lundi 29 février 2016

HOMME-MEDECINE ( 1921 - 2000 .)

Quelquefois comment dire... Je fatigue de faire la mouillette dans l'oeuf et son coquetier. Des idées chafouines me taraudent l'occiput, et ( oserais-je l'avouer ) les Trompettes de la Renommée ne me font plus sourire. Mes nouilles sont toujours trop cuites, mon caouia trop amer, et y'a toujours un gonze qui vient me chercher des noises passque j'ai des idées trop courtes pour mon âge, que je vois le monde du bout de ma lorgnette sans me soucier auculnement ( refusé ! ) de la météo et du trafic routier... Bref, mes actions baissent plus vite que mon froc quand j'oublie mes bretelles... Je perds le Nord ( en admettant qu'on en aie vraiment besoin du Nord ! Pourquoi pas le Sud ? Y'en a bien qui sont à l'Ouest... ), le sens de la marche et tout le tintouin qui va avec...
Reste plus qu'une chose à faire. S'installer tranquillement dans un coin ( aux pt'its coins si vous voulez c'est bien aussi... Car  comme disait Reiser dans un dessin magistral " y'a qu'là qu'on est bien ! " ) et tailler la bavette avec ce bon Fredo. Le coquin rigolo, graveleux, paillard et j'men foutiste. Le cabot qui vous chope les mollets, le bas du pantalon avec ses tirades un peu rances, son côté " j'sui réac et je vous emmerde ! " son Kommissaire qui s'embrouille entre deux tirages de slip dans des histoires à la mords-moi ce que vous voulez... Et tous les autres guignols, que tu te dis que ça existe pas dans la vraie vie, des énergumènes comme ça... Sauf si tu regardes bien. Si tu balades ta couenne dans les coulisses, les arrière-salles de cette vie de patachon, tu verras... Y'a des ressemblances frappantes quelquefois... Les pt'its frères à Béru ou à Berthe, c'est pas ça qui manque...  Un sacré gars toudemême ( refusé aussi ! ) qui devait courber l'échine ( ou la Chine selon Béru ) à mettre en rang tous ses branquignols, ses gigolettes en manque d'amour, ses espions de pacotille et ses éventreurs de bd...  Un histrion qui bien qu'étudié aujourd'hui, dans des facultés pleines de boutonneux en mal de branlette, se foutait pas mal du bon goût, de la syntaxe ( j'aurais pu écrire saint-axe, ceintacce, mais je l'ai déjà fait... ). Qui a fait se pignoler de rire un nombre incalculable ( ? ) de pelots qui ignoraient tout de l'autre Fredo de Weimar, qu'était pas rigolo du tout et qu'a fini brindezingue... S'en portaient pas plus mal d'ailleurs... Le public n'est pas élitiste, moins preneur de choux qu'on croit,  sinon Christophe Mahé n'existerait pas...
Le Fredo ( pas le teuton, le vrai ) même ce bon Pivot l'adorait... C'est vous dire...
Finalement, l'Homme-Médecine, c'est peut-être lui.
Frédéric Dard.
1921 - 2000.

dimanche 28 février 2016

MEMORANDUM ** ( 8 )

** Note de service adressée à une ou plusieurs personnes pour leur rappeler, leur notifier quelque chose. Parution tous les Dimanches avant le chant du coq ou après l'apéro.
DES CHOSES ETRANGES ARRIVENT
AU CORPS QUAND IL VIEILLIT.

KLIC KLAC

MAUVAIS OEIL OU MAUVAISE DONNE
JE T'AI À L'OEIL
BELLE MADONE.
Connection Particulière.

samedi 27 février 2016

UNE AUTRE HISTOIRE...

Affalé sur sa paillasse, cramoisi, moitié obsolète, Ignace traverse les années 2030 avec des poussières d'ange au bord des yeux. Il garde jalousement près de lui quelques ronds de cuir ( souvenirs d'anciens collègues disparus dans les affres d'une retraite bien méritée ) et quelques galettes de cire noire qui contiennent des voix ancestrales ( Big Bill Bronzy, dernier survivant de la Grande Epuration ),  des grognements incohérents, grincements divers et piailleries déconcertantes ( Cap'taine Coeur de Boeuf, dernier dinosaure de la Planète Zappiste ), des saxos mal embouchés ( Derniers rejetons de la Planète Jazziste ), des singes-hurleurs, des concertos baroques,  des confréries de folkeux à crincrins et quelque trilles, envolées dantesques et Traviata en option,  de Maria Kastafiore ( Dernière Diva encore en activité dans les entrepôts du Muséum d'Histoire Humaine ) qui lui ravissent les oreilles et lui font monter la température.
Il conserve toujours une main libre sur des ragoûts musicaux qui glougloutent.  Des mélanges savamment dosés de guitares électriques, de pianos bastringues et de tubas enrhumés qui lui réjouissent les papilles, lui donnent un appétit d'ogre et des envies de rigodon, de talons qui claquent et de frous frous qui s'élèvent en cadence sur le plancher des bals populaires. Rappelons, pour les jeunes et les moins jeunes ( Ceux qui connurent l'ex-animateur de Kestions pour un Lampion ) que ces instruments dits " traditionnels" s'affichent ( se réfugient plutôt ! ) dans l'encéphale de sujets pervertis ou dans les armoires électro-accoustiques des Musées de la Grande Commanderie où ils font l'objet d'une convoitise insensée dans un marché noir bien organisé... Une mafia qui solde sans vergogne les dernières charognes d'un temps révolu... Une touffe de poils d'un ancien Working Class Héro a même été mise aux enchères publiques, ce qui augure bien de l'avenir abrutissant que nous promettent les nouveaux dirigeants de la planète. Donnez des souvenirs au peuple, des commémorations, des vieilles photos jaunies et des recherches en paternité, il en oubliera le présent....
Bien calé entre deux oreillers, les pieds au sec sous une couette hystérique ( ben quoi ! ) rompue aux gymnastiques matinales,  et bien que se sachant espionné par un voisinage envieux et libidineux ( l'un n'empêchant pas l'autre ), le bougre entame une étude minutieuse des oeuvres complètes de l'Oncle Archibald, ce qui l'emmène tout guilleret à l'orée des années 2040... Années gâchées selon lui, par l'apparition d'un clone de Monsieur Ferrat, un ancien coco Castriste qui envahit tous les écrans avec une moustache qui rappelle étrangement celle de son tonton préféré. Dans un geste de dépit, rageur comme un footeux qui rate le pénalty de la victoire,  Perfide décide de raser tous les poils superflus qui ornent son anatomie...
La prochaine décennie sera de la bouillie de chat ! Profére-t-il d'un air contrit, posant machinalement sur sa platine à courroies ( objet rarissime s'il en est ! ) un galette du Fou Chantant, un gugus qui fit les beaux jours de l'Occupation et de la Mer qu'on voit danser... Mais c'est une autre histoire, bien sûr...

