lundi 28 septembre 2015

ENTR'ACTE

BOUGIE PAPIER,  CUILLERE,
( Connection particulière )




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Et si c'était moi... Si j'étais le dernier marcheur qui traverse la ville et défraie la chronique des commères qui cancanent... Si c'était moi le dernier bipède, le petit gars d'après guerre, qui se véhicule tout seul au milieu des gisants...  Si j'avais retrouvé le Nord et que j'allais bras-dessus bras-dessous, un bouquin de Chevillard sous le coude, ( Choir. Editions de Minuit. 14 euros. ),  le sourire de Fernandel aux lèvres, enjoué et primesautier ( dirais-je ! ) tout heureux de voir que le gentil cabot et sa maîtresse sont arrivés à bon port, avant que les chevaux-vapeur ne se déchaînent et que le petit bonhomme sous le feu vert,  apeuré par tant de haine décide de s'éteindre définitivement... 
Si je vous disais que je reconnais mon chemin comme un vieux cousin de province qui n'a pas beaucoup changé au fond... Que je prends par le parc, vide discrètement une poubelle,  salue le bon dieu dans sa casbah, la ventrouille du boucher sur le pas de sa porte et Riri la Poisse qui, comme toujours, l'a mauvaise parce qu'il a perdu ses fafiots ( la poisse vous dis-je... ). Qu'un piaf me fait signe... Oui ! Oui ! C'est la bonne direction... Prends par l'avenue des Poilus et t'es arrivé !
Si je vous disais, comble de félicité ( dirais-je ! ) que de viens de renseigner un Touriste qui était perdu,  et que, appuyé sur la portière de sa guimbarde,  le doigt tendu sud-sud-ouest, la boussole en goguette et la carte dépliée sur les genoux ( pas de gps dans nos contrées ! )  je l'ai remis sur le droit chemin... Vous ne me croiriez pas n'est-ce pas ? Et peut-être auriez-vous raison... Mais pas sûr...

dimanche 27 septembre 2015

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- Je pose ma carcasse sur un des bancs qui longent la place, histoire d'organiser mon petit monde. Je vois un type à casquette qui se cure le nez et une pubère qui le casque sur des crins en choucroute  fait tonner la musique... J'espère que c'est pas Joe Dassin... 
- La vitrine d'en face me tire par le nez et je comprends, vu le reflet qu'elle me renvoie plus vite qu'un joueur de pelote basque, que j'aurais dû me " fringuer " un peu pour sortir... Mais sûr j'ai zappé les mondanités vestimentaires. Je viens d'un pays où les pelures rustiques sont de mise.. Je n'ai mis qu'une seule cravate dans ma vie - le jour de mes premières noces - et ça m'a pas porté chance, alors depuis, je me contente de recouvrir au mieux mes attributs et autres poils au menton... Je connais des chaussettes, des bonnets de nuit et joggings qui ont fait une belle carrière. Des polos troués dont on se sépare moins vite que de sa moitié...  Pourquoi s'attache-t-on à un pull, une paire de gant ou un slip kangourou, c'est un mystère que je n'ai pas envie de résoudre aujourd'hui. Suis déjà assez occupé... Bref, j'ai la forte impression d'être le singe tout droit tombé de l'arbre... Sauf que le primate en pilou-pilou n'a rien de la prestance et de la vivacité de l'oran-outang ou de chimpanzé... Peut-être le pif coloré du mandrille mais c'est tout...
- J"emprunte la rue Pierre et Marie Curie sur la pointe des pieds... Ces deux-là me rappellent quelque chose... Mais quoi ? Les aventures de Sylvain et Sylvette, un duo folk des années soixante, un couple de savants poussiéreux, un peu crasses coincés entre deux cornues et des équations bizarres... Je sais plus... Comme je viens d'oublier l'objet de ma prochaine destination...

samedi 26 septembre 2015

OS SO L'ESSENCE


Plus de carburant dans la makine à maux...
- Je sors. J'ouvre la porte et suis surpris par la douceur de l'air. Voilà que le vieux Joe va nous barber comme tous les ans,  avec son " été indien "... Enfin moi... Je déteste cette chanson. Chaque automne pour peu que l'envie de me dépoiler pour profiter des derniers rayons X me titille les d'ssous de bras,  voilà que la rengaine ramène sa tronche et s'imprime sur mon disque mou... Ca dure jusqu'aux premières neiges... Me dites pas que c'est normal... Qu'on fredonne le " pt'tit bonhomme en mousse " pendant l'érection matinale... Ca d'accord, mais " l'été indien "... 
- Je marche. Je m'arrête devant le Panier Fleuri, le nez en l'air, comme si j'attendais qu'une fiente de moineau me tombe sur la casquette... La taulière a ressorti sa terrasse et Roro le manchot me fait signe de son bras valide, mais l'ombre derrière lui dessine une créature extra-terrestre qui fait froid dans le dos... J'abrège...  D'un coup, je me demande ce que je fais là, qui sont ces gens qui cavalent, quel est le nom de cette ville... Au carrefour, un clebard aide une vieille à traverser. Il tire sur sa laisse pour la faire aller plus vite... Accélère mamie... Le petit gugus vert vient de passer au rouge... Les chiens connaissent la malveillance des pékins et respectent les feux tricolores... Les chiens savent tout de notre méchanceté...
- Ben me dit qu'il faut que je sorte plus souvent. Que je marche plus lentement, perde cet air de biche aux abois dans les phares d'une bagnole et surtout, que j'abandonne la dégaine de celui qui vient de se taper quinze films d'horreur dans la nuit et cligne les yeux comme un mort-vivant oublié dans le générique... 
- C'est bien beau tout cela. Faut d'abord que je retrouve mon chemin... Si j'arrive sur la grand'place sans tourner de l'oeil, j'aurai fait un grand pas dans l'humanité...

vendredi 25 septembre 2015

INSOMNIE.

La nuit, il est rare d'entendre le moindre bruit dans la rue du bas. La ville ne produit pas de joyeux fêtards, d'étudiants en goguette, d'hurleurs dans le caniveau, et les poivrots ordinaires sont chez eux à cuver leur vin ou a battre leur femme. Si tu t'approches, tu n'entendras que le frigidaire qui ronronne, le claquement sec d'une porte qui bat quand le vent s'en mêle  et un robinet qui claudique au loin s'en allant goutte à goutte vers une flaque incertaine...
Quelquefois, lassé de m'estourbir au fond des draps, j'attrape la verticale. Je prends la tangente. Je hiboute derrière la lucarne... J'allume une cigarette nocturne accompagnée d'une lampée de chardonnay et j'écris quelques mots. Histoire de meubler le silence... Remplir le vide, lancer les dés pour la prochaine partie...
Il m'arrive - quand le temps le permet - d'ouvrir grand les fenêtres, de laisser  la tempête renverser les pages des livres, emporter la poussière, les cendres de cigarettes et les sous-vêtements de mes petites princesses. J'imagine alors la multitude des gens qui vont descendre la rue du bas en processions païennes, pancartes et calicots, tous unis pour chasser le gros temps...
J'allume la bougie des vieux souffleurs de bignou, je convoque Lester et les autres à jazouiller gentillement ou j'écoute en boucle " Ode to Billie Joe " par Bobbie Gentry qui est une des chansons que j'affectionne dans mon répertoire avec celles du vieux Bob quand il nazouillait comme un perdu dans son harmonica et versait quelques notes de Like sur nos sens énervés et nos envies de monde nouveau...
Quand Bukowski me tape sur l'épaule en me disant que le bar va fermer, je retourne me coucher sur la pointe des pieds. J'aurais trop peur de réveiller quelqu'un...
Trois heures du mat.

