jeudi 30 janvier 2020

                                                               Les sangliers quand on les regarde
                                                               dans les yeux, on y voit de la
                                                               souffrance.
                                                               Les biches ou les chevreuils,
                                                               Non.
                                                             

mercredi 29 janvier 2020

 
On est allé voir le Bon Dieu là-haut dans sa petite chapelle, sur la petite montagne, où depuis l'an 980, il avait installé ses ouailles, dans un deux pièces-cuisine sans chauffage et sans salle de bain... On avait des choses à lui demander, des idées à lui soumettre, des récriminations à lui faire. Il faisait un temps à pas mettre un chrétien dehors. Un beau soleil d'hiver, mais frisquet jusqu'aux parties intimes. R'heusement, on avait un thermo de caoua, une flasque de rhum, et des questions qui sentaient tellement le souffre, que ça nous réchauffait l'entre-jambe...
On a tourné autour de la cambuse comme des derviches. Lucette voulait allumer un grand feu pour brûler quelques sorcières, appeler le Cornu à la rescousse... Elle gueulait que le fils avait déserté la croix, sans doute occupé à faire les soldes, parti chercher des clous au Lidl qui vient d'ouvrir, remplaçant les marchands du temple par des caddies flambant neufs... J'ai dû calmer ses ardeurs, lui promettre au retour des chouquettes à la crème, et un havane de Fidel  Cuba que je garde pour les grandes occasions... C'est qu'elle est gourmande Lucette...
Faut bien reconnaître que cette escapade mainte fois réalisée ( et décrite plusieurs fois dans ce blog sans heurts ) n'a pas servi à grand-chose... Le Dabe, s'en bat les saintes huiles de nos soucis... Il est curieusement absent des pantalonnades du monde... Même les plus convaincus vous le diront, ce type-là est dur de la feuille... Bon, il ne peut pas être partout non plus...

mardi 28 janvier 2020

J'ai rêvé d'un auto-portrait tout en écriture, pour faire la nique à tous les peintres qui se le sont tiré ( le portrait ) à longueur de toiles, de tableaux, d'esquisses qui ont traversé les siècles envers et contre tout...  Mais comment écrire un regard qui s'égare, un souffle qui s'essouffle, ou une paire de moustaches... Le rictus des lèvres qui s'affaissent pour rejoindre les bajoues qui filent vers le bas, posées sur un cou de héron. Une gueule d'ange devenue gueule de raie, flapie aux entournures, qui se dérobe comme la mer se retire, torchée ( la gueule ) en deux phrases et trois chapitres...
Tous les copains de la neuille, les scribouillards qui s'échinent à poser leur fiole sur la page - Madame B. c'est moi - aurait déclaré Gustave à BFM, ont un avantage certain. Elle n'apparaît que très rarement ( la fiole ) sur les murs des musées, ou dans les ventres aux enchères chez Christie... L'anonymat que confère l'écriture est salutaire pour les grognards de la plume..
Je suis donc tranquille... Je peux continuer à bafouiller des mots. Jamais un gugus ne viendra me reluquer le pif, regrettant que les couleurs ne soient plus très fraîches sur la toile...

lundi 27 janvier 2020

Sont tous venus vers lui. Lui ont serré la louche, pris de ses nouvelles, comment il se sentait... Tous les jeunots qu'il avait mis au monde à grands coups de canards sauvages ( ? ) d'engueulades, de rigolades, de cuites réfractaires à tous les carabins de la planète, à tous les bien-pensants, et disons-le à tous les cathos, les intégros, les fachos, les zozos de tous poils qui noircissaient l'avenir d'hosties et de paters... Depuis qu'ils avaient succombé à un burn out de kalach, les vilains dessinaient des bites sur les murs de l'hospice, des fesses au frontispice du saint-machin en braillant les chansons gaillardes d'un autre moustachu célèbre en son temps ( ? ) qui se tapait sur le ventre, rêvant toujours d'une plage où les jolies baigneuses.... Vous connaissez la suite...
< Alors vieux singe ! Paraît que tu publies tes conneries à titre posthume maintenant ! C'est quoi l'embrouille ? Des drôlesses en détresse, des miochons vite faits sur le gaz qui veulent une dernière part du gâteau ? Du rab d'honneurs dans la boite à dominos ! J'vois bien que tu jouis comme une rombière devant le ti't barbichu, en frisant tes vieilles bacchantes de phoque parkinsonien ! Tu m'les auras toutes faites vieux saligaud ! >
- Ce Choron est impayable,  a dit un angelot qui passait, lorgnant sous la cornette d'une religieuse, pour voir si le diable y était...
Ne me dites pas... Si le Ciel existait vraiment, y'aurait de belles histoires à raconter...
Crève Ducon.
François Cavanna.

dimanche 26 janvier 2020

- Vieillir, c'est s'apercevoir qu'autour de vous, plus personne ne connaît F. Fellini, et surtout de constater que vous ne connaissez plus le nom des nouveaux réalisateurs qui oeuvrent aujourd'hui.
D. Pennac.