vendredi 26 février 2016

PERFIDE

Au début du siècle Ignace Perfide vit encore les pieds dans le potage. Il participe à la névrose collective pour gravir quelques échelons, acquérir des connaissances inutiles, se ronge les ongles  et attend comme ses congénères frileux le sacro-saint week-end où, chacun à sa façon, cire les pompes de désirs oubliés dans des relents d'alcool bon marché, des bondieuseries matinales ou des ballades en forêt... Forêts qui disparaîtront, faut-il le rappeler, en même temps que la notion de travail, repos hebdomadaire, congés payés  dans les années 2025 remplacés par les Hommages Obligatoires rendus à la Grande Commanderie...
Il s'empiffre de viandes grillées, de travers de porc et de choses indéfinies qui interpellent la cuisine du terroir dans des resto-routes fréquentés par des hommes à gros bras, poilus, mal rasés et pour tout dire  peu crades. Ouvriers de chantier en pause, conducteurs de travaux, chauffeurs-routiers, ambulanciers en transit - on croise même quelquefois un ancien Capitaine de la marine marchande qui parle d'icebergs et de neiges éternelles - qui jurent comme des charretiers, commentent l'avancée des troupes dans la guerre sino-orientale, gueulent après les voyous de la Présidenterie ( refusé ! ), du Conseil des Sages, tous bons à pendre haut et court,  en louchant sur des serveuses fatiguées par tant d'ardoises non réglées...
Suspicieux de son temps et insomniaque par vocation, il passe ses nuits à discuter sans fin avec des filles moitié gitanes, moitié gothiques, rendues disponibles par l'appât du gain ( On vit les dernières heures de l'argent roi ) ou simplement soucieuses de leur pouvoir d'attraction. Les rapports homme-femme ne seront règlementés qu'à partir des années 2018...  Palabre sans cesse, le doigt levé et la langue bien pendue sur la fin du monde et la faim du moi... Rendu dinguo par ses guignolades nocturnes, il arrive qu'au petit matin, il écoute de la musique dodécaphonique pour faire chier ses voisins... Vraiment un sale type ! dira la toute jeune Madame Bobinneau avant de succomber à ses charmes...
Près de cinquante années plus tard, enquêtant sur son passé et les groupuscules fascistes ravageurs qui empuantissent le paysage, Ignace constatera que ses souvenirs et ses Amours d'Antan  ( Ha ! ha ! ) sont d'autant de brillances qui miroitent dans la noirceur de ce temps.

jeudi 25 février 2016

INSOMNIE

Je garde toujours autour de ma souille posés sur la table de chevet - un meuble de provenance inconnue qui semble ne m'avoir jamais quitté au cours de mes pérégrinations - empilés entre un étui à lunettes, un cendrier et les vingt ans d'une bergère qui ravivent mes sens atrophiés, quelques livres, carnets de route, revues, salam-salamalecs d'auteurs appliqués ou j'men foutistes... Litanies encodées en petites lettres qui font pleurer mes yeux sous la lumière blafarde d'un abat-jour estampillé Emmaüs...
J'ai lu et relu certains de ces ouvrages. Corné les pages, annnoté certaines phrases et donné des coups de scalpel dans des passages qui m'ennuyaient... Ils ressemblent aux nounours (?) en peluche d'enfants ravagés par les larmes et les colères. Compagnons d'infortune, copains de la noeuille, ils posent les coudes sur le comptoir des bistrots et de mes insomnies, déversent leur blabla entre la machine à caouettes et le perco dans un furieux flot de bière blonde qui fait de la mousse et des bulles au sous-sol. Ils sentent le vieux cartable, la poussière, presque la moisissure, l'encre des stylos à plume énervés qui se sont succédés pour les couvrir de gribouillis, de commentaires, de dédicaces ou d'insultes bon marché.
D'autres plus neufs ( je n'ai pas dit plus récents ! ) engoncés dans leurs emballages plastic - la pastille " A prix réduit ", les bandeaux rouges des éditeurs, et la brillance de la couverture en témoignent  - attendent patiemment qu'un ongle secourable vienne les délivrer, déchire la fine pellicule qui les entoure, les scarifie doucement et pose sur eux des cicatrices libératrices... Ces drôles ne sont pas dupes. Ils savent bien, qu'oubliés au premier jet, ils font mauvaise impression et ne seront jamais ouverts. Si vous tendez l'oreille, vous entendrez les écrivaillons frustrés par tant d'indifférence qui ronchonnent, crient à l'injustice, à la discrimination  et que...  Moi aussi, je mériterais qu'on jette un oeil sur mon rôti...
Je garde toujours autour de ma souille la caverne d'Ali le Baba, la bibliothèque d'Alexandrie, les Archives Nationales et le discours que j'ai prévu de faire lors de mon intronisation à l'Akadémie...  La seule chose que je perde couramment, c'est LE SOMMEIL. Et ça, mes bons amis, ce n'est pas de la littérature...
Bonne lecture à vous.
Et bonne nuit

mercredi 24 février 2016

J. DUTRONC

Le Président.
- Dites donc, je vois qu'il vous a fallu moins de temps pour vieillir que Bébert pour siffler son apéro... Que le temps de chercher le torchon de vaisselle,  vous aviez pris un siècle... Et quelques amours dans le pif...
Le Baveux.
- Objection votre Honneur... Mon client n'a rien à faire dans cette affaire du temps qui passe... Quant aux amours, comme la Piaf d'avant, il ne regrette rien...
Le Président.
- Objection rejetée.
Le Prévenu.
- Je m'en doutais, je m'en doutais... Cette fille-là n'avait pas de coeur...
J. Dutronc. L'Opération.
France-Inter au t'it déj.

mardi 23 février 2016

JOUONS !

- On donne toujours à MANGER aux poissons rouges.
- Pourquoi ne leur donne-t-on jamais à BOIRE...
Répondez par sms ou au 33O666 et gagnez un jour dans
dans la peau du Président ( Séjour inoubliable ), un baiser
d'E. Cosse ( perfide et redoutable ) et un poil du cul de R. M.
qui tient à garder l'anonymat ( Il nous a tous Béziers dira un 
opposant au Conseil ! ).

dimanche 21 février 2016

MEMORANDUM ** ( 7 )

** Note de service adressée à une ou plusieurs personnes pour leur rappeler, leur notifier quelque chose. Parution tous les Dimanches avant le chant du coq ou après l'apéro.
TOUTES CES CHANSONS SONT DESTINÉES
A ME RENDRE PLUS COURAGEUX.