jeudi 24 septembre 2015

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SUZANNE BOBINNEAU.
Vous vous doutez bien, si vous suivez la saga de l'autre emmanche, qu'un moment l'autre,  ça allait être mon tour... Que j'allais pas rester planquée dans le peloton au plus fort du sprint... Depuis le temps qu'il me promène à hue et à diable, qu'il m'empoisonne l'existence, me fait témoin de toutes ses avanies, le baudet m'était redevable. Franchement moi, j'étais pas trop d'accord... Je suis d'un naturel discret, j'ai pas besoin qu'on s'étende sur mon pedigree, qu'on me diaporamise, qu'on me chirurgise encore moins qu'on me défrise, qu'on me traine aux assises et qu'on me tartine de mouise... ( Bravo Suzanne ! s'écrie le voyou à six cordes, te vl'a aussi dans les rimes ! ).  Mes photos de vacances, mon balai-serpillière et la recette du lièvre à la royale suffisent bien à m'occuper... Sans compter qu'il faut que je prenne des notes, fasse les comptes et la déclaration au fisc, remette sans cesse le grand dadais dans le droit chemin... Sinon tout part à vau l'eau... Z'allez pas me dire que son istoire mérite quelques caramels ! " Pas de quoi brûler une pucelle ! " me disait récemment l'évêque de Beauvais... " Pas de quoi écrire un manifeste ! " rajoutait Dédé Breton en matant les dessous de Frida...
Je vais pas tout vous raconter non plus, sinon on rate le bus !
Je dirai simplement pour faire court comme le furet ( pardon ! ) que j'habite dans l'Oteur depuis un moment. Son petit mètre quatre-vingt et un sur-poids notoire me laissent peu d'espace pour faire le ménage, mais j'ai connu pire... J'ai logé un moment dans un agent de police qui battait ses enfants, dans un directeur de banque qu'avait du coffre mais qui s'est ruiné aux courses, dans un écrivain qui voyageait la nuit et qu'avait plus toute sa tête...  J'ai même vécu en coloc avec la Gross Bertha dans la ventrouille d'un député de gôôôche, qui devenu ministre, a retourné sa veste et nous a foutu dehors pour prendre deux petites poulettes plus à son goût... Les avantages en nature que voulez-vous... J'habite à l'étage, une mansarde cuisine-salle de bain, une chambre borgne qui n'a qu'un oeil, le tout arrangé coquetement par mes soins, ce qui me permet d'avoir toujours le nez sur le zigoto quand il fait des excès de boisson et loupe la gare... Quand je le vois qui commence à piaffer du sabot, les yeux exorbités comme un clebard en chasse, quand je l'entends brailler des chansons que même le croque-mitaine n'en voudrait pas quand il fait la tournée des popotes, j'interviens, je canalise...  Le gyrophare plein tube, les mandibules en action ( au cas où il ferait diversion , qu'il se prenne encore pour un de ses gugus de bd ) et remet de l'ordre dans la chambrée... Renvoie Ignace et son bataillon de pelots aux pâquerettes, les paillardises du Jojo aux orties - Je garde sous le coude le Double- Mètre étoilé, quelle prestance tout de même ! - et j'envoie Molly allumer un cierge à Mélanie ce qui équilibre le débat... S'il insiste, je lui raconte l'histoire ( avec un H ! ) de la soeur du zouave et de sa culotte... Il adore et s'endort heureux comme une sucette à la menthe ( ? ) emmitouflé dans la main de la culotte de la soeur du zouave qui s'emmerde grave sous l'pont d'l'Alma  ( C'est dans le désordre ! Voir pages précédentes ! ). Vous voyez, c'est pas simple de driver un bourricot pareil ! Je suis un peu comme l'Emma du Gustave sauf que moi, faut pas me marcher sur les arpions et que je vais pas me languir pour un bonhomme pareil...
P.S. Pensez à dire au Moustachu de Sète, qu'un jour je lui rendrai sa pipe, ses filles de joie, ses chats et ses cocus... Mais rien ne presse...

mercredi 23 septembre 2015

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MOLLY
Dites-donc ! C'est de moi qu'on parle là ? Qu'est-ce qu'il me veut ce malotru ? Ça fait cinq chapitres que le Lustucru amuse la galerie, qu'il me dénigre pire qu'un républicain quand il parle de notre bon François... Faudrait p'tête lui dire que je suis pas la mère Michelle... Saloperie d'engeance... C'est lui qui enfume tout le monde avec sa parlote...  Permettez que j'intervienne, que je m'insère, que je m'introduise dans la grande mascarade... Moi aussi, j'ai un avis sur la chose...
D'abord, mon pt'it nom c'est Josette et si je fais tourner les tables, c'est pour tailler la bavette avec mon papa Raymond qu'était Vieux coach dans une salle de boxe et qui m'a trouvé un matin devant le porche de Notre-Dame de la Cloche dans une corbeille avec un seul mot qui disait " Bonne chance  "...  Je suis pas plus cartomancienne que lui n'est le héros de je ne sais quelle istoire ! Et j'ai jamais tué de chats  comme le prétendait le Belge dans son homélie de 1966... Demandez à madame Bobinneau qu'est ma voisine de palier. Elle vous confirmera que, à part quelques sorties avec le Club des Marcheurs et un goût certain pour les achats par correspondance, je suis nickel, propre sur moi, shampouinée trois fois par semaine. M'arrive même de participer au repas des anciens quand le temps s'y prête et de faire trois petits tours avec Maurice ( un hâbleur lui aussi ! qui me fait un gringue d'enfer en me promettant la croisière de mes rêves ! )
Je reconnais... Je l'ai un peu rabroué... Envoyé aux fraises, lui et ses boutons d'acné... Mais ça date... J'étais encore jeune fille en ce temps-là, les ropoplos tout neufs, et les couettes qui poussaient... J'avais des yeux bleus qui d'après Raymond, mon papa par accident et par habitude,  qu'était Vieux coach dans une salle de boxe ( au cas où vous l'auriez oublié ! ) posés sur une trombine à damner un saint débutant et des guibolles qu'en feraient valser plus d'un.. Une jolie fleur dans une peau de vache écrirait plus tard le copain de Gibraltar...
- Moi je dis que quand Dieu créa la femme Il t'as pris pour modèle qu'il me répétait sans cesse le Raymond en astiquant le cuir des jeuneots qui le prenaient pour un baltringue...
Pour les plus jeunes, ma rencontre avec cet Ignace de malheur, c'était l'année où les quatre chevelus sortaient Love me do une chanson qui leur promettait une belle carrière et un tas d'emmerdes qu'il est inutile de citer ici...  Alors, vous imaginez... Double-Mètre sentait déjà venir la chienlit et le paquet de Goldo était recommandé par l'Institut... Si ça sent pas la momie tout ça !
L'autre avec ses lunettes de traviole, sa coupe en brosse et ses oreilles de basset artésien me disait qu'il m'aimait plus que sa mère... Tu m'étonnes... Vu la bave qui lui coulait sur le menton, l'avait plutôt envie de me trousser derrière l'école... Faire connaissance avec mon Petit Bateau... Fourbir ses premières armes... Pas question d'aller faire un tour du Côté de chez Swann ou d'écouter son crincrin quand ses vieux étaient aux courtines... Acceptait bien de rouler quelques galoches entre deux pains aux chocolat mais pour le reste, pas touche !
Moi celui que j'aimais à cette époque, c'était le pt'it Paul, quand il secouait sa mèche et sa basse en forme de violon... Je lui offrais ma libellule quand il voulait au gentil britisch, mais Ignace avec ses cheveux gras, pas question...
L'Oteur se ronge les ongles et son compère décide d'arrêter la drogue et de se mettre à la boisson quand ils voient l'étendue du désastre... " Ca vous dit un pt'it baston " demande Ignace en imaginant Molly qui se baigne toute nue dans l'eau de la claire fontaine...