- Ben moi, c'est kif-kif. Plus personne autour de moi ne connaît mes Vieux Cailloux. Plus de bons hommes qui me parlent  des riffs de l' Ébouriffé ou du tempo de Charlie.
 J'ai même oublié le nom du chanteur... Vous dire comme j'ai pris un coup de vieux...

samedi 25 janvier 2020

Et l'autre qui sans cesse me rabâche qu'il faut que je retourne à la Maison. Ce gogeule me fatigue... Me joue des tours et des cookies qui me renvoient à la raideur de mes doigts sur les touches. J'ai les pavillons qui bourdonnent de bruits bizarres, des cliques et des claques qui me vrillent les tympans, pire qu'au sortir d'un concert de Motorhead... On pourrait en parler de ce trio qui mit le bazar dans le zinzin pendant quelques trente années, avant que Lemmy ne rende sa seringue... Mais, comme dirait un mauvais repenti, là n'est pas le sujet ( ? ).
Ces jours de bizarreries, ces écrans qu'on allume comme la première cigarette, machinalement, l'air de pas y toucher... Le coronavirus qui vous fait penser à Chirac et sa bière, qui s'invite au nouvel an des chinois... Z'ont pas de bol ( de riz ! )* les pauvres... Les voilà confinés sous le regard du père fouettard, un bridé pas rigolo, président à vie, qui leur serre les vermicelles au moindre couac. C'est pas chez nous qu'on verrait cela ! Et la voix nasillarde du speaker qui sucre le caoua du matin. Trop, c'est trop, dit monsieur Tropico entre deux bouffées d'adrénaline qui vous secouent la couenne parce qu'on a encore bouzillé quelques mômes dans le monde, brûlé quelques livres, et supporté les nouvelles pitreries de Mèche Folle...
Je titille la souris qui sort de son trou, m'emberlificote les pinceaux avec les points sur les i, et voilà James-Machin qui pointe son nez, me dit qu'il ,faut y aller...
Alors, allons z'y...
* Ça on peut l'éviter...
Méli-mélo.

vendredi 24 janvier 2020

Chers Cousins...

                     Je vous trouve un peu " cabots " quand on vous tire le portrait...

jeudi 23 janvier 2020

le rapport ( 5 )

- Il faut bien admettre que cette dernière décennie, vous avez disparu des radars. On ne vous a guère vu croquer de la barbe à papa ou fréquenter nos lutteurs de foire, entre la grande roue et le manège de chevaux de bois, si appréciés de vos congénères quand ils sont en manque de pommes d'amour... Si l'on consulte nos fiches ( et dieu sait, si elles sont précises, et pertinentes ), vous n'avez, au cours des dix dernières années, échangé guère plus de six cent communications téléphoniques, serré guère plus de mains, et quand au rituel du bisou, tellement apprécié de vos voisins quand ils se percutent ( ? ), vous êtes resté au bord des lèvres froides de l'indifférence. Vous n'avez participé à aucune manifestation publique, aucune fête ou commémoration, et votre trace se perd derrière l'isoloir des bureaux de vote, où votre carte d'électeur est périmée depuis belle lurette. Quel besoin aussi de poser des mots de moineau sur des feuilles volantes, alors que le monde vous ouvre grand les yeux sur ses petites manies ? De faire l'écureuil sans vous souciez de la météo, de pioncer comme une marmotte sans aucune envie de connaître les plateaux du Tibet ou la Grande Muraille ? Vous avouerez qu'il était grand temps de remettre à jour vos coordonnées, et qu'ignorer les injonctions du Comité, n'était pas la meilleure façon de garantir votre tranquillité d'esprit. Rajoutons que votre refus de participer au délicieux brouhaha des zéros zozos, de refuser toute coopération avec les danseuses que nous proposons sur nos écrans pour le bien-être du peuple, ne plaident pas en votre faveur.
La liste était longue, et d'un coup, les deux zigos me parurent moins sympathiques. Je sentais bien qu'ils resteraient droits dans leurs bottines, méthodiques dans leurs investigations, qu'ils n'étaient pas du genre à passer l'éponge sur mon vieux tableau. J'ai vite compris que, même si je versais quelques larmes sur mon cher passé, sur la beauté des choses, des rivières, et des cailloux millénaires, j'allais en prendre pour mon grade...
- Nous allons consigner vos états de service, transmettre nos conclusions au directoire...
  Attendez-vous à une nouvelle convoc, et cette fois-ci, prenez soin d'y répondre promptement...
                                                                     
                                                                       FIN

mercredi 22 janvier 2020

C'est dit..

