rien vu....


samedi 10 septembre 2016

CHABADA... BADA

Dites donc ! Vous voyez rien venir !
Vous sentez rien... Regards en biais, sourires en coin... Les palpitants qui battent en cadence, que j'les entends depuis mon balcon... Les synthétiseurs de la breloque qui tam-tam... Ça fleure bon la romance, le caniche à plein nez... Le tagada qui s'annonce.... Les poils qui se dressent et tout le bataclan... Ça met de l'adrénaline aux vieux pour la journée... Ça réchauffe leurs coeurs secs et moisis.
- Moi j'aime bien Beyonce, mais ma mère veut pas...
- Ouais... Mais on pourrait se voir Samedi non, après le boulot...
- Je sais pas... Faut qu'je demande à mes copines... Et pis tu sais... Mon père...
Chabada... bada... mon coeur y croit....

jeudi 8 septembre 2016

7:53

Quelques années plus tôt, ils seraient partis danser la Diguedongue, le Partaflet ( pratiqué uniquement par les couples légitimes ). Ils auraient envahi les impasses de Basse-Ville, joué des sabots, tapé en cadence sur les mélodies de Jan Bartagnole, le compositeur zélé,  le multi-instrumentiste ( spécialiste de la Flutaviole et du Bacabec ), véritable couteau suisse de la variété en vogue dans la Contrée.... Après moultes décoctions d' Oxatrice Spongieuse, moultes rataplas sur le plancher de la Grand'Place,  les libations soutenues auraient fini en casse-torgnoles avec les brise-tronches du quartier de Montfletou, des zigotos toujours prêts à faire le coup de poing au moindre regard en biais vers le tutu d'une Bas-villoise... Contrairement aux Haut-villoises qui portent capeline et chapeau mou, les demoiselles de Basse-Ville pratiquent le port du tutu pour affirmer leur différence... Celà méritait d'être mentionné. Une fois les rixes terminées, les yeux pochés soignés, ils auraient repris la gambille en partageant le ragoût de Tireblotte Cornue, toujours bienvenu après les escarmouches et les escarbilles des nuits sans sommeil...
Aujourd'hui que Basse-Ville et Montfletou ont été rasés, que les croque-bitumes et autres mange-ferrailles ont disparu  sur décision du Conseil de la Salubrité Publique, remplacés par des Cabines de Joie de vivre,  hélas inaccessibles aux trublions et autres patacaisses, il n'est pas rare de croiser un vieux gnou qui regrette le temps des agapes, des pirouettes et de la Diguedongue. Si vous tendez l'oreille, vous l'entendrez chantonner encore quelques airs de Flutaviole...
A 8:25 le vieux crapaud allume la radio. Le monde va comme il va. L'annonce du décès de Jan Bartagnole l'indiffère autant que les poils qui lui poussent dans le pif... C'est l'époque qui veut celà... Avec le temps, on s'oublie...
- N'oublie pas le dentiste et ramène moi une Carmagnole ! braille Madame Suzanne en triant ses microsillons.... 

mardi 6 septembre 2016

7:27

Quelques années plus tôt, ils seraient partis cueillir l'Oxatrice Spongieuse ( appelée aussi langue des ruisseaux ) qui facilite la digestion et se marie si bien au ragoût de Tireblotte Cornue. Sa légère amertume, son odeur de café-expresso compensant le sucré des anneaux de la dite Tireblotte mijotés dans un bouillon de Sacretère quand la lune est pleine et que les garous rôdent sur les boulevards...
Personne n'aurait jamais pensé que cette plante aux milles usages - on s'en servait pour nourrir les bêtes à corne, les taïauts d'arrêt, les bonnets d'âne... On fabriquait avec des laves-cheveux, des laves-dents. Elle entrait dans la composition des tisanes chamaniques, fleuron de l'industrie pharmaceutique, hallucinogène recommandé à tous les dérangés du barillet, et plus simplement devenue objet de consommation courante depuis la supression de la coca et des drogues de synthèse, beaucoup trop chères aux yeux du grand public toujours près de ses sous...- Personne donc n'aurait imaginé qu'un matin de septembre ( neuvième case de l'Astrogole en cours ) elle disparaitrait et deviendrait par sa rareté un mets de choix cuisiné par les toques-blanches des quartiers du Haut-Ville, là où les trottoirs s'enorgueillissent de vivre sans crottes de chiens...
A 8:13 le zébu enfile sa chapka ( le temps s'est raffraîchit ) et décide de ramasser quelques Pandores Ombrageux, qui, s'ils ne rivalisent pas avec l'Oxatrice Spongieuse au niveau des saveurs, ont le mérite de pousser sur le trottoir, ce qui facilite grandement la récolte et évite les mouvements aléatoires....
- Fais attention ! J'ai ciré l'escalier ! prévient Madame Suzanne occupée à mettre en bocaux les premières Campelotes d'hiver...