FEES D'HIVER

Tiens, voilà qu'il neige. Des flocons gros comme des oeufs d'autruche mais légers comme la plume ( Banal et inutile. Tout le monde connaît la forme,  le poids d'un flocon et s'en fiche royalement ! Quant à l'autruche, on s'en fout... Sauf Zizi Jeanmaire la danseuse à plumes et à boa ! Note du correcteur ). Les fées d'hiver se précipitent pour recouvrir au plus vite le champ, les épineux, faire plier les sapins têtus comme des ânes qui bordent le chemin du bas... Les fiottes ne s'en émeuvent pas pour autant... Ils courbent le dos gentiment sous les bourrasques pour mieux se redresser, un sourire d'aiguille au bord des lèvres. Les résineux ne craignent qu'une chose : La tronçonneuse, c'est bien connu...  D'un coup, le ciel s'active, augmente la cadence. Un vent de tempête me siffle dans les oreilles et mon mégot s'étiole, prend les allures d'une bistouquette fripée de vieillard centenaire...
Faudrait songer à rentrer... Me souffle Amy la chienne, plus frileuse qu'un jeune Bambi qu'a perdu sa maman...  Et déjà elle s'en retourne, claudiquante, sur ses trois pattes valides, soufflant comme une forge ( elle a le coeur fragile ), impatiente de retrouver le fauteuil,  les flammes de la cheminée, et  son pote le greffier qui l'agace mais qu'elle aime bien quand même. Les bestioles, contrairement aux humains, sont plus enclines à faire des concessions... A vivre en bonne intelligence au bord de la gamelle...
Paillou, le fils bâtard qu'elle a conçu ( en tout bien tout honneur ! Faut procréer pour exister... Manie qu' a adopté le genre humain avec une certaine désinvolture ! ) avec un cabot de mauvaise vie, ne semble pas s'alarmer de la colère des cieux qui maintenant a pris son envol et balance des giboulées sub-atomiques à faire pâlir de jalousie un dictateur Nord-coréen... Le clebs jongle avec les tourbillons, cavale dans tous les coins, dérape, ravage le sentier pour finir enchristé, le pif dans un trou de mulot... Insouciance de la jeunesse qui ignore les méfaits du temps ! maugrée Amy en grimpant la côte... Bref ! Un petit con ! me dira-t-elle plus tard autour du feu, quand le vilain sera revenu trempé, tout crotté comme les Sabots d'Hélène ( Hé ! hé ! ) en demandant quand est-ce qu'on joue à lance-bâton...
Comme je suis philosophe et pas à une connerie près, je pense que les Fées d' Hiver sont comme les Faits Divers. Elles démarrent doucettement, enflent, se gonflent, nous submergent et nous emmerdent tout le restant du mois. On patauge un moment, on prend parti, on s'énerve à patauger dans la bouillasse - Je parle ici des faits divers bien sûr - et puis on oublie... On  n'y pense plus. Ainsi vont les saisons. Les moussons de ragots.

samedi 20 février 2016

VINGT

 MILLE NEUF CENT ET QUELQUE CHOSE...
Cher Samedi. Ou Cher Journal ( au choix ).
Jour béni des banquiers qui partent en week-end, des gabelous du fisc qui font relâche, des fonctionnaires qui jardinent et des Ginettes qui, comme tous les autres jours de la semaine,  papotent et se font les ongles, écoutent des panouilles à la TSF en rêvant du prince charmant qui leur fera des lardons et les protègera des hordes de barbaresses ( peut-être, faut voir avec l'adjoint ! ) qui hantent les allées de Séphora au nom de l'intégration ( Zeimour sort de ce corps ! )... Chère journée, qui remplit les agendas des merlans ( Marinette reçoit les enfants pour la curée dominicale, la mise en plis s'impose... ), ouvre grand les portes des solderies, des magasins de frusques, de babioles, de pompes ( Jérôme a besoin de nouvelles basqueks ! Incroyable comme ça pousse à c't'âge ! ) et des super-markets ( baskets, markets, quéquek dit Monsieur Rigolo dans mon dos... ) où le panier de la ménagère explose pendant que son crédit consom se déchausse... Douze heures de saoulographie hebdomadaire pour Roro le Manchot et les pti'ts jeunes qui s'embourbent au fond des boîtes en couleur, leurs souliers vernis et leurs projets d'avenir remisés au vestiaire de la sociale-démocratie et du chom'du...
Journée de sport ( à la télé ), de détente... Même Gilbert le gars de la Pharmacie du Centre a décidé que Samedi : C'est golf et pis c'est tout ! Rhumes et bronchites, on verra  Lundi !.  On dé-compresse, on rêvasse,  le doigt sur la gachette prêts à dézinguer ce foutu Dimanche d'ennui qui arrive à grands pas. Sinistre journée où seul, le Jour du  Cheigneur ( en auvergnat dans le texte ! ) apporte quelque réconfort...
Cher Samedi.
Tu vois moi aussi je m'escogriffe, me carambouille, me carabistouille ( façon Méluche ! ). Sur le pont dés l'aube, pareil au poête prêt de sa Pauline, stakhanoviste du verbe et du bon mot, du souvenir bon marché ( Quand tu secoues la boule, il neige sur les années passées... )  je fais mes comptes. Deux et deux font quatre ! Toujours ! C'est écrit dans le manuel que j'ai encore oublié à la maison... Je vais sûrement me prendre un beigne ou des heures de colle...  Mais je m'en bats les poils du riquiqui, j'ai chouré une photo de France Gall dans le SLC de mon grand-frère... Ce ballot qui veut se faire pousser la banane comme Elvis... Pourquoi pas écouter du Roque and Raulle ( Refusé ! ) pendant qu'on n'y est....

vendredi 19 février 2016

ISSUES DE SECOURS...

2031. Ignace Perfide est un jeune homme de quatre-vingt ans. Depuis plus d'un demi-siècle il habite  le même pigeonnier aujourd'hui à moitié en ruine, la même niche noircie par la suie du temps,  oublié dans le mouroir qu'est devenue la ville où il vécut les meilleurs moments de sa vie. Cette ville qui battait tambour dans les années de braises, arrogante et consumériste, toute acquise au pouvoir de l'argent et du clinquant, aux influences complotistes et aux ragots de bistrot, danseuse complaisante, jolie cocotte qui soulevait ses nippes pour quelques billets et tours de passe-passe. Cette cité  qui avait mis hors jeu bon nombre de ses habitants trop pauvres, trop endeuillés par la dette souveraine, la gabelle indue, les logements insalubres et la recrudescence des maladies infectieuses... Ces déplacés " d'office " trop, basanés, trop nombreux, dépenaillés, la gorge ouverte par les guerres intestines,  ou simplement trop vieux pour vibrionner encore dans la ruche qui avaient fait d'elle ( la ville ) un triste marigot où quelques joueurs de bonneteau traficotaient le hasard et la chance. Des arpenteurs de l'avenir en forme de sablier, qui souvent, s'oubliaient dans le goulet... Finalement le " Viens pas pioncer sur mon palier  "érigé en philosophie nationale l'avait saigné à blanc. Et si l'on croisait encore quelques badauds dans les rues, ils ressemblaient à des pigeons égarés sur la place St Machin avant qu'elle ne disparaisse définitivement sous les flots...
Ignace, par fainéantise plus que par conviction, ne croyait pas au miracle ( Il avait cessé de participer aux litanies obligatoires dans les années 2025, faisant valoir son appartenance au groupuscule " Éphémère et Darwinisme " dissous puis entré en clandestinité lors de la grande procession de la Madone et des purges de 2026 )  devait admettre qu'il s'en tirait à bon compte. Il avait échappé aux grande rafles de l'été 2028, à la déportation des plus de soixante-dix ans vers les camps d'Inutilité Publique, les croisières de Non Retour organisés les comités de " Jeunesse et Savoir Faire ". Doté  d'une forte constitution, d'une chaudière en état de marche, alimentées journellement par les petits verres de vipérine - Il s'en tenait aux vieilles méthodes, refusant d'ingérer les plaquettes de sérénité prescrites par la Commanderie - il sera épargné par l'épidémie de typhus ( vite enrayée il faut le dire ) et la poussée de fièvre noire qui laisseront sur le carreau  des flots de pékins qu'il rencontrait sur les marches du Temple. Toujours prudent, il évitera également les amours dérisoires, les copulations compulsives, les souvenirs oubliés.... La traque du passé, les cures de jeunisme et son image de vieille carne dans le miroir du salon. Vieux baudet qui rue des quatre fers quand des relents de guerre parfument son avoine, et pleurniche en regardant des mélos des siècles passés, amateur de mambos rétros, il sera oublié dans les recensements et continuera à lire d'anciens livres papier sans que la " communauté " se préoccupe de ce rémora accroché à ses flancs...
19 Février 2031. Ignace regarde par la lucarne du haut, branche la cafetière qui détecte ses angoisses,  remet au lit Madame Bobinneau qui souffre de somnambulisme mélancolique et note sur son journal : 
Brouillard et pollution matinale. Penser à colmater les issues de secours.

jeudi 18 février 2016

CHAMPAGNE !!!