< Sans même avoir le temps de dire ouf, je me suis retrouvé en studio avec lui pour qu'il travaille à son tour sur les morceaux enregistrés à Londres avec Georges Martin. 
Georges Martin était un véritable gentleman dans tous les sens du terme, et cela avait bien fonctionné avec lui. Mais pour Wired le virus de la puissance m'avait repris, et je souhaitais un son un peu plus vicieux, un jeu encore plus précis, à la manière du jeu de Jan Hammer : des millions de notes, mais précises. Je voulais m'approcher au plus près du son puissant du Mahavishnu Orchestra. Et j'ai un peu perdu Georges à ce moment-là. Il m'a dit " Je ne sais pas bien où diable tu veux aller avec ça " >
Jeff Beck.
Marc Alvarado
Jazz Rock.






mardi 21 janvier 2020

le rapport ( 4 )

J'en étais à regretter ce quinze août deux mille douze, où bien campé à l'ombre d'une terrasse en fleurs, devant une trappiste moussue, je bavassais avec Marie-Jeanne des orages qui tardaient à venir, des prix qui grimpaient plus vite que Qui vous savez vers les Cieux, des bouchons sur les routes, et du nouveau Président qui allait nous sortir de la mouise, après la Sarkosie énervée... Que d'illusions n'avions nous pas sous le soleil qui penchait de nouveau à gauche. Je reniflais du pif en pensant à l'hébétude ( refusé ! ) qui nous prit les tripes en janvier deux mille quinze et aux années de braise qui suivirent. Au Jeannot Vautrin, qui cassa sa plume pour faire un grand pas vers le bon dieu, et qui depuis, ne me quitte jamais. Aux quelques morts célèbres, aux miochons tous neufs, qui le deviendraient peut-être ( célèbres ! ).  J'en étais au dixième tour du moulin à prière, quand ils ont poussé la porte apportant avec eux un peu d'air frais, et des odeurs de patchoulis qui ont remis mes vieux hippies à l'heure... Les vieux grognards d'easy rider,  chevelus jusqu'au nombril sont toujours à l'affût, gardiens du temple où se prélassent les anciennes idoles momifiées par nos souvenirs de bambinos...
Deux beaux gosses... Pas du tout mastards, gorilles, fouineurs de la Cia, ou petits fonctionnaires ruskoffs de la guerre froide, comme on voit dans les films... Pas espions, tombeurs de donzelles, non plus... Des bons gars, propres sur eux, bien polis dans le sens du poil. Se sont excusés pour le désagrément, l'attente, et cette convoc venue du fond des âges, qui n'avait vraiment plus d'importance. Quelques mises au point tout de même. Rien de bien grave... Pensez, on a tellement de voyous sur le feu, de faux-monnayeurs, de grigous qui lorgnent sur la bourse des honnêtes gens, de vieux airs disparus qu'ils nous faut remettre à jour... On ne va pas vous chercher des poux dans la tonsure (?) pour si peu...

lundi 20 janvier 2020

Grandeur nature ( 5 )

Remercions Lilian Bourgeat pour avoir semé ses " monstruosités " au travers de la contrée... Nous qui si souvent nous prenons pour des géants, nous voilà rapetissés à tout jamais...

dimanche 19 janvier 2020

en avant*


Ce Dimanche, une bien bonne galette, toute vinyl et frangipane... Manque plus que le coup de cidre !
On s'en moque... Comme ses cousins de l'ovalie, c'est le Toulousain qui aura la fève et la couronne...En cas d'allergie à la pâte feuilletée ou à l'épiphanie, retournez à vos classiques... Je n'ai pas de conseils à vous donner, mais...
Bien à vous.
* la zizique
  Boris Vian.


samedi 18 janvier 2020

le rapport ( 3 )