mardi 22 septembre 2015

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IGNACE.
Z'ont rien compris les deux couillons... Les Jacob Delafon de la scribouille... Z'ont la robineterie en panne où quoi ? Des fuites dans la tuyauterie ? Que l'Oteur me laisse en plan, je comprends... Le pôvre avec sa tête toute embrouillée... Mais que le mistigri qui tapote sur le clavier tout crade en priant que la Sainte-Axe tienne la route et que les fote d'aurtografe dévalent pas la pente en gueulant à l' assassin, décide de prendre la relève... De réécrire l'istoire, j'avoue, je capte pas... Ferait mieux de s'occuper de ses oignons... Savent pas que je suis cabochard pire que Raymond le vieux coach de la salle de boxe qui prétendait que prendre une beigne au début de combat c'était pas très grave... L'essentiel était de rester vicelard jusqu'au quinzième round, d'avoir une dernière mandale sous le coude quand sonnait la cloche... Faire exploser un protège-dent dans un assaut final... Le KO par surprise avant de jeter l'éponge, c'était le but... ( C'était d'ailleurs aussi l'avis du Double Mètre Etoilé qui s'y connaissait en matière de bagarre ! ). Et pour que Machin comprenne bien qu'il aurait du mal avec moi, j'avoue in petto ( Y' pas des poils de moustache qui traînent là... ) que je peux pas blairer le soleil, la plage et les filles en bikini... J'aime que le gros temps. Quand le type en gabardine traverse la ville sous la flotte... Alors son Club Med et Molly qui me chatouillerait les arpions... C'est pas demain la veille...
J'ai quitté le Grand Hôtel sur la pointe des pieds. Le gros lard recousu comme un mannequin de crash test, avait rameuté ses troupes, soudoyé le shérif et promis de beaux jours aux fossoyeurs.. Bref, il me rêvait en pâté pour matou... Le pauvre ignorait encore que dans la mêlée, je suis méchant comme un irlandais sans bibine et que c'était mieux pour son armada qu'on se rencontre pas... 
Je le répète. Mon truc à moi, c'est de mettre la patte sur la romanichelle aux tarots qui m'a entubé... C'est un peu ma Madeleine à moi - Madeleine c'est mon noël, c'est mon amérique à moi... - ( Qu'est-ce que l'Homme de la Mancha vient foutre là, sans doute l'Oteur qui dérive ) Sauf que les souvenirs qu'elle m'a laissé c'est plutôt vinaigre et goudron que sucreries et édredon en plume.. Je me plains pas non plus, remarquez... J'ai quand même de bonnes archives par-devers moi. La première fois que j'ai mis la main dans un sous-tif ou ma rencontre avec le Gars de Meudon, quand j'y repense, ça me met de la musique dans la tête... Et l'annonce que j'avais découpé dans le canard,
" Carmelita
   Médium, voyance, Tarots,
   Prévisions météo,
  Donne du sens à votre vie. " me laissait à penser que la gredine n'était pas loin.
J'étais tout prêt de l'écurie... D'ailleurs je sentais déjà l'odeur du foin...

lundi 21 septembre 2015

DIS MANCHE !

1 ) Elle est pas bonne celle-là ? Qu'est-ce que t'en penses ?
Imagine.
Une copine qui s'appelle Manche / Ou Planche ou Blanche /
Que tu tiens par les Hanches / Comme un foutu Commanche /
Quand le vieux bison penche /
Du bon côté du Manche /
Ca te plait pas... Ah ! Bon... Du coup je pose ma candidature comme chansonnier  aux " Deux Anes " ou " Trois Baudets " J'ferai des rimes avec Ande.. C'est pas mal aussi... Y'a Hollande, Sarabande, Marchande, Bande etc... 
2 ) Ils sont venus, ils sont tous là... Pas pour enterrer la mama... Y'a belle lurette qu'elle repose dans un paquet d'oseille que le pt'it Charles mérite bien vu les bonnes notes qu'il affiche depuis des décennies... Non, je parle des VTTTistes qui, depuis tôt ce matin, se démènent les jambons à l'air, les poils dressés ( Fait pas bien chaud quand même ! ) sur leurs petits vélos qu'ils z'ont pas dans la tête comme certains... C'est la grand'messe du cyclo... La grande orgie des braquets, guidons et pédaliers... L'art de s'aérer les éponges et de choper des crampes en grimpant la montagne sur cent bornes, dans la bouillasse qui salit les chaussures et les bas de pantalons des spectateurs qu'encouragent Mimile au bord du chemin... Faut en avoir sous les mollets... Moi je vous le dis... Le goût de l'effort... Quand je pense que rien que pour me sortir du pageot, faut que je me flagelle... Je dis chapeau et bonne chance aux concurrents ! 
3 ) Dimanche soir. J'avais pas l'esprit à la musique... Et mon bouquin sur les moines du mont Athos me tombait des mains... J'me suis raclé la couenne comme un qu'attend la visite d'une belle de nuit... J'ai pensé que je pourrais écrire quelques lignes coincées entre Ignace et la Fin du Monde...
Journal Impromptu.

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- J'ai fait frire un oignon pour agrémenter ma semoule de couscous - Y'arrive toujours un moment dans le mois où je fréquente plus les boulettes du Haut-Atlas que les truffes du Périgord, que je bois du vinaigre en plastique plutôt que les grands crus du Haut-Médoc... - et j'ai pensé que c'était sacrément gonflé d'aller piquer une église à Colombey, le bled où le Grand Cornichon faisait une sieste bien méritée après la vie de patachon qu'il avait mené... Pensez ! Toute une existence passée avec Tante Yvonne, y'avait de quoi vous mettre les valseuses en berne... Ca méritait de vous laisser peinard pour l'éternité à l'abri de la grande croix... Celle qui faisait de l'ombre l'été aux pt'ites femmes de Paris ( que le grand Charles appréciait beaucoup entre cour et jardin  dit-on ) quand elles venaient se recueillir devant le caveau en compagnie d'un sénateur ventru et tout velu  ( ? ).  Pour tout vous dire, je sais pas bien si y'a VRAIMENT  deux clochers dans la garnison.. On s'en moque... C'est l'istoire qui décide, sinon contactez le maire... Et puis, quand OO7 roule une pelle à la belle espionne, on se pose pas la question de savoir s'il met la langue... ( Bien dit ! ricane le Moustachu venu dont ne sais où ! Vieux cochon ! grogne Suzanne en égrenant le chapelet de jurons que lui a filé l'Affreux ! ). 
J'étais en alerte rouge. Inquiet comme un garenne qui voit la camarde lui faire de l'oeil dans des phares de bagnole... Fallait faire vite..  D'abord retirer les oignons du feu avant qu'ils ne krament et retrouver Ignace le vilain, Perfide de son petit nom, abandonné par l'Oteur sur le bas côté du chemin comme une capote usagée...
Alea Jacta est. Voilà ce qu'il avait dit  l'écrivaillon en reposant son baluchon,  parce qu'il ne savait plus quoi faire du guignol et qu'il aimait les pages roses du Petit Larousse et ses locutions latines.
- J'ai regardé mon assiette. Pas de quoi réjouir un gastronome. Les vaches maigres succédaient aux veaux gras et le choslestérol risquait pas de faire des petits... J'ai pensé à ce pauvre Ignace qui attirait les coups tordus comme le miel les mouches, et qui persistait à se prendre pour Marlow - personnages de romans, de Valjean au Petit Chose, de Sam Spade à Superman qu'est-ce que vous faîtes chier le doux rêveur ! - et me suis décidé à prendre la suite, si l'Autre rendait les armes... J'enverrais le baudet vers ces pays imbéciles où jamais il ne pleut n'en déplaise au croquant de la plage de Sète. Je l'installerais pépère sur un transat, sa pt'ite valise, son flingot et l'ombre de Molly qui viendrait lui chatouiller les orteils.
Mais rien ne pressait. Fallait déjà finir la tambouille...