Cirque d'Hiver 1981.

VOX POPULI

VIEUX GRIGOU
Paraît qu'il y a huit femmes pour deux hommes dans les maisons de retraite...
Réservez-moi vite une place les enfants !!!!!!!
Vox Populi.
Arte.


mercredi 17 février 2016

POUET... POUETTE...

Attenscions ! ( Refusé ! ).
Ce matin, c'est du sérieux... Pas de la rigolade, on tape dans le dur.
On parle Poésie... Et quand on parle poésie on va Vers l'Aisne, c'est bien connu.
Ce matin, il fait Bau... De l'Aire dans les Prés Verts ! Des brèmes dans La Fontaine ! Pas de problèmes...
" Le Fou de la Folle ".
Editions Kamisole.
NDLR : Si l'Oteur s'obstine à publier de telles inepties, il sera renvoyé à ses chères études.
Ce qui évitera ses vers-moulus,  ses ver-mifuges  et son rime-el qui fout le camp...

mardi 16 février 2016

VOTRE HONNEUR...

- Fumeur.......................... Oui.
- Buveur........................... Point trop n'en faut. Chaque jour un peu d'ivresse. Born to Bacchus.
- Couleur.......................... Noir.
- Coureur.......................... Ni à vélo, ni à pied... Pour les filles, je ne suis pas assez séduisant et trop
                                          ENNUYEUX.
- Pêcheur.......................... Sans hameçon et San Antonio ( ? ).
- Chasseur........................ D'images peut-être. Mais je suis maladroit, et pas photogénique.
- Humeur......................... Chatoyante les jours de pluie. Massacrante en cas de conflits.
- Fureur............................ Heil Mein ! Non, je déconne...
- Rimeur........................... Des bêtises : Des flons flons dans la ch'mise à Tonton. Ça suffit ?
- Chanteur........................ Maître ( Et si lassé d'être chanteur, je sois d'venu.... ).
- Honneur......................... Justement, votre honneur. Z'auriez pas l'heure ?

lundi 15 février 2016

BOUEE

Bon, tous les ans entre la galette et la fête des bisous, on a les orages d'hiver. La pluie qui grêle-vent ( à confirmer ), les tuiles qui font des petits bonds, comme pour quitter le squelette de la cambuse et un régiment de bestioles affolées qui cavalent sur la charpente. Je l'ai écrit ailleurs, quand tu vis sous les toits, t'es en prise directe avec le binze. T'enfiles le ciré, les bottes et le chapeau en plastoc ( cet trucs qui donnent l'air tellement benêt aux pêcheurs de crevettes ! ) dans l'éventualité ( qu'est-ce c'est que ce langage ! ) où tu te retrouverais, comme pendant la saison estivale ( tu parles d'un mot ! ) avec ta serviette, ton parasol, les tongues entre les dents, à gueuler parce que ta séance de bronzette est gâchée par le gros temps que chantait le Vilain à Moustaches ( Je sais ! Y'avait longtemps ! ). 
Quand j'étais minot, vous savez le bel âge où l'on aligne les pt'ites lettres sur le bord de l'assiette,  que je serrais les fesses devant le Tonnerre de Brest (ou de Bresse pour les amateurs de poulettes ! ), mon vieux grand-père ( pléonasme ! s'écrie l'Akadémie ! Et ces suspensions et parenthèses c'est fatiguant... Au fait ! Au fait ! ) me disait que Saint-Pierre roulait ses tonneaux ou que Catherine des Fiottes ( les sapins, pour les incontinents de l'esprit ! ) faisait son marché. J'ai longtemps cherché qui était ce Saint-Machin. S'il était dans le journal, premier au hit-parade ou dans les pages jônes ( refusé ! ) du téléfon à la rubrique " Vieux Barbu en sandales qui pue l'eau bénite ". Et la mégère des Fiottes, devait foutre le boxon dans les étals pour faire tant de bruit. Réclamer un bout de lard pas trop gras et brailler qu'on lui rende sa monnaie fissa... Le vieux grigou faisait pas le fier pour autant. Lui qui avait connu les sinistres canonnades, le tango des obus et les macchabées qu'on ramasse à la pelle des guerres, avait  une peur bleue ( quelle expression ! Tu peux pas écrire chocottes ou trouillomètre à zéro comme tout le monde ! ) des barriques qui roulaient dans le ciel. Il psalmodiait ( et pis quoi encore ! ) pire qu'un moine bouddhiste en secouant une clochette ( voir Fée ! ) dans toute la maisonnée, priant des divinités qu'en avaient rien à foutre de ses simagrées. Comme quoi - je vous le dis en toute franchise - l'aspirine est plus efficace que la prière pour vaincre les pt'its bobos de la vie...
Forcement, aujourd'hui j'ai moins les foies ( ah ! c'est mieux ! ). Je fais plus dans mon froc ( voilà on y est ! )...  J'ai vu bien des tempêtes, je lis le bulletin météo... Je connais l'odeur du souffre et lape ma soupe sans me préoccuper de l'alphabet...
N'empêche, j'ai toujours une bouée à portée de main...
Bien à vous. N'oubliez pas le pébroque.
P.S : La rédaction précise à ses annonceurs, que l'anecdote du Grand-père fût maintes fois contée par l'Oteur. Donc acte. Comme la donzelle de " Jules et Jim " notre scribouillard a la mémoire qui flanche et le rabâchage au bord des lèvres...  

dimanche 14 février 2016

MEMORANDUM ** ( 6 )

** Note de service adressée à une ou plusieurs personnes pour leur rappeler, leur notifier quelque chose. Parution tous les dimanches avant le chant du coq ou après l'apéro.
COMME BEAUCOUP DE GENS,
JE PRÉFÈRE STAN LAUREL A OLIVER HARDY.
C'EST UN PEU UNE INJUSTICE POUR LE
JOUFFLU AU MELON.

VALENTIN ( 1 et 2 )

1 ) - Regarde ! C'est écrit en toutes lettres...
 " Nous n'irons plus jamais où tu m'as dit je t'aime... "
- T'es louf.... Ce truc, c'est  une panouille de juke-box des années soixante... Number one au hit-patates des sloves et frottis-frottas juste devant le Christophe qui braillait pasque Aline voulait pas qu'il touche à sa zibeline (En accord avec la direction et Marc Dorcel, les défenseurs des pt'its animaux à fourrure, l'Oteur décide qu'un peu d'allusions égrillardes ne gâchent pas la haute teneur de ce texte ).  Capri ça te dit rien ?
- Heu... Non... Mais on y va si tu veux...
- Ché pas... J'ai pas trop envie...
2 ) Elle dit : Je vais dehors pour éviter la peur du dedans. Les portes, les fenêtres qui s'ouvrent, se ferment, m'enroulent dans des courants d'air qui me donnent la grippe jusqu'à la nausée... Je sors. Qu'importe le temps... Le temps qu'il fait, le temps qui passe. L'été, j'emprunte des chemins de ronces et d'épines qui me griffent les jambes. L'hiver, je m'enfonce dans des tourbières qui trempent mes bottes et glacent mes pieds. C'est ma façon d'être... Comme un dazibao sur les murs de Pékin, une empreinte dans le sable...
Il dit :
Moi, je reste...  Dedans. Dans le bec de l'entonnoir. Persiste et signe.  Obsédé par l'immobilisme, je m'enduis de silence, de plumes et de goudron, de limaille de fer... J'ai la peau trop fragile...  La chaise, le fauteuil, la lumière de la lampe... Je suis l'ampoule. J'ai besoin d'un abat-jour. Le vent peut bien souffler, il ne m'emportera pas (... /...).  A-t-on déjà vu une statue se défaire de son socle... S'en aller danser la carmagnole sur les boulevards... Quand un rocher quitte un pan de montagne, il se brise... Alors...
Elle dit : Pourtant, je ne fais pas semblant d'être heureuse avec toi.
Il dit : Le couple est une entité névrotique...