Ces vingt dernières années  sont passées trop vite ( comme une passante,  une seconde à sa fenêtre ). J'ai peu de repères, une signalétique en berne. Plus les moyens de me souvenir... Pensez, un gros paquet de la vie d'un baudet qui file sur l'autoroute, ça donne pas envie de perdre du temps au péage des souvenances... Prenez la dernière sortie à droite en direction d'une destination qui vous sera dévoilée en temps utile,   pédalez pendant quelques années, on sait... C'est difficile dans les côtes, dangereux dans les descentes, faut faire gaffe aux graviers vicieux dans les virolos, à l'ennui dans les faux plats, les " mornes plaines "... Cochez les cases, les coups de foudre, les coups du sort, les coups de Jarnac et les coups fourrés... Naissances et machabbés à la porte du cimetière...  Passez par la case Travail, Famille, xxxxxx, massacre de la Saint-Charlie... Rajoutez quelques pouilleries, cataclysmes et queues chez l'épicier. Voilà vous êtes arrivé.  Merci et Bonsoir... N'oubliez pas de refaire le plein, et d'enfiler votre manteau. Les hivers vont devenir de plus en plus rudes.
Quand le pèquenots ont replié leurs gaules, rangé leurs pierres à faux, torché leur prière dans le soleil couchant,  j'avais les osselets en vrac d'attendre sur cette chaise, posé sur une patte, abruti de silence. J'ai beau avoir l'oreille fine, je ne percevais aucun bruit, pas le moindre froissement, le moindre raclement de gorge, le bruit des pieds qui traînent sur le sol, prouvant, si c'était encore possible, que la vie était là,  grenouillant dans la mare...  Le temps était figé - comme une phrase de roman à deux balles - et je n'y pouvais rien. J'avais faim, j'avais froid, envie de pisser, et le bistrot de Marie-Jeanne me manquait...

                                                                             ... / ...

vendredi 17 janvier 2020

l'omelette.

Elle m'a demandé s'il m'avait téléphoné. Elle savait qu'il avait prévu un voyage chez moi, et tenait à s'excuser. S'il maintenait son projet, elle ne ferait pas partie du séjour. Elle avait de bonnes raisons de ne plus le fréquenter, et je devais m'en douter ajouta une voix venue de nul part... Inutile de prévoir une couche en plus, de laver une nouvelle paire de draps, et de rechercher dans ma boite à musique l'intégrale de Grieg... Aujourd'hui,  Peer Gynt l'ennuyait profondément, comme tout le répertoire dit classique dont elle avait pourtant été amoureuse pendant une longue période de sa vie. Et les enfants ? Comment allaient-ils ? Est-ce que j'avais repris mes droits de père, après mon divorce ?
J'ai bredouillé :
- Vous êtes Solange ?
- Ah non, moi c'est Marlène... Vous vous souvenez... Marlène Destouches, 25 rue du Grabuge...
- Mais vous me connaissez ?
- Bien sûr que non ! Mais on tente le coup...
Une colère du fond des âges et des insultes jusqu'alors inconnues m'ont donné la nausée. J'ai fracassé le combiné contre le mur des lamentations ordinaires, hurlé à ces deux-là qu'ils ne faisaient pas partie de ma vie, Qu'il me restait encore un peu de lucidité pour savoir qui, que, quoi, dont, où... Et que le diable niché au travers de nos écrans, dans le magma du net, pouvait aller se faire tirer la queue ailleurs. Après, revenu de très loin,
Je me suis fait une omelette.

jeudi 16 janvier 2020

le pendu.

Il a fait couiner mon vieux téléphone à touches, m'a dit qu'il arriverait dans quelques jours... Pas de date précise, mais j'avais le temps de préparer ses affaires, de secouer les tapis, et de mettre au propre le restant de vaisselle qui traînait dans l'évier... Est-ce que j'avais encore la vieille encyclopédie de son père, et l'album de photos de famille ? Il avait la voix rauque d'un gros fumeur, brumeuse comme un matin d'hiver sur la lande. J'ai surpris des tremblements bizarres, comme de la " friture " dans la connexion quand il m'a demandé si Solange s'était remise de sa maladie... Qu'il s'était fait du souci pour elle, avait pris l'avis d'un ponte de la médecine qui avait prédit une guérison rapide. La balle n'avait heureusement pas endommagé les organes vitaux.
Comme toujours, quand je suis au bigo, je n'ai pas su répondre. J'ai bafouillé, des oui, des d'accord, pour la suite... Je fais les courses,  j'achète des chopines, et du tabac,  ne t'en fais pas... Tout se passera bien, sinon...
Sinon... Je suis resté sur ma fin... Je ne connais pas de Solange,  je n'attends pas de visite particulière, et, je ne fréquente plus depuis longtemps, les écorchées de la vie par balles, ou les cordes de pendu...
Un faux numéro sans doute...


mercredi 15 janvier 2020

le rapport ( 2 )