dimanche 20 septembre 2015

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Le Jean-Pierre *, il est jamais si bon que quand il joue les gentils pépères, les maris battus, l'employé de quincaillerie en blouse grise. Quand il tartine si bien le quotidien qu'on se dit qu'il nous ressemble vachement, et que, nous aussi, on aurait pu faire du cinoche ( ce qui est faux bien sûr ! ).  Souvent affublé d'une casquette de voleur de poule, les yeux tristounets au-dessus du balai brosse de rigueur, il hausse les épaules, fataliste, devant le malheur, avec ce petit sourire en coin qui laisse penser que la bestiole sous ses airs de Bourvil tendre est plus coriace qu'on croit... Qu'y'a de la sève sous l'écorce... Du Marius chez Jeannette.  On le voit partout. Dans des premiers rôles, en tête d'affiche, ou dans des apparitions à deux balles, sûrement pour donner " le coup de main " au copain qui brosse sa première pellicule... Tout le monde l'aime le gars... Il fait partie du paysage, comme un Carmet, un Galabru, un Jean Lefèbvre, un Blier, un Villeret, ces types qui s'installent avec toi autour de la table pour tailler le bout de gras pendant que la Yolande et Garance servent la soupe... Perso, j'aurais bien aimer boustifailler avec ceux de l'impasse Florimont, mais c'est une autre histoire...
Et quand un dialoguiste lui fait raconter une vanne genre :
- Tu sais de quoi la poule a le plus peur ?
- Ben non...
- C'est de passer du coq à l'âne...
Tu rigoles, heureux comme un nouveau pape,  et tu l'aimes encore plus...
* Darroussin. Bon rétablissement.
P.S. Suzanne Bobinneau, lectrice pertinente et impertinente par gros temps se demande si l'expression " Heureux comme un nouveau pape " est bien choisie...

samedi 19 septembre 2015

CROSSEYED HEART

Hé ! Dites donc ! Voilà un type qui sort un " album " avec des guitares, des batteries qui tam tam et des chansons qui sentent la vieille godasse... Avouez c'est assez rare de nos jours ! Quand quelquefois, je regarde des " groupes " à la téloche, catalogués chaque fois comme les nouveaux génies du siècle ( je cite pas de nom, j'les retiens pas ! )  et que je vois l'attirail qu'y z'ont aux pieds rien que pour une gratte, je pense que s'il faut être féru en électro-nike pour pondre trois accords, on n'est pas prêts de recirer les pompes à Elvis... Je sais... Je sais... Je suis un vieux stalinien nostalgique,  les panards pris dans la bouse ou dans le bluzze... Et tout ce que j'écoute c'est que brocante et compagnie... Lopettes à cheveux crèpus ou nègros d'avant Obama...  J'assume et m'en porte pas plus mal d'aillleurs.
J'admets. Le nouvel opus du Forban, c'est pas Beggars Banquet non plus... Papy a connu des jours meilleurs, mais c'est pas à son âge qu'il va innover, il a déjà assez donné... Et si j'avais un soupçon d'humour, je dirais qu'il fait de la Résistance, ce qui n'est déjà pas si mal dans nos époques troubles...
Finalement, on s'en fout de tout ça. Faut savoir que depuis quelques décennies, avec le Boss, il reste le Patron...
K. Richard.
Crosseyed Heart.

vendredi 18 septembre 2015

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Il pleut. Je feuillette un bouquin qui s'appelle " L'homme qui aimait les chiens ". L'histoire d'un type qui promène un couple de barzoï sur une plage à Cuba et prétend qu'il a connu Ramon Mercader... Comme question ciboulot, je suis en Alerte Orange, au bout de trois lignes je quitte le navire. Je coche la page 145, décroche mon téléphone où une dame me dit qu'il n'y a pas d'abonné à ce numéro... Et que pour Cuba, un appel longue-distance s'impose... Non d'un cigare me voilà pris !
Il pleut toujours et soudain, je réalise que je ne connais pas de Barbara, de Noémie, de Xavière ou d'Ophélie... J'aperçois quelquefois une Céline que j'aime bien ... / ... Mais pas de Clémentine, pas de Mélanie, pas de Méluzine ou Chaldéie...
Je connais bien quelques Dominique, Marie, Josianne, Annabelle, Jeanine... Quelques Claudine... Une Mélodie, une Marie-Joe qui se prénommait Bernard avant son opération, une Suzanne qui tente de me refiler son rhume, mais pas de Louise, de Bagatelle ou de Natacha. C'est dommage...
- Pardon Madame s'cuzez-moi vous pouvez me dire votre prénom ? De quoi j'aurais l'air je vous le demande... D'un fou, d'un obsédé, d'un soûlot, d'un vieux dragueur, d'un terroriste ou encore d'un réfugié de misère du bas de la ville venu échouer dans les beaux quartiers... Les amalgames sont légion ces temps-ci... Une histoire à se retrouver avec la force publique aux basques qui me demanderait mon petit nom de baptême...
J'allume un clop et ma première bouffée est pour la mouche qui me serine depuis ce matin posée à main gauche... Faut voir comme elle s'étouffe la bestiole, elle fait le colibri avec ses petites ailes et va se poser sur la lampe qui, allumée, lui crame les poils du fion... Faut-il vous répéter qu'il pleut, et que dans la cambuse il fait plus noir que dans votre cave quand vous descendez chercher une bouteille sans lampe-torche et pensez qu'à votre âge réparer le plafonnier c'est vraiment trop pénible...
- Tu penseras à prendre une douche et à remettre une ampoule à la cave gazouille Suzanne derrière ses mots flèchés. Décidément, on n'échappe pas à son destin...
Tiens ! Vl'à qu'il fait soleil maintenant ! Allez, je vais voir si je trouve une Mélissa. Trotski peut bien attendre un peu...

jeudi 17 septembre 2015

ENTR'ACTE

ON A DES PEURS
ON A DES CRAINTES
QUE L'ON VIENNE À MANQUER
D'ABSINTHE...
ET QUE LE CAPITAINE
AUX HOMMES
SUPPRIME LA RATION
DE RHUM....