samedi 13 février 2016

CA M'ENERVE ( ENCORE ! )

ILS se sont gavés comme des oies, s'en sont mis " jusque là " ( et plus que ça d'ailleurs... ). Une fois rassasiés, prêts à dégobiller, le gueuleton terminé, les assiettes bien torchées et les miettes pour les moineaux bien rangées dans une sacoche à biffetons, un paradis fiscal... Société écran, siège social à Monaco, dans les iles Croco, ( je sais c'est Caïman, mais j'improvise. De toute façon c'est pareil non ! ) ILS sont partis voir ailleurs s'ILS pouvaient ratisser encore quelques blaireaux... Tous ceux qui attendent sagement devant la machine à chance, les rêves à quat'sous, pour poinçonner le ticket qui peut-être, fera d'eux des ILS...
Le Méluche de Ménilmulche a dit un jour que - je cite - " L'Etat est le premier proxénète de France ". 
Je confirme...
LA GROSSE PIPE.
TABAC - JOURNAUX - PMU - LOTO.

vendredi 12 février 2016

AMNESIE.

J'ai le souvenir lointain d'une fille descendant un escalier en bois clair dans la transparence d'un matin lumineux. Elle porte un caleçon noir, un tee-shirt sur lequel une créature d'Iron Maiden ( Live After Death ) grimace... Ses cheveux sont des ailes de corbeaux transpercés par des mèches colorées qui font de sa tête une Gorgone rigolote, un clown un peu maléfique... La tentation de glisser les doigts dans cette tignasse, de tendre une main dans l'espace qui me sépare d'elle... Un album de Gram Parsons défile en sourdine sur le bord des cendriers pleins de vieux mégots, de pétards usagés et curieusement,  le tic-tac d'une pendule perturbe la vision que j'ai du temps qui passe.
Aujourd'hui, je trifouille ma mémoire. Fais un semblant de ménage, et n'arrive pas à me souvenir, ni de l'endroit, ni de l'année, ni de la saison ( Peut-être un matin glacial d'hiver, l'ocre des grands arbres de l'automne, un été qui bafouille... ). Encore moins du nom, prénom et pedigree de la fille... Seulement la clarté du matin... Le vilain guignol sur le maillot ( Zombie quand tu nous tient ! ) et ce country-rock plein de bulles et de guitares...  
Bizarrement, un peu plus tard, faisant un nouveau tri,  ma visionneuse me renvoie l'image d'une dame un peu vieille, un peu grosse dans un appartement de Genève... Elle siègeait au Parlement Suisse, avait un accent à louper le train, aimait le cubisme et le jazz. Les helvètes sont friands de cette musique de nègre ! Nous avions passé une nuit blanche ( son bonhomme de mari nous avait cassé les burnes avec sa collection de trains miniatures avant d'aller se pieuter avec le chef de gare ! ). Au matin, elle versait des larmes de pluie dans son café. Mes archives confirment. C'était le 4 novembre 1995. Ytizhak Rabin venait d'être assassiné...
Mais bon dieu ! La donzelle reste un mystère...

jeudi 11 février 2016

XXL

Je sais pas vous, mais moi, y'a des matins où à peine les lanternes allumées, je sens que cette journée va être remplie de bizarreries, de pirouettes et de méli-mélos divers... Comme je suis prudent, et pas courageux, je consulte la météo qui n'annonce pas de séisme ou de tsunami ( quoique le corps fasse ce qu'il veut malgré tous les Nimbus qui l'observent, le tripouillent ( accepté ! ) et le perfusent... Vilains sadiques !  ). Juste un peu de perturbations du côté gauche, mais ça c'est courant, et des embouteillages au troisième sous-sol dûs à l'absorption massive de cacahouètes salées et à une grève surprise des diurétiques, analzéziques-amnéziques, boitamuziques, vinotabaziziques et autres médocs recommandés par les laboratoires pharmaceutiques qui nous tondent la laine sur le dos, c'est bien connu, et sont bien moins efficaces que la soupe d'orties et de rutabagas de ma mère-grand... J'allume illico mes feux de détresse et me gare dans un endroit non payant ( je suis prêt de mes sous aussi ! ) et, un peu frileux, j'ouvre la page huit du canard où mon horoscope s'étale comme la tronche de l'ennemi public deux ( le un étant occupé ailleurs ! ). D'ordinaire, je suis giraffe ( voilà comment j'écris... ) ascendant manchot ou Aufray ascendant Dylan, parce mon géniteur de père était saoul et s'est gouré quand il a déclaré mon signe astral à la Mairie. L'employé de l'état-civil, bourrré comme un coing ( ou coin ) accepta sans broncher cette déclaration pour le moins fantaisiste ! J'ai manqué de chance dés ma prime jeunesse...  Il me promet ( l'horoscope, pas mon père, mort d'une glissade dans son cadre en bois, la moustache de traviole, pour ne citer personne ! ) de la joie au travail et de l'inspiration dans mes écrits... Ces prévisions... C'est menteries et compagnie...
A midi, n'ayant ressenti aucun changement, reçu aucune visite, signé aucun manifeste pour la défense des Oteurs en mal de reconnaissance, je prépare ma gamelle de nouilles muni d'une combinaison ignifugée taille XXL ( un accident domestique arrivant très vite ! ) que j'avale distraitement tout en grattant la jolie perruque rose-bonbon que m'a offert Suzanne Bobinneau à l'anniversaire du chien Oppenheimer, un cabot amateur d'explosions en tout genre... Je m'octroie quelques micro-siestes comme ces gars qui cavalent sur les océans, lis quelques balivernes et cherche à reconnecter ma lampe de poche qui me sert bien quand je suis dans le coltar...
Finalement, après le feuilleton du soir, je constate que cette journée fut bien ordinaire... Pas une once ( apostolique ! ) de contrariété n'est venue perturber ma longue marche vers le trottoir d'en face...  Pas de quoi écrire des bêtises, fouetter le chat de ma voisine qu'est si joli et si doux à caresser ( Pas ma voisine, le chat ! Vraiment vous comprenez rien ! ). et m'en vais reluquer Morphée qui me promet des lendemains joyeux et des pochettes-surprises  à venir...
Bonne journée à vous aussi.