Franchement, j'aurais du mal à vous dire comment j'ai fait la cabriole, la pirouette dans le " nouveau monde ". Déjà à cette époque je n'avais plus les moyens de sabrer une roteuse millésimée, ou d'entamer une boite de Beluga à la louche... J'étais déjà frugal dans le mental, inconsistant dans la matière, et fragile dans l'économie de marché...  Peut-être que comme le Marcel, je me suis couché de bonne heure. Peut-être suis-je resté les yeux exorbités devant les gourous de l'Apo qui prédisaient la fin du monde, les blaireaux du Bon Dieu qui annonçait une ère nouvelle ( Est-ce que le Fils allait enfin descendre de son perchoir ? ), ou les Nimbus de la techno qui nous rêvaient une puce dans le fion, des oreilles en plastoc, et la boite à suie connectée pour toujours dans le cloud... Peu importe, au fond... L'avenir ne dit jamais son nom, et se dévoile petit à petit comme une danseuse de boxon sur Hollywood Boulevard ( ? ). Prenez Stanley 1er, comment aurait-il pu savoir que son Odyssée allait se terminer en charivari quelque part à N. Y. entre deux tours jumelles, quelques milliers de macchabs et une bonne guerre par là-dessus, une petite année après le feu d'artifice.
Plié en deux sur ma chaise, je n'imagine pas avoir un rapport quelconque avec les zigotos qui ont fait péter le château de cartes, pas plus que je n'ai participé au réchauffement de la planète ou à la mort de David Bowie... J'ai déjà bien du mal à m'occuper de mes chaussettes, alors,  fouiller dans le tiroir des autres. J'ai beau chercher, fouiller dans ma mémoire de poisson rouge, je ne sais même plus ce que me voulait cette convoc... Tous mes papiers sont en règle, ma fiche anthropométrique vierge de tout soupçon, j'ai toujours coché soigneusement les petites cases, et ma boite à musique n'émet plus que des sons qui ne font dresser les cheveux de personne.

                                                                       ... / ...

mardi 14 janvier 2020

le rapport ( 1 )

Je sais toujours pas ce qu'ils me veulent... Pas d'explications de la part du Comité de Surveillance, simplement un injonction vieille de vingt ans à me rendre sur les lieux d'un crime que je n'ai sûrement pas commis... Je n'ai jamais voyouté sur la lande et je ne me souviens pas d'un homicide que j'aurais commis dans le passé. Quelques larcins, sans doute, comme tout le monde... Des baisers volés à de lointaines cousines,  des pébroques filoutés à des vieilles endormies... Un peu de grivèleries dans des cantines bon marché, des notes de musique dans des pianos à bretelles... Pas de quoi fouetter un matou...
Trois heures que j'attends en face d'un vieux calendrier des Postes de 1951, à lorgner le foutu Angélus d'un peintre à succès. Comme " le Boléro " c'est une vraie scie cette croûte. On les croise partout... Ravel dans les ascenseurs, dans les super-markets quand tu hésites entre les raviolis en boite, et le papier toilette, comme les culs-terreux de Jean-françois qui décorent les murs tristes des salles d'attente des hospices pour vieux, les halles de gare, et le cabinet de votre dentiste... Je l'ai même vu sur une boite de claquos. Vous dire comme le Millet, y doit palper comme droits d'auteur ( ? ).. Les héritiers doivent pas danser devant le buffet ! J'avais glissé la convocation dans un magazine ou Gina Lolo faisait de la figuration, embrassait un bellâtre comme on en fait plus aujourd'hui, et n'y avais plus pensé, trop heureux de sauter d'un siècle, l'autre... Nous étions déjà quelques milliards à voguer toutes voiles dehors vers le grand attracteur, l'avenir en ut majeur ( ? ), à rejoindre les caravaniers de l'An Mille. Quelques milliards d'épis qui cherchaient du grain à moudre dans le silo de l'histoire qu'en faisait qu' à sa tête... Rajoutez les bestiaux, des cancrelats aux baleines, les grands fauves et les saloperies d'amibes, çà faisait un paquet de monde à pousser la barrière du Siècle Nouveau...

                                                                             ... / ...

lundi 13 janvier 2020

On peut penser ce qu'on veut... Tous les " doubles-mètres ", les décrocheurs d'étoiles, ceux qui dépassent de trente bons centimètres le mètre étalon du nabot moyen, tous ceux qui mettent la main au panier ou sautent comme des cabris, qui se penchent vers nous comme des girafes pour écouter nos blablas, ceux qui matent par-dessus nos tonsures et nos pellicules, qui tournent comme des girophares au-dessus de la foule, et bien, mes amis, faut savoir que quand il pleut...
C'est les premiers mouillés... Y'a une justice.
Le Merle Blagueur.

samedi 11 janvier 2020

épilogue...