mercredi 16 septembre 2015

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Je mate. Je mate. Je suis l'oeilleton dans votre porte qui surveille le couloir. Toujours aux aguets. Votre envoyé spécial sur le terrain, dans les zones de conflit... Du soir au matin ( ou inversement ) je lorgne, jette mes deux yeux, espionne... J'épie, je filoche, je flique et piste tous les mouvements du bas-monde pour vous en faire part quand vous serez grands et aptes à comprendre qu'il faut copier sans retenue sur l'épaule de son voisin, noter sur le calendrier des Postes, faire des fiches dignes de la sinistre Loubianka pour arrondir ses faims de moi ( Comprenne qui pourra ! ). Même la nuit, au moindre bruit, je sursaute - matou jamais pris en défaut - je saute du pucier, la nuisette au vent, les narines frémissantes et les noisettes à l'air,  je planque derrière la lucarne... Imaginez que je sois témoin d'un crime sordide, d'un apache qui bastonne le bourgeois pour lui prendre sa montre ou d'une " invasion de barbares " comme dit la Grosse Conne...  Et que je vous raconte tout cela demain, parce que je ne suis pas contre un peu de délation... Que je vous régale de menus potins, restants de pipi et autres fanfreluches qui font frémir dans les chaumières... A la fois chroniqueur mondain - je connais le prénom de la Sous-préfète - pourvoyeur de cancans, amateur de chair fraîche je veille sur la contrée et vous tient au courant des menus faits et gestes qui la secouent... C'est mon rôle...
Tenez, penchez-vous... Voilà une petite nouvelle qui gare un break de marque allemande, couleur gris-souris ( toujours le souci du détail, de l'indice qui permettra peut-être aux enquêteurs... ). Huit heures. Je note. La cinquantaine, cheveux courts et teints... un régé-color qui cache les premières mèches blanches... Les habits sévères, chaussures plates et pantalon droit... L'embonpoint qui laisse à penser que la ménopause fait son oeuvre, et le paquet de dossiers qui lui encombre les bras indiquent que cette personne au-dessus de tout soupçon, et en-dessous de tous les charmes qui font de la vie un manège, fait partie de la classe moyenne... Celle qui cravache durement devant le tableau noir.
Illico, je penche pour une inspectrice de l'Urssaf ( vérole bien connue des pt'its commerçants ) venue surprendre les Chinois du bas de la rue devant leur bol de riz du matin... Vérifier qu'ils ne cachent pas des paquets de yens entre deux tickets de Pmu ( vérole bien connue des amateurs de chevaux ). Je connais depuis belle lurette ( rapports 12390/78560/ ) l'intense trafic qui se trame autour des pronostics hippiques, des joueurs de Rapido et autres fumeurs de cigarettes qui stationnent devant l'établissement quand je sors ( ça m'arrive ! ) pour vider ma poubelle.. Mais de là à en faire un bastion des Triades... Faudrait pas que sur un coup de colère, les bridés nous transforment la passable ( j'aurais pu écrire la belle, mais elle est pas terrible ! ) en nems ou en pâté pour chien... Faudra que je surveille son retour... Et puis, les descendants de Mao,  c'est comme les filles du Kartier, faut les avoir à l'oeil... C'est pour celà que notre maire bien aimé installe des caméras partout...
Demain, si le temps s'y prête, je mets à jour ma liste des joueurs de boules. J'ai l'impression qu'il y en a de nouveaux, inconnus de nos services...
En direct de Cafardville.

mardi 15 septembre 2015

... / ...

Passé une sale nuit. A essayer de comprendre ce que disait Houellebecq dans " Near death expérience" le film de Gustave Kervern et à maudire Sainte-Météo qui envoyait la cavalerie contre les vitres du salon... A croire que ces fameux orages cévenoles dont on nous rebat les oreilles avaient changé d'adresse, qu'ils tentaient de réduire en miettes le vieux pays de granit... Vivre sous les toits avec une soif chronique et des cheveux en broussaille vous permet d'imaginer une vie de doux rêveur, d'être locataire d'un nid de cigogne avec vue sur la montagne et les asticots qui se démènent au-dessous du pigeonnier, mais en cas de gros temps, voilà que vous devenez le grain de café qui tourne dans le moulin, la chaussette dans le tambour et Ginger Baker qui, à côté de l'écran, entame un de ses solos légendaires sur ses doubles caisses pendant que Jack fait tonner la grosse Bertha sur sa Fender Basse. Bizarrement le Michel Acteur ( ? ) traînait son mal de mourir dans un paysage ensoleillé, mouillait son maillot de cycliste entre deux éboulis, deux chardons sous un soleil qui vous piquait les yeux.  Il faisait une chaleur à crever sur l'écran tandis que je tentais d'allumer une cigarette entre deux bourrasques, cherchant une bougie et un verre de vin au cas où la colère de Zeus s'abattrait sur la cambuse...Je n'allais pas griller comme un sauterelle sans trinquer à la fin du monde tout de  même...
Il chahutait aussi du ciré à Nouilleyork,  ce qui retardait la finale de l'U.S.Open. J'aurais bien sacrifié un petit bout de de la nuit à courir après la petite balle jaune... Mais la partie s'annonçait perdue d'avance...
Je me suis allongé sur mon lit de fakir en priant pour que le ciel ne me tombe pas sur la tête, que je retrouve demain le chantier en état, et que je bénéficie de la réduction d'impôts promise par le Président...

lundi 14 septembre 2015

JOURNAL CONFUS

Les gens sont remplis de confusion. C'est elle qui gère leur vie, qui les enveloppe d'une aura de poussière qui les pousse quand ils parlent, quand ils marchent, quand ils respirent à petits coups parce qu'ils viennent d'avoir peur du molosse qui leur barrait la route... Quand ils patientent chez le dentiste et oublient le code de leur Cb devant le distributeur...   Quand ils déjeunent au restaurant, vont au spectacle ou regardent une rencontre sportive avachis sur le canapé du salon.
Tel que vous me voyez, je suis prêt de la fenêtre. J'essaye de mémoriser le modèle et l'immatriculation d'un véhicule garé plus bas dans la rue déserte ce dimanche et je pense à ce type rencontré dernièrement qui m'a avoué aimer tellement Maron Brando qu'il avait appelé sa petite dernière Cheyenne. Il s'était bien sûr inquiété un peu quand la fille de l'acteur s'était pendue. Savoir si ce prénom n'était pas trop lourd à porter, mais heureusement, sa Cheyenne à lui n'avait pas été affectée par ce suicide... D'ailleurs, sa seule préoccupation cinématographique était de ressembler à Sophie Marceau encore jeune et de zoomer en boucle les chorégraphies de Stromae.  Drôle de zèbre qui parlait d'Elia Kazan, des déboires de l'acteur, des oscars refusés, de cette époque révolue,  le nez dans son verre de bière pendant que j'entrevoyais le Parrain dansant un Dernier Tango avant l'Apocalypse... La confusion vous dis-je...
GROS PLAN SUR RATANPLAN
QUI DIVAGUE...
LES YEUX DANS LE VAGUE...
SANS FAIRE DE VAGUES....

dimanche 13 septembre 2015

EN AVANT... MARCHE...

Alors, machin... Tu patauges dans le potage.. Sais plus comment tournent les aiguilles... Je t'avais prévenu, à jouer avec les marionnettes, les personnages et les gugus y'arrive un moment où ils te font un doigt les malandrins, te tordent le cou pour te mettre la tête à l'envers...  Trois jours à courir hors des sentiers battus (NDLR : Penser à créer l'Association de Défense des sentiers battus ) et hop ! De retour au bercail plus personne... Les moulins à vent tournent dans le vide et la farine te monte au nez... Tu patauges mon ami  et tu gouttes comme un vieux robinet... Z'ont tous quitté le navire en emmenant les pt'its mousses, les rats et la réserve de bonbonnes... Bras dessus, bras dessous, comme les ceusses qui reviennent de la Foire à l'Andouille après s'être bien arsouillé la glotte et le reste, ils se bidonnent en voyant leur tronche sur le générique de fin...
T'as beau lever la patte dans tous les coins, regarder sous les tapis et déraper dans le couloir, les malins te font la nique pire que des kafards en rut... Dansent la zumba autour de l'écran et renvoient l'Oteur à ses chères études, la main du zouave dans la culotte de sa soeur, histoire qu'il comprenne bien que la bagatelle ça s'improvise pas, et qu'au fond, les trublions de papier font bien ce qu'ils veulent...
T'inquiètes ! ronchonne l'Oteur... Sont quand même tous dans mon sac à vin... Et si j'interromps l'istoire, c'est que je dois consulter le gars de la mécanique et finir ma collec de cartes postales...

L'INTE...