mercredi 10 février 2016

GLOUTON

Comme Lucky qui tire plus vite que son ombre, moi je mange plus vite que le champion des bouffeurs de saucisses et l'avaleur de sabre du cirque Pinder réunis.  Le temps que la sauce mijote, voilà que j'ai déjà englouti une moitié de la poule, le kilo de riz et le pot qui vont avec, et si les raviolis, la gamelle du chien et cette charlotte aux framboises que vous aviez amoureusement préparé pour l'anniversaire du pt'it  ( avec le glaçage et les bougies ! ) ont disparu, cherchez pas... Je suis passé par là... Je suis le grand attracteur, le trou noir qui avale les miettes de pain, les croûtes de fromages, la couenne de jambon.. Même les sandwiches dégueulasses en triangle qu'on déguste comme un purge en prenant de l'essence quand on va chez papi-mamie, j'en fais mon quatre heures... Je suis celui qui louche sur les fonds de sauce, les farines qui lèvent et la fève des galettes... Je n'épluche pas les oranges, les citrons, les kiwis ( pas que ça à faire ! ),  je gobe les oeufs avec leurs coquilles, les crabes avec leur pinces, et les perles des huîtres n'ont plus de secrets pour moi... J'en ai des colliers plein la panse... Ne m'emmenez pas au jardin d'enfants.. Le sable fin et les jouets plastoc des mioches sont trop tentants... Evitez le resto et le zoo... Je boufferai les nappes et les serviettes... Les caouettes des singes et la paille des éléphants... La faim, je vous dis... J'ai toujours l'entonnoir grand ouvert prêt à ingurgiter tout ce qui se présente, et ne comprendrai jamais pourquoi les oies et les canards se plaignent qu'on les gavent...
Le terme " appétit d'ogre " n'a pas de raison de m'être appliqué,  puisqu'un soir d'ennui, je me le suis mitonné lui et ses sept donzelles, le chat botté et son carrosse, accompagnés de contes à dormir debout et de couleuvres qui ne demandaient qu'à être consommées... La nuit, je me tartine la moelle des os étalée sur une tranche de rillettes, ce qui me permet d'attendre le matin où un pot de miel et un chapon farci font le régal de mes papilles au réveil... Pour faire bonne mesure, j'ai croqué aussi le pt'tit Chaperon, le loup et la grand-mère... Je me souviens... C'était un jour où je manquais de brioche...
Si je vous raconte cette petite diablerie de fringales en tout genre, c'est que m'est revenue à l'esprit une converse avec V.B. un apprenti Inuits installé en Suède qui m'avait dit craindre souvent pour la vie de ses chiens si par hasard une bestiole nommée glouton pénétrait dans ses enclos à klebards... Une espèce de gros castor insatiable, qui n'a peur de rien, fait fuir les ours et ouvre en deux un élan d'un seul coup de griffes qu'il a plus aiguisées que le couteau de Jack l'Eventreur et l'esprit de votre serviteur, quand il ne craint pas le sourire carnassier de Madame Suzanne !  Cette satanée engeance qui hante la taïga, suce le sang des honnêtes gens et pique le goûter des bambins ( Voir Copé jadis ! ) est vraiment une vèrole du diable, qui,  comme le moustique à perfusion, la machine à vapeur et le Jean-François cité plus haut,  n'a rien à foutre dans la chaîne alimentaire... Mais c'est ainsi et pas autrement...
D'un autre côté, paraît qu'il faut mordre la vie à pleines dents... Allez comprendre...
Je reprendrais bien un peu de glace vanille moi...
Bon appétit.

mardi 9 février 2016

CA M'ENERVE...

Trafiquants de poubelles partis se pieuter. Z'ont garé le camion en face du panneau " stationnement interdit "... C'est louche... R'heusement que, même la nuit, je veille... M'en vais prévenir la Kommandanture....
ZOOM DE LA REDACTION :
Depuis cette nuit l'Etat d'Urgence est inscrit dans la Constitution. Nous les petits commerçants, les retraités, les chomd'us, les tirent la langue, les fins de mois en Urgence justement, les bossus, les crochus. Ceux qui se lavent à l'eau froide, ceux qui, poursuivis par le fisc ont du vague à l'âme ( Pauvre Cahuzac ! Je sais on tire pas sur une ambulance fut-elle en or massif ! ) les vilains, les pas finis, les boulangers qui se lèvent tôt, les vendeurs à la sauvette, les taxis-routiers, les pèquenots, le Professeur Rollin qu'a toujours quelque chose à dire, et Joséphine Ange Gardien, ceux qui prennent un " pt'it noir " au comptoir en papotant - Franchement Marcel, moi, je suis pas raciste mais trop, c'est trop... - on sait pas trop ce que ça veut dire... On suppose que " Sur ordre du Président de la République et du Premier Ministre et bla ! bla ! bla !.... " - Sûrement, un pavé de textes abscons, de directives fumeuses, de néologismes barbares et d'allégations bizarres - on imagine que nos vaillants députés ont fait le boulot. C'est pour ça qu'on a mis le bulletin dans la fente, qu'on a choisi l'urne plutôt que " Vivement dimanche "...
Entendu que seulement un tiers des députés avait voté la dite loi... Mais ou et donc or ni car, se demande la foule inquiète... Nos grognards auraient-ils déserté l'Assemblée... Non... Rassurez-vous, ils z'avaient " Poney ", une activité qui n'attend pas..
Vieux réac ! dit Suzanne Bobinneau en feuilletant le Figaro.

lundi 8 février 2016

MECHANTS

Bon.. Rien qu'a les regarder, on voit bien que ces gars-là, c'est les méchants... Qu'ils te fauchent ta place  à la cantoche quand ils reprennent du rab et que tu mouftes pas... Je veux bien être pendu s'ils ne font pas du trafic de caramels et de cibbiches en choco à la récré... Et ces salupiauds, z'emballent toutes les plus belles... C'est connu, les filles aiment bien les voyous qui terrorisent les premiers de la classe et les spectateurs du premier rang... C'est pas nous avec nos binocles, nos dés à coudre sur la tronche,  nos trousses, nos interros de math, et nos pin-ups qu'on mate en douce dans les chiottes qui allons emballer les minettes de la cour de récré... Reste plus qu'a fantasmer sur la prof d'anglais, Jerry Hall ou Marianne la blondasse, toutes égéries Rollinstonniennes... Sauf la prof d'anglais bien sûr qui, avec sa robe plissée, sa mini-austin et sa manie de pousser des My Good ! chaque fois qu'on s'essaye à baragouiner dans la langue de Cheaspire, ne fera jamais partie du cénacle du beau Mick et Cie... Elle qui,  sous les quolibets de ces voyous avoue préférer la mèche du pt'it Paul et le pif à Ringo... Elle aime aussi Salvatore Adamo, Jacques Brel ( Ah ! ces belges ! ) et le cinéma de Claude Sautet, ce qui, à nos yeux ne la rend pas moins bandante, mais toutefois un peu " hasbeen " comme on dit en anglisch...
Je rigole ( ou pas ! )... Moi je dis qu'ils ont bien dû se marrer à froncer les sourcils comme ça... A se regarder en chien de faïence... C'est toi qu'a piqué mon cartable ? Salaud va !  Paraît que faire le méchant au cinoche, c'est jouissif pour les acteurs... C'est vrai, que dans la VRAIE VIE, y'en a qui ont des fioles autrement plus moches..

dimanche 7 février 2016

... / ... ( Suite et fin )