                                                            De solution il n'y avait...
                                                            Zozo le Blaireau, dépité,
                                                            Rendit son tablier, et
                                                            Quitta la Sûreté...
                                                            Il se jura que plus jamais
                                                            Il s'en irait dans le passé
                                                            Tripatouiller la vérité
                                                            Qui n'est jamais,
                                                            Un crime parfait...
                                                               
                                                         

vendredi 10 janvier 2020

- Faut que je le rudoie le Blaireau, faignasse comme il est... Que je l'envoie sur les lieux du drame, qu'il renifle les traces, écoute le ram-dam que font François de Montcorbier et Bibi la Purée, les voisins du dessus, qu'un Moustachu Émérite sauva du gibet en deux coups  de guitare et trois alexandrins... Qu'il fouille les archives, le baudet... Retourne le passé, quand la tantine de Meudon taillait le bout de gras avec Lucette la danseuse, et Bébert le matou du Méchant. Qu'est-ce qu'elles pouvaient se raconter les donzelles devant la cambuse pendant que le Malotru s'en revenait du Casse-pipe tout trépané de la caboche...  Ça pourrait nous emmener loin cette histoire... Nous faire traverser les siècles à la va comme j'te pousse, passer d'un Château l'Autre, sans souci de hiérarchie dans les faits, d'historique... Le temps ne fait rien à l'affaire ( ? ). Sûr que Zozo va se coltiner des suspects qui ont connu des choses et des pas mûres, des t'ites roses et des vieilles pelures... Peut-être boira-t-il la cigüe, goûtera t-il aux brioches de l'Autrichienne ? Il pourrait rencontrer on the road quelques peintres mal peignés, des musiciens pâlots, des nèg'marrons qui leur montrent la voie... Va savoir, dans cette enquête digne de Pétillon tout est possible... Faudra qu'il consulte les cartes ( l'Encéphalie du Sud, c'est où déjà ? ), épluche la correspondances épistolaire ( refusé ! ) entre Raspou le julot, et Lulu la bonne soeur... Pour un peu que le monde entre en guerre, comme c'est écrit dans les vieux livres, il va bouffer son chapeau le Zozo... Et l'Oteur têtu comme une mule, et con comme un panier ( Promis, j'arrête ), insistera pour qu'il n'y ait pas de prescription, pas d'affaire classée,  tant qu'on aura pas retrouvé la Meudonnaise, native de Meudon, qui aurait pu tout aussi bien être la Paimpolaise, native de Paimpol, comme l'ami Bidasse était natif d'Arras...
< T'as pensé au pain ?
-  Attends, je crois que j'ai la solution !

jeudi 9 janvier 2020

< Alors, t'en es où ?
-  Franchement, je patine... J'ai les pieds dans la vase, la vue qui baisse et les idées en vrac... Zozo le Blaireau a finalement trouvé quelques cheveux de la vieille tante de Meudon - celle qui avait un voisin quelque peu irascible - planqués dans une enveloppe au fond de la panière à linge, et Raspou a profité d'une filière colombienne pour filer en Encéphalie du Sud élever des canards boiteux... T'imagine le pastis !  Surtout que la nuit tombe sur la ville, que les bouges aux néons éclairent le doulos à Jean-Pierre, qui, vicieux pire ma bignole, m'a foutu dans les pattes un samouraï de derrière les fagots.. Qu'est-ce que je vais faire des piafs, je te le demande... Faut compter aussi avec ce Gorille qui ne brille ni par le goût, ni par l'esprit ( ? ) et les espèces invasives qui cherchent des noises au gai laboureur... Ca vaut la tarte des frangines Tatin, les Cavaliers de l'Apo dans la troisième à Auteuil...
< Et Lulu la Turlu ?
- Même topo. Elle se planque au couvent des Saintes Innocentes, fait le ménage chez un prêtre défroqué qui confesse en loucedé des enfants de choeur chafouins, et soigne son mal de dos à grands coups de cuillère à coco... Zozo pense qu'elle est de mèche avec les tifs de la tata des Hauts de Seine, et que Raspou, son ancien hareng, n'est pas pour rien dans la reconversion de la donzelle.. Depuis, il la surveille comme Méphisto Philippe les manifs, en buvant des blancs-cass dégueus qui lui déglinguent la Carlingue... Une assoc où il a passé du bon temps avant de devenir loufiat du comité de surveillance...
< Bon... C'est pas tout ça. Et la réforme des retraites, les barbus, les koalas qui partent en fumée, t'y penses ? Le Carlos qui nous les brise...
- Pas trop le temps. Faut que je termine l'enquête... 

                                                                           ... / ...

mercredi 8 janvier 2020

R. A. S.

- J'en ai ras les paillettes a dit Mona Rimel, en sortant du Crazy...
- J'en ai ras le pompon a dit le sous-marinier qui se rêvait aéronaute...
- J'en ai ras le bol a dit le tonsuré en regardant sa coupe...
- Ras la marée a dit le bulot en rentrant du boulot ( ? )
- Ras la casquette a dit Bébert en finissant son verre...

- On en a tous ras le quelque chose,  a dit le rat des champs au
   rat des villes...

mardi 7 janvier 2020

Q. D . N.*

- Pierre Soulages a eu 100 ans. On le voit partout...
  J'en viens à me demander si quelquefois, il ne broie pas du noir...