URGE...
Quelquefois faut se convaincre... Se rendre à l'évidence... La vie c'est comme une histoire à Toto. La première fois tu rigoles, tu te bidonnes... Ah ! Elle est bien bonne celle-là ! T'en connais pas une autre ! Et puis un peu plus tard... Quand l'istoire a fait son chemin, tracé sa route...  Disons le temps de traverser la rue, de prendre un bain d'eau tiède ou quelques taloches dans la tronche, ça te fais plus tellement rire... T'as les lèvres qui gercent et le sourire en biais... Tu laisses le pt'it Bernard te la raconter encore une fois, t'esquives, tu fais semblant... parce que tu voudrais pas perdre le seul ami que t'as ou tu annonces d'un ton pet-remptoire que tu connais la fin... Que les fourberies et les pantalonnades c'est jamais qu'un ticket pour la Maison Borniol comme dit le Franc-Comtois... Qu'il faut regarder passer les trains en mâchouillant un bout de luzerne et que même si les méchants veulent ta peau, c'est pas bien grave... Tu connais l'air de la chanson et les paroles qui vont avec...
J'ai replié mes chemises en popeline, récupéré dans le coffre de l'hôtel mon flingot, mes faux-papiers et le mouchoir en dentelle de Molly que je garde précieusement et décidé de mettre les bouts... La fuite est souvent la meilleure façon d'aller de l'avant... Si je mettais un terme à cette istoire avant la chute finale, j'avais toutes les chances de finir peinard, a barboter au milieu de la mare aux canards, toutes voiles dehors vers mon hippodrome chéri où m'attendaient mes canassons adorés...
Fallait aussi que je raccommode l'istoire en lui cousant un joli H sur le col, une façon de me rabibocher avec le V de ocabulaire, lequel manquait cruellement à ma prose... C'est ce que prétendait le Général de Colombey en constatant qu'il manquait une église au bled et que, du coup, l'Histoire avec un grand H, en était toute chamboulée... T'imagines Colombey la Une Eglise ça le fait pas....
Ignace Perfide : Héros malgré lui.
Suzanne Bobinneau : Altière-ego.
Raymond le Coach : Homme de ménage au Palais des Sports.
Molly : Une copine d'enfance.
Le Verdoyant : Le voisin du dessus.
Les méchants : FN et Cie.
Le gros lard du début : David Douillet.
Double-mètres étoilé : Charles André Joseph Marie de Gaulle.
Malcom X : X.
L'infirmière : Patrick Pelloux.
Le Moustachu : Sètois 1921 - 1981.
J. Brel : Homme de la Mancha.
Catherine Langeais, Jacqueline Joubert : Spiqqerines télé.
Georges : Loufiat de pères en fils.
Pt'it Bernard :  Bernard.
La Fée Clochette : Disponible uniquement sur l'édition " Collector ".
Marchand Vins et Charbons : Voir Bougnat.
L'Oteur : Anonymous.
H : Huitième lettre de l'Alphabet. Un machin qui commence par A ( Ah! Les pti'ites femmes de Paris ! ) , finit  par Z et permet d'écrire des bêtises...
Tourné en décors naturels. Imprimé sur papier OCB. Droits disponibles dans le monde entier.
Les bénéfices sont reversés à l'A.V. Q. S. Q. ( Association des Vieux qui S'ennuient Quelquefois ).
- Tu le veux comment ton steack demande Suzanne...


samedi 12 septembre 2015

L'INTEGRALE

URGENCES
Y'avait foule aux funérailles de Raymond le vieux coach de la salle de boxe ce triste matin d'hiver... ( Pourquoi les matins d'hiver sont toujours tristes on sait pas mais c'est comme ça...  Encore un truc de scribouillard ! ). Toute une assemblée de pékins se serraient autour de la boite dans la froidure de déccembre. ( Pourquoi il caille toujours aux enterrements ? Sûrement la mort qui vous glace... Me souffle le directeur de l'info qui se prend pour Vieux Père Hugo.. ) la morve au nez, les pieds gelés avec une forte envie de vin chaud et de bouillotte qui comme vous le savez, sont l'apanage d'un hiver réussi... Nous autres, les habitués du ring, les amoureux de la savate, les souleveurs de fonte, les Cerdan en herbe et danseurs mondains, on étaient étonnés... On lui connaissait pas de famille à l'ancêtre... Jamais il nous avait parlé d'une appartenance quelconque... Le potage dans la gamelle familiale, c'était motus et bouche cousue... Y'avait guère qu'une gamine qu'on appelait Molly qui venait de temps en temps lui tirer les cartes ( J'ai prévenu C'EST DANS LE DESORDRE ! L'Oteur )... A croire qu'il était né dans un chou, qu'il avait atterri comme un parachutiste entre les cordes... Raymond, il avait le passé embrumé sous le béret, dans les nuées des Gitanes maïs qui lui pendaient au bec et si l'un de nous lui présentait un cousin qui voulait faire quelques rounds, il clignait des mirettes, et chaque fois vous répondait " Faut voir... C'est vraiment ton cousin... "
Je vous parle de ça... Y'a longtemps (Tiens ! le vl'a qui rouvre l'almanach ! Z'allez voir qui va bientôt nous retapisser sa première branlette note Suzanne dans son calepin de recettes ). C'était l'hiver soixante-cinq... Sans doute ému par la réélection du Double-mètre étoilé ou l'assassinat du nègro Malcom X, on a jamais su...  le vieux avait rendu ses gants, sa gapette et son paletot sans même attendre que le Père Noël lui mette un champion sous le sapin...
Moi, dans ces années-là, j'étais plutôt jeune, feuillu et bien membré.. Les poings au fond des poches tellement ils avaient envie d'aller torgnoler la bande de demi-sels qui pleurnichaient autour du trou, se refilaient le goupillon en pensant que la salle de boxe ferait un chouette parking ( payant ! ) quand ils toucheraient le pactole chez le notaire... Un sanguin que je retrouverais bien des siècles  plus tard emmanché dans une affaire de ballets roses... Le champs de navets était plein de cousins, cousines éloignés voir germains, de faux-frères, de tontons d'Amérique revenus exprès, de vieux chinois façon J. Brel... Catherine Langeais venue en voisine qui papotait avec Jacqueline Joubert une commère de la Tsf...  Y'avait une même un infirmière qui ronchonnait que le service public c'était comme les filles ( publiques ), fallait tapiner dur pour gagner quelques sous... ( Un enterrement, un testament, des filles publiques ! C'est pour moi renchérit le Moustachu auprès de son arbre ! ). Bref, y'avait plus de monde qu'au marché de Brive la Gaillarde ( Une bonne idée ! Je note ! Dit Qui Vous Savez ! ) et l'air embaumait le vautour repenti et le bénitier plein de pesos qu'on redistribuerait sûrement pas aux pauvres de la paroisse...
Si je repense au coach ce matin, dans mon bain moussant, c'est que Georges le larbin aux clefs d'or vient m'annoncer du ton con-passé, pincé et repassé,  qu'il emploie pour dire à Madame que ses bagages sont arrivés ou à Monsieur qu'une jeune dame demande à le voir au fumoir (Une histoire de pipe sans doute ! ricane le rimailleur... Cui-là faut que je le vire ! ) que l'on me cherche partout dans la contrée... L'istoire je vous dis...

mardi 8 septembre 2015

L'INTEGRALE

AVERTISSEMENT
Chers Lecteurs **
L'Oteur vous informe qu'à partir de maintenant et jusqu'à dorénavant, la numérotation de l'Intégrale est supprimée... Déjà qu'il s'embrouille au-delà du chiffre dix... Que les nombres pairs, impairs, les racines carrées, les trains qui se croisent, et ces foutus piquets de clôture  lui font danser la valse à l'envers, le vilain, en accord avec son rédac-chef a décidé de mettre fin au défilé...
Vous pouvez donc, présentement ( voir à partir de tout de suite pour les plus acharnés ! ) chers re-lecteurs prendre SES LOUFOQUERIES DANS LE DÉSORDRE...  Ne plus vous inquiéter de savoir où commence la page 5... Si la 9 est meilleure que la 7 ou retourner au point zéro voir si j'y suis...
Les personnages également sont appelés à disparaître, à renaître, à se mélanger dans des contorsions de boa selon l'humeur et le temps qu'il fera demain. Si vous découvrez un matin que le Verdoyant est le père naturel d'Ignace Perfide et que Molly est sa demi-soeur, ne vous étonnez pas... L'istoire suit son cours... L'apparition de la fée Clochette, d'un marchand de vins et charbons,  d'un double-mètre étoilé et d'une spiqquerine de télé ne doivent pas vous effrayer... Attachez simplement vos ceintures et priez Saint Antoine de Padoue... Bien sûr, il faut aussi compter sur Suzanne Bobinneau qui derrière ses fourneaux arbitre le match et sur le Pornographe du phonographe jamais en reste d'une canaillerie...
Et puis, comme disait mon Père en poinçonnant ses tickets de tiercé " Si on le touche dans le désordre, c'est déjà pas si mal... "
** Comme d'hab, je brûlais d'ajouter Hannibal... Voilà c'est fait.
     L'Oteur.