Arriva enfin le matin où, à court de balivernes oiseuses, de sarabandes foireuses et d'extravagances douteuses, le Von Machin ( toujours refusé ! ) et la Carabosse posèrent leur maudite baguette sur le bord du lavabo. Si les souvenirs servaient à quelque chose, ils vous raconteraient que, les yeux dans le miroir un peu sale, piqueté par les années, je rasais ma couenne ( deux petites pattes sur chaque côté, une barbichette devenue blanche pour cacher le double menton en galoche ) digérant tant bien que mal, les dernières nouvelles du monde et une section de cuivres estampillée Tamla Motown, je compris à l'instar du joyeux Albert ( celui qui tire la langue sur les posters des années soixante, à côté de la photo d'Elvis ! ) qu'il était inutile de m'énerver...Que se ronger les sangs, les ongles et le reste, ne servait pas à grand chose tant que le magasin de fruits et légumes restait ouvert tard le soir...  J'avais tourbiboulé ( Accepté ! ) pour rien... Y'avait juste à attendre. Pêcheur à la ligne sans hameçon, prêcheur qui s'esbigne sans sermon... ( Ben oui ! faut bien de temps en temps étonner le lecteur, interloper l'Akadémie qui ronronne ! ).
Un piaf tout émoustillé par le soleil qui avait fini par se lever, atterrit contre les barreaux de ma cage. Me pria d'écouter le dernier triolet qu'il avait composé lors de sa grande migration ( plus de soixante ans à barboter dans le cirage avant de trouver un nid décent ! ) et sans attendre une réponse de ma part, entama un air gaillard qui fit tomber d'un coup l'araignée que j'avais au plafond, me fit tortiller des gambettes et sauter comme un cabri qui voit s'amener le renard ou la fête de l'Aïd ( Comme nos chapons à noël ! ) Une gentille marraine, étrange mariage de Maryline pour le fun et de Mama Cass pour la voix, secoua mes draps poisseux d'incertitude, et me dit que les regrets étaient la source de fleuves toujours en colère qui n'apportaient rien de bon...
C'était l'évidence même.
Comme je n'avais plus rien à regretter, j'avais toutes les raisons d'espérer...
Big Bang ( V )
Bernard Cotique.
Editions Dubois.

MEMORANDUM ** ( 5 )

** Note de service adressée à une ou plusieurs personnes pour leur rappeler, leur notifier quelque chose. Parution tous les dimanches avant le chant du coq ou après l'apéro.
J'AIME BIEN FAIRE CROIRE AUX GENS
QUE JE CONNAIS L'OEUVRE DE MARCEL DUCHAMP.

samedi 6 février 2016

... / ...

M'a fallut du temps, quelques albums de Léonard Cohen ( traduits en grec ancien ! ) quelques mègots et ponctions diverses pour retomber sur mes pattes. J'avais toujours des douleurs partout... L'impression que Phone Karajan ( refusé ! ) chevauchait ses Walkyries dans ma pôvre tête ou que Jules Bonnot posait ses bombinettes aux quatre coins de ma carcasse... Je savais plus où j'étais... Depuis le jour où j'avais grimpé dans le dur plus vite qu'un collabo en partance pour Sigmaringen ( station balnéaire où l'on prenait jadis les eaux de Vichy pour les plus jeunes... NDLR ) je passais mon temps à chercher du taf et à sucer des barres de réglisse pour retrouver un semblant de souffle... C'était pas gagné... J'avais toujours à l'esprit les bamboulas avec Ylse et les autres autour d'un brasero et d'une caisse de pinard à gueuler des chansons de mauvaise réputation, à chercher  la meilleure façon de culbuter le passé pour engrosser l'avenir... Bref, à foutre le boxon dans la ruche pour déloger cette conne de reine qui exploitait les pt'ites abeilles avec la complicité de syndicats achetés par le patronat et les classes dirigentes... Mais c'était pas si simple ! Le guet veillait... Fallait voir comment les " bourgeois " ouvraient leurs fenêtres...  Braillaient à l'assassin, nous promettaient le bagne... Le gibet... La Veuve qu'il faudrait bien un jour remettre à l'oeuvre pour faire de la place dans le gourbi... Tous les trouducs, les cocos, les basanés, les damnés de la terre, les zazous et les poêtes... Toutes les espèces qui sont pas comme nous Marinette ! On allait remettre de l'ordre sous les jupes de notre belle république et rhabiller la donzelle à Delacroix, cette fameuse liberté qui montrait ses nichons dans les musées et sur les timbres-poste... Comme si quelques têtes coupées avaient changé le cours de l'histoire... Celles de Loulou le seizième ou de Maximilien ( dépeceurs vous voilà dépecés... Pas très malin... ) Peut-être et encore, c'est pas sûr... me souffle Madame Bobinneau toujours sceptique....
Ma logeuse apprenait le chinois. On prédisait que dans les siècles prochains, un habitant sur trois aurait les yeux bridés et le fion en nid d'hirondelle. Je trouvais ça un peu cucul. Si les parigots (têtes de veau ! Hi ! Hi ! ) avait appris le teuton, auraient-ils empêché l'homoncule à moustache de venir faire ses emplettes sous la Tour Eiffel... Plus à l'ouest, sur la carte, un tireur fou ( koco ou kocu, on ne saura jamais ! L'histoire mes amis... ) trucidait le play-boy priapique qui faisait office de Président chez les bouffeurs de chwingum. Ca allait faire du fouin, et ma logeuse apprendrait l'amerloque, craignant un nouveau débarquement dans nos chaumières....
Vous dire qu'au milieu de la gabegie générale, je faisais le malin, serait vous mentir... Je raconte c'est tout... Comme disait Maman, Monsieur Gepetto, l'archevèque de Canterbury, tous les politicards, les curetons, les pasteurs, les imams, les évangélistes et ma moitié qu'est jamais en reste : Mentir c'est pas bien. On a le nez qui s'allonge et les idées qui rétrécissent... Je vous laisse juge...
Big Bang ( IV )
Bernard Cotique.
Editions Dubois.

vendredi 5 février 2016

... / ...

La dernière vision que j'ai de Ysle. Un énergumène qui dégueule sur les pompes de pandores qu'ont pas l'air joices d'être arrosés par une rafale de vin rouge, des miettes de pain au choco et bien d'autres choses encore que la décence m'empêche de vous narrer ici...  Un attroupement qui se terminerait en bagarre générale, en combat de coqs comme ceux qu'on voit à la télé entre la poire et le fromage, parce qu'une nana botoxée gueulait qu'on lui avait taxé sa vertu et son carnet d'adresses...  J'aurais dû me retourner, argumenter pour éviter à Ysle de replonger dans ses mauvais penchants ( le vilain avait profité du ramdam pour chourer un taser au flic fatigué par l'état d'urgence,  un paquet de couches ( celles du lardon probablement ) et un vélo pour se carapater et naviguer en dehors des clous comme le Bateau Ivre d'Arthur, ce qui prouve bien qu'on peut être voyou et avoir des références littéraires ! ). Mais j'étais trop fatigué, trop lâche... La lutte c'était plus pour moi... J'étais tombé de cheval avec un pied coincé dans l'étrier, et ma tête cognait sur les cailloux en évitant les flèches de ces satanés sauvages qui ne voulaient pas de Donald Trump pour président ( On les comprend ! ) ce qui suffisait amplement à me faire oublier mon pote, mes cors au pied et l'adresse d'une petite amie, que je retrouverais plus tard ( pas l'adresse, la petite amie suivez svp ! ) égérie du Comité de Défense des Femmes sous Influence...  Quand je vous dis que mes aventures valent bien celles du lieutenant Colombo ! ( Lieutenant qui, ne le répétez pas, fit l'acteur dans un film intitulé " Une femme sous influence " NDLR ).
Tenant serré contre moi mes trois billets de cent, j'ai sauté dans le premier train qui roulait encore. Comme d'habitude un mouvement de grève s'annonçait à la cenecefe ( refusé ! ), les agents demandant une hausse de leurs revendications ! en espérant voir la fin du tunnel. J'en ai profité pour réciter mon mantra préféré : Pas besoin d'être Jérémie pour d'viner l'sort qui m'est promis... Vous m'avez compris...
Big Bang ( III )
Bernard Cotique
Editions Dubois.

jeudi 4 février 2016

... / ...