lundi 5 septembre 2016

7:45

Quelques années plus tôt, ils se seraient équipés pour s'en aller chasser la Tireblotte Cornue. Ils auraient graissé leur cornouard à piston la veille, préparé les appâts de kramer et dansé toute la nuit autour du feu en souhaitant que les Dieux se réveillent à l'heure et que les matins soient tristes et humides. La Tireblotte Cornue est un animal aquatique et pratiquant, c'est connu de tous les amateurs de ragoût... De tous ceux qui sont friands de ses anneaux farçis et des chairs tendres de ses mandibules. On raconte même que dans les îles du Milieu certaines peuplades n'hésitent pas à sucer longuement ses pustules urticantes après les avoir fait mariner dans un bouillon d'algues et de scaloperies...
Mais aujourd'hui, la Tireblotte Cornue ( connue aussi sous le nom scientifique de Caphalène Ydropique ) a disparue de nos contrées et l'Oteur accaparé par une première pluie d'automne et un nettoyage de la soute, remet à plus tard cette partie de chasse qui pourtant promettait d'être passionnante...
A 8:17, le baudet, déjà fatigué par une longue tirade,  décide d'enfiler ses bottes et d'aller pêcher le Scalapandre Organi. Une espèce bien aussi rare que la Tireblotte Cornue mais délicieuse grillée sur les braises de Feuilletou...
- Tu penseras à prendre du pain en rentrant ! - lui crie Madame Suzanne du fond des t'its coins en feuilletant les recettes d'Augustine Braillard, la seule chef capable de réussir le pâté de Pernacle, un volatile difficile à attraper aussi...

dimanche 4 septembre 2016

CHERS COUSINS ( 3 )

Une pin-up pour la rentrée ! Ne me dites pas chers cousins que je ne vous gâte pas le flair en ce début de septembre...  Que voulez-vous, j'ai décidé cette année, de consacrer toute ma scolarité à l'étude des blondes platines, des brunes piquantes et des rousses incendiaires... On ne se refait pas ! Et franchement, qu'est-ce qu'on a à braire de la capitale du Papatètoù, de l'économie de marche où les cucurbitacés font la loi...  Tandis qu'une " femme fatale " ça  mérite qu'on s'attarde un peu...
Nous somme donc rentré de ces vacances où le soleil fit griller nos derniers neurones quand des averses soudaines n'essayaient pas de nous noyer le long du canal. Papa a repris son existence de musicien virtuel et maman son élevage de Corbeaux Blancs. Philomène notre cadette a opté pour le couvent prétextant qu'après une vie dissolue, un peu de repos s'imposait... Jean Daniel, unijambiste suite à une rencontre malencontreuse avec des chiens sauvages ( voir kronique précédente ) a décidé d'entreprendre une carrière de marathonien à mi-temps ( ou à mi-jambe comme vous voulez ! ).
Quand à moi, hormis les donzelles des magazines et les calendriers pour routiers, j'espère pouvoir me lover au fond de mes pantoufles sans que personne ne se rende compte de rien. 
Bonne rentrée à vous.
P.S. Pour toute correspondance, veuillez vous adresser à ma savate droite en pose restante.

vendredi 2 septembre 2016

TRAVAIL...

Où le monde tel qu'il va.
J'ai rencontré la dame du dernier étage de la tour qui fait l'angle de la rue du Parc et de l'avenue du Lac. Elle m'a raconté que tous les week-ends, elle part dans le haut-doubs pour se reposer du boulot... Du chagrin qui l'use comme la pierre ponce sur vos panards. 
- J'me repose pas en fait... Je me change les idées... J'prends l'air avec mon " copain ". Ici enfermée toute la journée, y'a pas grand-chose à faire... Quand j'rentre du taf, y'a guère de solution...
Ouais... Mais bon... J'ai pas su trop quoi dire... 
Chacun sa peau de bête... Me susurre Madame Suzanne revenue de la plage.
Sacrée Bobinneau...
Demain, je retourne à la niche. 
J'avais mis de côté 
Un paquet d'os à ronger...

 H                                                                                                           U                              ...