- Jean Echenoz publie un nouveau roman.
  Paraît que Ravel et les Grandes Blondes ont dansé jusqu'à Minuit
  devant les fameuses Editions de...

- L'Australie a le feu aux fesses, la mèche folle et les enturbannés mettent
  le feu aux poudres... Y'a plus guère que les feux-follets du boulevard des allongés ( ? )
  pour nous faire sourire un peu...
*Quoi de Neuf ?

dimanche 5 janvier 2020

music box.

On ne le diras jamais assez... Quand le passé vous chope aux pattes, il ne vous lâche plus. On a beau changer de dérailleur, jouer des pignons, j't'en fous, le bougre vous sort des vieilles photos des potes, des mariages en sépia, des tronches de bambinos tout juste sortis de l'oeuf, des vieillards qui ont déjà la tête dans le trou, des bisous, des cachous, des froufrous, de  la première fille qu'on a pris dans ses bras*, et patati et patatras...
Il ( le passé ) vous colle des rengaines sur le phono, des fredaines dans l'bas du dos, l'odeur de laine de Margot, et en prime, Hélène et ses sabots ( çà c'est cadeau ! ).
Il ( toujours lui ) vous raconte le regard d'un clebard, une taloche reçue derrière les oreilles pour un gros mot de trop, les arbres foudroyés derrière la maison, la première fièvre, les premiers frissons et les pissous dans la poudreuse... Et patati et patata... Faudrait une lampe à huile pour voir clair dans tout ce bazar... Comme les ratiches à Fernandel, et ben, tu les vois une seule fois, posées sur la tronche à Félicie (aussi ! ) et tu les oublies jamais ! Elles brillent au fond du puits pour toujours, on n'y peut rien...
Je sais bien que chacun a son petit bestiaire, son tire-jus au fond de sa poche, et que la commode à César n'engrange pas les mêmes trucs que l'armoire à Jules, mais ça change rien à l'histoire... Charles Lennon ou John Manson, ils sont là, inscrits sur l'ardoise à Momo... Comme toutes les simagrées, les petites vacheries, les saloperies sous le manteau ou cet ivrogne qui nous foutait la pètoche quand il gueulait comme un putois ( ? ) au sortir du bistrot...
Les ceusses qui égrènent leur chapelet de " Carpe Diem ", ceux qui se projettent dans l'avenir comme des suppos, me font froid dans le dos...  Les diseuses de bonne aventure, et les cartomanciennes, j'en ai rien à battre. Comme les plans d'aménagement du territoire, les prévisions météo ou les bombinettes qui, un jour, l'autre,  régleront tous les problèmes... Quand le futur ne sera plus qu'un amas de cendres...
L'essentiel, c'est que je me souvienne de la première chanson ( ? ) de Bobby, entendue sur un transistor à piles. De cette voix de chacal enrhumé qui a changé mon présent, m'a promit un bel avenir. Et patati, petit patapon...
* ?.

samedi 4 janvier 2020

actu...

Je fais le pari que si je pionçais dix ans comme ma vieille copine  Marmotte, j'apprendrais au réveil, qu'il y a toujours quelque part un pays qui cherche des poux à un autre, qu'on a perdu quelques bestioles - espèces endémique de Zanzibar ou pochtrons du Panier Fleuri, morts de soif ou kramés dans des incendies de forêt - qu'un nouveau gouvernement fait guili guili au larfeuille des prolos qui rêvent encore  d'insurrection, coincés entre deux tickets de rapido. Le Bon Dieu tirerait toujours les ficelles des barbichus, des tondus, des croisés de la nouvelle église évangéliste, de ceux qui prétendent que la terre est plate, et du t'it Jésus qui s'emmerde comme un damné entre l'âne et le boeuf qui, les pauvres, ne sont pour rien dans tout ce bazar...
La rubrique " m'as-tu-vu " m'apprendrait qu'on a croisé les clones de Drucker et d'Aznavour dansant une rumba torride au Macumba, la nouvelle boite qui vient de réouvrir avec James " Newell " Osterberg comme D. J. Un zombie qui a enterré tous les dealers du coin... Un bon gars seulement connu des vieux débris qui zoukent dans les allées du cimetière, en braillant des chansons de J. Brel, parti pour Vesoul en tramway se goinfrer de frites et de Madeleine, et qu'en n'est jamais revenu.
Bien entendu, sorti de l'au-delà, la pédale toujours fringante, Poupou, le chéri de ces dames, finissait toujours deuxième dans la Grande Boucle, et Antoine Blondin en bouffait son missel en torchant des chopines que les carabins de l'Académie mettaient à l'index ( ou au majeur, je sais jamais... ). les anti-dépresseurs pour chiens et la coke en bâton étant rétablis par les instances du sport, les performances des gugus en maillot s'en trouvaient améliorées, et les droits de télé avaient doublé de volume...
Les Ricains, les Russkofs, les Chinetoques et toute la sainte trinité des nimbus de l'espace, essaieraient toujours de faire une turlute à la planète Mars, et la sainte Lune était encore habitée par un Pierrot qui dessinait des moutons, en comptant les satellites qui permettaient aux lilliputiens de jacter dans leurs Aie Fones, à en perdre la salive... Déjà qu'ils avaient la manie de mettre leur fioles partout, de se tirer le portrait devant leurs assiettes de nouilles...
Faudrait aussi que j'astique les poignées de portes, que j'évite les galoches à Marinette, que je sonde les zapettes, les portables, et le fond de mon pantalon, puisqu'à pareille époque, comme d'hab, la gastro était revenue...
Rien n'aurais changé je vous dis...
Ten Years After.