Quand le Gilbert a terminé ses pleurnicheries chez les Soviets, l'évidence s'imposait.. L'apocalypse n'avait pas eu lieu. Ça tanguait toujours sous mon crâne et, entre deux pubs pour les serviettes hygiéniques et un savon qui désintoxe, j'avais les écoutilles qui prenaient l'eau et les pinceaux qui dérapaient dans les bottines. J'ai vu que Ylse ne valait guère mieux... Il avait l'air d'un héron emmazouté, d'un cormoran pouilleux, une main accrochée sur l'épaule d'un retraité sncf qui n'en menait par large, l'autre essayant tant bien que mal de fermer sa braguette - Son éducation chez les Jésuites lui interdisant de se promener les balloches à l'air -.  M'est alors remonté du sous-sol un rotou ravageur, un tourbillon de poubelle qui s'est répandu dans l'habitacle surchauffé plus vite qu'un sac de riz dans un pays de crèves-la-faim. Tout le monde s'est regardé en baissant les yeux ( essaie, tu verras c'est pas facile ! ), gêné aux entournures en pensant que son voisin était un beau dégueulasse... Une mamie est devenue d'un coup toute violette tandis qu'un lardon dans sa poussette gueulait que c'était pas lui qu'avait fait dans ses couches... Derrière son volant, le chauffeur a piqué du nez en réclamant d'urgence un peu d'alcool de menthe sur un sucre pour arriver peinard au terminus. Il a profité du bazar pour présenter sa démission disant que la vie était trop courte pour la passer à trimballer des bandes de corniauds malhonnêtes ( certains voyageaient sans ticket ! ) qui puaient pire qu'un ramassis de centenaires fermentés...
Moi, j'ai fermé mon clapet du mieux que j'ai pu, les yeux exorbités, les crins en extension, retenant la bile qui me noyait les gencives. C'est ce matin-là que j'ai décidé, qu' à la prochaine station, je lâcherais ma croix, referait ma vie avec une rentière,  ne boirait plus que de l'eau fraîche et trouverait au plus vite une fin à cette histoire à la noix...
BIG BANG ( II )
Bernard Cotique.
Editions Dubois.

mercredi 3 février 2016

BING BANG

On a pris le bus. Carbonisés par une nuit blanche et un petit dèj douteux - Vin rouge, mescal et pains au chocolat rassis -. Ylse devait pointer pour sa conditionnelle et vu sa tronche, je me demandais si les gabelous n'allaient pas l'encabaner illico avant qu'il ne pose sa griffe sur l'agenda des va-nu-pieds et autres voleurs de poule... Le bonhomme faisait passer n'importe quel zombie au rang de premier prix de beauté à la salle polyvalente de St Frusquin ( ce qui n'est pas une mince affaire ! ).  N'importe quel Freddie devenait innocent comme un pt'it rat de l'Opéra et Casimodo pouvait sonner les cloches tant qu'il pouvait, il ressemblait à un enfant de choeur face au tsunami sur pattes qu'était devenu Ylse après tant de déraillages... Tant de pouilleries diverses et variées...
Comme dans un mauvais polar, le jour avait des teintes blafardes, des moiteurs d'essence et d'eau de toilette, des humeurs chargées d'amertume, odeurs courantes chez les  prolos qui vont au chagrin... C'est incroyable que trente pékins entassés l'un sur l'autre comme des allumettes dans leur boite, se mettent à puer pire qu'un troupeau de vaches et de moutons réunis ! Même sous le smoking et les bonnes manières, l'animalité prospère dans des sueurs  morbides...  J'avais des remontées vicieuses, des pt'its points verts dans les yeux, le mescal sans doute, des relents improbables et une haleine de blaireau...  L'impression d'avoir un suppo en ferraille dans le derche chaque fois que le bus évitait les piétons en folie, les bagnoles et les cyclos épileptiques qui contribuaient, dans un mouvement digne d'un bataillon de hamsters dans leur cage, à me foutre une envie de gerber dans le journal du gugus qui me marchait sur les arpions et cultivait les pellicules sur une gabardine hors d'usage... J'avais les guibolles en guimauve, et je manquais tellement d'oxygène que j'aurais respiré n'importe quelle fumée d'usine, n'importe quelle fumerolle de vieux pneus pour ne plus naviguer en apnée...
Quand je chauffeur du bus a allumé la radio et que G. Bécaud s'est mis à râler parce que la Place Rouge était vide et que Nathalie n'était jamais qu'une pouffe,  j'ai su que la fin du monde était proche...
BIG BANG ( I ).
Bernard Cotique.
Editions Dubois.

lundi 1 février 2016

CHAPELIER

Au matin du premier janvier deux mille seize, je n'ai pas pris de " bonnes résolutions ". Pas décidé d'arrêter de fumer, de réfréner mon penchant pour la dive bouteille, de me mettre au " sport " ou d'étudier le mouvement des plaques tectoniques... Je n'ai pas souhaité revivre cette année deux mille quinze, trop mortifère, tâchée de sang et pourvoyeuse de pensées louches, ni cette autre année ( mille neuf cent cinquante et un ) où je poussai la porte et dégringolai dans l'escalier au risque de casser mes petites pattes de poussin, qui, se sentant pousser des ailes valdingue dans l'inconscient...  J'ai terminé une crevette mayo trempée dans le café noir ( je vous conseille pas ! ), deux griottes au kirsch qui s'ennuyaient et le trottoir de la tarte aux pommes dont personne ne veut jamais,  histoire de clôturer les agapes de la veille.
Un vieux canasson bouffait son avoine dans le cagibi d'à côté. Bien droit sur ses pattes, plutôt rondouillard aux entournures, il ne semblait en vouloir à personne.. Se contentait de mâchouiller tranquillement son picotin en écoutant la TSF qui grésillait les nouvelles du jour. J'ai pensé ( sournoisement ) que sa peau terne, ses yeux chiasseux et sa queue en balai de chiotte n'étaient pas dû à de mauvais traitements... Simplement au tango des années qui l'emmenait doucement vers l'étal funeste.
Quand j'ai voulu le caresser, je me suis aperçu, que ce n'était qu'une image... Un reflet que me renvoyait le miroir du salon. Ma tronche en cinémascope sur l'écran noir de mes nuits blanches ( Nougaro dans le texte ). J'ai poussé le premier gros mot de l'année. Les chiens ont tendu l'oreille en soupirant ( ces bestioles sont bien éduquées et ne supportent pas les écarts de langage ! ).
J'ai ouvert un oeil. Dehors, il pleuvait un peu. Tout était calme... Triste et sombre comme le début du monde.
J'ai pensé à Michel Serrault. Il avait un beau rôle dans " Les fantômes du chapelier ". Les chiens étaient d'accord avec moi, sauf le matou qui le préférait dans les films de Mocky ( ce greffier est un sacré farceur ! ). Ca se défendait... Y'aurait débat...

 H                                                                                                           U                              ...