dimanche 6 septembre 2015

L'INTREGRALE ( 12 )

" JE SUIS QU'UN ESCROC SOLITAIRE,
  UN TRUAND QUI BLANCHIT DU VENT... "
H.F.Thiefaine.
                      J'ai mis un peu de gnôle dans mon café du matin. Un marc de Bourgogne que j'ai chipé au fond d'une cave qui avait abrité jadis des gars du maquis. J'ai reniflé un peu... Savoir si je retrouvais l'odeur de la graisse des armes... Le bruit, la fureur ou la peur de ces types ordinaires... L'un, employé des Postes, l'autre forgeron, le troisième marchand de bestiaux... Mais la pierre garde tout pour elle, le bruit des fusils qui résonnent sans rimes ni raisons, quelques noms en lettres dorées gravées sur le granit...  Un peu d'eau qui suinte c'est tout.... Et l'alcool qui réchauffe et vous monte au plafond...
            
Quelques rimes de Leprest... La vaisselle de la veille. Deux verres : Un pour l'eau, l'autre pour le vin. Rincé le bol où flottent encore quelques miettes de pain et une mouche ** surprise par l'épaisseur du potage...  Ouvert la lucarne pour regarder la compagnie du monde... Une manie de vieux garçon..
- Tout va bien shérif, la ville dort encore et Perfide cuve dans les draps de soie du palace en rêvant à Molly... Qu'est-ce qu'on en fait du guignol je demande ? On le laisse croupir dans le sucrier... On le zigouille tout de suite.. On le marida avec sa voyante qui lui fera trois lardons qui laisseront traîner des jouets plastoc sur la pelouse d'un pavillon de banlieue,  pendant qu'il ramassera comme un con les feuilles mortes qui comme on le sait " se ramassent à la pelle "( T'as déjà essayé de ramasser ces saloperies à la pelle, prends plutôt un râteau ou un employé municipal  poète à la noix ! Ndlo ) On le transforme en gardien de square, en infirmière de nuit, en travelo des faubourgs... Et le Verdoyant, Molly et les autres... Moi, je l'enverrais bien tout en haut de la montagne, planqué comme un mafieux traqué entre deux brebis et trois chardons... Ou alors y devient le nouveau maire puisque l'ancien a cramé...  T'en penses quoi ?
- J'en sais rien...  Du calme ! C'est aujourd'hui Dimanche... ( Tu offres  des roses blanches à ta vieille maman vieillard ! )...
** Le vl'a qui noie les mouches maintenant ! Ça va pas mieux...
     Suzanne Bobinneau : Altière-ego.                    

samedi 5 septembre 2015

L'INTEGRALE ( 11 )

URGENCES ( 5 )
Rien que la tronche du loufiat, la tenue et le plateau d'argent vous donne une idée de la gargote... Huit jours que je poireaute au Grand-Hôtel... Que je lambine sous les lambris, les lustres en cristal et le cuir de russie... Que je me " ressource" comme on dit dans les gazettes à nanas qu'on trouve chez le merlan entre deux bigoudis... Aux temps d'avant les beatles,  on se rangeait des voitures, on se refaisait la cerise... On prenait les eaux... Avouez c'était plus klasse... Aujourd'hui on se " ressource " entre deux séminaires qui sentent l'eau bénite, le foutre de moine bouddiste et l'haleine d'un lama des Andes...  Hé ! Manon, tu l'as trouvé ta source !   La gouroucratie nous fait bouffer des graines, des légumes, des trucs qui constipent ou foutent la chiasse avant de nous renvoyer - sain de corps et d'esprit - à la fureur du chagrin, aux pouilleries en tous genre, notre petite sagesse bien enveloppée dans les torche-culs des chaînes d'infos... Moi qu'ai les pieds sur deux siècles, je suis pas prêt de sacrifier ma tranche de veau !
J'attends des nouvelles de Molly en sirotant des vodka-cerise, un oeil sur le parc où des gigolettes font bronzette et l'autre sur ma page blanche au cas où ma horde de barbares préférée viendrait me chauffer la plante des panards par surprise...  On sait jamais.... Faut être prudent avec les situations bancales, les méchants qui sortent du scénario, les infirmières vachardes et les vieillards qui affabulent...
Je me saoule aussi avec un zigoto en bataille, ventru et trempé comme une serpillière, presque aussi méchant que moi quand je tapais sur le sac de sable avec Raymond le vieux coach qui comptait les coups... Allez ! Petit ! Ta droite... Ta droite... Paraîtrait que je lui pique toutes ses idées à l'Oteur...Pendant que lui s'échine sur sa machine à blogger à pondre le prochain oeuf que l'Académie fera frire, voila que moi, je s'rais dans l'imposture avec toutes mes salades... Que je suis le roi de la carambouille... Un combinard de première qui tire pas la chasse quand il va au pt'it coin... ( coin... rigole le Malicieux, qui bien sûr, m'a suivi et sous-loué une mansarde juste à côté de l'ascenseur en fer forgé,  d'où il tripote les ninettes, les soubrettes et les ninons... ).
- Tu f'ras pas croire que le pingouin sur la photo tu le connais pas ! Que t'as trouvé le Grand-Hôtel tout seul dans ta pt'ite tête de piaf !  Keith Reid... Procol Harum... C'est le hasard peut-être... Un groupe qu'a  fait mouiller toute la planète, qu'a mis le feu à tous les spermatozoïdes des bals pop et des discothèques en rut... T'étais sur Mars où quoi... Peut-être au placard vu tes antécédents... Toujours à mater sur l'épaule du voisin ! R'heusement que je suis là pour remettre le lecteur dans le droit chemin... Qu'il aille pas s'imaginer que tout est invention et compagnie... Tricherie je dirais ! Tu parles d'un zouave ! Dans ces années-là, j'arpentais déjà le bitume à la recherche du temps perdu, les perdraux à mes trousses, les gabelous prêts à m'encabanner au premier faux pas... Alors les fredaines pop...   Le baudet gesticule pire qu'un moulin à vent et le voilà qui retourne à son Intégrale sans tambours ni trompettes, seulement la démarche chaloupée d'un qu'a trop picolé...
Moi, je suis pas spécialissssse de la zique... La seule rengaine que je connaisse, c'est Smith et Wesson, Bonnie and Clyde et Jules Maigret, alors, " A Whiter Shade of Pale " ou pas je fais le pet...


vendredi 4 septembre 2015

L'INTEGRALE ( 10 )