vendredi 3 janvier 2020

-  Avouez qu'un type qui meurt de peur dans le train fantôme, ça ressemble à une bonne blague...  Un calembour à deux balles, une histoire à Toto... Un gros titre dans un torche-cul à scandale... Une fake-new balancée sur la page d'accueil de votre écran favori.
Ainsi va la vie, mes bons amis... Quand le matin, sur le bord de ta page journalière, tu serres les miches en écoutant les infos, y'a guère qu'une peccadille de ce genre qui te déride l'étang... Deux t'ites rimes en guise d'apéro...
- Je suis mort de peur dans le train fantôme,
- Comme vieux coureur sur le vélodrome.
Amen.

jeudi 2 janvier 2020

Je me suis réveillé en plein boum ! Dix mille morceaux éparpillés dans la cambuse. Y'en avait partout ! pire que les bonnes résolutions que prennent les bredins à la nouvelle année entre la poire et le fromage... Vous dire...  Roro le Manchot m'a convaincu d'apprendre le piano à trois mains... Le baudet ne manque pas d'audace, lui qui joue de la musique comme un pied... Pour ma part, m'en vais étudier le dialecte parlé par ma Tonkiki, ma Tonkiki, ma Tonkinoise... J'arriverai peut-être à comprendre ce qu'elle braille quand elle me secoue les plumes, à ne plus foirer la liste des courses, et la grille du loto...
Il y avait un épais brouillard qui sortait de sous le tapis, des odeurs pas cathos tournaient en un vortex infernal autour des " lieux d'aisance " et le matou avait disparu, sans doute emporté dans un trou noir... J'ai pensé que ma centrale avait explosé, et que le traitement des déchets m"occuperait encore pendant  quelques décennies... J'entendais les voisins qui tambourinaient une vieille chanson de Chuck Berry, clouaient une chouette sur ma porte en scandant des slogans contre le Président Manu et sa couvée de guignols, et quand Madame Bobinneau m'a secoué en disant qu'une petite balade ferait du bien à mes airs de carpette, j'ai compris qu'une année venait de commencer... S'en était fini de la rigolade...

mercredi 1 janvier 2020

Cette nuit, j'ai croisé Monsieur Cent Mille Volt... Alors forcément, ce matin, j'ai les crins tout raides, les fils qui se touchent, et je brille comme un réacteur nucléaire qu'un distrait aurait oublié d'éteindre en partant finir les restes de la dinde de Noël. J'avais les atomes tous crochus, je savais plus qui était fusion, qui était fission.. Même le matou qui pourtant, en a vu d'autres, aiguisait discrètement ses griffes au cas où je m'approcherais trop près de son panier... Les chats sont craintifs et belliqueux à chaque nouvelle année, c'est bien connu...Surtout, que fatigué, par un excès de libations incongrues ( ? ), j'ai pioncé dans sa litière, en machouillant ses croquettes, histoire d'oublier les soucis de l'année passée, et ceux des années à venir... Passqu'on a beau dire, la vie, c'est pas une galette, même si tu trouves la fève... Que tu deviens le Roi... Qu'un Moustachu Vénéré* mit d'ailleurs en musique, histoire d'enrichir le patrimoine musical du pays...  Que le bougre soit remercié de n'avoir pas su tenir sa langue, et de nous avoir gavé de bons mots et gaudrioles qui réjouissent encore aujourd'hui, les pensionnaires de l'hospice.
J'ai aussi pissé dans l'entrée, insulté la bonne, braillé du Brel à tue tête... A mes voisins, j'ai envoyé des lettres anonymes pas signées...A mes femmes, des roueries de derrière les fagots...  Etonnez-vous, qu'après toutes ces fredaines, Nathalie me sermonne du fond du café Pouchkine, tout là-bas, sur la Place Rouge...
Bonne Année à vous.
* ?.

 H                                                                                                           U                              ...