URGENCES ( 4 )
J'explique à l'ancêtre du mieux que je peux ( j'aime pas expliquer... ) pendant qu'il me chourave deux clops pour la route, lorgne sur ma montre et caresse sa barbouze de zz top, que si l'affreux ne m'avait pas cherché des poux dans la tonsure ( le moustachu du fond crie au plagiat ! ), il aurait pas fini aux urgences à se faire recoudre comme un napperon par l'infirmière harpie dont j'ai parlé précédemment...  
( Faudra que je la r'habille aussi celle-là.. L'attife de bigoudis, d'une culotte de peau et d'une passion déraisonnable pour son chef de service qui la conduira tout droit  à l'échafaud ! Mais plus tard... ). Que les gangs, mexicanos ou pas, je me les coltine depuis la communale... Je les ratiboise d'un coup de gomme, d'une phrase bien sentie... Les envoie aux pâquerettes... Mon surin Waterman jamais en repos...  Lucky le chanceux en sait quelque chose, lui qui a finit au fond de ma corbeille un soir où j'étais en panne de bibine et de cartouche d'encre...  Et puis, je compte pas m'incruster dans le bled... Sitôt que j'aurai mis la main sur Molly, une cartomancienne qui au sortir de la salle de boxe m'a arnaqué en me prédisant un grand amour et une vie qui ne ressemble pas à un tire-bouchon, sitôt que cette jolie garce aura revu à la hausse ses prédictions,  je lève le camp, tire ma révérence et refile cette istoire au premier courageux qui voudra bien la finir...
Papy se gratte l'entre-jambe ( les vieux ont les roustons sensibles c'est connu ! ) et m'avoue piteusement qu'il ne connaît pas de Molly.... Il voit bien une Sally qui sert la soupe à la cantine, une Suzie Q qu'a fait un tabac dans les années soixante, une Scully qu'a fricoté avec Mulder,  mais une diseuse de bonne aventure... Ca l'interlope pas plus que ça... Si je veux, avec un petit billet à la clef, il peut se renseigner... Verdoyant et margoulin... Manque pas d'air le bonhomme...
- Moi, j'en ai plein les ritournelles des gonzesses si tu veux... Des drôlesses, des diablesses, des bougresses, des ogresses, des monstresses,  des pt'ites fleurs, des pains de fesses  et des bonnes soeurs rajoute le matou à six cordes en frisant le balai de chiotte qu'il a sous les narines...  Je peux aider aussi...
D'un coup, j'ai un coup de pompe... Je me dis qu'une pause au Grand Hôtel me ferait le plus bien... Ils me fatiguent tous ces crabes...

jeudi 3 septembre 2015

L'INTEGRALE ( 9 )

URGENCES ( 3 )
Je pourrais bien vous raconter qu'on retrouve la trace d'un de mes ancêtres Ignace Perfide de Montjoie, parti ferrailler contre Saladin aux alentours de l'An Mille ou qu'au XVe siècle Ignacio de la Perfidarée, flibustier de son état finit pendu haut et court par les sbires d'Isabelle la Catholique, mais franchement, ça changerait quoi... Mon arbre généalogique a les branches coupées, le tronc pourri et la particule envolée depuis belle lurette... Vous avouer qu'un de mes aïeux fut l'assistant de Sanson quand il raccourcit le roy Louis ou qu'un autre passa les pinces à Jules Bonnot, ne ferait que confirmer le charivari sanglant qu'il a fallu supporter pour arriver au dernier rejeton d'une famille digne de celle Don Vito ( sauf que bien sûr celle-ci c'est du cinémascope ), rejeton qui, au plus fort de sa colère est capable de dessouder une bande de malfrats tout en consultant la météo... Faut pas me chercher, je l'ai déjà dit...
- Perso, j'suis bien content que t'aies dévissé le gros lard dans le bon sens... qu'il me dit Machin en lorgnant sur mon paquet de clops pire qu'un book aux courtines... Depuis qu'il nous tanne la couenne le zèbre... Sans compter qu'il faut l'arroser comme une plante exotique pour qu'il nous fiche la paix... Toujours à racketter l'honnête pochtron, sinon on prend la rafale...  Une avalanche de mandales qu'il nous envoie l'enflure...  Et à nos âges tu comprends on prend soin de nos osselets, on calfeutre nos envies de meurtre... On n'a plus le goût à l'insurrection...  Déjà que le moindre virus nous estourbit pour le compte... Mais faut que tu le saches fiston ( voilà qu'il cause comme La pt'ite maison dans la prairie ce con ! ), ces types sont plus mauvais qu'un cartel mexicain qu'aurait perdu sa cargaison de dope, que la misère sur le pôvre monde... Z'ont quand même fait cramer la mairie.. Avec le maire dedans ! Et poussé notre bon curé à la débauche, transformé la sacristie en boxon et chauffé les burettes de l'archevêque... Boxon, burettes  et archevêque ! Ça me va ! ricane un moustachu qui gribouille des chansonnettes à la table du fond...




mercredi 2 septembre 2015

INTERWIEEEWWWW

Pour des raisons de sécurité et à la demande du gentil taïaut la voix et le visage ont été floutés.

mardi 1 septembre 2015

L'INTEGRALE ( 8 )

SHOPPING.
La scène se passe dans une berline de marque française, couleur noir-métal, immatriculée CV 69 BW, modèle récent qui allie le confort et l'économie d'énergie, 7 chevaux fiscaux, 90 chevaux-vapeur, crédit sans apport personnel,  sur la départementale 42 qui relie Sainte-Foldingue ( son kiosque à musique et sa mairie ) à Ameurisse-les-Gonesses ( son église du XVe - Messe le dimanche à 10H - son centre d'affaires et sa Citadelle toujours en travaux ). Suzie Montretou, trente-deux ans aux Calandes Grecques, passagère et électrice de droite, mariée sans enfants et bientôt veuve - Elle ne le sait pas encore, mais son Bernard de mari va dégringoler du toit où il réparait la cheminée, c'est le Destin Gamin ! - Chef-vendeuse au Prisu, consulte la nouvelle appli de son Aïe Faune en tchachant avec la conductrice Amélie Devin, la quarantaine en fleurs, mère de Kevin un sale morveux qui crève les pneus de bagnoles et chourave les préservatifs au Prisu,  future divorcée - Elle l'ignore encore mais son Juju de mari < fait des choses > avec la nouvelle instit du vilain Kevin et projette en loucedé une expédition en Ouzbékistan avec la drôlesse de l'éducation nationale... Affalé sur la banquette arrière ( Que l'on peut rabattre, ce qui est bien pratique pour transporter la nouvelle machine à laver ou le panier à pique-nique ), Ignace Perfide, sans âge bien défini, amateur de Série Noire, chasseur de prime, spécialiste en détournements de fonds des oeuvres de charité, bandit de grands-chemins et de petites-routes, affabulateur notoire et raconteur d'istoires sans H, et Suzanne Bobinneau son altière-ego occupée comme d'habitude à rédiger sa prochaine liste de courses, conversent tranquillement de l'Intégrale que le baudet bafouille à longueur de temps...  Nous dirons pour clore cette sinistre affaire, que la température est stationnaire, tendance orages et embouteillages en fin de journée, surtout si les bus scolaires s'obstinent à stationner sur la bande d'arrêt d'urgence...
- Dis donc, t'es encore toute bronzée toi !
- C'est l'soleil du sud ma belle... Cette année le Juju l'a pas regardé à la dépense... Plage privée, farniente au Grand-Hôtel, jacuzzi et musique mexicaine, je te dis pas... Et tous les soirs, koktails , restau et partie de jambes en l'air... A croire qu'il prépare quelque chose de pas catholique pour être si prévenant avec moi le coquin...
- Moi, ça me fait chier de reprendre le taf... Surtout qu'on n'a pas bougé un orteil... Tu connais Bernard avec sa manie de bricole et sa mère qui nous saoule pour être grand-mère... Tu parles d'une sinécure... Tiens ce matin, il est encore sur le toit à réparer je sais pas quoi... T'as vu ma nouvelle appli... Selon le temps qu'il va faire, elle te conseille sur le couleur de ton vernis à ongles... C'est chouette non...
- Bon, il avance ce connard...
Perfide ricane, note, gratouille, grabuge astique son calibre et songe à cette rentrée où il ferait bien d'emmener Suzanne faire du shopping, et mettre fin à cette istoire sans queue ni tête, et sans H...  Qui fatigue l'Académie et les chauffeurs de bus scolaires qui stationnent sur la bande d'arrêt d'urgence...

 H                                                                                                           U                              ...